Un automne en Poésie… Saison 4… Dernière livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Un Automne en Poésie : quatrième livraison

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme (voire du Surréalisme pour les textes récemment publiés), les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

© Bruno Rigolt/EPC décembre 2012. D’après Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple » (Musée du Louvre-Lens)

Voici la quatrième et dernière livraison de l’exposition « Un Automne en Poésie » qui a accueilli cette année les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt. Un peu plus de quarante textes ont été mis en ligne. Ce travail d’écriture, qui s’est échelonné  sur un trimestre, est avant tout un témoignage littéraire de grande valeur qui montre le potentiel  créatif dont sont capables les élèves. Bravo à toutes et à tous pour le travail accompli, et merci aux nombreux lecteurs venus découvrir et admirer les manuscrits publiés.

Pour accéder à la première livraison, cliquez ici. Pour accéder à la deuxième livraison de textes, cliquez ici. Pour accéder à la troisième livraison, cliquez ici.
Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

 

Dans la royauté encore incertaine de la vie

Raïssa S.
Seconde 9

Dans la royauté encore incertaine de la vie,
Je marche, loin du pouvoir centralisateur des ombres.
Les courbes du soir m’ébranlent sous la lumière effervescente du monde
Mais je vous dis que les triomphes et la vigueur de la mer innovent l’amour !

La mer qui coule dans mon corps
Ressemble à une immense inondation d’adieux.
La vie est submergée d’espérances et de silences
Mais je vous dis que notre amour est rejeté du monde tel un craquement de larmes !

L’oiseau s’envole vers la royauté encore incertaine du soir…
Enivré de colère obscure, mon cœur est rempli d’orgueil :
C’est une flamme de vent qui crie la critique virulente d’un rang social interdit
Mais je vous dis que les oiseaux arc-en-cièlent le monde !

Raïssa S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« L’oiseau s’envole vers la royauté encore incertaine du soir… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt

          

           

Trois haïkus…

Amélie S.
Seconde 9

Être heureux comme la grandeur de l’océan…

La plaine de mon cœur est un ensemble d’horizons d’où fleurissait le soir.

Amélie S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

Découvrez un autre texte d’Amélie : « Et de clarté indéfinissable« 

Variations mathématiques

Paul B.
Seconde 9

Pour certains, le diamètre de l’amour
Est incommensurable.
Mais je l’ai mesuré.

Pour d’autres, la vie serait constituée de segments
Et de droites arrondies prêtes à s’envoler.
Mais je les ai retenues

Dans mes mains avec des courbes sans problèmes,
Avec des additions, et des antithèses, et la vie
Qui élevait parfois ton nom au résultat décimal !

Paul B.
Lycée en Forêt (Montargis, France), décembre 2012

« La vie serait constituée de segments et de droites arrondies prêtes à s’envoler.
Mais je les ai retenues ! »


        

 

D’un trait de fusain

Coralie M.
Seconde 7

D’un trait de fusain, je te fais revivre
Et mes pensées fusent assez
Pour que quelques esquisses suffisent
Pour tenir ta main.

J’ai plongé dans le bleu camaïeu
De tes yeux.
Il m’est impossible de remonter à la surface
De ces eaux profondes

Qui recouvrent mon visage
Aux couleurs de sourire
Quand je marche
Sur tes lignes !

La nostalgie de tes paroles
De faible vent
Ressurgit de mon âme
Et je ne peux retenir la seule larme

Qui t’était destinée…
J’ai marché sur cette route jusqu’à l’intersection :
Tu m’as donné la main,
Mon cœur appartenait au tien…

Coralie M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Tu m’as donné la main, Mon cœur appartenait au tien… »

Joan Miro, « Dancer », 1925 (détail). Musée Sammlung Rosengart, Lucerne, Suisse

 

J’ai caressé la rivière…

Ludovic M.
Seconde 9

Une histoire brûle en chaque être
Une histoire de violence : les guerres
Sèment toujours leurs cendres
Elles étouffent la descendance…
Dans le temps rempli d’espace
J’ai caressé la rivière
Qui s’écoule éternellement
Sur le flanc de l’existence
Au-delà des barrages sans lendemains…

Ludovic M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012


« J’ai caressé la rivière qui s’écoule éternellement s
ur le flanc de l’existence… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

       

La fin de l’Inconnu

Siméon D.
Seconde 9

Le galop léger de la mer
Est comme l’envol d’un oiseau libre
Fuyant ce monde à ride
Qui ne meurt que pour la guerre.

Ainsi va mon âme fuyante
Pareille à l’oiseau qui veut quitter ce monde
Sans entente que je ne peux changer
Avec des mots.

Mon âme est un jardin de givre
Qui ne peut résister aux assauts
De l’amer. Je me laisse envahir
Par ce monde insensible aux mots.

Mon cœur s’en est allé aux frissons
Du soir comme dans un fleuve emporté.
Mon cœur inconnu, mon cœur n’en peut plus
De suivre ces routes closes aux pavés de silence.

« Le galop léger de la mer est comme l’envol d’un oiseau libre… »

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

         

       

L’Envol

Nathanaël A.
Seconde 9

Élevée au-dessus du bonheur,
La plaine sans fin du ciel
Est un océan de liberté
Envahi par le vol gracieux
Des oiseaux.

Les nuages se laissaient porter
Par le vent : enveloppements de ciel
Par les obscurs délices
De la nuit qui se confondait
Avec le jour.

Le vent rejoignait
Le soleil. La lune avait pris
Lentement la place des matins d’hier
Qui tombaient entre les doigts
De l’horizon…

Nathanaël A.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« La lune avait pris lentement la place des matins d’hier… »

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Peut-être un jour…

Arnault C.
Seconde 7

Peut-être un jour la nuit se manifestera :
Un combat étoilé entre le soleil et la mer
Dans les registres taudifiés de la vie.

Peut-être un jour le monde émettra
Un langage astronomique :
Un appel tutorial autonome de légende et de vent,

L’étranger journalier luttant pour la Liberté.
Je désire le renouvellement épique
D’une extase agressive :

Manifestation presque incontrôlable,
Bataille sanguinaire applaudie
Par la mort de la mort.

Peut-être un jour l’obscurité
D’une autre année primitive
S’éteindra.

La version d’une histoire sans sens
Disparaîtra.  À l’amour du danger je m’adresse :
L’air court et l’homme vole !

Arnault C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), décembre 2012

      

                 

Les Ombres de la vie

Éva C.
Seconde 7

Dans la neige sur les éternels toits
J’ai vu la douceur du feu, l’amour de la noirceur,
J’ai vu la colombe du malheur et du désespoir
Qui souriait.
J’ai vu la guerre de la joie triste,
Et la lumière des ténèbres
Qui brillait de mille feux parmi le désert de la vie.
J’ai vu la joie qui saluait la mort :
La mort blanche d’amour défiant la vie de l’ombre…

Éva C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« J’ai vu la joie qui saluait la mort : La mort blanche d’amour défiant la vie de l’ombre… »

Charles-François Daubigny (1817-1878), « La neige », 1873. Huile sur toile. Paris, Musée d’Orsay
© RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

             

             

À la Dérive

Flore D.
Seconde 7

Seule dans le vertige du néant,
Le cœur lourd comme une ancre emportée
Par une vague de sanglots,
La marée haute me surprend.
Les lanternes du départ éclairent mon exil
J’aperçois l’horizon qui éloigne au loin
Le souvenir de tes yeux
Parti vers d’autres lieux
Que le rivage de mes yeux…

Flore D.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

 « Le cœur lourd comme une ancre emportée
Par une vague de sanglots… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

             

                    

Vers de nouveaux verticaux
Fantaisie surréaliste
— I —

Larouci U.
Seconde 9

Tête vide pleine d’hélium,
Toujours dans les airs telle une montgolfière qui rêve
Partagée entre idéal et réalité, élevée par l’imaginaire
Vers de nouveaux verticaux, des nuages en marshmallow :
Tête harmonieuse qui écoute  le bourdonnement des vents,
Les pleurs des nuages.

Il observe les oiseaux aventuriers
Honorant les cieux impénétrables.
Il sursaute devant les hurlements étincelants
D’énormes manteaux noirs d’amertume.
Soudain, tête apeurée se siffone
Car aiguille épineuse l’a fatalement percée,

Tête horrifiée chute
Éclatant les gourmandises nuageuses.
Tête petite à travers
Les immensités noires tourmentées
Crie, pleure, hurle
Devant les gromellements mouillés, statiques

Tête en l’air appelle à l’aide les aigles royaux, impuissants.
Bientôt tête sereine
N’attend que l’Inévitable,
Bercée par la brutale sérénade du vent
Illuminée par le doux sourire d’Hélios…
Boum ! Tête devient crêpe.

Larouci U.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Vers de nouveaux verticaux, des nuages en marshmallow… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

                 

                  

Les larmes aussi d’un chevalier de sang
Fantaisie surréaliste
— II —

Larouci U.
Seconde 9

Vêtue de lueurs miroiresquement bleues,
Consumée par la rouge lumière portée à la main,
Droite et fière comme un buste : instrument de Lueur à la hanche
Inspirant méfiance et terreur. Légion de lueur face à la Forêt sombre,
Brumeuse et mystérieuse telle un traître voleur encapuchonné.

Lueur déglutie, transpirant de stress, arme agitée, torche sereine.
Coup d’œil à sinistra puis à dextram contre la panique poignante de minuit.
Lueur inspirant de peur ; expirant de rassurance, pleine de courage.
Légion orchestrant un tintement de lames écarlates contre les courses tambourines
Et les rugissements tromboneux murmurés à travers bois.

Entre les troncs, fourmillaient par milliers des soldats verdâtres et la Légion
Hurlait la charge et sa recherche de gloire. Parmi elle, frère de Lueur, un déferlement
De gouttelettes rougeoyantes, ensemble d’une vague tempétueuse
Qui mit le feu aux herbes. Lueur vaillante contemplant dans le gros globe oculaire
Des peaux vertes : le reflet d’un monstre en armure venant des flammes.

Incendie de clairière inondée d’eau d’être vivant. Nuit d’apocalypse : éternelle Nuit.
Enveloppes charnelles putréfiées en fumée par les flammes destructrices.
Refrain répétitivement cruel de la nuit : Légion mourante. À l’aube,
Lueur d’un regard vide qui voit les cadavres de la colère, ses frères de lueur
Tombés dans les bras de la Mort sur le champ de ferrailles.

Porteur se défait de Lueur, immaculée de sang qui rejoint le Ciel.
La pluie chute, le feu se tait.
Porteur s’agenouille seul sur la clairière troublée.
Le jour ruisselle et les larmes aussi
D’un chevalier de sang.

« Incendie de clairière inondée d’eau d’être vivant. Nuit d’apocalypse : éternelle Nuit. »

Image tirée du jeu Blood Knights®. Tous droits réservés.

Larouci U.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

                 

                        

Comme un doux rêve mélancolique

Lisa P.
Seconde 7

Le destin est une piqûre d’abeille
Pareille au rouge du sang ou de l’arc-en-ciel.
En plein cœur elle prend sa place
Dans le regard bleu du jour qui trépasse.
Survient une brûlure comme un hommage
À l’horizon qui s’éteint
Dans l’ombre descendue de la vie.

Le destin est une piqûre d’abeille,
Fleur d’une réalité qui s’éveille
Au parfum magnifique de l’amour
Comme un doux rêve mélancolique,
Comme peint sur des souvenirs lointains
Qui rêvaient d’exister
Au fond des nuits de particulière passion.

Lisa P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Survient une brûlure comme un hommage à l’horizon qui s’éteint
Dans l’ombre descendue de la vie… »

Création originale d’après Pierre Puvis de Chavannes « Le Rêve » (1883). Paris, Musée d’Orsay.

La numérisation des textes de la quatrième livraison est terminée.
Pour des raisons techniques, certains manuscrits seront publiés ultérieurement.

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NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France. La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Licence Creative Commons

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt sauf mention contraire.

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques