Pour la troisième année, du dimanche 10 juillet 2016 au mercredi 10 août inclus, découvrez une exposition inédite : « Un été en poésie »…
Thématique de l’édition 2016 :
« D’Europe et de Méditerranées… Poésies de tous les rivages ».
Chaque jour, du dimanche au jeudi, un poème sera publié. Cette année, de très nombreux pays seront représentés dans ce voyage en Europe et autour de la Méditerranée, mêlant écriture et arts visuels. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.
Pays représentés : France, Espagne, Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Palestine, Israël, Liban, Syrie, Turquie,
Grèce, Italie.
Aujourd’hui… Ada Negri ♀
(1870, Lodi — 1945, Milan) ITALIE
Lundi 8 août : Antonella Anedda… Italie
Mercredi 10 août (fin de l’exposition) : Bruno Rigolt… France
« La luna scende in giardino »
La luna scende in giardino per le scale della pallida sera :
è tutta bella, le nubi la velano, la brezza la scopre.
S’attarda dietro il cipresso, s’aggrappa all’àgavi e ai fichi d’India,
stende trine leggere sui viali, lega le fronde con fili d’argento,
nell’ombra screziata di raggi crea e dissolve danze di gnomi,
con le perle della rugiada sfila e infila collane di sogni.
So che sul mare è nata una strada, una bianca strada
per chi vuole arrivare la notte alle reggie di Dio.
Vada chi vuole sulla bianca strada, vada chi vuole con barca e con vela :
a me piace restare in giardino a giocar con i raggi e con l’ombre.
Due stelle – sole – accanto alla luna: due larghe pupille serene.
Dove sei tu, che mi amavi, e mi dicevi : ”Dinin, mio bene” ?
Ada Negri (1870-1945)
« La luna scende in giardino per le scale della pallida sera :
è tutta bella, le nubi la velano, la brezza la scopre… »
Bruno Rigolt, « Le jardin lunaire » (peinture numérique), 2016 © Copyright août 2016, Bruno Rigolt
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« La lune descend au jardin »
La lune descend au jardin par l’escalier pâle du soir :
toute belle, les nuages la voilent, la brise la découvre.
Elle s’attarde derrière le cyprès, s’accroche aux agaves et aux figuiers d’Inde,
étale des dentelles légères le long des allées, attache les branches par des fils d’argent,
dans l’ombre marbrée de rayons elle noue et dénoue des danses de gnomes,
avec des perles de rosée elle enfile et défait des colliers de rêves.
Je sais qu’il est né sur la mer un chemin, un blanc chemin
pour qui, la nuit, veut rejoindre le palais de Dieu.
Emprunte qui veut la blanche route dans sa barque à voile,
moi j’aime rester au jardin, jouer avec les ombres et les rayons.
Deux étoiles – seules – près de la lune : deux larges pupilles sereines.
Où es-tu, toi qui m’aimais, toi qui me disais : « Dinin, chérie* » ?
Ada Negri (1870-1945)
Traduction : Giovanna Bellati
Université de Modena et Reggio Emilia
source : pandesmuses.fr
* C’est sans doute le souvenir de la mère qui est évoqué ici ; Dinin est le diminutif dialectal du prénom d’Ada, et le petit nom par lequel elle était appelée en famille (Giovanna Bellati).
« moi j’aime rester au jardin, jouer avec les ombres et les rayons… »
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