Un été en chansons… Auteurs et compositeurs francophones… 12 juillet-10 août 2017. Aujourd’hui : Georges Brassens

 

Auteurs et compositeurs francophones

Le millésime 2017 d’« Un été en Poésie » rend hommage à la chanson d’expression française. D’une richesse poétique inégalée, cet héritage exprime à la fois un certain nombre d’enjeux identitaires et culturels ainsi que l’exceptionnel pluralisme linguistique et musical de la francophonie.
À suivre du 12 juillet au 10 août.


Aujourd’hui mercredi 2 août : Georges Brassens
Hier, mardi 1er août : Emily Loizeau
Demain,  jeudi 3 août : La Grande Sophie

Georges Brassens :
« Les amoureux des bancs publics »

(1947, 1953¹)

Paroles et musique  : Georges Brassens
Album : Le Vent, 1953
Label : Polydor

es gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c’est une absurdité
Car à la vérité,
Ils sont là c’est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants.
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Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du r’gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aim’ » pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’s bien sympathiques.
_
Ils se tiennent par la main
Parlent du lendemain
Du papier bleu d’azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher.
Ils se voient déjà doucement
Ell’ cousant, lui fumant
Dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé.
_
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du r’gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aim’ » pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’s bien sympathiques.
_
Quand la saint’ famill’ Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris
Ell’ leur décoche hardiment des propos venimeux
N’empêch’ que tout’ la famille
Le pèr’, la mèr’, la fille
Le fils, le Saint-Esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s’conduir’ comme eux.
_
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du r’gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aim’ » pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’s bien sympathiques.
_
Quand les mois auront passé
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s’apercevront, émus,
Qu’ c’est au hasard des rues
Sur un d’ces fameux bancs
Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour.
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du r’gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aim’ » pathétiques
Ont des p’tit’s gueul’s bien sympathiques.
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Copyright © 1953, Georges Brassens / Polydor
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1. Chanson composée en 1947 (titre original : « Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics »), enregistrée le 1er octobre 1953 avec pour titre définitif : « Les amoureux des bancs publics ».
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Crédit iconographique : Lettrine inédite créée à partir d’un dessin de Raymond Peynet (1908-1999).

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques