Un Automne en Poésie Saison 10 : 2020-2021… Troisième livraison

Suite de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 10 —

Maquette graphique : © Bruno Rigolt, novembre 2020

Une invitation au voyage…

Les élèves de Seconde 14 et de Première 8 sont fiers de vous présenter l’édition 2020-2021 d’Un automne en poésie. La thématique retenue cette année invitera à réfléchir au rapport intime qui existe entre le réel et la manière dont la poésie parvient à transcender la réalité pour faire naître du banal et de l’ordinaire la métamorphose et l’imaginaire. À travers ces « poésies dérivantes », partez en voyage : voyage extraordinaire, voyage proche ou voyage lointain vers des mondes où l’écriture donne sens à la Vie…

Voici la troisième livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 16 décembre 2020 (dernière livraison).

Prochaine livraison : vendredi 4 décembre 2020

  

Songe d’automne

par Océane S.
Classe de Première Générale 8

L’aube aux senteurs de pluie
A déverrouillé les portes du jour,
C’est l’heure où les rayons crèvent la brume
Et caressent, d’une main distraite,
La vie grise égarée
De la ville au calme infini.

Dix mille sourires baignent dans l’aurore
Aux reflets chatoyants de bonheur pourpré
Doucement ils s’éveillent
Frémissants dans le froid du matin,
Et dans un langage sibyllin,
Dansent le trésor d’un espoir caché…

Et mon cœur, qui roussit comme les feuilles
De l’automne, décolle !
Juché sur les épaules du vent
S’en va, virevoltant,
Là où dérivent les étoiles,
Rêves perdus, incandescents…

« Dix mille sourires baignent dans l’aurore
Aux reflets chatoyants de bonheur pourpré
Doucement ils s’éveillent
Frémissants dans le froid du matin…
 »

Illustration : © 2020, Océane S.

Quelques mots de l’auteure…

Par ce poème, j’ai voulu aborder, à travers l’image des feuilles, le thème du rêve et de l’évasion. J’ai été inspirée par la « Lettre du voyant » d’Arthur Rimbaud qui exhorte les hommes à voir véritablement le monde : ainsi, les choses les plus simples de la vie ordinaire deviennent source d’émerveillement, pour peu que l’on sache les observer.

Je partage de plus avec vous une aquarelle que j’ai peinte, après une promenade près d’un fleuve. Dans l’illustration, l’arbre rougeoyant qui domine la scène est illuminé par les rayons du soleil, et ses feuilles sont « Dix mille sourires qui baignent dans l’aurore »…

Enfin, ce poème est aussi une invitation au voyage : c’est justement parce que personne ne connaît sa destination qu’une feuille d’automne emportée par le vent peut emmener le cœur vers des horizons infinis ; et le réel laisse alors place à l’imaginaire…

Océane

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De ses ailes de papier

par Salomé M.
Classe de Seconde 14

 

L’oiseau bleu de la tristesse
Vole de ses ailes de papier
Vers les monts de lumière.
La blancheur éclatante et sourde
de ces montagnes de douceur
Vole comme l’oiseau dans la chaleur froide du vide.
Sous son corps,
Des milliers d’étincelles
Les lumières de la ville, le néant du vide.

L’oiseau évadé
L’oiseau chercheur d’or
Vole dans la nuit éclairée des pensés envolées.
De ses lèvres, il embrasse la brise ;
De ses ailes, il emporte le ciel.
Plus il avance, plus il se sent libre.
L’oiseau lourd de la tristesse
Court puis s’envole de mon esprit
Son âme s’en va vers l’été.

« L’oiseau évadé
L’oiseau chercheur d’or
Vole dans la nuit éclairée des pensés envolées…
 »

Illustration : © 2020, Salomé

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Au-delà des mathématiques

par Théo G.
Classe de Première Générale 8

              

Les anges jettent leur regard sur les polynômes infinis
Ô âme des inconnues aussi trouble que parfumée !
La conscience des Séraphins est une vague
Sur l’équation de la fleur libre et d’une abscisse…

Tel un nouveau né qui se fait guider par ces scrutateurs,
La vie monotone des anges observateurs
Regarde le résultat de la somme des deux :
Progéniture d’Adam et Eve, les seuls facteurs de l’Homme.

L’addition des positifs et négatifs comme les pensées
Fait jaillir des gouffres, s’envoler des nuages…
Les anges sont le compas, les Hommes sont la mine
Comme deux peuples complémentaires parmi les mondes.

« L’addition des positifs et négatifs comme les pensées
Fait jaillir des gouffres, s’envoler des nuages…
»

Illustration :© 2020, Théo G.

Quelques mots de l’auteur…

J’ai voulu avec ce poème mélanger les mathématiques et les éléments de l’au-delà pour donner une impression d’harmonie entre deux éléments diamétralement opposés :

 » Les anges jettent leur regard sur les polynômes infinis
Ô âme des inconnues aussi trouble que parfumée ! « 

Les mathématiques en effet ont été crées par les humains, et tout le monde peut les comprendre ou apprendre le langage, alors que le thème de l’au-delà n’est pas a la portée des humains : c’est dans cette conjonction mystérieuse du rationnel et de l’irrationnel que réside pour mo l’essence même du langage poétique…

Théo

Les larmes de mon âme

par Medhi S.
Classe de Seconde 14

J’ai versé toutes les larmes
S’engouffrant dans mon âme,
Mais j’ai gardé tout mon malheur,
Loin de cette joie éphémère
Que j’essaie de montrer.

La douleur était si puissante
Qu’elle commençait à m’aspirer,
C’est ainsi que mon esprit s’est perdu,
À présent il erre au plus profond des abysses,
Camouflé par un sourire omniprésent,
Qui donne l’impression que tout va bien.

J’ai perdu de vue le phare qui m’illuminait de bonheur,
J’ai perdu de vue la Lune parmi les étoiles qui reflétaient mon âme,
La seule chose qu’il me reste est d’espérer.
Espérer que je retrouverais le phare,
Espérer que je sortirai du néant
Ce néant de mes larmes…

« J’ai perdu de vue la Lune parmi les étoiles qui reflétaient mon âme..»

Repos spirituel le temps d’un instant

par Jessica H.
Classe de Première Générale 8

Le jour prend place en m’apportant un nouvel air,
Le ciel déplace mon esprit sous l’emprise de l’exaltation
D’un goût exotique et salé
M’éclaboussant sur le rivage de l’été.

C’est alors que ce goût étranger jusqu’ici, enflamma ma pensée
Habituellement épuisée de ce monde monotone.
Commencèrent alors à se disposer devant moi mille et une paillettes
Comme un appel à l’au-delà juste pour moi.

Je m’empressai de m’approcher
Mes pensées commencèrent à se confondre en un classement ordonné,
Le puzzle se composait mais il me manquait une pièce
Cette pièce c’était celle d’un au-delà :

Un au-delà de toutes les couleurs, où domineraient le bleu, le vert et l’or
La raison n’aurait plus sa place,
L’enthousiasme serait roi
Les problèmes d’un autre royaume.

Après cette excitation, prit place la mélancolie
Jamais je ne retrouverai cette pièce, elle est irréelle
Mais cette quête de l’impossible d’un monde poétique
Me permettra un jour d’éclaircir la sombre pièce dans laquelle je me situe

Ce n’est pas cette ombre qui effacera mes pensées,
Temporaires comme le sillage d’un navire ; mais transportant l’exotisme et le repos
Un sentiment d’apaisement le temps d’un instant
Dans lequel tout m’est inexploré et murmurant….

« Mes pensées commencèrent à se confondre en un classement ordonné,
Le puzzle se composait mais il me manquait une pièce
Cette pièce c’était celle d’un au-delà
 »

Crédit iconographique : © 2020, Jessica H.

Quelques mots de l’auteure…

J’ai voulu apporter à travers mon poème un sentiment d’apaisement. Les jours sont courts mais longs à la fois, le repos n’a pas vraiment sa place dans tout ce stress, cette routine permanente.

Et nous prenions le temps de nous poser dans un endroit vide… Où il n’y aurait que la nature, et où l’esprit pourrait se renouveler, mais à la fois nous renouveler nous-même. la pensée n’aurait qu’un seul choix, penser à l’au-delà et plus au passé ou aux problèmes.

Dans notre temps, à chaque fois qu’on se pose pour réfléchir à nous-même ou que l’on est en quête d’un épanouissement, cette pensée s’arrête brusquement et nous transporte dans une sorte de mélancolie. C’est cette pièce de puzzle qui nous manque. Celle de faire disparaître ce sentiment constamment présent de rancune, de malheur. C’est alors que notre esprit se débarrasserait d’un énorme poids et que l’esprit pourrait enfin voyager sereinement sans se soucier d’autre chose. La poésie est cette pièce du puzzle : elle a pour rôle de nous transporter vers l’au-delà, de l’autre côté de la Terre.

J’ai choisi trois photos que j’ai prises cet été un soir à la plage.

Quand on regarde la première photo à gauche, tout est lumineux, calme, clair. Je me rappelle : le ciel était bleu avec peu de nuages. Ensuite quand on regarde la dernière photo , on aperçoit un ciel couvert de gros nuages très épais et sombres. La photo du milieu montre la séparation. Ces images me font exactement penser à mon poème. Lorsque l’on regarde vers un côté tout nous semble léger, calme… Un coup de tête vers la droite et tout de suite on perçoit une autre vision de la vie un peu négative comme le montre les nuages sombres.

L’essence même de la poésie réside dans ces trois photos : elle est la conjonction du matériel et du spirituel, du passé, du futur et du présent. Elle est comme un langage à déchiffrer, un « repos spirituel le temps d’un instant », bien au-delà du temps…

Jessica

Mon cerisier

par Mellyna N. B.
Classe de Seconde 14

Mon cerisier je me souviendrai de toi,
De nos regards se promenant doucement
Parmi les arbres

Ce cerisier me rend heureuse
Venez me rejoindre
Pour découvrir
Les merveilles de ce pays d’espoir
Fermez les yeux une seconde
Pour écouter le chant des pétales
Et goûter le fruit du désir
Mon cerisier, je me souviendrai de toi
J’ai ressenti un tel bonheur
Tu m’as suivie au fil des années
Et nos regards se promenaient doucement

« Fermez les yeux une seconde
Pour écouter le chant des pétales
 »

Crédit iconographique : © 2020, Mellyna N. B.

Douceur automnale

par Marion M.
Classe de Première Générale 8

Par une froide soirée aux tons flamboyants,
J’arpentais les petits sentiers sinueux
Que cette nature idéale m’offrait.
Dans les chemins du ciel voyageaient des nuages pastel.
J’errais au sein de ce havre de paix aux milles couleurs,
Bonheur contenté par tant de beauté !

Un parfum d’humus et de mousse emplissait l’air,
Émanant de cette imposante arborescence.
La douce campagne vagabonde et lasse
Laissait place à la folle sagesse de ce paradis.
J’entendais le murmure des branches qui soupiraient,
Lorsque le jour s’endort, laissant place à la douce nuit.

Le crépuscule arrivait, la forêt s’assoupissait
Je franchissais le soir et j’ouvrais une à une les portes de la nuit.
Derrière ce sanctuaire de pureté, cette grande dame me souriait.
Le tout petit lac fermait les yeux et la montagne m’ouvrait ses bras,
D’innombrables yeux de diamant éclairaient le ciel,
Et cette douce mélancolie nourrissait mon cœur, en cette nuit éternelle.

« Dans les chemins du ciel voyageaient des nuages pastel.
J’errais au sein de ce havre de paix aux milles couleurs
 »

Crédit iconographique : © 2020, Marion M.

