Un Automne en Poésie, Saison 8 Deuxième livraison

Poursuite de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 8 —


crysanthemes_1_d_web_frame_mainMaquette graphique : © Bruno Rigolt, novembre 2016

Les élèves de Seconde 13 sont fiers de vous présenter l’édition 2016-2017 d’Un automne en poésie. La thématique retenue cette année invitera à réfléchir au rapport intime qui existe entre le réel et la manière dont la poésie parvient à transcender la réalité pour faire naître du banal et de l’ordinaire ce qui n’est pas, et qui pourtant est : la poésie, c’est le jeu de la métamorphose et du voyage des mots : voyage extraordinaire, voyage lointain vers des mondes où l’écriture donne sens à la Vie…

Voici la deuxième livraison de textes.
Très bientôt, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 19 décembre 2016 (dernière livraison).

Prochaine livraison : mardi 29 novembre 2016

                       

  

L’ombre

par Aurore P.
Classe de Seconde 13


Dans cette brume cristallisée,
Je traverse ton ombre.
Au son du rythme de nos cœurs,
Je distingue ta présence :
Ton souffle chaud me rassure.

Et dans la nuit glaciale
De la réalité du monde,
Je passe ma main dans ta crinière blonde,
Monte délicatement sur ton dos,
Pour partir à la rencontre de l’aurore

cheval_brume« Dans cette brume cristallisée,
Je traverse ton ombre.
.
. »

 Illustration : © novembre 2016, Bruno Rigolt

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Se noie dans la poussière…

par Gabrielle V.
Classe de Seconde 13

L’innocence d’une plume
Blanche comme la nuit
Elle a dû quitter le nid
Pour s’envoler vers
De nouvelles dunes

Aveuglée par l’animosité
Elle attend depuis longtemps
Une paix assourdissante
Qui puisse détrôner
L’opération de la destruction

À peine débarquée
Du bateau de ses rêves,
Elle se retrouve happée
Dans cette valse sans trêves
Échouée, délabrée…

Sa langue qui fourche
Sa peau d’ombre
Ses lambeaux de souvenirs
Enfant de lumière
Qui finit dans les rues…

kennington_orphans_1885« Ses lambeaux de souvenirs
Enfant de lumière
Qui finit dans les rues… »

Illustration : Thomas Kennington, « Orphans », 1885 (huile sur toile)
Londres, Tate Britain

(Re)Naissance

par Chancelie G.
Classe de Seconde 13

Ma vie est un voyage intérieur
Entre l’enfer blanc de la nuit
Et le paradis noir des jours.
Je suis poussière dans l’étendue
D’un bleu mystérieux
Empli d’immenses sources lumineuses.
J’aspire à les rejoindre

D’un coup d’aile puissant.
L’ atmosphère est mon interlocutrice
De la nuit, la gardienne de mes jours
Mais je reste là, ange déchu,
Et j’attends la délivrance de la mort.
Mon cœur espère un signe,
Ma vie est un voyage intérieur

Entre l’enfer blanc de la nuit
Et le paradis noir des jours.
Des êtres divins me tendent
La main du ciel telle un souffle
Résolu à porter l’orage
Et l’aube d’un jour nouveau.
Je suis poussière dans l’étendue

D’un bleu mystérieux.
Me dégageant de l’attraction terrestre
Je m’élève alors  trop émue pour un au revoir
Je monte haut dans le ciel
Plus loin que les blessures du soleil
Pour guider et protéger
Par ma lumière céleste

Le secret de la vie…

Van Gogh La_nuit_étoilée« Je suis poussière dans l’étendue
D’un bleu mystérieux…
 »

Vincent Van Gogh, « La nuit étoilée », 1889
New York, Museum of Modern Art

            

                  

Rêves d’ailleurs
(sous les rayons de Shanghai)

par Valentin C.
Classe de Seconde 13

              

Sous les rayons de Shanghai
Où chantent les âmes perdues
Où les cœurs ont trouvé refuge
Près de l’embouchure du Yangzi Jiang,

Sous ce mur vaporeux
Ici au bout du monde
Où le ballet des étoiles n’est plus que mémoire
Où le long fleuve du temps s’est arrêté de couler

C’est du haut de cette perle
Que nous dominions le monde
J’étais empereur d’Orient
Tu étais l’éternelle reine d’Occident

Nous marchions en silence
Dans le jardin Yu, près de notre Palais de Jade
Pendant que la lune, parée de son voile
Voguait en silence dans les cieux immortels

Sous les rougeurs du soir
Nous nous sommes abandonnés
Enveloppés du doux velours de la nuit
Nos corps ont dansé dans cette immense infinité…

Ainsi tu nous as rejoints rue de Nankin
Dans le temple des lumières égarées
Là où les étoiles rêvent encore
De pouvoir briller durant le jour…


valentin_chine_5« C’est du haut de cette perle
Que nous dominions le monde
J’étais empereur d’Orient… »

Crédit photographique : © Valentin C.

valentin_chine_1

Un éternel voyage…

par Sara H.
Classe de Seconde 13

Soir d’été et une âme solitaire
Qui finit de s’égarer où mon cœur se perd
Une rencontre inattendue
Entre le corps et l’inconnue
Le début d’une vie, rien n’est encore perdu

Avance doucement sur le chemin incréé
Ton choix est ton idée
Tu ne vis qu’une fois ce voyage
C’est un cadeau que l’on oublie
Au fil de l’âge

Comme un livre que l’on écrit
Tu parcours le chemin de ta vie
Puis que l’étincelle s’éteigne
Qu’une page se referme
Pour que le livre se reforme

Quand le roman s’achève
Un autre rêve recommence
Voici le chemin de la vie
Une éternelle romance
Aux parfums de voyage….

sara_h« Quand le roman s’achève
Un autre rêve recommence
Voici le chemin de la vie… »

Illustration : © Sara H. « Un éternel voyage »

Pendant que des anges…

par Camille B.
Classe de Seconde 13

                  

En automne les couleurs tombent
Laissant place au grand manteau d’isolement.
Déméter pleure sa fille reine malgré elle,
Envahit le monde de son souffle glacé
Qui transforme la nature en statue.
Les enfants se créent des amis froids
Pendant que des anges
Se dessinent dans le sol
Et que les miroirs ne reflètent rien.

Charnay Soirée d'aautomne sur la terrasse« En automne les couleurs tombent
Laissant place au grand manteau d’isolement.
.. »

Armand Charnay (1844-1915), « Soirée d’automne sur la terrasse » (détail)
Fin 19e, premier quart du 20e siècle. Charlieu, musée Hospitalier. Crédit photographique :  Emma Artige.

                       

                   

L’Invisible de la Vie

par Alexandre G.
Classe de Seconde 13

                 

Cet autre monde n’est qu’une illusion
Un refuge dans l’inconscient
Pour y trouver consolation :
Une évasion dans le sommeil.

Espoir et désir ne sont qu’aberration
La folie mène le monde
Mais toi seul vois
L’Invisible de la Vie :

C’est une nuit magique
Qui renferme l’imagination
Secrète de nos envies.
Fuir la réalité cauchemardesque

Pour trouver cette impression
De bonheur divinisé
Et ce jour mystique
Qui a pour nom la nuit.

Felix_Valloton_Clair_de_lune_1« Et ce jour mystique
Qui a pour nom la nuit… »

Félix Vallotton, « Clair de lune », vers 1895 (huile sur toile).
Paris, musée d’Orsay

 

              

Terre de désolation

par Gabrielle M.
Classe de Seconde 13

                      

Terre affaiblie
Par ces poussières dissidentes,
Assoiffées à toute heure de la journée
D’un oxygène souillé,

Tu les enveloppes d’un ozone qu’elles achèvent.
Dans des milliards d’années
Tu ne seras plus qu’une Sphère criblée
Protégeant les derniers rayons d’une naine déchue.

Alors elles te rongent, toi, petite bille rocheuse, jouet de l’Homme,
Pour construire un monstre les guidant vers une autre condamnée,
Et partiront sans soigner tes blessures,
Sans t’alléger de tout ce qu’elles te font porter.

gabrielle-m« Terre affaiblie
Par ces poussières dissidentes
… »

Illustration : Gabrielle M.

Le point de vue de l’auteure…

Dans mon poème, je parle de notre planète que nous abîmons avec la pollution. Nous avons beaucoup de chance d’avoir une planète adaptée à nos besoins mais nous la menons à mal en jetant nos déchets dans la nature et en exploitant ses ressources sans modération : la terre n’est pas un jouet et il faut la protéger si nous voulons qu’elle nous protège à son tour. Au vers 2, je parle de « poussières dissidentes » pour évoquer cette fuite en avant incontrôlée. De même au vers 9, j’évoque « les derniers rayons d’une naine déchue » pour suggérer cette inéluctable fatalité. Et le jour où nous voudrons quitter notre planète, ne construirons-nous pas de nouveau un « monstre » technologique ? Nos fusées n’iront-elles pas dégrader d’autres planètes ?
Quant à mon illustration, elle renforce je trouve le contexte dramatique du poème. J’ai ainsi décidé de prendre pour ce photomontage cinq images différentes. Une première avec le soleil qui explose (boule incandescente en référence à la « naine déchue ») avec un fond galactique, puis j’ai utilisé une photographie de la terre que j’ai volontairement « gruyérée » de manière à évoquer la destruction de la couche d’ozone. Pour finir, j’ai choisi une image de Mars que j’ai redimensionnée. Cette planète est évoquée à la troisième strophe : « Pour construire un monstre les guidant vers une autre condamnée ».

Les montagnes bleues de l’âme

par Marine D.
Classe de Seconde 13

Le château du haut de la falaise
Semble perdu dans le bleu de solitude…
Ainsi grimacent les vagues
Et font la promesse d’une embarcation lointaine.

Pierre se laisse emporter dans les longs bras de l’océan,
Et rêve de la renaissance de son passé paradisiaque…
La beauté des sols sous-marins
Arc-en-cièle ses pensées tragiques.

Voyage ouatisant… et l’infini des brumes
L’appelle à grande voix.
Il se perd dans l’asphalte de la mer,
Aussi perdu que dans les entrailles du bonheur…

marine_d_3« Le château du haut de la falaise
Semble perdu dans le bleu de solitude…
 »

Illustration : © octobre 2016, Marine D.

La numérisation de la deuxième livraison  de textes est terminée.
Troisième mise en ligne de textes : mardi 29 novembre 2016…

 

Licence Creative CommonsNetiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques