Lancement de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 7 —
Photographie et maquette graphique : © Bruno Rigolt, novembre 2015
Les élèves de Seconde 4 sont fiers de vous présenter l’édition 2015-2016 d’Un automne en poésie, manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne. Plus de trente textes, tous inédits, sont en cours de publication. Ces poèmes, souvent d’une grande densité intellectuelle, chantent avant tout la nostalgie de l’Idéal et du Spirituel. Proclamant la quête du sens et le pouvoir de l’art sur les désillusions de la vie, de la subjectivité sur la contingence, de l’imaginaire sur le réel, ils s’inscrivent dans la tradition symboliste qui a pour but d’exprimer l’inexprimable du mot.
Voici la première livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 24 janvier 2016 (dernière livraison).
Prochaine livraison : jeudi 31 décembre 2015
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Une certaine quintessence
par Anaïs M.
Classe de Seconde 4
Et c’est donc sur ce lieu
Avec la poudre ici-bas
Que le poème donne l’illusion de la scène
Et de tous les autres mots
Ces mots impossibles, silencieux,
Eux, trouvent-ils leur son ?
Mais ils restent muets, impassibles,
Indifférents, insonores, partageant néanmoins
Leur espérance
D’un avenir plus charmant
De quelque chose de
Semblable, d’utopique
Ainsi les mots créent une
Certaine quintessence
De silence, de solitude. Leur cri
N’obtient sa chaleur que
Lorsque celui-ci
Est perçu
Ainsi l’illusion tombe
Et devient concrète
Ainsi la poudre se consume
Et devient magie
Puis elle monte, dévoilant
Son plus beau plumage.
« Ainsi la poudre se consume / Et devient magie
Puis elle monte, dévoilant / Son plus beau plumage... »
Illustration : Hans Hartung (sans titre, circa 1956), encre de chine sur papier
Une ballade au coucher du soleil
par Maïssara M.
Classe de Seconde 4
–
Un chant s’élève brisant le silence effrayé
Du paysage sombre de la vie.
Un rêve éveillé,
Un rire étouffé :
C’est le chant des feuilles bruissant au gré de la brise,
Souffle léger animant les arbres
De la grande forêt silencieuse.
Est-ce vraiment un hasard ?
Les brindilles hurlent sous mes pas
Tel le loup que j’entends au loin.
Un rêve éveillé,
Un rire étouffé :
Les animaux s’animent silencieusement
Sous la cime du grand chêne,
Se préparant pour la saison prochaine.
C’est le langage muet de l’automne…
« Souffle léger animant les arbres
De la grande forêt silencieuse… »
Crédit iconographique : Bruno Rigolt
(“Soir d’automne au bord du Loing”. Photographie retouchée numériquement)
Cinq millions de larmes…
par Tessa W.
Classe de Seconde 4
Ce pouvoir d’absorption sentimental
Allié à la force motrice des vents
Déplace les eaux de surface,
Absorbe une grande partie des cœurs
Emprisonnés entre mille cristaux de neige
Cinq millions de larmes piégées au sein de la roche
Étendent leur influence à travers des souffles de vie
Comme des bulles d’air emprisonnées
Entre ladite terre désarmée
Et la Méditerranée.
Octobre 2015
« Ce pouvoir d’absorption sentimentale
Allié à la force motrice des vents
Déplace les eaux de surface »
Crédit iconographique : BR
Mon cœur est une fleur d’aubépine
par Clémentine B.
Classe de Seconde 4
Mon cœur est une fleur d’aubépine
Le bonheur flûté qui m’envahissait
n’était que mirages,
mon éternité, éternelle comme l’océan.
N’en as-tu pas assez de me faire échouer sur le rivage,
Ô toi mon illusion ?
« N’en as-tu pas assez de me faire échouer sur le rivage,
Ô toi mon illusion ? »
Illustration : BR
–
–
Expérience
par Antoine F., Raphaël C., Hugo A., Adam T.
Classe de Seconde 4
NB : pour cette expérience, on pourra utiliser le rêve et le bleu de méthylène qui colore la plupart des sentiments et permettra donc de les distinguer et les reconnaître.
Les auteurs
Prendre un peu de rêve
Saupoudré délicatement d’amour
Et mélanger pour obtenir un ensemble homogène.
Déposer sur une larme
La diversité limpide des sentiments
Réactivés de façon espacée.
Puis recouvrir d’une goutte
De bleu de méthylène
Et observer l’infini de la solution.
« … recouvrir d’une goutte
De bleu de méthylène
Et observer l’infini de la solution… »
Crédit iconographique : Bruno Rigolt (Composition originale créée à partir d’un tableau de Raoul Dufy (1877-1953) : “La plage à sainte-Adresse”. Nice, musée des Beaux-Arts Jules Chéret).
Rose blanche
par Morgane J. et Tiffanie H.
Classe de Seconde 4
Un soir de lumière
Quelques rayons de couleur
Pour illuminer ta joie
Et l’incompréhension de ton sourire
Rose blanche
Dans un ciel d’été
Dans les sables de neige
Irrigués de clarté
Une seule goutte d’acide
A traversé le chemin du paradis
Une nuance de blanc
Au bout de la vie
« Un soir de lumière
Quelques rayons de couleur
Pour illuminer ta joie… »
Crédit iconographique : Bruno Rigolt
Sensation fugitive
par Naomi G. et Clémentine T.
Classe de Seconde 4
Maquette graphique : Clémentine T. et Naomi G.
L’arc-en-ciel
par Ambre M., Marion G.-H., Morgane J., Laura Q.-C.
Classe de Seconde 4
Heureux était le temps des couleurs
mille arcs-en-ciel dans les champs
Avec l’oiseau en fleurs au bord du ciel
mon visage à nouveau fleuri
souffre de la solitude
Et à ce jour, il explosa en lendemains bleus
Comme un arbre blanc surgit du lac
Le soir a fermé ses paupières
l’homme sérieux souffrait de la mort éternelle
mon cœur bat à présent
mes yeux remplis d’espoir
vers l’azur où voyageait le vent…
« … mes yeux remplis d’espoir
vers l’azur où voyageait le vent… »
Illustration : Bruno Rigolt (peinture numérique)
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Cette femme vêtue de givre
par Rémi Z. et Thibaut B.
Classe de Seconde 4
Cette femme
Vêtue de givre
Fleur ardente
De joie inapparente
Lumière du tonnerre
Étincelant dans l’infini,
Obscure et fraîche des premières clartés
De la rosée du matin
Splendide aurore boréale
Éblouissante d’obscurité.
Quant à lui l’homme
Dépendant de son parfum
Jusqu’à l’irréparable
Enchaîné à son cœur
Comme au chant des sirènes
Amadouant leurs proies
« Cette femme / Vêtue de givre…
De la rosée du matin... »
Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, d’après Elihu Vedder (1836-1923), “Head of a Young Woman” (1900)
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La Marche du Silence
par Sarah J.
Classe de Seconde 4
Le silence d’une nation
oppose nos destins,
gravite dans mon esprit,
tyrannie démentielle de la vie.
Horde impérialiste,
cavalant,
conspuée par l’inaudible liberté,
déploie ton flambeau tout-puissant
sur nous,
chiourme cristalline,
conspirateurs innocents.
Le changer, ce néant criminel !
Le changer, ce puits d’oubliés !
La sourde résistance d’une patrie,
croulant sous son imperceptible désespoir,
et le mien,
perdu,
noyé dans un silence primitif,
tressaillant d’une émancipation vengeresse !
« La sourde résistance d’une patrie,
croulant sous son imperceptible désespoir,
et le mien… tressaillant d’une émancipation vengeresse ! »
Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, d’après Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple » (Paris, Musée du Louvre).
La numérisation de la première livraison de textes est terminée.
Deuxième publication de textes : jeudi 31 décembre 2015…
Netiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).
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