Illustration : Bruno Rigolt
(Photomontage et peinture numérique)
Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 8 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2014—2015 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…
Voici la sixième et dernière livraison de la saison 6 d’« Un automne en Poésie ». Pour ce millésime 2014, plus de cinquante poèmes ont été publiés, souvent de très grande qualité. Vous pouvez retrouver tous les textes de la saison 6 en cliquant sur les liens suivants :
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Apollinaire sur le sommet de son âme
par Sarah G. et Chloé M.
Classe de Seconde 1
Dans le soir sans être vêtus d’une veste ivre d’amour et de chagrin heureux et soyeux
Les KYO ont chanté en chœur comme des fleurs mélancoliques dictateurs sans cœur
Dans le soir bleu oranger avec des papillons albinos comme un matin rose ivre
La vie est diversifiée tout en chantant dans la forêt
Tirée vers le haut dans le matin bleu
Vu que les poissons sont apparus et qu’ils pondaient des œufs
C’est l’œuf qui est apparu
Avant la poule avant le soir avant les KYO
« Vu que les poissons sont apparus et qu’ils pondaient des œufs
C’est l’œuf qui est apparu
Avant la poule avant le soir avant les KYO… »
Illustration : BR (Photomontage)
B.O.N.H.E.U.R.M.A.L.H.E.U.R.E.U.X.
Il fait trop froid dehors pour que les anges puissent voler
par Anissa D.
Classe de Seconde 8
Lèvres blanches. Visage pâle. Expirant
Dans les flocons de neige. Poumons brûlés. Goût amer.
Lumière éteinte. Le jour prend fin.
Luttant pour PAYER LE LOYER.
Les longues nuits et les hommes étranges.
Ils disaient qu’elle faisait partie des meilleures.
Coincée dans les drogues dures : BANG BANG BANG
Et dans ses rêves éveillés.
Mais dernièrement son visage semblait
DOUCEMENT SOMBRER.
Et ils criaient que les pires choses de la vie
Viennent crier librement à nous
Parce qu’elle était en dessous de ceux qui DIRIGENT.
Elle perdait le contrôle juste pour quelques
GRAMMES.
ELLE NE VEUT PAS SORTIR CE SOIR
En un rien de temps elle volait vers le PARADIS
Ou vendre de l’amour à un autre
HOMME.
Il fait trop froid dehors pour que les anges puissent voler
Gants déchirés. Manteau sur le dos.
Essayer de nager. Ne pas sombrer.
Vêtements trempés.
Pièces de monnaie. Billet de banque : UN.
Des yeux fatigués. Gorge sèche. Call girl sans téléphone.
Un ange va mourir. Espérer une vie meilleure.
AUCUNE ILLUSION.
Le feu passe au vert.
« Lumière éteinte. Le jour prend fin… »
Illustration : Bruno Rigolt
Ombre au sol créée à partir d’une sculpture suspendue de Louise Bourgeois “L’Arc de l’hystérie” (1993)
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Chaque seconde qui passe
par Maxence H.
Classe de Seconde 1
Esprit nouveau sur la terre ancienne
Que de choses nouvelles soulèvent
Le temps qui coule
Les voiles sont levées
Chaque seconde qui passe est un voyage
D’âge en âge
Un bateau prend le large répandant des soleils
Quand d’autres font naufrage
Sous l’horizon des océans perdus
« Un bateau prend le large répandant des soleils
Quand d’autres font naufrage
Sous l’horizon des océans perdus… »
Illustration : © Bruno Rigolt janvier 2015
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La Solitude
par Aleyna F.
Classe de Seconde 8
C’est comme si tu criais et que personne ne pouvait t’entendre
Tu te sens presque coupable que quelqu’un puisse être si important
Et que sans lui tu te sens vide
Légèrement vêtue de solitude.
Personne, personne ne comprend à quel point ça fait mal
Tu te sens désespérée
Et rien ne peut te sauver
Pas même les ombres des grands soleils endormis sur la mer.
Et quand c’est terminé, quand tout est fini
Quand le jour s’évapore
Tu souhaites presque que toutes ces mauvaises choses reviennent
Pour que lui aussi…
« Pas même les ombres des grands soleils endormis sur la mer… »
Illustration : Alexander Harrison (1853-1930), « Marée basse en Bretagne »
Huile sur toile (détail). c. 1890 (coll. privée)
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De l’aube au crépuscule
par Marie P.
Classe de Seconde 8
Sous la lumière de la pleine lune qui borde la nuit
Je ferme les paupières et me laisse bercer par le bruit pâle
De la pluie et je pars vers des rêves merveilleux.
Mais au réveil, le bonheur se fissure, il faut partir
Cartable en main dans la brume transparente
Du matin : la vraie vie reprend son chemin de larmes
Et d’encre rouge où le respect de chacun n’existe
Point. La journée terminée, je prends un peu de liberté :
Dans le creux de ma main je pose une fleur couleur
Du jour qui s’envole, une fleur couleur de l’été
Et je m’évade sur les chemins de la terre
Comme lorsque j’étais petite.
La nuit revient me chercher : elle m’emmène
Dans un profond sommeil répandant de grands soleils
Sur le rivage de mes yeux. Plus rien ne m’atteint,
Quel bonheur de ne pas penser à demain !
« Dans le creux de ma main je pose une fleur couleur
Du jour qui s’envole, une fleur couleur de l’été… »
Illustration : Bruno Rigolt
(photographie aquarellée et retouchée numériquement)
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J’ai gardé en moi
par Lou C.
Classe de Seconde 8
j’ai gardé en moi
ce mensonge cristallin
qui m’aveuglait
lorsque le crépuscule sculptait
les feuilles de mon âme
Illustration : Lou C.
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L’Ombre blanche
par Émile T.
Classe de Seconde 1
Je regarde ce mur sombre mais éclairci
Dans mon cœur d’une fleur qui vibre de vivre
Sans l’ombre d’un doute je peux vous décrire
Cette silhouette blanche aperçue
Encore hier : mon passé si beau, si joyeux
Le présent si sombre, si désert parfois
Et demain ? Quelle sera la couleur de mon âme ?
Rouge, je l’espère, comme une fleur
Pourpre d’éclore.
« Et demain ? Quelle sera la couleur de mon âme ?
Rouge, je l’espère, comme une fleur
Pourpre d’éclore… »
Illustration : BR
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La forêt
par Gabriel F.
Classe de Seconde 8
La forêt est grande comme l’horizon
Elle palpite de secrets et de brumes écloses
Ou de mystères fanés.
On a envie d’y rester jusqu’à la fin des jours
Mû par les présages d’obscurs chemins,
Libéré de notre poids de solitude
Au plus profond de notre âme
Qui semble un regard bleu du ciel
Vers d’immenses contrées…
« Mû par les présages d’obscurs chemins… »
Illustration : Martial Potémont, “Paysage de forêt tropicale (gouache), détail.
Saint-Denis de La Réunion), Musée Léon Dierx.
L.O.V.E.
par Annik L.
Classe de Seconde 8
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De haut en bas
À droite sur le milieu jusqu’à gauche
Dans tous les sens
Des trucs pas possibles :
Des visions bizarres et
Des pensées comme les vagues de la mer
Ou les chemins du vent.
Les souffles des genoux
Les cœurs vivants chuchotent dans le vin
Du chocolat tranchant
L’ordinateur tire les nuages du ciel
Des personnes raniment leur corps avec
Des pensées comme les vagues de la mer
De faible chair.
Tout ça, ce sont les pensées
Des cerveaux
Dans le sol
Comme une abeille qui mange
Les cerf-volants carnivores
Et les vagues de la mer
Pour écrire dans le ciel : « LOVE »
Illustration : © Annik L. 2014
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Doux regrets devant l’immensité
par Lucie B.
Classe de Seconde 8
Le sable me rappelle tristement
Les souvenirs d’un amour enflammé.
Je tourbillonne dans le néant,
Rien ne consolera mon âme éplorée.
Immobile et impuissante devant la mer,
Je suis bercée par une brise légère.
Cette vaste étendue de paillettes dorées
Encercle mon corps et mon esprit tourmenté.
Je me perds, je me noie et je meurs !
Reviens à moi espoir que j’ai abandonné,
Tu m’aideras à retrouver joie et sérénité.
Ainsi la passion renaîtra dans mon cœur.
Les vagues se rapprochent et me charment,
L’humidité de l’océan vient troubler mes rêveries.
Alors, mes yeux remplis de larmes
Guident mon regard perdu, vers l’infini…

« Alors, mes yeux remplis de larmes
Guident mon regard perdu, vers l’infini… »
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Vie d’un enfant évidence
par Anaïs P.
Classe de Seconde 1
Les extrémités strictement graduées
De la vie d’un enfant évidence
Jouant dans un jeu précédent
La vie, la misère, la délinquance
Un ensemble contraire à des solutions
De sa vie adaptées aux valeurs éclatantes
Des extrémités strictement graduées
De cette vie fragile, fragile
Les affirmations existentielles
Du cœur de cet enfant évidence
Torturé par une probabilité
De ne pas vivre l’Enfance
Expliquée par une équation contraire
À la vie, au bonheur : la pauvreté, la guerre
Évidemment ce cœur joue un rôle déterminé
Pourquoi ? Pourquoi ?
« Les affirmations existentielles du cœur de cet enfant évidence
Torturé par une probabilité de ne pas vivre l’Enfance… »
La numérisation de la sixième livraison de textes est presque terminée.
Prochain rendez-vous « Un Automne en Poésie » : octobre 2015 (saison 7)
Netiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).
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