← Illustration : d’après François Bensa (Nice 1811-1895), « Le quartier du Lazaret avec la Réserve » (détail). Nice, Villa Masséna.
En été, hydratez votre cerveau au maximum !
Du lundi 22 juillet au jeudi 22 août inclus, découvrez une exposition inédite : “Un été en poésie“ : chaque jour, un poème sera publié. En tout, plus de vingt pays seront représentés dans ce tour du monde poétique. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.
Aujourd’hui… Stefan George
(1868, Bingen am Rhein — 1933, Locarno)… ALLEMAGNE
Hier, dimanche 11 août : Renée Guirguis… ÊGYPTE
Demain, mardi 13 août : Georges Duhamel… FRANCE
Komm in den totgesagten park und schau
Komm in den totgesagten park und schau :
Der schimmer ferner lächelnder gestade.
Der reinen wolken unverhofftes blau
Erhellt die weiher und die bunten pfade.
Dort nimm das tiefe gelb, das weiche grau
Von birken und von buchs, der wind ist lau.
Die späten rosen welkten noch nicht ganz.
Erlese küsse sie und flicht den kranz.
Vergiss auch diese lezten astern nicht.
Den purpur um die ranken wilder reben
Und auch was übrig blieb von grünem leben
Verwinde leicht im herbstlichen gesicht.
Stefan George
Das Jahr der Seele (L’Année de l’âme), 1897
On dit que les jardins sont morts
On dit que les jardins sont morts ; viens et regarde
Le reflet de ces bords lointains et souriants ;
Et des nuages purs l’azur inespéré
Éclaire les étangs et les couleurs des sentes.
Prends ce jaune profond, le moelleux de ces gris
Parmi les buis et les bouleaux ; la brise est tiède ;
Tardives ne sont point encore flétries les roses,
Choisis-les, baise-les et tresse la couronne.
Songe à n’oublier point les derniers des asters
Ni la pourpre enroulée à la vigne sauvage
Prends ce qui reste encor de vivante verdure
Fonds-le d’un doigt léger dans l’image automnale.
Stefan George
Das Jahr der Seele (L’Année de l’âme), 1897
in Stefan George, Choix de poèmes, Première période : 1890-1900
Traduit, préfacé et commenté par Maurice Boucher
Aubier, éditions Montaigne, Paris 1941. Page 165.
Illustration : Armand Charnay (1844-1915), “Soirée d’automne sur la terrasse” (détail)
Fin 19e, premier quart du 20e siècle. Charlieu, musée Hospitalier. Crédit photographique : Emma Artige.
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