Un Automne en Poésie, Saison 4… Deuxième livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Un Automne en Poésie : deuxième livraison
Pour accéder à la première livraison de textes, cliquez ici.

Le Lycée en Forêt s’affiche à Paris !
(Ben quoi ? C’est la vérité, non ? Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, 2012)

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la deuxième livraison. Pour accéder à la première livraison, cliquez ici. Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

                         

                 

Pensée intruse

Kadietou F.
Seconde 7

Une brutale absence de raison
Résonnant aussi fort que dans une chanson
Me conduisit vers l’interrogation ineffable

Et paradoxale dissidence.
Ces obsessions ténébreuses couleur saphir et silence
Avides de sentiments qui perturbaient mon cœur
Me menèrent les yeux bandés

En d’étranges adieux fanés :
Pensée intruse qui éclaire un instant
Tous les chemins du temps.

Scintillant de larmes rouges, le reste de mon âme
Se remémora l’amertume de la vie
Et réchauffa en les brûlant
De quelques gouttes de fleurs et de peines

Mes yeux bleus de blessures
Peuplées de mystères et de pensées brisées
Où sommeillait la laideur du monde.

Kadietou F.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Le reste de mon âme scintillant de larmes rouges / Se remémora l’amertume de la vie… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, 2012

                

             

Et de clarté indéfinissable

Amélie S.
Seconde 9

Le secret est un étourdissement de pensée,
La vie, un univers de murmures
Et de rêves s’épanouissant
De lumière incontournable.

Le bonheur ressemble à un croisement
De vent oublié
Entraînant le brouillard de l’âme
Vers sa bien-aimée.

Une larme rompit le sourire de mon cœur
Je vis une perle qui composait l’étrange façade de l’eau
Comme un parfum de soleil
Semblant loin de la vie…

Amélie S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Je vis une perle… Comme un parfum de soleil / Semblant loin de la vie… »

Crédit iconographique : composition d’après René Magritte : « Poison » (1949)

                  

                  

L . A . R . M. E . S

Océane De A.
Seconde 7

Si les larmes racontaient une histoire
Elle viendrait des souvenirs
Désignant le bateau voguant ivre
Par la recherche de déconstruire

Comme tu me l’as souvent fait dire
Elles nous font réagir
Et même si elles nous rendent fébriles
Avec éclat, illuminent les rives…

Là-haut, elles parleraient de nous
De nos états d’âme, arriveraient
Par centaines, nous brûleraient les joues
Comme un fardeau de mauvais inconnu !

Toi, tu sais aujourd’hui que je les ai connues
Et quand elles dérivent, ne s’arrêtent plus
J’ai bien tenté des les cacher
Sous des simulacres de sourire pour mieux te désarmer

Moi qui n’ai jamais voulu les sentir
Sur ma joue, non jamais !
Et toi qui m’avais promis
Tu as menti ! Tu es parti !

Alors je les laisse couler
Et elles heureuses, partent vers d’autres rivages
Certaines marcheront jusqu’à la bordure
De mes cils. D’autres finiront vers les îles de mon cœur.

Et la vague m’envahit
Et je compte mes larmes :
Pauvres elles seront, pauvres je les aimerai
Jusque dans le partir…

Océane De A.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Certaines marcheront jusqu’à la bordure de mes cils. D’autres finiront vers les îles de mon cœur… »

Photomontage d’après Man Ray « Tears », 1933

Retour vers Tanger

Rayane F.
Seconde 9

Le vent de la mer respirait en caressant mes cheveux
À l’instar de ces traversiers blancs
Qui blessaient les vagues dans leur danse
Le plancher du ferry craquait ses larmes bleues sous mes pas
Et le quai du port croustillait dans le soir.

C’était l’évasion au bled des mers vieilles
De pollution pétrolifère aussi abondante que sonore
C’était le littoral plein d’amour néanmoins célibataire
En même temps que j’écoutais
Le chant amer des mouettes sur le port de Tanger

Des beignets bien gras naviguaient dans mon cœur,
Des parasols camouflaient la joie du soleil
La foule écrasait le sable qui transpirait de douleur
C’étaient les reflets d’ailleurs poignardé par une atmosphère industrielle
Qui accueillait dans ses bras ouverts de vagabondes vagues rouillées…

Rayane F.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« … j’écoutais le chant amer des mouettes sur le port de Tanger… »

                   

         

Aube Finale

Anouk M.
Seconde 9

Le murmure d’un cri lointain s’est levé
Sur les hauts monts soufflés
Par les chemins bossus.
C’était l’heure où les près verts de lumière
Dansaient au soleil.

Au loin, d’autres montagnes
Grises des flammes de leurs entrailles blessées
Prenaient conscience
De ces rumeurs d’orage, vieilles et noires
Que les hommes appellent la guerre.

Les filaments du savoir se perdaient
Dans la noire incompréhension.
Loin de connaître les sciences,
La raison dispersée
Par les mortes respirations d’un alizé indistinct

Mettait en transe des torrents
De querelles et de sang,
Le miroir de la mort jetée sur les rivages,
Attaquait de sa pointe assassine
Les hommes torturés sans destin ni âge

Il avait bien fallu que les petits orphelins de la guerre,
Voient la vanité et la colère
Jeter leurs roches informes
Sur les routes célestes
Aux frissons de soleil…

Anouk M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Le miroir de la mort… attaquait de sa pointe assassine Les hommes torturés sans destin ni âge… »

Crédit iconographique : Marcel Gromaire, « La Guerre », 1925, huile sur toile
© Musée d’art moderne de la Ville de Paris / Roger-Viollet

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Sous le chagrin d’un oiseau abandonné

Laura M.
Seconde 7

Toi à qui j’ai donné mon cœur endormi,
Tu étais ma seule passion éveillée,
Mon seul amour éphémère.
Ton absence m’enveloppe
Telle une immense île déserte

Et ton insensibilité m’a laissée
Sous le chagrin d’un oiseau abandonné.
Les profondes blessures resurgissent,
Comme un grand champ de roses
Mêlées d’épines,

Sous l’impression d’un froid glacial.
Ce sentiment de liberté
E
st pareil à ces vagues dépeuplées
Pleurant vers les rochers,
Sous les couleurs du sang bleuté de la mer.

Le jour m’habille d’une vaste peine,
Devant l’horizon rempli de rivages et de plaines,
Et les douces neiges d’antan
Me bercent d’une plénitude légère
Sous les lueurs amères du couchant…

Laura M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Et ton insensibilité m’a laissée / Sous le chagrin d’un oiseau abandonné… »

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

                               

                                            

L’Insoupçonnable Soupçon

Léna G.-S.
Seconde 9

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est une vaste plaine de nostalgie,
Une avalanche de sentiments désunis,
Un torrent de solitude.

Absence torturante telle l’amont d’un fleuve
Rappelant l’immense delta de l’oubli,
Le déni d’une vie,
Un mensonge caché dans l’océan des pleurs d’un secret.

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est un cœur entravé de sentiments
Un corps brûlant torturé
Se pliant comme arbre blessé sous le vent

Insouciante équation de larmes,
Superposition de l’attente de l’heure
De l’ivresse nouvelle
D’une joie qui n’est pas encore connue.

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est pareil au cachemire enivrant
Du sommeil insomniaque :
C’est un chagrin perpétuel posé sur la vie.

De la plume du monde à celle de Brinks,
Voici l’insoupçonnable soupçon de la plainte
Médiatrice des sentiments heureux
Comme une naissance nouvelle…

Léna G.-S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Ce que l’on ressent quand on est triste / Est pareil au cachemire enivrant
D’un sommeil insomniaque… »

Rembrandt, « Jeune femme endormie », 1654. Lavis brun, British Museum (Londres). Cliché personnel.

                      

                             

Mon cœur ce soir…

Manon G.
Seconde 9

Le vert de vos yeux est la preuve que je tiens à toi.
Mon manque de vous éphémère mon cœur de jour en jour.

Ton regard chaud d’été créait en moi un arc-en-ciel
De fleurs frémissant de s’unir
Aux pétales tombant de la vie.

Retournons à notre rencontre :
Un an auparavant, un an en arrière…
Je vois les jours défiler sans toi à mes côtés

Et mon cœur, mon cœur ce soir
Est plein de papillons d’hiver.

Manon G.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Mon cœur ce soir est plein de papillons d’hiver… »

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De flamme et de nacre

Yanissa D.
Seconde 7

De cette femme errant
Dans cet espace vide,
Je ne vis que le paradis lumineux
De ses yeux : flammes renversées
Rejetant de sombres lueurs ;
Passion si claire et si pure,
Vitrail où dormaient des larmes
Parmi l’azur.

Ses yeux comme un tourbillon
De drames orageux,
Comme un flacon épouvantable
De doux parfums de fleur,
De flamme et de nacre
Que le couchant éclaire…
Les yeux de cette femme, ces yeux errants
Dans cet espace vide…

Yanissa D.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Les yeux de cette femme, ces yeux errants / Dans cet espace vide… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, novembre 2012

                  

                 

Présence de ton absence

Marion C.
Seconde 9

Mes pensées permanentes sincères
Ont brûlé au soleil.
Égaré de souffrance, mon cœur perdu
A retourné le sablier de ton absence.

Les étoiles de mes yeux s’éclairent
De larmes légères.
Quand je vois l’éclat de ton sourire,
Il pleure en ma vie une chanson de soir et d’exil.

Quand je pense à toi,
L’océan de mes yeux submerge mes paupières
Tes bras étaient un nuage de douceur,
L’âme de ma présence,

Les étoiles de mes yeux s’éteignent
De lourds vêtements de silence
Il pleure en ma vie une chanson de souvenirs
Partis très loin, de l’autre côté de la vie…

Marion C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Il pleure en ma vie une chanson de souvenirs / Partis très loin, de l’autre côté de la vie… »

                        

                  

La numérisation des textes de la deuxième livraison est terminée.
Prochaine livraison : mercredi 5 décembre 2012.
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Licence Creative Commons

 Crédit iconographique : © Bruno Rigolt sauf mention contraire.

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques