Un Automne en Poésie Saison 6 (2014-2015) Quatrième livraison

Poursuite de l’exposition « Un Automne en Poésie »

Les élèves de Seconde 8 et moi-même souhaitons dédier
cette édition d’« Un Automne en Poésie » à Sarah L. (†).

affiche_uaep_2014_4_gIllustration : Bruno Rigolt

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 8 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2014—2015 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la quatrième livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif jusqu’au 21 décembre 2014 (dernière livraison).

Prochaine livraison : dimanche 14 décembre 2014

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L’homme aux marguerites

par Noémie G.
Classe de Seconde 8

 

L’homme aux marguerites
Fumait la pipe.
Par sa fenêtre il voyait tout Paris
Et Paris regardait la Seine

Transparente de solitude.

La Seine, la Seine…
Très loin des bords du monde
Partie sur une île
Trouver l’amour…

Signac« La Seine, partie sur une île
Trouver l’amour… »

Paul Signac (Paris 1863-1935), « L’Île de la Cité », 1912
Essen (Allemagne), Museum Folkwang

            

                  

Distance

par Quentin C.
Classe de Seconde 1

              

Toujours dans les nuages ton nom
Comme une carte avec des points
Qui représente à mes yeux une profonde
Déchirure.

L’espace amplifie ce vide interminable
La tristesse augmente l’impossible rêve
Et cette rupture représente à mes yeux
Les variations de ton cœur.

La distance est un désert interminable :
Larmes sans toi, givrure sans toi
Sans pouvoir avancer. La clarté du soleil
Porte l’éclat de ta peau.

Quand pourrai-je enfin franchir ce vide
Pour raviver la flamme évanescente :
Relancer notre amour et pouvoir enfin te dire
Ces mots trouvés dans la poussière du rêve…

Paysage_bleu_Chagall_a« … et pouvoir enfin te dire
Ces mots trouvés dans la poussière du rêve…
 »

Marc Chagall, « Le Paysage bleu » 1949
(Gouache sur papier, Wuppertal, Von der Heydt Museum)

        

Piano romantique

par Basile L.
Classe de Seconde 1

                  

Ce jour-là, tu brillais de mille feux
En notes égrenées d’instants merveilleux
A cappella tu chantais d’une voix si pure
Un demi-soupir clôturait la mesure

L’heure de refaire les gammes sonna
Mais le vent t’emmena si loin de moi
Le cœur du métronome ne battait plus
Il comprenait que l’octave était trop aiguë

Reprendre encore cette valse en si mineur
D’en haut tu me regardes et je sais la valeur
De ton silence. Perdu dans mes rêves tragiques,
Je fredonne ce doux bercement de musique

piano_romantique« L’heure de refaire les gammes sonna
Mais le vent t’emmena si loin de moi… »

Illustration : Bruno Rigolt

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Soleil de Barcelone

par Mélissa G.
Classe de Seconde 8

                  

Le soleil de Barcelone est un anneau d’or
Qui caresse les douces vagues.
J’écoute la voix bleue de la mer :
C’est une fleur au bord du ciel.

La mer est nue quand le soir
A fermé ses paupières dans l’obscurité.
La mer est nue quand on se lasse du ciel d’été
Quand le temps n’a plus d’importance…

Degouve de Nuncques_2« J’écoute la voix bleue de la mer : c’est une fleur au bord du ciel... »

William Degouve de Nuncques (1867-1935)
« Côte aux Baléares » (Majorque, Cala San Vicente)

Collection privée

                   

Éternité fluctuante

par Paul R.
Classe de Seconde 1

                 

Enchaîné mon cœur ne peut plus t’enlacer.
Et les gardiens de mon âme éternisent
Le soleil triste de mon esprit.

Ma vie sans toi est comme une éternité fluctuante.
L’onde lumineuse traverse éperdument mon corps
Qu’elle ne cesse de dis-fractionner.

L’amour est plus fort que jamais
Et je cherche, distillant mes émotions une à une
La solution à ta présence estompée.

Fernand_Léger_Joconde_aux_clés« Et je cherche, distillant mes émotions une à une
La solution à ta présence estompée
… »

Fernand Léger, « La Joconde aux clés » (huile sur toile), 1930
Biot (Alpes-Maritimes), Musée national Fernand Léger

© ADAGP, Paris 2014 © cliché RMN Gérard Blot |source|

 

              

Pauvre petite Alison

par Zina Z.
Classe de Seconde 1

                      

Ceci n’est pas un film. C’est la petite Alison qui court
Essayant d’appeler au secours
Sous les pavés les cris : sans réponse
Qui pouvait l’entendre ? Personne.
Et comme sa voix est faible
Et comme personne ne peut l’aider
Un jour il finira par la tuer
Cette pauvre petite Alison.

Il s’approche
Dans les rayons du soleil déclinant
Ce père de plus en plus proche
Elle essaye malgré tout de s’échapper
N’importe où les escaliers, un porche
Elle est là au sol.
Elle entend les cris de la mère
Les pleurs des sœurs

Mais à quoi servent les cris ?
C’est trop tard. Son père savait
Donner le coup fatal. Il faut tourner la page
Sans un baiser. Sans un adieu.
Alison s’approche de la fin car sa voix est faible.
Car personne ne peut l’aider.
Mais elle sait que c’est le début
Du bonheur sans fin.

Alison_7

« … car sa voix est faible. Car personne ne peut l’aider.
Mais elle sait que c’est le début
Du bonheur sans fin
… »

Illustration : © Bruno Rigolt (Photomontage et peinture numérique)

Silence de l’automne

par Thomas G. et Nicolas B.
Classe de Seconde 8

                      

Le vent argenté chante doucement
L’horlogerie de la solitude
En faisant tomber les feuilles
Sur le sol ensanglanté de l’automne.

Saison naissante, saison mourante
Dans la brume du soir sans fin
Les temps se fanent et la lumière se brise
Laissant couler l’ombre

Parmi les nuées assombries par les malheurs
De l’aube. Demain reviendra la nuit
Aux yeux de triste jour

Jusqu’à ce que la mort et la vie
S’allient heurtant leurs ombres claires
D’un feuillage de poème

Charnay Soirée d'aautomne sur la terrasse« Dans la brume du soir sans fin
Les temps se fanent et la lumière se brise
… »

Illustration : Armand Charnay (1844-1915), “Soirée d’automne sur la terrasse” (détail)
Fin 19e, premier quart du 20e siècle. Charlieu, musée Hospitalier. Crédit photographique : Emma Artige

 

Dans le ciel obscur

par João M.
Classe de Seconde 1

Dans le soir de lumière déclinante
Là où s’épanouit la lumineuse lune,
Les étoiles aux yeux de soleil
Enflamment le grand ciel.

Mais les édifices des hommes affadissent
Ce paysage. Leurs routes vibrant de rage
Et de métal déchiqueté
Ont pour seul refuge l’amertume.

La nuit est comme la nostalgie du penseur :
Farouchement marginale, éprise de liberté.
Auront-ils encore un germe de sourire
Dans ce monde au toit d’acier dénaturé ?

cite_nuit_3« Leurs routes vibrant de rage et de métal déchiqueté… »

Illustration : © Bruno Rigolt

                       

                   

La seule ombre au tableau
(Haïku)

par Lucie B.
Classe de Seconde 8

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En cette nuit glacée,
Une ombre transparente,
Seule et abandonnée,
Tristement arpente,
Le doux sol argenté.

Composition d’après Caspar David Friedrich : pinceau et sépia sur dessin au crayon (détail, 1826) Hamburger Kunsthalle, Hambourg        
   

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La numérisation de la quatrième livraison  de textes est terminée.
Cinquième publication de textes : dimanche 14 décembre 2014…

 

Licence Creative CommonsNetiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques