Un automne en Poésie… Saison 3. Première livraison

Un automne en Poésie

 — Saison 3 —

                  

copyright : Bruno RigoltSeconde 1, Seconde 12
Lycée en Forêt (Montargis, France)

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012 d’«Un automne en Poésie», événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la première livraison. Chaque semaine, une dizaine de textes environ seront publiés. Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

Dans l’immensité de la nuit

Claudia F.
Classe de Seconde 1

                         

Projection de mes désirs inassouvis
Qui étrangement ressemblent
À l’espérance impressionnée par la clarté du soir,
Voici l’étoile gravée aux sources de mon cœur

Comme un reflet du Possible,
Souriant à jamais
Devant ce monde pourtant indifférent
À ce qui pourra m’arriver.

Voici l’étoile repoussant ma douleur
Et voici le vent à jamais enfui
Dans l’immensité de la nuit
Où voyageait la pluie.

Je me suis condamnée à crier
La beauté, l’aube et le Parfait,
Respirant à jamais l’arrivée de ma découverte
Sur ce qui est

Ma vie…

 

Regarde-moi

Sandy C.
Classe de Seconde 12

 

C’est fou comme le monde, la vie et ses merveilles ne sont pas en acier :
Dans tes yeux je vois tout ce qui n’existe pas.
(Le temps est une invention que l’homme a créée pour cacher la peur de mourir.)
Je vois des âmes, des paysages comme personne n’en a jamais vu,
Des sourires éblouis par la lumière de tes yeux.
Essayer de prévoir l’heure de la mort est impossible,

Mais j’ai vu tout cela que les gens ne voient pas : j’ai vu l’impossible espoir !

(L’impulsion de la survie peut tuer alors que nous n’étions pas destinés à mourir,
alors que nous aurions dû y échapper…)
J’ai vu une pupille entourée d’un bleu océanique
Qui ouvre un monde dont personne n’a réellement la clef…
(Personne ne l’a, elle est en celui qui y croit.)
J’ai vu l’incompréhension, la destruction et l’égoïsme.

Au contraire, il y a l’invention de ce que notre esprit veut faire vivre
Pour une seule et unique personne :
On la voit un jour, le lendemain tout ce qui faisait d’elle
Un être vivant a disparu…
Plus de sentiments qu’elle ressentait quand elle était triste, heureuse ou en colère.
Elle ne ressent plus la douleur. Ne ressent plus le bien-être.

Elle ne peut plus émettre un seul son, aucun.
Elle ne peut plus faire un seul mouvement, aucun.
Éteinte comme si elle n’avait jamais connu la vie.
(Pendant qu’elle traversait ce miroir, à quoi pensait-elle ?
Avait-elle peur ?
A-t-elle eu le temps au moins d’avoir peur ?)

J’ai vu tes souvenirs : chacun pour toi était précieux… Tout s’est effacé.
Sous terre tu demeures ; je pleure.
Et ce soir, vois-tu, je vois la pleine lune, un miroir dans lequel je te vois.
La mort ne nous a pas séparées : je pense à toi…
Tu es un mirage qui s’étend sous la mer,
Comme le visage que tu as lorsque tu sais ce qui suit,

Et que les choses viennent comme des ondes.

Les yeux se tournent vers ceux qui ont besoin de les voir :
Ceux qui ont perdu le goût du réel, perdu le goût de leur propre vie.
Je veux posséder ce regard immortel, ces yeux, ces deux perles.
Je vois ce que tu vois parce que
Ce que tu vois, c’est moi.
Entre nous qui est le plus diffèrent des deux ?

Regarde moi…

« Regarde-moi » Photomontage d'après Man Ray "Tears", 1933

 

Tempête guitariste

Roman R.
Classe de Seconde 1

     

Seuls face à l’eau pâle
Mes doigts s’agitent sur ma guitare
Et la mélopée matinale
Accompagne le son des vagues
Au ciel inexorable de ce phare exilé.
Les vagues sont des lames
Mes mains frappent les cordes
Et la danse mystique du vent.

Moi, je t’attendrai sur les bords du jour
À l’horizon couleur safran.

Au large, l’orage fait rage
Les mouettes et le sable deviennent tempête.
Le concert s’enflamme
Émeut les falaises, laisse couler leurs larmes
Telles des tambours au dénouement de l’inséparable.
Les éclairs illuminent la terre
La lanterne surveille la mer
Et l’astre venu peut venir me prendre

Au son d’un dernier accord parfait,
Aux premiers rayons du monde…

 

Au seuil d’exiler mon âme…

Camille D.
Classe de Seconde 1

 

Une nuit orageuse
Non ordinaire
Porte sur moi
La curieuse illusion
D’un vaste sanglot.

Survint le voyage
Favorisant l’espérance aux lendemains de rosée.
Apparut une mystérieuse silhouette :
La soudaine ambiguïté
D’une complexité à résoudre.

Au seuil d’exiler mon âme,
Les sinistres chuchotements du départ
Quittèrent mon cœur
Pour interrompre le dernier signal
Pour un fabuleux voyage pénétrable…

 

Les oiseaux tombèrent et s’envolèrent

Emma V.
Classe de Seconde 1

 

Devant moi, il y a un arbre
Parmi des chagrins de couleur marbre
Et derrière l’arbre
Comme une vie remple de pluie.

Je vois dans mon jardin
L’ortie berçant la douleur
Et glaçant l’aurore abimée,
Perdue parmi la feuille effacée de mon cœur.

J’ai pris la clé envolée de la vie
J’ai senti la fuite et les combats infinis
Je m’échappai dans la nuit battue
Par le sourire écarlate de la lune…

 

 

Virages de la vie

Chloé M.
Classe de Seconde 12

 

Une route revêtue d’un mélange de bitume et de gravillons,
Une route sombre comme ton âme :
La tragédie de ton départ reflète les gris cieux
Revêtus d’une dalle de béton.

Triste route au soleil couchant, route inconsolable
Et ce jour qui va éclore sera comme comme les autres jours :
Vide de sens ainsi que les grandes agglomérations
Aux murs de pierre, aux toits de métal.

Le virage de la vie m’égare à nouveau
La mélodie présente dans mon cœur
S’estompe sur les routes urbaines
Où voyageaient mes larmes lourdes comme des peines.

D’une voix tremblante, j’implore nos souvenirs
Pour que tu reviennes : beaucoup de chemins
Mènent jusqu’à toi mais les interdits nous séparent :
Alors je reste dans cette étrange obscurité,

Au bord de cette route revêtue d’un mélange de bitume et de gravillons
J’attends que passe mon existence perdue
Tandis que passent parmi l’azur
Les silences frémissants de ton absence.

   

 

Une banlieue de nature morte

Melvin C.
Classe de Seconde 1

 

La ville humaine est encore là inexorablement
Je ne vois rien que le triste :
Une envie de fuir
Vers de nouveaux parfums,
De nouvelles dissidences
encore possibles.

Il faudrait redessiner les trottoirs de la vie,
Couper ces haies de villes où poussent des fleurs de simulacre,
Transformer l’arbre de béton en chanson évasée de rosée.
Joyeux, le pinceau de mon cœur a peint les sables
Et les sillons de la mer…

 

 

Au creux de mon cœur serré

Romane S.
Classe de Seconde 1

 

Des larme d’amour coulaient
Sur mon âme salée ;
Au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré

Un regret inutile fut le voyage
De nos chemins séparés :
Restèrent quelques instants égarés entre nos mains,
De dangereux aveux rassurants

Comme un rêve de lointain et de vent
Au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré
Ivre de partir seule pour un unique voyage

Une mélancolie serrée me rappelle
Les souvenirs enlacés de nos yeux :
Je pense à toi, au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré.

 

Un manque automnal

Cécile D-S.
Classe de Seconde 1

 

Dans le voyage immobile de la tristesse,
J’assassine le temps. Il ne reste rien :
Plus un baiser, que des fragments de regrets…
Les fleurs de raison se fanent,
Envolées par la vie

Dansent les feuilles autour de moi,
Tristes les souvenirs perdus au fond de moi,
Des larmes de neige, des larmes brunes
Papillons de fraicheur, blancs dans l’horizon,
Tapissent mon cœur

Une brise automnale emporte avec elle
Les rires et des confidences de chagrins.
Ivre de cet amour, de cette mélancolie désastreuse
Et de ces doux parfums je me souviens.
La tendresse du vent emporte tous mes sentiments

Des feuilles ont soulevé ce passé pessimiste et glacé
L’œil éclairant la nuit, berce les arbres
Qui sans jalousie m’observent.
Seule sous un nuage de pluie prochaine
Je m’efface éphémère

Dans la saison d’un bonheur perdu sans raison
Et dans le silence de l’enfance,
Je me noie à l’utopie des dernières clartés.
Je verse des larmes, belles de trahison :
Un manque automnal à perdre la raison…

« Je me noie à l’utopie des dernières clartés. Je verse des larmes, belles de trahison : Un manque automnal à perdre la raison... »

 

La numérisation de la première livraison est terminée.
Prochaine livraison : dimanche 13 novembre…

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques