← Illustration : d’après François Bensa (Nice 1811-1895), « Le quartier du Lazaret avec la Réserve » (détail). Nice, Villa Masséna.
Du lundi 22 juillet au jeudi 22 août inclus, découvrez une exposition inédite : “Un été en poésie“ : chaque jour, un poème sera publié. En tout, plus de vingt pays seront représentés dans ce tour du monde poétique. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.
Aujourd’hui… Birago Diop (1906 — 1989 Dakar)… SÉNÉGAL
Hier, dimanche 4 août : Fernando Pessoa… PORTUGAL
Demain, mardi 6 août : Lucie Delarue-Mardrus… FRANCE
Misère
Larme, larme importune
qui choit sans bruit, dans la nuit
Comme un rayon de lune
dans la nuit qui fuit.
Le cœur vaste comme
un rêve un rêve d’enfant
Souffrant ailleurs
Vous pleure
Serments, leurres
des heures
d’antan.
Murmures, murmures indistincts
qu’on égrène sans fin
qu’on égrène en vain
sur les longs chemins,
Sur les chemins indistincts.
Les peines,
Les petites peines,
Les grandes peines
les peines lointaines
Reviennent
Ternir
le souvenir.
Plainte, plainte douce
sans cesse envolée
Que pousse
l’âme esseulée
Sur l’aile d’un rêve
Elle crève
Comme le sachet
d’un
parfum
secret.
Birago Diop
Novembre 1929
Poème publié dans Anthologie de la poésie africaine, Six poètes d’Afrique francophone,
Choix et présentation par Alain Mabanckou, Points Poésie 2010, pages 39-40.
Voyez aussi le site Biragodiop.com, remarquablement constitué.
Illustration : Pablo Picasso, “La femme qui pleure avec un mouchoir”, huile sur toile (1937)
Madrid, Museo Reina Sofía
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