Un Automne en Poésie revient bientôt !

Bientôt… “Un Automne en Poésie”
Saison 13

Les élèves de 1ère STMG4 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous annoncer l’édition 2023-2024 d’ “Un Automne en Poésie”, manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Près de 20 textes, tous inédits, seront publiés pour cette treizième édition intitulée :
Déclarations”

Lancement de l’exposition : mercredi 6 décembre 2023

“Déclarations”. Maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

 

BTS 2023-2024. Migrants, exilés, réfugiés : de l’invitation au voyage à l’errance

Entraînement n°3
Thème au programme : Invitation au voyage
Sujet complet conforme au BTS

Migrants, exilés, réfugiés :
de l’invitation au voyage à l’errance

Bruno Catalano, “Les Voyageurs” (bronze).
Statue exposée en 2013 au port de Marseille.

___Les progrès des modes de locomotion depuis la Révolution industrielle ont mis le voyage à la portée de tous. Les chemins de fer, les grands paquebots, l’aviation ont ainsi entraîné des expériences inédites du voyage. Pourtant, à côté de cette dimension artistique et touristique marquée par le dépaysement et le désir d’aventure, le voyage a pris, particulièrement à partir de la deuxième moitié du XXème siècle, un caractère nouveau.

___Le recours à l’immigration massive, liée aux nécessités du développement économique, l’appel à la main d’œuvre étrangère, la destruction des équilibres traditionnels et la question du droit d’asile entraînent, particulièrement en ce début du XXIème siècle, un nouveau rapport à la frontière et au territoire. Chassés par la tragédie des guerres et de la misère, des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile entreprennent le voyage vers l’Europe pour obtenir aide et protection.

___Migrations, exils, errances : par leur ampleur et leur durée, ces flux migratoires en provenance du Moyen-Orient et des pays subsahariens bouleversent et inquiètent : les récits de voyage entrepris au XIXème siècle ont laissé place à une réalité dramatique qui fait la Une de l’actualité : tel est l’enjeu de ce corpus, centré sur les rapports entre voyage, immigration et clandestinité ; entre déracinement, nostalgie du pays natal et quête d’un impossible Eldorado…

Activités d’écriture : 

♦ Synthèse : Vous réaliserez une synthèse concise, ordonnée et objective des documents suivants :

  1. Document 1 : Marguerite Yourcenar, “Gares d’émigrants : Italie du sud”, 1934
  2. Document 2 : Laurent Gaudé, Eldorado, 2006
  3. Document 3 : Valérie de Graffenried, « Voyage avec des migrants », Le Temps, 23 janvier 2015
  4. Document 4 : Nash Paresh, “Human trafficking”, 2015

♦ Écriture personnelle (sujet au choix) :

  1. Dans quelle mesure notre expérience du voyage change-t-elle notre représentation du monde ?
  2. Selon vous, quel rôle joue le voyage dans la connaissance de l’autre ?

Vous répondrez d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.

 

Document 1 : Marguerite Yourcenar, “Gares d’émigrants : Italie du sud”, 1934.

Gares d’émigrants : Italie du sud

Fanal rouge, œil sanglant des gares ;

Entre les ballots mis en tas,
Longs hélements, sanglots, bagarres ;
Emigrants, fuyards, apostats,
Sans patrie entre les états ;
Rails qui se brouillent et s’égarent.

Buffet : trop cher pour y manger ;
Brume sale sur la portière ;
Attendre, obéir, se ranger ;
Douaniers ; à quoi sert la frontière ?
Chaque riche a la terre entière ;
Tout misérable est étranger.

Masques salis que les pleurs lavent,
Trop las pour être révoltés ;
Etirement des faces hâves ;
Le travail pèse ; ils sont bâtés ;
Le vent disperse ; ils sont jetés.
Ce soir la cendre. À quand les laves ?

Tantôt l’hiver, tantôt l’été ;
Froid, soleil, double violence ;
L’accablé, l’amer, l’hébété ;
Ici plainte et plus loin silence ;
Les deux plateaux d’une balance.
Et pour fléau la pauvreté.

Express, lourds, sectionnant l’espace,
Le fer, le feu, l’eau, les charbons
Traînent dans la nuit des wagons
Des dormeurs de première classe.
Ils bondissent, les vagabonds.
Peur, stupeur ; le rapide passe.

Bétail fourbu, corps épuisés,
Blocs somnolents que la mort rase,
Ils se signent, terrorisés.
Cri, juron, œil fou qui s’embrase ;
Ils redoutent qu’on les écrase,
Eux, les éternels écrasés.

Marguerite Yourcenar, 1934. Les Charités d’Alcippe, Gallimard NRF, 1956, 1984. 

  • Document 2 : Laurent Gaudé, Eldorado, 2006.

Laurent Gaudé (né en 1972) raconte dans Eldorado (Prix des lycéens de l’Euregio 2010) l’épopée dramatique de migrants africains épris de paix et de liberté qui rêvent de meilleures conditions de vie en Europe. Dans ce passage, Soleiman et Jamal, deux frères soudanais, font route vers la Libye afin de tenter la traversée pour l’Europe…

[Actes Sud, 2006, “J’ai lu”, p. 88-91. De : “Dans ce paysage que nous ne connaissions pas”, p. 88 à “Elles blessent toutes”, p. 91]

____Dans ce paysage que nous ne connaissions pas, le guide nous mène jusqu’à une route. Une voiture nous y attend. J’aurais voulu qu’elle ne soit pas là. J’aurais voulu qu’il faille marcher pendant des heures, des jours même, pour parvenir à l’atteindre. Mais elle est là.

____Notre guide a salué le conducteur. Mon frère s’approche. Il parle à l’homme. Je n’entends pas ce qu’ils disent mais je vois mon frère sortir de l’argent et le lui tendre. C’est mon passage qu’il paie. Cet argent qu’il donne est celui qui lui manquera pour s’acheter des médicaments. Je voudrais lui crier de reprendre les billets mais je ne le fais pas. Je suis épuisé. C’est comme un peu de sa vie qu’il donne à cet homme. Il se condamne à la douleur pour moi. ·

____Je sais que maintenant les choses vont aller très vite. C’est ce que veut Jamal. Que je sois happé par le rythme du voyage. Le conducteur va vouloir que j monte et il démarrera sans attendre. Je veux un peu de temps. Je repense au thé que nous avons bu chez Fayçal. Je croyais que nous faisions nos adieux à la ville mais Jamal savait, lui, qu’il reviendrait. C’est à moi qu’il disait adieu. Cette tristesse dans ses yeux, c’était celle d’avoir à quitter son frère.

____Notre guide vient me saluer. Il me recommande à Dieu et ajoute, avant de faire trois pas en arrière : « Si tout va bien, tu seras à Al-Zuwarah dans deux jours. » Je regarde mon frère. Je suis perdu.
____— Où est-ce que je vais, Jamal ?
____Je ne sais même pas où je pars. Il voit mon trouble. Alors, encore une fois, il s’approche de moi et m’entoure de son calme. Il m’explique qu’il a payé pour tout, que je n’ai plus à me soucier de rien, simplement me concentrer sur mes forces et aller jusqu’au bout. La voiture m’emmène à Al-Zuwarah, sur la côte libyenne. Elle me déposera dans un appartement où les passeurs viendront me cher¬cher. Je paierai la deuxième moitié à ce moment-là, pour la traversée. Jamal parle lentement. Il a tout calculé. Tout prévu. Il me demande si j’ai bien compris. Je ne parviens pas à penser que je vois mon frère pour la dernière fois. La tête me tourne. J’ai besoin d’appui. […] Je me remplis de lui pour ne jamais oublier le visage qu’il a à cet instant.

____Je monte à l’arrière de la voiture qui démarre d’un coup, Jamal et le guide me font signe, un temps, de la main, puis me tournent le dos et reprennent leur marche en sens inverse. Je suis loin de chez moi. Cette voiture poussiéreuse m’arrache à ma vie. Ce sera ainsi désormais. Je vais devoir faire confiance à des gens que je ne connais pas. Je ne suis plus qu’une ombre. Juste une ombre qui laisse derrière elle un petit filet de poussière.

____Nous roulons sans cesse. De jour comme de nuit. Toujours vers la mer. Je me perds dans des terres que je ne connais pas. J’imagine Jamal en train de faire la route dans l’autre sens. li repasse la frontière, sans joie cette fois, sans embrassade, retrouvant sa vie laide d’autrefois. Comme une bête qui, après s’être échappée, retourne de son propre chef à l’étable.

____Je me suis trompé. Aucune frontière n’est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s’arracher la peau pour quitter son pays. Et qu’il n’y ait ni fils barbelés ni poste frontière n’y change rien. J’ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l’on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes.

Laurent Gaudé, Eldorado, Actes Sud, 2006, “J’ai lu”, p. 88-91.
Edition numérique : https://www.google.fr/books/edition/Eldorado/C_QJL_AA3OwC?hl=fr&gbpv=1&dq=Laurent+Gaud%C3%A9+Eldorado&printsec=frontcover

Document 3 : Valérie de Graffenried, « Voyage avec des migrants », Le Temps*, 23 janvier 2015.
https://www.letemps.ch/voyage-clandestins-syriens-echoues-europe
* Le Temps est un quotidien suisse édité à Genève.

[…] Gagner l’Allemagne, c’est le vœu de Tariq. Mais pas seul : il voyage avec son bout de chou de neuf ans, Maher, qui trotte menu derrière lui malgré les dangers, le froid et la précarité. Ensemble, ils ont quitté la Syrie il y a plus de deux mois et ont rallié d’autres réfugiés syriens, migrants clandestins, qui tous veulent rejoindre le nord de l’Europe, par n’importe quel moyen.

Après l’enfer de la guerre, ils sont tombés aux mains de trafiquants sans scrupules qui les ont entassés à fond de cale pour traverser la Méditerranée, ont été secourus par les garde-côtes italiens, placés dans des camps de fortune, puis ils ont repris leur progression obstinée vers le nord, en s’arrêtant à Milan, le passage obligé vers lequel toutes les routes, légales et illégales, convergent.
[…]
Deux ou trois volontaires, selon l’heure, accueillent, conseillent et orientent les exilés syriens. Chaque matin, ils disposent une table à l’entresol du hall central […]. Les Syriens ne manquent pas d’arriver, petit à petit en fin de matinée, pour ce qui est devenu le rendez-vous informel des clandestins.
[…]
Tariq et Samir ont déboursé 6000 dollars chacun pour traverser la Méditerranée. Ils sont désormais à sec. Trois jours plus tôt, ils ont payé 400 dollars la place à un passeur pour qu’il les conduise en voiture jusqu’à Munich. «Tout était réglé, nous devions payer une partie au départ, le solde à l’arrivée.» Les détails sont arrangés par un compatriote syrien, un intermédiaire. Le conducteur, un Égyptien résidant en Allemagne, les pousse dans son minibus. “Après huit heures de route, il nous a débarqués précisant que nous étions à Munich”, raconte Tariq. Ils étaient en fait retournés à la case départ, la gare de Milan.

En plus de Tariq et d’Afran, quatre autres passagers avaient pris place à bord du van. Tous ont été floués.
Aucun des pigeons n’osera porter plainte, explique Tariq: “Que dire au commissariat ? Que j’essayais de passer illégalement en Allemagne ? Je dois récupérer mon argent pour continuer le voyage !” Tariq n’a pas perdu espoir, il reste en contact téléphonique avec son voleur qui, jour après jour, lui promet de le rembourser.
[…]
La nuit est tombée depuis longtemps, mais ce n’est encore que le début de la soirée. Pour Tariq, Afran, Samir, Moncef, Abou Leyla et Maher, c’est l’heure du couvre-feu : ils logent dans un centre d’hébergement d’urgence situé en périphérie et doivent rentrer avant 20 heures. Le trajet prend une heure. Dans la zone industrielle où se trouve l’abri, via Corelli, le paysage devient gris et l’éclairage public anémique. Le centre se trouve derrière murs et grillages, en contrebas d’une bretelle d’autoroute. “Il y a une majorité de Syriens», explique le directeur: “Ils se répartissent dans six centres, dont celui-ci. En automne, il y en avait quatre de plus. Les réfugiés ne restent pas longtemps. Ils filent rapidement vers d’autres cieux.»

L’Italie ne figure pas au rang des pays d’accueil que choisissent, quand ils le peuvent, les réfugiés, commente Samir: “Il n’y a rien pour nous ici. Pas de travail, ni de perspectives. Les Italiens ne veulent pas de Syriens chez eux. En revanche, en Allemagne, en Suède et en Norvège, c’est facile d’obtenir un permis de résidence. En Suède, tu reçois même de l’argent.» Abdallah tient cela de contacts, cousins et amis, qui ont fait le voyage avant lui. Il a fait son choix: Stockholm. Est-il sûr de l’accueil qui lui sera réservé ? « Après ce qu’on a traversé, tout semblera doux comme du miel. En plus, j’ai de la famille là-bas. »

Le lendemain, un mercredi, dès le matin les trafics s’organisent à la gare de Milan. A l’entrée, un rabatteur a réuni une demi-douzaine de candidats au voyage, probablement aussi des Syriens. Le Tunisien rencontré la veille apparaît et récolte discrètement des billets de banque, un rendez-vous est pris. Malgré les filouteries, la voiture est réputée plus sûre que le train où les contrôles des douaniers sont de plus en plus stricts.

Le petit groupe de migrants avec quelques sacs pour tout bagage est ramené vers une salle d’attente à l’intérieur. La pièce est chauffée, mais l’odeur d’urine et de relents d’alcool infâme. Une heure d’attente avant qu’un comparse ne rapplique pour prendre en charge la troupe, qui quitte les abords de la gare en faisant de prudents détours puis disparaît dans un immeuble.

Retour à la gare. Tariq, que nous avons quitté la veille, arrive le premier, vers midi. Il a veillé une partie de la nuit, pour imaginer une solution, en vain: il est tributaire d’un virement hypothétique. Samir suit, il veut partir au plus vite, et pourrait avancer une partie de l’argent du voyage à Tariq et à Afran, qui refusent d’abord. Sur les bancs de marbre de l’entresol, la discussion bat son plein. L’impatience et la peur alternent : partir ou attendre encore ? Afran et Tariq penchent pour différer le départ, Samir et Abou Leyla ont tranché, ils partent. Moncef ne sait pas. […]

  • Document 4 : Nath Paresh*, “Human trafficking”** (2015). 

* Nath Paresh est un dessinateur travaillant pour le quotidien Khaleej Times, publié en anglais à Dubaï et aux Emirats Arabes Unis depuis 2005. Il a également dessiné dans le Herald Tribune en Inde de 1990 à 2005. Il a remporté le prix de l’ONU en 2000 et 2001. Ses dessins sont publiés dans diverses publications internationales à travers le monde : le New York Times, International Herald Tribune (Paris ), Los Angeles Times, World Press Review, The Guardian, Ouest France, Time, Courrier International… 

** Traite d’êtres humains. “Reach Europe at a low price” : “Rejoignez l’Europe à faible coût”.

“Human trafficking” publié le 27 avril 2015 par Nath Paresh dans The Khaleej Times (Émirats Arabes Unis).
(https://politicalcartoons.com/cartoon/163161/human-trafficking)
Dessin de presse reproduit dans l’ouvrage Tous migrants, 60 dessins de presse (préface de Benjamin Stora), Gallimard 2017, page 40.
___

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Clémence G.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Clémence G. (Classe de 1ère G7)
Lundi 5 décembre : Manoa T. (Classe de 1ère G7)

  

Martinique

par Clémence G.
Classe de Première G7

              

De mes doigts de sable, je dessine le calme
De ton paysage mêlé à l’horizon.
Ici, là-bas, les libres frégates flottent dans les nuages.

La clarté du crépuscule jaillit des cieux éblouissants
De tes yeux ; les dernières étincelles de l’étoile enflammée
Ont colorié les nuées. Je viens toucher le soir de mes mains.

Martinique, je ne peux m’empêcher de penser à toi
Ô, éternel paysage des îles comme autant de voyages gravés dans mon cœur
Tous ces instants passés échoués dans le bleu de mes larmes…

« Martinique, je ne peux m’empêcher de penser à toi
Ô, éternel paysage des îles comme autant de voyages gravés dans mon cœur… »

Illustration : © Clémence G., décembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Manoa T.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Manoa T. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 4 décembre : Voldie N. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 7 décembre : Clémence G. (Classe de 1ère G7)

  

Lumière acquise avec le temps

par Manoa T.
Classe de Première G7

              

Un vieil arbre seul, sa face livide voyant le soir
Rêvant des jours glorieux qu’il vivait…
Un vieil arbre seul parmi les graviers et la pierraille,
Ses branches noueuses, les rides de son écorce
Cachant l’âge des mauvaises herbes pures.

Un vieil homme seul, porteur de savoir et d’expérience
Abandonné aux profondeurs du soir…
Un vieil homme seul débordant de la sagesse du temps,
Ses mains noueuses touchant la pierre,
Ses mains qui saignent.

J’avance vers vous, dans la lumière acquise avec le vent
Ma marche sera complète lorsque j’aurai touché vos rides
Elles portent l’histoire du monde, de la Terre et du Ciel !
Et ma jeunesse a fait de vous des génies vivants.
J’avance vers vous dans la lumière acquise avec le temps…

« Un vieil arbre seul, sa face livide voyant le soir
Rêvant des jours glorieux qu’il vivait… »

Illustration : © Bruno Rigolt, décembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Voldie N.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Voldie N. (Classe de 1ère G7)
Samedi 3 décembre : Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)
Lundi 5 décembre : Manoa T. (Classe de 1ère G7)

  

Mon chemin c’est la mer

par Voldie N.
Classe de Première G7

              

Quand au matin apparaît l’aube
L’espoir renaît autour du globe
Comme érigé par le vent
Il nous a toujours mené vers l’avant.

J’ai fait le rêve d’un monde meilleur
Où la tristesse tombe
Et se noie au fond des océans
Emportant avec elle nos peines et nos douleurs.

Le vent rude qui souffle sur l’azur
Nous apporte le calme et nous rassure
Souffle et balaie les nuages obscurs
Et ne perdure que la lumière qu’il nous procure.

Non, mon chemin n’est pas un simple chemin
Je m’y dirige comme tirée par la main
Mon chemin c’est la mer
J’aime la mer. La mer comme une mémoire de voyage…

« Mon chemin c’est la mer
J’aime la mer. La mer comme une mémoire de voyage… »

Illustration : Voldie N., 2022

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Loïs O.-N.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 2 décembre : Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)
Dimanche 4 décembre : Voldie N. (Classe de 1ère G7)

  

Crépuscule

par Loïs O.-N.
Classe de Première STMG3

              

Viennent les ténèbres
Et avec elles, le crépuscule vient
Armé de sa faux, mettre fin à mes jours d’été.
L’astre de ma vie, englouti par l’horizon,
Provoque autour de moi folie et chaos.

Pourquoi le chagrin s’empare-t-il de ceux
Qui voient les dernières lueurs de leur vie
Disparaitre derrière l’horizon infini ?
Ils pleurent, ils hurlent,
Comme des loups à la Lune, leur mort inévitable.

Dans le champ de blé infini de la vie,
Au lieu de courir, de sauter et de rire,
Ils se lamentent sur leur triste existence.
Ainsi, seulement quand la Lune apparait,
Ils trouvent enfin la Paix.

« Viennent les ténèbres
Et avec elles, le crépuscule vient
Armé de sa faux, mettre fin à mes jours d’été… »

Illustration : 

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Enzo R.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)
Jeudi 1er décembre : Michelle T. (Classe de 1ère G7)
Samedi 3 décembre : Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)

  

Dans le crépuscule pâle

par Enzo R.
Classe de Première STMG3

              

Sorti de nulle part,
Le bus s’est arrêté comme à chaque disparition de lune
Chose banale
De tous les jours, comme d’habitude
Dans le crépuscule pâle
C’est étrange : silence intérieur, ni mots ni sons,
Seul le bruit des pneus qui crissent sur l’asphalte.
J’ai vu les stations défiler.
Je voulais voir la fin, mais la foule me retenait.
(Sont-ils aussi vides que moi ?)
L’habitude est ma muse,
J’ai sorti mon stylo, mais il était comme mon cœur : vide
En un long cauchemar la page reste blanche,
Rien n’est sorti, le stylo était sec,
Comme en un cauchemar la page reste blanche,
J’étais paralysé, les mains gelées dans mes manches…
Le terminus arrive.

« Comme en un cauchemar la page reste blanche,
J’étais paralysé, les mains gelées dans mes manches…
Le terminus arrive… »

Illustration choisie par Enzo.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Michelle T.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Michelle T. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 30 novembre : Luca M. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 2 décembre : Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)

  

Douloureuse existence

par Michelle T.
Classe de Première G7

              

Tellement libre en apparence
Mon paysage renferme un triste sourire
Rempli de désespoir et d’angoisse
Qui guide mes pas vers la lumière.

Périlleux parcours pour mener une vie de rêve
Parfois la tornade en emporte certains
Les entraîne vers le fond
Agrandit ma peine

Jusqu’au coucher du soleil
Une profonde douleur me déchire le coeur
Face à la tristesse quotidienne
Qui hante mes nuits.

Douces larmes tranchantes comme des lames
Qui laissent de profondes blessures
Tue notre sommeil, éveille notre stress
La nuit n’est plus qu’insomnie

Seule entre quatre murs étroits
Je rêve de nuages éclairés
Que le masque peut enfin tomber
Face à personne pour me juger.

« Seule entre quatre murs étroits
Je rêve de nuages éclairés… »

Illustration : Bruno Rigolt, d’après Man Ray “Tears”, 1933.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Luca M.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Luca M. (Classe de 1ère STMG3)
Mardi 29 novembre : Mona S. (Classe de 1ère G7)
Jeudi 1er décembre : Michelle T. (Classe de 1ère G7)

  

Triste sphère de plastique

par Luca M.
Classe de Première STMG3

              

Triste sphère de plastique
Échouée quelque part dans la boue.
Et voici qu’émerge
Cette rancœur, telle une parole
De clarté tardive :
« Je m’en vais ! » Déclare-t-elle.

Aussitôt, ce ballon rond
Qui rêvait de victoires
D’argent et d’or
Traversa le fleuve sale
Pollué de malice.
Frontière dépassée,

Environnement si triste.
Ballon fatigué, épuisé ;
Le courant le mène vers un lieu
Où le temps est beau
Et le bonheur permis :
Verdure et joie, plaisir et infini…

« Triste sphère de plastique
Échouée quelque part dans la boue… »

Illustration : © Luca M., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Mona S.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Mona S. (Classe de 1ère G7)
Lundi 28 novembre : Mélissa J. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 30 novembre : Luca M. (Classe de 1ère STMG3)

  

Cet oiseau

par Mona S.
Classe de Première G7

              

Sous les foudre froides qui vont vers l’aube
Sous l’écume des vagues, sur le sable
J’ai vu un majestueux oiseau
Les ailes au vent, le plumage éclatant

Ses yeux étaient aussi foudroyants que l’orage
Sous des vagues de larmes, je vis la sienne
Envahie d’un tourbillon de sensations
Dans mon ventre, j’ai senti des bouquets de papillons

L’oiseau s’envola sans m’attendre
D’un œil triste je continuais à le chercher
Dans la pluie claire, seule dans mon monde
Je pleurais de désespoir de le revoir

« Sous l’écume des vagues, sur le sable
J’ai vu un majestueux oiseau
Les ailes au vent, le plumage éclatant… »

Illustration : © Bruno RIGOLT

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Mélissa J.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Mélissa J. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 27 novembre : Emma D. (Classe de 1ère STMG3)
Mardi 29 novembre : Mona S. (Classe de 1ère G7)

  

Automne, saison des couleurs

par Mélissa J.
Classe de Première G7

              

Automne, saison des couleurs !
Dans le froid humide, les feuilles dorées
Se laissent tomber sur le sol givré
Et dépérissent en un cimetière d’or.

Feuilles oubliées dans le passé,
Les plus belles de l’été,
Le feuillage roux des arbres s’envola,
Pour un voyage dans l’au-delà.

En dessous de l’arbre dévêtu par la saison,
Je les ai trouvées là, écrasées par les enfants
Entre les cris et les ébats, ou mises en tas.
Comme j’admirais cette feuillaison !

L’hiver venu, les arbres seront à nu,
Et l’on se souviendra de leurs bras touffus.
Pendant tout ce temps, j’attendrai les beaux jours,
Pour voir enfin leur grand retour !

« Le feuillage roux des arbres s’envola,
Pour un voyage dans l’au-delà… »

Illustration : © Mélissa J., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Emma D.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Emma D. (Classe de 1ère STMG3)
Samedi 26 novembre : Stacy L. (Classe de 1ère G7)
Lundi 28 novembre : Mélissa J. (Classe de 1ère G7)

  

J’ai fait le rêve d’un monde…

par Emma D.
Classe de Première STMG3

              

Au sein de la terre, l’aube se couche,
Elle se mourrait si calme.
Le seuil du soir se creuse au-dessus du vent
Enchantant mon âme dans la solitude

Le soir brille en paix dans une mélancolie de silence.
Le ciel aussi s’est taché de rêve,
Libre comme un feu, le soleil se couche
Derrière les rues de la ville mêlées à l’horizon.

