Un été en Poésie (saison 3) 10 juillet-10 août 2016… Aujourd’hui Antonella Anedda

Pour la troisième année, du dimanche 10 juillet 2016 au mercredi 10 août inclus, découvrez une exposition inédite : « Un été en poésie »…
Affiche Un été en Poésie_Copyright Bruno Rigolt_2016-07_a
Thématique de l’édition 2016 : 
« D’Europe et de Méditerranées… Poésies de tous les rivages ». 

Chaque jour, du dimanche au jeudi, un poème sera publié. Cette année, de très nombreux pays seront représentés dans ce voyage en Europe et autour de la Méditerranée, mêlant écriture et arts visuels. Conformément au cahier des charges éditorial de ce blog de Lettres, le principe de la parité sera strictement respecté.


Pays représentés :
France, Espagne, Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Palestine, Israël, Liban, Syrie, Turquie,
Grèce, Italie.

Aujourd’hui… Antonella Anedda 
(1958, Rome— ) ITALIE

Dimanche 7 août : Katerina Anghelaki-Rooke… Grèce
Mardi 9 août : Ada Negri… Italie

 

« C’è una finestra nella notte »

C’è una finestra nella notte
con due sagome scure addormentate
brune come gli uccelli
il cui corpo indietreggia contro il cielo.

Scrivo con pazienza
all’eternità non credo
la lentezza mi viene dal silenzio
e da una libertà —invisibile—
che il Continente non conosce
l’isola di un pensiero che mi spinge
a restringere il tempo
a dargli spazio
inventando per quella lingua il suo deserto.

La parola si spacca come legno
come un legno crepita di lato
per metà fuoco
per metà abbandono.

Antonella Anedda (1958- )
Notti di Pace occidentale, Roma Donzelli Editore, 2001, pp. 14-15

Bruno Rigolt Soir et la mer_2« C’è una finestra nella notte
con due sagome scure addormentate…
 »

Bruno Rigolt, « Soir et la mer VI », 2013
Peinture numérique © copyright 2013, 2016, Bruno Rigolt

frise_1

« Il y a une fenêtre dans la nuit »

Il y a une fenêtre dans la nuit
avec deux silhouettes sombres endormies
brunes comme les oiseaux
dont le corps recule contre le ciel.

J’écris avec patience
à l’éternité je ne crois pas
la lenteur me vient du silence
et d’une liberté —invisible—
que le Continent ne connaît pas
l’île d’une pensée qui me pousse
à resserrer le temps
à lui donner de l’espace
en inventant pour cette langue son désert.

La parole se fend comme bois
comme bois elle crépite de côté
à moitié feu
à moitié abandon.

Antonella Anedda (1958- )
Notti di Pace occidentale, Roma Donzelli Editore, 2001, pp. 14-15

Traduction : Bruno Rigolt

Soir-et-la-Mer-V.jpg« la lenteur me vient du silence
et d’une liberté —invisible—
que le Continent ne connaît pas…
 »

Bruno Rigolt, « Soir et la mer  V », 2013
Peinture numérique © copyright 2013, 2016, Bruno Rigolt

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Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques