Pour la deuxième année consécutive, du mardi 22 juillet 2014 au vendredi 22 août inclus, découvrez une exposition inédite :
« Un été en poésie »…
Chaque jour, un poème sera publié. Cette année, quinze pays seront représentés dans ce tour du monde poétique, mêlant écriture et arts visuels. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.
Aujourd’hui… Charles Péguy ♂
Orléans, 1873 — Villeroy, 1914… FRANCE
Hier, lundi 11 août : Maria Luisa Spaziani… ITALIE
Demain, mercredi 13 août : Sybil O’Santry (pseudonyme d’Elsa Kœberlé)… FRANCE
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Présentation de la Beauce
à Notre-Dame de Chartres
(extrait)
Étoile de la mer voici la lourde nappe
Et la profonde houle et l’océan des blés
Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
Voici votre regard sur cette immense chape
Et voici votre voix sur cette lourde plaine
Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés,
Voici le long de nous nos poings désassemblés
Et notre lassitude et notre force pleine.
Étoile du matin, inaccessible reine,
Voici que nous marchons vers votre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour,
Et voici l’océan de notre immense peine.
Un sanglot rôde et court par-delà l’horizon.
À peine quelques toits font comme un archipel.
Du vieux clocher retombe une sorte d’appel.
L’épaisse église semble une basse maison.
Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale.
De loin en loin surnage un chapelet de meules,
Rondes comme des tours, opulentes et seules
Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.
Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce on fait de ces travaux
Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.
[…]
Charles Péguy (1873-1914)
La Tapisserie de Notre-Dame, 1913
(pour lire la suite du texte, cliquez ici)
« Du vieux clocher retombe une sorte d’appel.
L’épaisse église semble une basse maison… »
Illustration : Bruno Rigolt
« Champs de blé dans la Beauce » (photographie retouchée et aquarellée numériquement)
© Bruno Rigolt, 2014
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