Un été en Poésie (saison 3) 10 juillet-10 août 2016… Aujourd’hui Ramón del Valle-Inclán

Pour la troisième année, du dimanche 10 juillet 2016 au mercredi 10 août inclus, découvrez une exposition inédite : « Un été en poésie »…
Affiche Un été en Poésie_Copyright Bruno Rigolt_2016-07_a
Thématique de l’édition 2016 : 
« D’Europe et de Méditerranées… Poésies de tous les rivages ». 

Chaque jour, du dimanche au jeudi, un poème sera publié. Cette année, de très nombreux pays seront représentés dans ce voyage en Europe et autour de la Méditerranée, mêlant écriture et arts visuels. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.


Pays représentés :
France, Espagne, Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Palestine, Israël, Liban, Syrie, Turquie,
Grèce, Italie.

Aujourd’hui… Ramón del Valle-Inclán 
(1866, Vilanova de Arousa—1936, Saint-Jacques-de-Compostelle) ESPAGNE

Hier, mardi 12 juillet : Yves Bonnefoy… France
Demain, jeudi 14 juillet : Luis Cernuda… Espagne

 

« Rosa de Melancolía »

Era yo otro tiempo un pastor de estrellas,
y la vida, como luminoso canto.
Un símbolo eran las cosas más bellas
para mí : la rosa, la niña, el acanto.

Y era la armoniosa voz del mundo,
una onda azul que rompe en la playa de oro,
cantando el oculto poder de la luna
sobre los destinos del humano coro.

Me daba Epicuro sus ánforas llenas,
un fauno me daba su agreste alegría,
un pastor de Arcadia, miel de sus colmenas.

Pero hacia el ensueño navegando un día,
escuché lejano canto de sirenas
y enfermó mi alma de Melancolía.

Ramón del Valle-Inclán (1866-1936)
El Pasajero, 1920
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« Rose de Mélancolie »

J’étais en d’autres temps le berger des étoiles,
et la vie était un chant de lumière.
Purs symboles étaient les choses les plus belles
pour moi : la rose, la jeune fille, l’acanthe.

Et la voix harmonieuse du monde était
une onde bleue qui se brise sur la plage d’or,
chantant le pouvoir occulte de la lune
sur le destin des paroles humaines.

Épicure m’offrait ses amphores pleines,
Un faune me donnait sa joie agreste,
Un berger d’Arcadie, le miel de ses ruchers.

Mais vers le rêve naviguant un jour,
j’entendis le chant lointain des sirènes,
et mon âme tomba malade de Mélancolie.

Traduction inédite : Bruno Rigolt

Magritte_ La Mémoire 1948« Et mon âme tomba malade de Mélancolie... »

Illustration : René Magritte, « La Mémoire » (1948). Musée d’Ixelles, Bruxelles

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Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques