“L’écrivain est un faiseur de paraboles”…
Jean-Marie Le Clézio, Prix Nobel de Littérature 2008 (*)“Écrire, si ça sert à quelque chose, ce doit être à ça : à témoigner. […]. L’écrivain est un faiseur de paraboles. Son univers ne naît pas de l’illusion de la réalité, mais de la réalité de la fiction. Il avance ainsi, splendidement aveugle, par à-coups, par duperies, par mensonges, par minuscules complaisances. Ce qu’il crée n’est pas créé pour toujours. Ça doit avoir la joie et la douleur des choses mortelles. Ça doit avoir la puissance de l’imperfection. Et ça doit être doux à écouter, doux et émouvant comme une aventure imaginée. S’il pose des jalons, ce ne sont pas ceux de la vie humaine. Comme une formule d’algèbre, il réduit le monde à l’expression de figures en relation avec un quelconque système cohérent. Et le problème qu’il pose est toujours résolu. L’écriture est la seule forme parfaite du temps. Il y avait un début, il y aura une fin. Il y avait un signe, il y aura une signification.“
J-M G Le Clézio, « Écrire », L’Extase matérielle (éd. Gallimard, coll. “Le Chemin”, Paris 1967)
Publié par