Les classes de Première dont j’ai la charge cette année sont fières de vous présenter l’édition 2011 d’Un automne en poésie, manifestation d’art qui entend marquer à sa manière la rentrée littéraire au Lycée en Forêt. Plus de soixante textes, tous inédits, seront publiés dans les jours à venir. Ces poèmes, souvent d’une grande densité intellectuelle, chantent avant tout la nostalgie de l’Idéal et du Spirituel. Proclamant le pouvoir de l’art sur la vie quotidienne, de la subjectivité sur l’objectivité, de l’imaginaire sur le réel, ils s’inscrivent dans la tradition symboliste. Je vous laisse découvrir les premiers textes publiés…
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La soif se rend à la nuit
par Gaya D.
(Première S2)
Soleil glacé qu’est la lune,
Un cercueil qui s’enterre
Et se couche au crépuscule
Drame et tristesse perdent la mémoire
Où la mer n’est qu’une inconscience.
Chimère d’un décès
Une pureté noire dans le vent
La soif se rend à la nuit
Au gré de l’océan…
Silence d’épave
par Dakota G.
(Première L2)
L’immensité de l’océan
Fait perdre la raison
Au navire gisant sur des vagues de douleur.
Son équipage emporté
Dans un monde brisé d’inquiétude :
Il ne lui reste qu’un silence d’épave
Guidé par des oiseaux de mer et de peur.
Un seul homme est pardonné :
Le marin triste d‘émotions qui s’élève.
Résonnent les ailes de liberté…
La joie chavirée de son envol d’argent
Plonge dans des solitudes immenses…
Je suis déjà seul
par Marie B.
(Première L2)
Je suis loin de ton sourire
Je suis déjà seul.
Ta main ne me retient plus, je veux fuir
Dans des espaces vides,
Seulement parés de glace
De calme et de la sérénité pour seuls sons
Je rêve de trouver d’impossibles infinis
Pareils à la perfection du bonheur
Et aussi paisibles que les noirs tombeaux
Où je serais loin de tout (mais pas au milieu)
Je veux trouver ces néologismes ou bien en
FINIR
Rivière de larmes sucrées
Par Théo D.
(Première L2)
Au secret de la tendresse
Réside la mort qui contrôle
Et l’amour et les clameurs
Et l’éternel chemin de mon cœur.
Au secret de la tendresse
Réside la fraise citronnée
Elle ne sert à rien comme cette route
Invisible qui attise mes rancœurs.
Je marche parmi le nuage brûlé
De la vie ; je parle aux vendeurs
De prose et de rêves oubliés ;
Je vagabonde dans les neiges roses
Et je nage dans les rivières de larmes sucrées…
Un long départ
par Clémence L-S. et Adèle R.
(Première S2)
Jadis le bruit de l’herbe laissait jouer les boucles
De ton sourire
Une pluie d’âmes laissait couler la joie
D’un lointain baiser.
Je jonglais entre équilibre
Et vide en m’attachant
Au pont de l’amour.
Ce voile bleu sur ma main
Caressait les vagues de ton visage
Et le rouge manteau
Du souffle de la vie
Parcourait les lèvres de l’espoir.
Maintenant je cours vers un long départ
Là où la nuit n’est que le nuage
De la mort
Au pied d’un arbre seul.
L’Être veillant soupir
par Marc D.
(Première L2)
Imagine un monde :
la montagne aux vagues
Et de nombreux elfes solitaires.
Du haut, l’Être qui veille
Vers les pins immobiles
Et sous les trois soleils,
L’agitation perdue…
Un arc contemple, épuisé,
Le jour qui saigne
Le soir affamé rit de la montagne
La pioche s’enfile,
Cailloux et gravier
Le sommet dans l’eau,
L’Être veillant soupir…
Anarchitecture de l’ombre
par Honorine B.
(Première L2)
Âme pusillanime, réveille-toi
De ton spirituel sommeil
Et toi, mon cœur éphémère, joue à la vie comme la folie
Au son du requiem se joue du paradis.
Mystique mirage dont découlent
D’exquises perditions : solitude violine
Et obsession. Dans le monstrueux infini
Qu’est l’eden, toi ma conscience
Insoluble, si délivrée sois-tu,
Exile ton courage inutile
Dans l’anarchitecture de l’ombre
Vers les îles de mon automne…
Souvenir d’une pensée
par Othmane Z.
(Première S2)
Le sifflement rauque de la cloche
Témoigne de cette énergie céleste,
Traverse notre matière-brise
L’alliance crispée comme le péché
La pâle translation abîme la muse :
Elle s’envole ! Vole plus haut que les astres
Touche l’écaille fantasmagorique du ciel :
Une nuée de rien crée une terre.
Le martèlement rouge du soleil
Balafre le chemin menant à l’ultime connaissance
Qui ravive la douce caresse de la Poésie…
Un cœur volant
par Alexandra L.
(Première S2)
Cette vie est déterminée par
La multitude de fuites ailées
D’un cœur enflammé envié du vent,
Comme un laisser-partir
Pour concevoir le revenir, comme un laissez-passer…
Ce cœur idéalisé par la liberté des oiseaux d’or
Ressent l’ennui d’une envie de vie
Où le bien du mal est enfin reconnaissable !
Face aux nuages savants qui tristement s’écartent
Un avion déclare la guerre :
Éclos alors le combat d’émotion et la défaite et le sang
Dans cette mer blanche éclairée par la peur.
L’indésirable cercle redoutable
verse des rubis d’eau scintillant de désir
N’est-ce pas là
La mélancolie d’une lumière ?
Un nouveau décollage,
De nouvelles flammes et des larmes nouvelles :
Éternel recommencement de la guerre,
Et ce cœur, mon cœur, lourd de vie…
Au gré d’extrêmes douceurs
par Margaux B.
(Première L2)
L’horloge de ma vie m’a rapproché de tes yeux
Nos âmes chantent comme la lumière du rêve
Où l’océan brûlait mon cœur.
À travers solitude la vue de l’amour vole
Et l’oiseau libre contre le vent
Traverse les couchants du soleil.
Ici la pensée des sentiments serpente en tous points de mon cœur.
C’est là où tout commence et tout s’achève
À travers un monde imaginaire
Où les aubes se lèvent, où l’envol de la vie voyage…
Nos cheveux dansaient l’île de nos yeux sur ce chant de lumière
Où brille notre amour au gré d’extrêmes douceurs.
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