Tombant comme le soir, la ville s’assoupit
À la lumières des âmes lointaines.
Le soleil de la nuit grandira libre,
La blessure de la vie s’épanouira

Sous la lumière du vent,
Le long des remparts du soir.
J’ai fait le rêve d’un monde qui scintille
Parmi les plaines désertes de la vie…

« J’ai fait le rêve d’un monde qui scintille
Parmi les plaines désertes de la vie… »

Illustration : © Emma D., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Stacy L.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Stacy L. (Classe de 1ère G7)
Vendredi 25 novembre : Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 27 novembre : Emma D. (Classe de 1ère STMG3)

  

Ma plume sur le papier

par Stacy L.
Classe de Première G7

              

Nous avons passé dix jours ténébreux
À nous dévisager, silencieux.
La clarté de ma lampe éclaire jusqu’à l’aube
Ton teint pâle cerné d’encre bleue.

Le brouillard s’emparant de mon être, transforme
Mon inspiration en une chose lointaine ;
Et bien que toute gracieuse,
Ma plume sur le papier reste silencieuse.

Depuis dix soirées brumeuses
J’endure les tourments enragés
Que me cause cette infinie traînée
Aussi livide que le bleu nocturne de mon âme.

Ces dix nuits de calme désespérant
Ont endormi la flamme de mon cœur ;
Mais mon Être, têtu et persévérant ,
Trouvera l’inspiration, dans l’idéal ou le néant.

« La clarté de ma lampe éclaire jusqu’à l’aube
Ton teint pâle cerné d’encre bleue… »

Illustration : © Stacy L., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Léane B.-E.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)
Jeudi 24 novembre : Antonin E.-B. (Classe de 1ère G7)
Samedi 26 novembre : Stacy L. (Classe de 1ère G7)

  

Enfance perdue
Mon cœur est un voyage de souvenirs

par Léane B.-E.
Classe de Première G7

              

Cette image d’enfant
Chantant sous la lumière de la lune verte,
Libre comme un feu, aussi pur qu’un ange,
Me revient sans cesse.

Nous avons tant à perdre en perdant l’enfance,
Et tant l’ont déjà perdue en arrachant leurs racines.
Revenir à cette époque pleine de merveilles
Est un rêve sortant de mon cœur.

Contre ma fenêtre, le long des remparts du vent,
Mon corps tremble à travers des battements de larmes,
Un profond chagrin parvient à moi,
Sous une mélancolie de silence.

Mon cœur est un voyage de souvenirs
Quand je pense à l’enfant parmi les rires à vous serrer le cœur,
Ce n’est pas le regret qui s’impose mais un sentiment plus mortel.
Je ferai en sorte de ne jamais l’oublier.

« Contre ma fenêtre, le long des remparts du vent,
Mon corps tremble à travers des battements de larmes… »

Illustration : © Léane B.-E., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Antonin E.-B.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Antonin E.-B. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 23 novembre : Marwa A. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 25 novembre : Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)

  

Passage vers l’au-delà

par Antonin E.-B.
Classe de Première G7

              

Le Piéton est semblable au messager de l’au-delà
Qui s’envole en quête de paroles nouvelles.
Et le passage piéton est l’intermédiaire albe ;
L’escalier bâti par les mains de Dieu.

Tel un messie je distingue une lueur au loin
Qui m’appelle, au bout de ce passage,
L’Ange, vert de confiance me fait signe d’avancer.
Je me mets à piétiner ces dalles nuageuses…

Pendant mon ascension je regarde avec mépris
Le spectacle assourdissant des créatures noires
Lançant des cris de haine
Devant la flamme qui les éblouit tant.

Je rejoins enfin la terre des anciens,
Prêts à m’accueillir comme leur enfant.
Sous les nuages, l’ange effrayé s’envole
Et fait place à son frère déchu.

« Le Piéton est semblable au messager de l’au-delà
Qui s’envole en quête de paroles nouvelles… »

Illustration : © Antonin E.-B. novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Lola B.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Lola B. (Classe de 1ère STMG3)
Dimanche 20 novembre : Alice D. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 23 novembre : Marwa A. (Classe de 1ère STMG3)

  

Tes yeux le soir…

par Lola B.
Classe de Première STMG3

              

Tes yeux le soir me donnent accès à l’espérance
Je sens ton âme qui chavire sur cette route
À la lueur du vent. Je marche
Sous des battements de larmes ;

La nuit en longs vêtements d’étoiles
Chevauche les multitudes lointaines,
Déclare les bruits des pluies de l’été
Du haut du ciel illuminé par ta véritable identité.

Tes pupilles tachées de bleu
Nageant dans les tourments du vent
Éclairent l’espoir des cieux
Où les ombres me regardent innocemment.

Face au miroir ruisselant
De la lune bleue de tes yeux,
Ta voix me parvient sous la lumière du réverbère
Et ma voix rêve d’un voile qui scintille dans la nuit…

« Ta voix me parvient sous la lumière du réverbère
Et ma voix rêve d’un voile qui scintille dans la nuit…
»

Illustration : © Lola B., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Alice D.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Alice D. (Classe de 1ère G7)
Vendredi 18 novembre : Timëa D. (Classe de 1ère G7)
Mardi 22 novembre : Lola B. (Classe de 1ère STMG3)

  

Voici la mer

par Alice D.
Classe de Première G7

              

Bouillonnant de mystère, le ciel d’écume
Brille dans le soir.
Des multitudes d’étoiles traversées par la vie
Semblent s’émouvoir.

Et soudain, dans le silence assourdissant,
Un murmure.
Cette voix nocturne qui m’appelle,
Enchantant mon âme en ses profondeurs :

Voici la mer.

Le temps s’évanouit,
parsemé de gouttes de sable…
Laissant tressaillir le monde par ce charme,
Comblant le silence de l’âme.

La nuit calme les déchirures,
Dessine mélodieusement un passage
Dans le velours des vagues,
Invitant mon cœur à y séjourner…

« Le temps s’évanouit,
parsemé de gouttes de sable…
»

Illustration : © Alice D., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Timëa D.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Timëa D. (Classe de 1ère G7)
Hier, 17 novembre : Chloé A. (Classe de 1ère STMG3)
Dimanche 20 novembre : Alice D. (Classe de 1ère G7)

  

Bourrasques enflammées

par Timëa D.
Classe de Première G7

              

Le peuple des feuilles tombe
Tel le roulement des vagues maritimes
Étésien pourtant, le ciel automnal devient agressif, électrique,
Un souffle de chaleur et de rancœur : la plage s’attriste
Elle n’aura plus les souvenirs qui la faisaient vibrer,
Effacés par une simple bourrasque…

Le coquillage me fait entendre la forêt enflammée.
Les oiseaux enneigés repartent
Pour une virée sableuse et voyageuse.
Errant sans but, divaguant, attendant,
L’hiver viendra et l’été s’oubliera
Je ne veux pas les laisser partir, je ne peux pas.

Me voilà, dansant dans les tornades envoûtantes,
Ces pétales de couleurs, par milliers s’envolent
Orange, rouge et jaune deviennent l’hymne du vent.
Bercée par cette capacité onirique et nostalgique,
Ma perception s’embrouille de cette volupté
Et se laisse emporter dans ce puits de beauté.

« Me voilà, dansant dans les tornades envoûtantes,
Ces pétales de couleurs, par milliers s’envolent
Orange, rouge et jaune deviennent l’hymne du vent…
»

Illustration : © Timëa D., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Chloé A.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Chloé A. (Classe de 1ère STMG3)
Hier, 16 novembre : Esra C. (Classe de 1ère STMG3)
Demain,18 novembre : Timëa D. (Classe de 1ère G7)

  

Je viens sentir le soir

par Chloé A.
Classe de Première STMG3

              

Sur la voiture qu’éblouissent les enfers,
Mon regard s’est tourné vers le sud :
Sublime attention loin de cette société
Qui dérobe les vérités cachées.

Sur les vitres, je viens sentir le soir
Les tôles d’acier ne connaissent en rien la douceur
De cet idéal coucher de soleil,
Libre pour l’éternité.

Cette société condamne la beauté de la nature
Cauchemars mécaniques, cauchemars robotiques
Désastre de l’homme, terreurs fantastiques,
Qu’il faut entretenir.

Lève ton regard vers le ciel ; vois ces couleurs pastel
Ces soupirs d’éternité et ces éclats de soleil
Qui montrent ce monde de merveilles…
Qui se mêlent au monde des ténèbres.

« Sur les vitres, je viens sentir le soir
Les tôles d’acier ne connaissent en rien la douceur
De cet idéal coucher de soleil…
»

Illustration : © Chloé A, novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Esra C.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Esra C. (Classe de 1ère STMG3)
Hier, 15 novembre : Mathéo F. (Classe de 1ère G7)
Demain, 17 novembre : Chloé A. (Classe de 1ère STMG3)

  

Je les ai vus mourir dans le sable

par Esra C.
Classe de Première STMG3

              

Les cheveux ensoleillés des hirondelles,
Je les ai vus mourir dans le sable.
Mes yeux d’or brisé
Sous la lumière qui se mourait si calme.

Ma vie est telle une multitude d’étoiles
Je ne désire plus que tu me sois ouvert,
Ta beauté trompeuse, tes paroles sans lèvres
Je les ai vues mourir dans le sable.

Les chansons semblent amoureuses
Mon amour est nu comme la Terre
Les oiseaux volent sans m’entendre
Je les ai vus mourir dans le sable.

La lune cache ma souffrance
Tâchée de larmes dans mes mains endormies.
Ma vie sans toi est telle une tornade
Je l’ai vue mourir dans le sable.

« Les oiseaux volent sans m’entendre
Je les ai vus mourir dans le sable…
»

Illustrations : © Bruno Rigolt, 2016.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Matéo F.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Matéo F. (Classe de 1ère G7)
Hier, 14 novembre : Clara K. (Classe de 1ère STMG3)
Demain, 16 novembre : Esra C. (Classe de 1ère STMG3)

  

J’ai cherché le chant des oiseaux

par Matéo F.
Classe de Première G7

              

J’ai marché parmi les Poutres, le Gravier et le Bitume
Et j’ai cherché le chant des oiseaux
Dans le bruit des machines.
Se perdait le désespoir voluptueux causé par de grands ciels silencieux

J’ai vu dans le fer et l’acier, des souvenirs lointains de la terre
J’ai vu des vagues et des vents ainsi que la grêle
Où pleure jusqu’au fond des rêves
La nature qui n’est plus qu’usine rugissante.

J’ai marché parmi les Poutres, le Gravier et le Bitume
Et j’ai cherché le bruit de la mer
Dans les hydrocarbures.
Se perdait le vent parfumé d’un ciel nébuleux de lampadaires

J’ai marché parmi les Poutres, le Gravier et le Bitume
Sous la foudre froide des lumières urbaines
Et j’ai écrit la couleur du vent
Sur ces sols remplis d’encre et de béton.

J’ai marché parmi les Poutres, le Gravier et le Bitume
Et j’ai cherché l’étoile furtive de la mélancolie
Parmi les forêts de cendres de la Révolution industrielle.
Se perdait entre ces murs une clarté rassurante

D’aube furtive qui attend l’hiver.
J’ai oublié l’usine, douleur meurtrière,
Et j’ai enfin trouvé dans le bitume rose
Des astres chatoyants, emportés par le vent…

« Et j’ai enfin trouvé dans le bitume rose
Des astres chatoyants, emportés par le vent…
»

Illustrations : © novembre 2022, Mathéo F.

 

Bientôt “Un Automne en Poésie”, saison 12…

 

Un Automne en Poésie revient bientôt avec…

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

“Rêves et Révélation”
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous annoncer la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation
ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

à suivre à partir du lundi 14 novembre 2022.

Entraînement n°2 à l’épreuve de Culture générale et expression du BTS « Invitation au voyage » : imaginaires portuaires

Entraînement à l’épreuve de Culture générale et expression du BTS

Thème 2023-2024 : “Invitation au voyage”

Entraînement n°2
Thème au programme : Invitation au voyage

Sujet complet conforme au BTS
Pour accéder aux corrigés, cliquez ici.

→ Voir l’entraînement n°1 [La route : une invitation au voyage. Du vagabondage territorial à la quête existentielle…]

Imaginaires portuaires

(Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, 2018)

Le port, une porte ouverte sur l’imaginaire…

Shangaï, Rotterdam, Marseille-Fos, Le Havre… les ports sont des vecteurs essentiels de la mondialisation. Pour autant, au-delà des enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques qu’ils représentent, les ports traduisent un véritable rapport de fascination avec le voyage. Depuis la multiplication des traversées facilitée par le passage de la voile à la vapeur sous la Révolution industrielle, la littérature et la peinture maritimes mais aussi le cinéma ou la chanson ont bien mis en évidence l’imaginaire du port et la part de mystère, de mélancolie, de dépaysement qu’il inspire. Le corpus proposé pour ce deuxième entraînement est très représentatif de cette attirance pour les ports maritimes : en quoi sont-ils déclencheurs de rêve et d’imaginaire ?

Parce qu’il a un rapport étroit avec l’élément marin, le port exprime tout d’abord l’ivresse du départ et la féérie du voyage : voyage réel, accompli par goût de la découverte et désir d’aventure, mais plus encore voyage imaginaire, fantasmé, source de création artistique, espace de rêverie et d’illumination… C’est ainsi que la célèbre toile de Claude Monet “Impression, soleil levant” (doc. 1) retranscrit par touches subtiles d’impressions capturées sur le vif, l’atmosphère industrielle du port du Havre, toute en verticalité avec ses grues et ses cheminées fumantes. Délaissant la fonction ornementale de l’art, le peintre nous invite à un étrange voyage parmi la fumée des usines se dissolvant en volutes dans la lumière humide et changeante du matin.

Cette représentation de l’imaginaire portuaire par le biais du réel se retrouve également dans le poème d’Anna de Noailles, “Le port de Palerme” (doc. 2). Si la valeur du quotidien mérite pour l’autrice d’être représentée, la description du monde réel s’efface progressivement au profit du rêve et de l’imaginaire. La description du port devient l’occasion d’exprimer la nostalgie du voyage et l’aspiration à un au-delà spirituel. Le port exprime donc toute une idéalisation du réel fortement liée à la valeur symbolique de la mer. Dans un monde dominé par l’uniformité et le conformisme, le spectacle du port est au contraire l’occasion de questionner notre besoin d’échapper à la société et notre désir de s’aventurer dans les territoires inconnus du voyage. 

Tel est le sens du voyage entrepris par Nicolas Delesalle (doc. 4) qui fait le choix de s’embarquer depuis Anvers pour un périple jusqu’à Istanbul sur un cargo porte-conteneurs : le port devient une métaphore du voyage intérieur, ouvrant aux questionnements ultimes de l’homme en quête d’authenticité et de vérité. Aude Mathé (doc. 3) a remarquablement mis en valeur cette attirance pour l’imaginaire portuaire, qui amène à réfléchir sur le sens même de la vie. Parce qu’elle est associée à de fortes valeurs symboliques ou philosophiques, la fascination pour les ports s’accompagne ainsi d’une recherche du sens et d’un questionnement sur soi. Comme si, au-delà de sa matérialité, le port se transformait en lieu de contemplation et de déchiffrement… B. R.

NIVEAU DE DIFFICULTÉ : *** 
(* ACCESSIBLE ; ** MOYENNEMENT DIFFICILE ; ***DIFFICILE)

Activités d’écriture : 

♦ Synthèse : Vous réaliserez une synthèse concise, ordonnée et objective des documents suivants :

  1. Claude Monet, “Impression, soleil levant”, 1872
  2. Anna de Noailles, “Le port de Palerme”, 1913
  3. Aude Mathé, “Le port, un seuil pour l’imaginaire : la perception des espaces portuaires”, Les Annales de la recherche urbaine, N°55-56, 1992
  4. Nicolas Delesalle, Le Goût du large, éd. Préludes (Le Livre de Poche), 2016.

♦ Écriture personnelle :

Selon vous, le tourisme de masse a-t-il détruit l’imaginaire du voyage ?
Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.

Document n°1 : Claude Monet, “Impression, soleil levant”, 1872.

Claude Monet (1840, Paris – 1926, Giverny) est un peintre mondialement connu. Il a peint ce célèbre tableau au Havre en une matinée de novembre 1872 depuis la fenêtre de sa chambre à l’hôtel de l’Amirauté. Fondateur de la peinture impressionniste, Monet a marqué un tournant dans l’histoire de l’art. C’est en effet l’aspect industriel et portuaire, avec ses grues, ses cheminées fumantes, qui sollicite l’imagination de l’artiste…

Claude Monet, “Impression, soleil levant” (huile sur toile), 1872
Paris, musée Marmottan Monet

Document n°2 : Anna de Noailles, “Le port de Palerme”, 1913.

Romancière, autobiographe et poétesse, Anna de Noailles (Paris, 1876 – Paris, 1933) a joué un rôle de tout premier plan dans la vie culturelle et mondaine parisienne. Publié dans le recueil Les Vivants et les morts (1913), « le Port de Palerme » témoigne du lyrisme passionné et de la recherche d’une langue pure qui parcourent les œuvres d’Anna de Noailles. À travers la contemplation du port et des bateaux, l’autrice reprend le thème romantique du voyage et amène finalement le lecteur à investir un monde imaginaire, dominé par l’idéalisation du réel.

Je regardais souvent, de ma chambre si chaude,
Le vieux port goudronné de Palerme, le bruit
Que faisaient les marchands, divisés par la fraude,
Autour des sacs de grains, de farine et de fruits,
Sous un beau ciel, teinté de splendeur et d’ennui…

J’aimais la rade noire et sa pauvre marine,
Les vaisseaux délabrés d’où j’entendais jaillir
Cet éternel souhait du cœur humain : partir !
— Les vapeurs, les sifflets faisaient un bruit d’usine
Dans ces cieux où le soir est si lent à venir…

C’était l’heure où le vent, en hésitant, se lève
Sur la ville et le port que son aile assainit.
Mon cœur fondait d’amour, comme un nuage crève.
J’avais soif d’un breuvage ineffable et béni,
Et je sentais s’ouvrir, en cercles infinis,
Dans le désert d’azur les citernes du rêve. 

Anna de Noailles, “Le port de Palerme”, Les Vivants et les morts, Paris Arthème Fayard, 1913, p. 143.
|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109786v/f143.item|

 

Document n°3 : Aude Mathé, “Le port, un seuil pour l’imaginaire : la perception des espaces portuaires”, Les Annales de la recherche urbaine, n°55-56, 1992.

Aude Mathé est architecte, chercheure, responsable du programme Photographie et vidéo à la Cité de l’architecture et du patrimoine. Dans cet article de fond, elle interroge l’identité maritime des villes portuaires. Elle réfléchit en particulier aux interactions entre le port, la ville et la mer. L’article est illustré par une réflexion approfondie sur la perception des espaces portuaires par les artistes (poètes, peintres, cinéastes…).

Les ports font partie de ces lieux magnétiques qui attirent : ils parlent aux sens et à l’imagination, y font sonner mille échos, fascinent les regards et font vivre des mythes. C’est sur le mode du sensible qu’ils s’appréhendent le mieux. Rien d’étonnant, alors, à ce que l’imaginaire qui s’est développé autour du port ait trouvé un épanouissement considérable dans les formes de son expression artistique. Poèmes, romans, chansons, films, photographies, peintures font parler, donnent à voir, et définissent un espace comme aucune considération objective ne saurait le faire. Par les correspondances qu’ils n’hésitent pas à établir entre l’espace vécu, l’espace organisé et l’espace rêvé, ces regards particuliers font apparaître de façon plus intense et plus explicite le jeu des confrontations inhérentes au port.

Il en est une qui retient l’attention, pour la force de son inscription et dans les lieux et dans les esprits, et parce que ses ramifications sont innombrables : dans le port se rassemblent tout à la fois l’idée de la clôture la plus étroite et celle de l’ouverture la plus vaste ; l’intimité de l’abri et l’infini de l’horizon, l’enfermement et la liberté, le lien et la rupture. Ce lieu puissamment métaphorique, qui conjugue, sur place, les données du dedans et du dehors est une porte étonnante entre la mer et la ville.

Le seuil occupe, dans la réflexion sur l’espace architectural, une place prépondérante. Compromis entre l’ouvert et le fermé, passage entre l’intérieur et l’extérieur, lieu qui rassemble les départs et les arrivées, point de jonction entre deux mondes, le port a tout lieu d’être pour sa ville un espace de référence en tant que porte. […]

Ouverture visuelle, mais ouverture de tous les sens, que Joseph Conrad décrit avec ferveur en évoquant le débouché d’un estuaire : « Puis soudain, à un coude de la rivière, on eût dit qu’au loin une grande main avait sou¬ levé un lourd rideau, avait brusquement ouvert tout grand un immense portail. La lumière elle-même parut s’animer, le ciel au-dessus de nous s’élargit, un murmure lointain atteignit nos oreilles, une fraîcheur nous enveloppa, emplit nos poumons, stimula notre pensée, notre sang, aviva nos regrets. […] Je respirai à pleins poumons : je me délectai de l’immensité du large horizon, de cette atmosphère différente qui semblait toute palpitante du travail créateur de la vie, de l’énergie d’un monde sans péché. Le ciel et cette mer s’ouvraient à moi. »[1]

[…]

Si les ports inspirent le désir de départ et si leur beauté réside dans les portes qu’ils ouvrent sur le monde, comme le dit Cendrars à propos d’Anvers (« Mais c’est ça la beauté d’ un port, c’ est que sorti de ses estacades un navire peut vous mener partout, aux antipodes… »[2]), ils permettent aussi ce plaisir ambigu de la contemplation du départ tout en restant les pieds au sec, entretiennent des illusions savamment élaborées, inspirées peut-être par une certaine lucidité qui fait comprendre que l’outre-mer n’est pas forcément le paradis et qu’il advient qu’on parte pour ne jamais arriver. Les ports peuvent être ainsi le prétexte à une vie basée sur un provisoire qui se prolonge, comme si l’on devait s’y trouver toujours, comme les bateaux, en instance de départ […].

Le départ comme état permanent, mais jamais vécu, apparaît aussi dans le mouvement continu des activités de chargement et de déchargement qui accompagnent les mouvements des bateaux. Mouvement symbolique de la vie des ports, et qui leur a longtemps donné leur dimension humaine, lorsque les dockers peuplaient les quais et travaillaient selon les aléas des arrivages et des départs, sans pour autant quitter ces lieux dont les noms mêmes font souvent référence à des destinations lointaines. […]

Le port concentre ainsi une quantité d’ailleurs virtuels, signes d’ouverture, mais aussi promesses de lointains espérés qui ne sont pas toujours géographiques mais sont souvent synonymes d’une autre vie. Une autre vie qui n’existe pas encore mais qui, parce que le port est là, pourrait exister. Tout se passe en imagination, les environnements portuaires les plus sordides provoquent parfois les plus fortes espérances et favorisent la croisée des destins et de la fatalité. […]

Le thème du port tire donc sa force et son attrait du fait qu’il permet d’exprimer, dans une même formulation, la plus tangible des réalités parce que c’est celle d’un lieu, et les idéaux les plus immatériels, les chimères les plus impalpables […]

Qu’il vienne d’autres mondes où se façonnent les rêves ou d’un univers de démesure que l’on part conquérir, un vent d’ailleurs balaie les quais des ports. Son impact a la même puissance dans les faits et dans l’imaginaire. Le regard, qui va d’ “ici” à “là-bas”, parcourt la distance que lui permet la portée de sa vision sur l’horizon, arpente la profondeur d’un espace en bondissant de repère en repère jusqu’à ce que rien ne l’arrête, s’apprête à la traversée qu’il va imaginer ou qu’il va vivre. Ce jeu des distances, de l’éloignement et du guet, qu’induit l’observation de la mer, va dans le sens d’une ouverture qui s’élargit. Parce qu’il a cette capacité de révéler le proche, le lointain et l’infini, le port recèle dans l’intimité de ses pierres l’immensité à laquelle elles ouvrent le passage et que les digues contiennent en se refermant sur un monde intérieur. […].

Après avoir erré librement, pendant la navigation, entre ciel et mer, l’œil bute, à l’arrivée, sur les premiers reliefs. On passe d’un univers horizontal et sans limite à un monde borné qui s’impose comme un obstacle. C’est l’apparition du vertical, du solide, du plein, du fixe, des limites, et cela peut se vivre comme un rétrécissement. […] La liberté de manœuvre se réduit de plus en plus, les repères deviennent visibles, matériels et immobiles. Les ondes s’entrechoquent et se parasitent, celles de l’eau comme celles des sons. Quantité d’odeurs nouvelles assaillent les narines. Partout surgissent des objets, les contacts créent des heurts qui résonnent.

[1] Joseph Conrad, Lord Jim, Folio, Gallimard, 1982.
[2] Blaise Cendrars, « Gênes », Bourlinguer, Folio, Denoël, 1989.

Aude Mathé, “Le port, un seuil pour l’imaginaire : la perception des espaces portuaires”.
Les Annales de la recherche urbaine, n°55-56, 1992, p. 182-191.
|https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1992_num_55_1_1687|

 

Document n°4 : Nicolas Delesalle, Le Goût du large, 2016.

Dans ce récit autobiographique, Nicolas Delasalle (journaliste et grand reporter à Télérama) raconte son voyage d’Anvers à Istanbul à bord d’un cargo : le MSC Cordoba, énorme porte-conteneurs de 275 mètres de long. Le passage présenté se situe au début du livre.

Le soleil est tombé au loin entre les deux cheminées de la centrale nucléaire du port industriel d’Anvers, près d’un champ planté d’éoliennes. À travers les hublots de ma cabine, j’ai observé le spectacle extraordinaire du chargement. Trois portiques hauts comme des immeubles de vingt étages nourrissaient le ventre du navire, en laissant glisser vers le sol des filins de métal torsadés au bout desquels des mains mécaniques et crochues agrippaient un par un les conteneurs pour les remonter à toute vitesse et les déposer sur le cargo avec une facilité déconcertante. C’était un jeu de Lego géant, un Tetris colossal, des pièces de vingt tonnes volaient comme des mouettes graciles.

Sur les jetées immenses, à côté des cargos avachis, grouillaient d’étranges créatures à huit roues, moins des véhicules que des insectes de métal jaune aux longues pattes élancées qui parcouraient des dizaines d’hectares de conteneurs empilés en clignotant de tous leurs feux pour choisir la bonne boîte, l’emporter et la donner en offrande au MSC Cordoba, jamais repu. Le même spectacle se jouait sur la jetée d’en face et sur celle d’après. Tout autour de ma cabine, ce n’étaient que grues, bigues, liners, rouliers, tankers, vraquiers, remorqueurs, fret, conteneurs, élévateurs, cavaliers, palans, palettes, dragues, silos, darses, ferrailles et pas un homme visible. Mais partout des mots nouveaux ou fantasmatiques qui organisaient un chaos titanesque avant le grand large.

Le ballet se jouait dans des bruits de poulies, de métal choqué, de klaxons et de sirènes sous les halos jaune d’œuf des lumières du port marchand. Je me suis allongé sur mon lit, j’ai branché mon casque sur mon smartphone et je me suis endormi vers 22 heures en écoutant « L’Océan » de Dominique A, moi qui ne me couche jamais avant deux heures du matin. Je crois que j’étais en état de choc, sidéré par le gigantisme du navire et du port et puis par tout ce temps qui s’entassait soudain devant moi.

Je me suis réveillé quand le cargo s’est éloigné de son quai, à 3 heures du matin. Le monstre de métal était guidé par les bateaux-pilotes du port belge. J’avais la sensation d’être à bord de ma propre vie et de m’éloigner de son cours normal pour une parenthèse fascinante, une cure de déconnexion, ou plutôt une tentative de reconnexion avec la nature, les éléments, et peut-être avec moi-même. Le Cordoba, ses 275 mètres de long et ses 60 000 tonnes se sont glissés avec grâce dans une écluse à leur mesure. C’était la dernière étape avant l’océan, le silence et le vent. Plus de téléphone portable, plus d’Internet, plus de réseaux sociaux, plus de femme, plus d’enfant, plus de parent, plus de famille, plus d’ami, plus rien que l’horizon infini, le bourdonnement du moteur, la houle, les odeurs de graisse, de fuel et l’ennui.

Il est 23 heures. Après cette première journée de navigation, j’ai l’impression d’être entré dans un sas de décompression au bout duquel commencera vraiment le voyage. Je vais bientôt naître à la mer. 

Nicolas Delesalle, Le Goût du large, 2016, éd. Préludes (Le Livre de Poche), 2016, p. 14-16.
|source : https://medias.hachette-livre.fr/media/contenuNumerique/041/469567-001-C.pdf|

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Émile Verhaeren

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Émile Verhaeren
(1855, Saint-Amand, Belgique — Rouen, France, 1916, ) 
Belgique

Avec ce poème s’achève l’édition 2022 d’Un été en poésie…

Vaguement

Voir une fleur là-bas, fragile et nonchalante,
En cadence dormir au bout d’un rameau clair,
En cadence, le soir, fragile et nonchalante,
Dormir ; — et tout à coup voir luire au clair de l’air,
Luire, comme une pierre, un insecte qui danse,
Instant de nacre en fuite au long d’un rayon d’or ;
— Et voir à l’horizon un navire qui danse
Sur ses ancres et qui s’enfle et tente l’essor,
Un navire lointain vers les grèves lointaines,
Et les îles et les hâvres et les départs
Et les adieux ; — et puis, à ces choses lointaines,
A ces choses du soir confier les hasards :
Craindre si la fleur tombe ou si l’insecte passe
Ou s’il part le navire à travers vents, là-bas,
Vers la tempête et vers l’écume et vers l’espace
Danser, parmi la houle énorme, au son des glas…
Ton souvenir ! — et le mêler à ces présages,
À ce navire, à cet insecte, à cette fleur,
Ton souvenir qui plane, ainsi que des nuages,
Au couchant d’ombre et d’or de ma douleur.

(1886)

Émile Verhaeren, Poèmes, Les Bords de la route (1882-1894), “Décors tristes”
Paris, Mercure de France, 1895, p. 15-16. 

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« Ton souvenir qui plane, ainsi que des nuages,
Au couchant d’ombre et d’or de ma douleur 
»…

Illustration : Bruno Rigolt, “Barque au couchant”
peinture numérique
© août 2022, Bruno Rigolt

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui May Ziadé

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… May Ziadé
(1884, Nazareth, Israël — 1941, Le Caire, Égypte) Liban

vendredi 12 août : Émile Verhaeren

Une petite histoire

Ce n’est pas le récit du navire novice
Qui n’avait de sa vie encore navigué ;
À la lire on y trouve un… un presque délice,
C’est un délassement pour l’esprit fatigué.
Aussi n’est-elle ni longue, ni languissante,
N’a rien d’impénétrable ou de mystérieux ;
Elle est très, très courte et, peut-être, intéressante !
Prêtez-moi pour l’entendre un intérêt sérieux.

Avis :

Mon histoire est un peu géographique.

J’étais en pension.
_______________La ville nostalgique
Que baigne l’Océan vous tous la connaissez ;
Ses sables sont toujours par les flots caressés…
Et c’est Beyrouth… Beyrouth la porte de Syrie,
Dont l’azur est riant et la rive fleurie.

Et c’était l’examen qu’on dit semestriel.
Notre examinateur, un excellent mortel,
Avait mis de côté tout intérêt de science
Et n’agissait qu’avec une extrême indulgence ;
Devant lui l’élève à l’autre se succédait,
Écoutait tous ses mots, pensait, y répondait.

Arrivait le beau tour d’une enfant. Fort à l’aise
En face d’un dessin de la terre Française,
Elle attendait un geste, un mot, une question.
« Où sont les Alpes ? » dit-il d’un aimable ton.
Le doigt fier, esquissant un fort immense geste,
D’une voix qui voudrait être toute céleste
Elle répondit . . . . . . . . . . . .
« Les Alpes sont dans la mer Méditerranée ! »

May Ziadé, Fleurs de rêve*, Le Caire, Boehme et Anderer, 1911.
Ouvrage publié sous le pseudonyme d’Isis Copia**.
*Ouvrage rédigé en français et dédié au poète Alphonse de Lamartine.
** Isis Copia : pseudonyme choisi en référence à la déesse égyptienne Isis, sœur et épouse d’Osiris, protectrice de l’enfance. Quant au nom Copia, il désigne en latin l’abondance et la richesse.
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« D’une voix qui voudrait être toute céleste
Elle répondit . . . . . . . . . . . .
« Les Alpes sont dans la mer Méditerranée !
»…

Illustration : Bruno Rigolt, août 2022
photomontage et peinture numérique

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Jules Supervielle

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Jules Supervielle
(1884, Montevideo, Uruguay — 1960, Paris) France

jeudi11 août : May Ziadé

Paquebot

L’Atlantique est là qui, de toutes parts, s’est généralisé depuis quinze jours,
avec son sel et son odeur vieille comme le monde,
qui couve, marque les choses du bord, s’allonge dans la chambre de chauffe, rôde dans la soute au charbon,
enveloppe ce bruit de forge, s’annexe sa flamme si terrestre,
entre dans toutes les cabines,
monte au fumoir, se mêlant aux jeux de cartes,
se faufilant entre chaque carte,
si bien que tout le navire, et même les lettres qui sont dans les enveloppes cinq fois cachetées de rouge au fond des sacs postaux,
tout baigne dans une buée, dans une confirmation marine,
comme ce petit oiseau des îles dans sa cage des îles.

La voici la face de l’Atlantique dans cette grande pièce carrée si fière de ses angles en pleine mer,
ce salon où tout feint l’aplomb et l’air solidement attaché
de graves meubles sur le continent,
mais souffre d’un tremblement maritime
ou d’une quiétude suspecte,
même la lourde cheminée avec ses fausses bûches éclairées à l’électricité
qui joue la cheminée de château assise en terre depuis des siècles.

Que prétend ce calendrier, fixé, encadré, et qui sévèrement annonce samedi 17 juillet,
ce journal acheté à la dernière escale et qui donne des nouvelles des peuples,
ce vieux billet de tramway retrouvé dans ma poche et qui me propose de renouer avec la Ville?

Que témoignent toutes ces têtes autour de moi,
tous ces agglomérés humains, qui vont et viennent sur le pont de bois mouvant entre ciel et vagues,
promenant leur bilan mortel,
leurs chansons qui font ici des couacs aigrelets,
et prétendent qu’il faudrait à cette mer qui prend toujours et se refuse,
quelques cubes en pierre de taille avec fenêtres et pots de géranium,
un coteau dominé par la gare d’un funiculaire et un drapeau
tandis que sur le côté,
des recrues marcheraient une, deux, une, deux,
sur un terrain de manœuvre.

Mais sait-elle même qu’il existe l’homme qui fume ces cigares
accoudé au bastingage,
le sait-elle, la mer, cette aveugle de naissance,
qui n’a pas compris encore ce que c’est qu’un noyé
et le tourne et le retourne sous ses interrogations ?

Jules Supervielle, Débarcadères, 1922.
Poésie/Gallimard : Gravitations précédé de Débarcadères, Préface de Marcel Arland, 1966, 2017.
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Bruno_Rigolt_Copyright 2016_En_Voyage_2

« L’Atlantique est là qui, de toutes parts, s’est généralisé depuis quinze jours »…

Illustration : Bruno Rigolt, © juillet 2016, « En Voyage »
photomontage et peinture numérique

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Joyce Mansour

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Joyce Mansour (née Joyce Patricia Adès) *
(1928, Boyden, Royaume-Uni — 1986, Paris) Égypte

mercredi 10 août : Jules Supervielle

* Poétesse égyptienne d’expression française, Joyce Mansour est  l’une des grandes représentantes du mouvement surréaliste.

Le grand jamais1

à H. M.2

La roue cesse de tourner
Tourne encore
Rires perpétuels des faiseurs de pluie
Le noir centrifuge éclate sur le papier
Telle l’ombre venue de la forêt
L’image peureuse amorce un pas dans la clairière
Signe visible de la grenouille
Dans le vide vécu
L’écorce fond l’après-midi
L’aile du voyageur vogue à la dérive
Voilà l’eau de l’aquarelle
L’itinéraire du rêve dirigé au crayon
Labyrinthes de marbre
Silhouettes instables
Plages de silence flottantes comme une chandelle
Celui qui voit éclaire.

Joyce Mansour, première publication : La Quinzaine Littéraire du 16 janvier 1973.
Publié dans Faire signe au machiniste (couverture et illustrations de Jorge Camacho)
Paris, Le Soleil noir, 1977.
1. Lettre sous forme de poème de Joyce Mansour à Henri Michaux, début des années soixante-dix, archives Micheline Phankim-Koupernik.
2. Henri Michaux.
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« Labyrinthes de marbre
Silhouettes instables
 »…

Henri Michaux (1899-1984), composition sans titre (Rythmes), c. 1960 |source|
Crédit photographique : © Galerie La Pochade (Paris)

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Cécile Sauvage

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Cécile Sauvage
(1883, La-Roche-sur-Yon — 1927, Paris) France

Mardi 9 août : Joyce Mansour

Le merisier
sous le brouillard…

Le merisier sous le brouillard
Aura sa rouge chevelure
Pleine d’oiseaux dont le départ
Est annoncé par la froidure,
Et ce merisier émouvant
Comme une personne inconnue
Se dressera pour ma venue
Avec sa chevelure au vent.

Cécile Sauvage, “Mélancolie”, Le Vallon, Paris, Mercure de France, 1913, p. 167.
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« Le merisier sous le brouillard
Aura sa rouge chevelure
Pleine d’oiseaux
 »…

Photographie : Bruno Rigolt, “Arbre dans le vent” (photographie retouchée numériquement)
© août 2022, Bruno Rigolt

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Louis Aragon

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Louis Aragon
(1897, Paris — 1982, Paris) France

Lundi 8 août : Cécile Sauvage

Que la vie en vaut la peine

C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent. Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix

D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages

II y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
II y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant

C’est une chose au fond, que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre

Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement

[…]
Louis Aragon, “Que la vie en vaut la peine” (extrait)
in : Les Yeux et la mémoire, “Chant II”, Paris, Gallimard 1954.
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« Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement »…

Illustration : © août 2022, Bruno Rigolt

Un été en Poésie… 20 juillet-12 août 2022… Aujourd’hui Léopold Sédar Senghor

“Un été en Poésie”… du mercredi 20 juillet 2022 au vendredi 12 août inclus.

Cette année, « Un été en Poésie » a pour thème le voyage : voyages réels ou voyages extraordinaires qui laissent la porte ouverte à l’imaginaire, au fantasme ou au mythe… L’écriture poétique, parce qu’elle est une terre d’exploration, permet de prendre le large, s’ouvrir au monde et « faire l’expérience de soi-même face aux autres, face à l’inconnu »¹. Comme l’écrivait justement le philosophe Vladimir Jankélévitch, « l’aventure n’est pas sans l’ouverture »² : la lecture d’un poème est d’abord un voyage : voyage à travers soi et à travers l’autre… 

Entre errances et partances, frontières et rencontres, dépaysement et quête d’humanité, le voyage, parce qu’il défie la vision figée de l’existence, débouche dans l’océan infini de la vie…

1. Thème concernant l’enseignement de culture générale et expression en deuxième année de BTS, session 2023 « Invitation au voyage » : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo7/ESRS2201905N.htm
2. Vladimir Jankélévitch, L’Aventure, l’ennui, le sérieux, Flammarion, Champs Essais, 2019, p. 195

Aujourd’hui… Léopold Sédar Senghor
(1906, Joal, Sénégal — 2001, Verson, France) Sénégal

Dimanche 7 août : Louis Aragon

Joal1

Joal !
Je me rappelle.
Je me rappelle les signares2 à l’ombre verte des vérandas
Les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève.

Je me rappelle les fastes du Couchant
Où Koumba N´Dofène3 voulait faire tailler son manteau royal.

Je me rappelle les festins funèbres fumant du sang des troupeaux égorgés

Du bruit des querelles, des rhapsodies des griots.
Je me rappelle les voix païennes rythmant le Tantum Ergo4
Et les processions et les palmes et les arcs de triomphe.

Je me rappelle la danse des filles nubiles
Les chœurs de lutte – oh ! la danse finale des jeunes hommes, buste

Penché élancé, et le pur cri d´amour des femmes – Kor Siga5 !

Je me rappelle, je me rappelle…
Ma tête rythmant
Quelle marche lasse le long des jours d´Europe où parfois
Apparaît un jazz orphelin qui sanglote, sanglote, sanglote.

Léopold Sédar Senghor, Chants d’ombre (1945), in Poèmes, Seuil, 1964, p. 15.
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1. Joal : lieu de naissance de Senghor, Joal est un village du Sénégal, au sud-est de Dakar.
2. Signares (de senhoras, les dames, en portugais) : femmes noires ou métisses qui vivaient avec des Français dans les comptoirs puis les villes coloniales.
3. Koumba N´Dofène : ancien roi du Sine, royaume pré-colonial le long de la rive nord du delta du Saloum dans l’actuel Sénégal.
4. Tantum Ergo : célébration du salut du Saint-Sacrement.
5. « Kor Siga ! » : cri d’encouragement qu’on adresse aux lutteurs (la lutte est un art ancestral au Sénégal).

« Je me rappelle, je me rappelle »…

Illustration : © août 2022, Bruno Rigolt