Quelques mots de l’auteure…

Ce texte est un poème en prose. Rédigé en vers libres, il ne possède pas de rimes mais de nombreuses correspondances sonores. De même, j’ai voulu axer mon inspiration sur le sentiment de la nature, sur le langage de la contemplation, ainsi que sur l’émotion lyrique et la fuite du temps, thèmes chers à Lamartine, qui reste pour moi une inépuisable source d’inspiration.

J’ai pour cela retrouvé une ancienne photographie qui m’a beaucoup inspirée pour ma création artistique. Je me suis amusée à prendre des mots trouvés au hasard sur les pages d’un livre. Ces mots m’ont progressivement guidé vers des chemins inexplorés où apparaissaient progressivement métaphores, personnifications…

J’ai laissé mon esprit divaguer : les mots se perdaient dans les méandres des songes, connotant d’ineffables sensations de voyage et de rêve. J’ai fait d’un simple voyage un rêve, en y décrivant ce que j’apprécie : le changement du ciel, le temps qui passe, la nuit qui arrive dans la nature s’apaisant sereinement.

J’ai voulu personnifier un moment de la journée, comme si la nature était vivante : petite, je rêvais de discuter avec les arbres et les animaux. La poésie a été pour moi un moyen de voir ce qui bien souvent nous échappe et que nous ne prenons plus le temps de voir.

Comme je le disais, je me suis inspirée d’une photographie mais je l’ai évidemment modifiée en créant une aquarelle originale. Par le choix des couleurs automnales, j’ai souhaité également évoquer cette magie de la nature et faire en sorte que l’esprit du lecteur puisse s’évader vers un idéal de bonheur et de liberté…

Marion

Sur l’arc-en-ciel du soir

par Manoline D.
Classe de Seconde 14

Là-haut dans le ciel, j’imagine les étoiles.
Recouvrant la galaxie comme un voile,
Les petites tâches blanches se reflètent dans mes yeux.
C’est Cassiopée qui voit mon visage
Et c’est l’abysse du ciel qui m’a permis de distinguer,
Sa chanson remplie de promesses.

L’astre immaculé de bleu,
Amène l’aurore sur mon visage,
Mon visage heureux.
Le nuage violet qui passait par là
Découvre la voie lactée de mon âme.
C’est Sagittaire qui me montre
Ses chutes de pierres glacées.

Quant au continent du nord,
Les aurores boréales se font sombres.
Comme ces enfants qui regardent le ciel indicible,
Andromède s’en sert pour blesser leurs espoirs.
Les spectres qui recouvrent leur ciel
Ne sont que représentatifs de leurs malheurs. 

« Là-haut dans le ciel, j’imagine les étoiles.
Recouvrant la galaxie comme un voile,
Les petites tâches blanches se reflètent dans mes yeux
 »

Crédit iconographique : image proposée par Manoline.

Automne sentimental

par Marielle D.
Classe de Première Générale 8

Errant parmi les mystérieuses brumes
De mon âme solitaire,
Je marche sous une pluie d’or
Que la brise sauvage anime.

Le triste silence est rompu
Par des chants lointains,
Et le bruissement de mes pas raisonne
Au rythme de cette mélodie.

Face aux froides ténèbres,
Les faibles rayons du Soleil
Réchauffent mon cœur.

Devant cet artifice de couleurs,
L’Automne s’empare de moi
Autant que le bonheur.

« Je marche sous une pluie d’or
Que la brise sauvage anime
 »

Crédit iconographique : © 2020, Marielle D.

Quelques mots de l’auteure…

L’automne a été ma source d’inspiration pour l’écriture de ce poème. Celui-ci s’ancre dans le lyrisme car à travers lui j’exprime mes sentiments au cours de cette saison. Il s’ancre également dans le romantisme par l’exaltation de la nature, la recherche d’un lieu où la nature apparaît comme le reflets de nos émotions.

Cette saison est à la fois douce, lumineuse et colorée, mais également froide, sombre et propice à la nostalgie. C’est le moment des premiers frimas où viennent ressurgir les peines d’autrefois ; le lieu des rêves d’évasion vers un ailleurs lointain, comme si la nature prenait le dessus dans notre cœur…

Cette dualité entre le bonheur et le malheur est accompagnée sur le plan formel d’un contraste entre poésie traditionnelle et plus moderne. Ainsi, la disposition du sonnet rappelle la poésie classique alors que les vers libres et l’absence de rimes la rend plus contemporaine. J’espère que mon poème va vous faire voyager vers les lointaines contrées de votre imagination.

J’ai souhaité pour illustrer mon texte peindre un arbre dont les feuilles roussies volent dans le vent automnal : l’arbre me semble-t-il est un peu l’expression du calme et de la paix intérieure. Il ouvre à l’invisible, à l’imaginaire et au rêve. Mais il évoque plus encore la fuite métaphysique vers un monde supérieur, la volonté d’élévation, la nostalgie d’un éden perdu…

Marielle

          

La numérisation de la troisième livraison de textes est terminée.
Troisième mise en ligne de textes : vendredi 4 décembre 2020…

Licence Creative CommonsNetiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Un Automne en Poésie Saison 10 : 2020-2021… Deuxième livraison

Suite de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 10 —

Maquette graphique : © Bruno Rigolt, novembre 2020

Une invitation au voyage…

Les élèves de Seconde 14 et de Première 8 sont fiers de vous présenter l’édition 2020-2021 d’Un automne en poésie. La thématique retenue cette année invitera à réfléchir au rapport intime qui existe entre le réel et la manière dont la poésie parvient à transcender la réalité pour faire naître du banal et de l’ordinaire la métamorphose et l’imaginaire. À travers ces « poésies dérivantes », partez en voyage : voyage extraordinaire, voyage proche ou voyage lointain vers des mondes où l’écriture donne sens à la Vie…

Voici la deuxième livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 16 décembre 2020 (dernière livraison).

Prochaine livraison : dimanche 22 novembre 2020

  

Plafond

par Juliette M.
Classe de Seconde 14

lors que tout le monde est dans les bras de Morphée
Tard le soir, avant de dormir
Je t’observe et je regarde
Sur la surface horizontale de plâtre
Les ombres dansantes laissées par Dame Lune.

Plus les minutes passent et je t’imagine,
Plafond de rêve et d’intimité,
Dans cette obscurité sans fin.
Mes yeux cherchent en vain
Å quoi se raccrocher mais tu as disparu.

Sous les murs bleuâtres de la nuit.
Un univers rempli de possibles
A pris ta place.
Lorsque mes yeux se rouvrent,
Cet univers n’était qu’une illusion.

Les rayons du Soleil annoncent
Un nouveau commencement.
J’ai arrêté de te regarder, tu as disparu
Les ombres ont été remplacées par des éclats de joie.
Faits de mystère et d’incompréhension…

« Je t’observe et je regarde
Sur la surface horizontale de plâtre
Les ombres dansantes laissées par Dame Lune..
 »

Illustration : © 2020, Juliette M.

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Tu as pleuré pour moi

par Charlotte D.
Classe de Seconde 14

              

gardais au plus profond de mon être,
La tendre blessure de mon âme,
Reflet de terreur et de noirceur.

L’étoile filante de ma vie,
Longue et triste soit-elle,
Sombrait doucement dans l’abîme de la nuit…

Je me retrouvais alors
Dans une danse infinie
De feu rouge, rose et orange, une danse en fleur :

Tu as pleuré pour moi

M’enlaçant,
Avec amour et tendresse
De tes ailes noires.

Tu as pleuré pour moi.
Sans surprise d’avoir nul espoir
que seuls Tourbillons spiraliens de soupirs.

Et pourtant, toi, dont la noirceur de tes larmes
Recouvrait la moitié de ton visage,
Le dessinant petit à petit,

Tu as pleuré pour moi

« Tu as pleuré pour moi.
Sans surprise d’avoir nul espoir
que seuls Tourbillons spiraliens de soupirs…
»

Illustration :© 2020, Charlotte D.

Course avec le temps

par Bénédicte M.
Classe de Seconde 14

’écris mon histoire au fil du temps.
J’ai rêvé que la montre me poursuivait,
Que les aiguilles m’indiquaient le chemin.
J’escalade la ficelle du temps avec tant d’ardeur.
Cette course remplie d’embûches et d’échecs
Me montre un chemin noir, noir de l’autre côté.

J’écris mon histoire au fil du temps.
Le chemin rouge me poursuit,
Le tic-tac de l’horloge se rapproche.
Mes pas définissent mon futur,
Mon futur définit mes pas.
Le chemin me chuchote que c’est bientôt la fin.

La fin de qui ? De quoi ?
Peut-être fin de nous, ou fin du rêve, je ne sais pas encore.
Pourquoi devrais-je écouter un chemin ?
J’écris mon histoire au fil du temps.
Je ne courrai pas mais je suivrai mon chemin.
Le dernier tic-tac se fait retentir,

Est-ce la fin de mon chemin ?
Non. Mon chemin est devenu mien,
Route de l’espoir et de triomphe.
Je bâtirai mon chemin grâce aux larmes du passé,
J’escaladerai le temple du Ciel grâce à la conviction de la réussite,
Ce sourire qui se construira dans le fin fond de mon cœur…

« J’ai rêvé que la montre me poursuivait,
Que les aiguilles m’indiquaient le chemin
 »

Crédit iconographique : © 2020, Bénédicte M.

Sur l’arc-en-ciel du soir

par Léa I.
Classe de Seconde 14

es vagues s’écrasent contre le sol
La réverbération du soleil gris-cristal
Se pose sur ma peau,
Me dérange avec ce sel bleu de la mer
Au loin, le merveilleux coucher de soleil rose
Se reflète dans mes yeux
Les poissons aux yeux bleus avec leurs couleurs vives
Dansent sur l’arc-en-ciel du soir
Les vagues chevauchent l’horizon
Et les bateaux à voile font dévier le vent.
Cette brise qui effleure mes lèvres,
Ces oiseaux qui dessinent dans le ciel,
Cela s’appelle l’été…

« Cette brise qui effleure mes lèvres,
Ces oiseaux qui dessinent dans le ciel,
Cela s’appelle l’été
 »

Crédit iconographique : © 2020, Léa I.

Piano abandonné

par Candice D.
Classe de Seconde 14

ur un piano trop longtemps délaissé
Voici l’artiste possédé
Qui chaque soir joue dans l’intimité
Le silence noir et blanc
Des notes soufflées.
Comme les touches du piano,
Les jours se ressemblent.
La nuit, dans l’obscurité, je me sens si seule…
Notes dessinées sur une simple partition,
Écrite à la main.

Ce rythme qui me reste dans la tête
Me fait danser, voyager
Jusqu’au bout de la nuit,
Jusqu’au bout de la vie
Et mon esprit s’évade,
Et ma tête se balance au rythme de la mélodie
Mon corps entier ondule tel les vagues
Dans la mer déchaînée.

Je suis hypnotisée
Les touches se dédoublent,
Tournent autour de moi
Dans le silence noir et blanc
Voilà, je vois flou, je divague totalement,
Mais je ne veux revenir à la réalité,
Je garde les yeux clos
Pour pouvoir rester encore un instant…

Juste un instant,
Une minute,
Rien
Qu’une seconde.

« Je suis hypnotisée
Les touches se dédoublent,
Tournent autour de moi
Dans le silence noir et blanc
 »

Crédit iconographique : © 2020, Candice D.

Nuit de beauté

par Laure P.

Classe de Seconde 14

a lune dorée sur le ciel superficiel
Rejoint la nuit parsemée de sentiments de joie.
La beauté du soir étoilé
Effleure le doux paysage colérique.
Ô lune, ô ciel d’ombre !
Le rire des lumières interrompt
Le coucher de soleil qui s’éveille.

Passent les heures, vient le jour :
Le bonheur de la rosée matinale
Joue avec les nuages qui s’avancent
Parmi l’aube parsemée de silence et de vent.
Ô soleil, ô clarté céleste !
La nuit s’en est allée de l’autre côté de la terre,
Là où tombe le jour…

« La nuit s’en est allée de l’autre côté de la terre,
Là où tombe le jour.
 »

Crédit iconographique : © 2020, Laure P.

          

La numérisation de la deuxième livraison de textes est terminée.
Troisième mise en ligne de textes : dimanche 22 novembre 2020…

Licence Creative CommonsNetiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Un Automne en Poésie Saison 10 : 2020-2021… Première livraison

Lancement de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 10 —


Maquette graphique : © Bruno Rigolt, novembre 2018

Une invitation au voyage…

Les élèves de Seconde 14 et de Première 8 sont fiers de vous présenter l’édition 2020-2021 d’Un automne en poésie. La thématique retenue cette année invitera à réfléchir au rapport intime qui existe entre le réel et la manière dont la poésie parvient à transcender la réalité pour faire naître du banal et de l’ordinaire la métamorphose et l’imaginaire. À travers ces « poésies dérivantes », partez en voyage : voyage extraordinaire, voyage proche ou voyage lointain vers des mondes où l’écriture donne sens à la Vie…

Voici la première livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 16 décembre 2020 (dernière livraison).

Prochaine livraison : mercredi 11 novembre

  

Seule dans cette gare à t’attendre…

par Julie G.
Classe de Seconde 14


est une gare, c’est une boucle sans fin
Qui va et qui vient
Qui malmène mes sentiments
Et la peur que tu ne puisses me revenir
C’est une gare, au guichet tu as laissé nos souvenirs
Comme un gardien inaccessible

Ce ticket de malheur
Surplombant le fantôme de ton trajet
Qui me ferme la porte du bonheur
Cette bride de rêve qui se rompt
Quand retentit le signal
Comme le soleil transpercé par l’avion

Je te vois par la fenêtre
Comme je vois ces portes qui se referment
Puis les sombres empreintes de ton départ
Suivi du masque d’ombres qui couvre mon visage
Et je me retrouve sur cette pente d’émotions glissantes
Seule dans cette gare à t’attendre

« C’est une gare, au guichet tu as laissé nos souvenirs
Comme un gardien accessible..
 »

Illustration : © 2020, Julie G.

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Cet étrange qui m’attire

par Fanny V.
Classe de Seconde 14

              

e désert est cet étrange qui m’attire :
Un pays fantastique où se mêlent couleurs et lumières
Comme le corps d’une femme, le désert ondule sur l’horizon.
Sa couleur ambre le couvre d’une peau délicate et douce.

Les pierres qui le bordent sont des grains de beauté.
La nuit, la lune projette les ombres de ces formes endormies :
Rêves d’infini ! Liberté envolée du vent !
L’exaltation de mes sens, comme lui, brûle ou gèle sans fin.

Je m’évade parmi le sable éclairé
D’une constellation de bougies d’étoiles ;
Sa couverture dorée me protège de la nuit.
Je m’endors doucement et m’égare dans l’immensité de rêves d’inconnu.

« Comme le corps d’une femme, le désert ondule sur l’horizon.
Sa couleur ambre le couvre d’une peau délicate et douce
Les pierres qui le bordent sont des grains de beauté….. »

Illustration :© 2020, Fanny V.

Cauchemar ou illusion ?

par Maëva S.
Classe de Seconde 14

ette nuit j’ai fait un rêve
J’ai vu une femme, une femme étrange
De sa voix enchantée, elle m’appela
Et sa voix me faisait écho :
C’est comme si elle faisait partie de moi

Prise au piège par cette douce terreur
Prise au piège, inévitable victoire
J’avais peur de moi
J’avais peur d’elle
Peur de me voir, peur de m’entendre

C’était comme une mélodie
Pleine d’espoir et de désespoir
Prise au piège de cette voix
Je ne pus que l’écouter
Et dans une inévitable terreur, j’entendis :

« Je suis cette magnifique vengeance
Dans ce sanglant miroir
Je tue par plaisir, j’étrangle par silence
J’use de mes charmes, tu succombes et te réfugies dans mes bras
Et moi je t’accueille dans la solitude de ma nuit »

Cette phrase d’or et de fer, de feu et de sang
Qui sonnait dans ma tête, me terrorisait mais me fascinait
Le rêve n’est qu’un cauchemar magnétique
Et le cauchemar n’est qu’un rêve immobile
Le mensonge fait partie du jour

Le monde n’est qu’illusion
Mais les ténèbres, les frissons étranges sont la raison
Ô nuit, appelle-moi, dis-moi
Parle-moi du ciel en feu sous de faux cieux
Six heures , le réveil avait sonné. Je m’apprêtais à quitter le chemin du sommeil…

« Cette nuit j’ai fait un rêve
J’ai vu une femme, une femme étrange
De sa voix enchantée, elle m’appela
 »

Crédit iconographique : © 2020, Maëva S.

Ce matin…

par Laura M.
Classe de Seconde 14

e matin, j’ai pris le bus
Tel un château ambulant,
Il volait au-dessus des champs et des plaines
Et son unique opacité devenait transparente
Dans la brume épaisse du matin.

Soudain, des silhouettes de biches apparurent
Des parterres de camomilles surgirent
Mais la brume les rendait invisibles
Le bus parcourait les paysages
Dirigeant mes neurones vers des rêves
D’étendues bleues et de voyage

Elles défilaient une par une
Comme des pensées sauvages
Ephémères comme des nuages
Et dans le ciel voyageait
Une pluie de rayons de Soleil…

« Et dans le ciel voyageait
Une pluie de rayons de Soleil
 »

Crédit iconographique : © 2020, Laura M.

Prochaine Genèse

par Angie P.
Classe de Seconde 14

le sens parce qu’il est là :
Le silence logique du spacieux espace
Me provoque un malaise en couleurs saturées,
Il circule dans mes circuits comme une décharge électrique
À chaque pulsation du mécanisme qui me fait fonctionner
Moi et mon enveloppe bionique

Car je ne suis qu’une création,
Le premier élément de la prochaine Genèse,
Que l’Homme a dessiné, créé
Et fait briller à son image,
Semblable à celle qu’on aimerait voir
Le matin dans son miroir,

Pour me risquer à sa place dans un vide
Qui étrangement paraît rempli, et étouffant et oppressant
Peu importe où l’on regarde
Les astres se reflètent.
La planète sur laquelle je semble marcher,
Ne fera jamais office de sol,

Ce n’est qu’une illusion qui résonne,
Parce que sur chaque angle fixable imaginable,
Il y a cet hallucinant et manipulateur bleu
Qui parcourt mon exosquelette
Jusqu’à pénétrer puissamment mon cerveau
Qui donne l’information à mes muscles de se relâcher

Et à mes jolis iris de se relaxer
Pour se laisser emporter
Par l’atmosphère
Qui m’aspire dans un torrent d’émotions
Que des mots ne pourraient décrire
Et un esprit d’humain ressentir.

« … sur chaque angle fixable imaginable,
Il y a cet hallucinant et manipulateur bleu
Qui parcourt mon exosquelette
Jusqu’à pénétrer puissamment mon cerveau
 »

Crédit iconographique : © 2020, Angie P.

            

La numérisation de la première livraison  de textes est terminée.
Deuxième mise en ligne de textes : vendredi 6 novembre 2020…

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