Méthodologie Lycée… Comment bien apprendre un cours…

Ce support de cours s’adresse en priorité aux lycéens de Seconde, mais il est évidemment utile, quel que soit le niveau, du Lycée aux classes Prépa, en passant par les sections de BTS…

Texte support : cours sur le Symbolisme.

Réaliser une fiche de synthèse…

Les dangers d’un cours appris “mot à mot”

Nombreux sont les étudiants qui estiment que “prendre un cours” relève de la simplicité : il suffirait selon eux de “recopier le tableau” et d’en apprendre tel quel le contenu. Une pareille conception est fréquemment source d’échecs. D’une part parce que beaucoup de professeurs (moi le premier) ne notent bien souvent au tableau que quelques points de détail qui ne correspondent pas forcément aux informations clés, ou à la structure du cours ; et d’autre part, parce qu’il est impossible de tout retenir. Prenons le cas d’un élève de Première qui présenterait à l’oral du Baccalauréat 25 textes. Chaque lecture analytique occupe une copie double environ, soit 100 pages rien que pour l’oral ! Il est évident que si le candidat ne constitue pas de fiches de synthèse il lui sera impossible d’affronter l’examen dans de bonnes conditions, pour la simple raison que personne ne peut apprendre correctement une centaine de feuilles : l’esprit se perd dans le détail des pages, on n’a pas de vision nette des notions, on commet des confusions nombreuses, on n’est pas capable de distinguer ce qui a de l’importance du détail inutile : vous devez donc veiller à discerner l’essentiel de l’accessoire afin de restituer avec exactitude une leçon

Exercez-vous à partir du cours que j’ai mis en ligne sur le Symbolisme, et qui est à apprendre : ce cours comporte près de 2000 mots… Le grand danger, en ne faisant pas de fiche de synthèse, tient principalement au fait qu’on retient souvent des détails parfaitement inutiles, au lieu de se concentrer sur l’essentiel.
← Dans l’exemple ci-contre, les informations surlignées en jaune sont très nombreuses, mais pourtant elles sont inutiles et n’amènent à retenir que des mots et pas du sens !

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Privilégiez la pensée globale…

À l’opposé, si vous vous réappropriez le cours en le synthétisant, vous l’apprendrez beaucoup plus facilement et rapidement. Le but, c’est d’être capable de partir du sens global et de reconstituer mentalement les points de détail à partir des mots clés qu’on a notés. La pensée est ainsi plus synthétique : au lieu de se noyer dans les faits, elle privilégie l’abstraction et l’idée, c’est-à-dire le sens.  

Le principe d’une fiche de synthèse…

Étape 1 : la prise de notes

Tout d’abord, il faut lire attentivement le texte (en le prononçant à voix basse si vous le pouvez) en surlignant les mots ou groupes de mots qui correspondent aux informations principales, ou qui présentent un intérêt particulier, car le texte est inexploitable tel quel !

Attention : ne surlignez que l’essentiel, surtout pas de phrases ou de parties de phrases entières. Trop surligner revient en fait à ne rien noter du tout !

 

Étape 2 : l‘exploitation des notes

Il ne faut jamais apprendre à partir du texte surligné. Les notes doivent être retravaillées afin de mieux mémoriser le cours : vous devez donc les ordonner puis les compléter.

 ◊ Pensez en premier lieu à rechercher le sens des mots inconnus ou difficiles, ou ce que vous ne comprenez pas bien (au crayon de papier sur votre feuille de cours, pensez aussi à noter dans la marge les questions ou remarques qui vous viennent à l’esprit afin de les évoquer au début du cours suivant…).

 ◊ Il faut ensuite reporter les informations importantes (qui sont surlignées) en reformulant, en regroupant les idées et en évitant les inutiles présentations (“Le Symbolisme est un mouvement littéraire et culturel…”).

Le nouveau texte comporte 35 mots seulement (contre 170 pour le texte d’origine, soit 5 fois moins environ).

Alors que dans le cours écrit, la structure des phrases, volontairement “littéraire”, permettait d’enrichir l’énoncé, dans les notes au contraire, il est impératif de reformuler et de supprimer les redondances (répétitions sous une autre forme), les adverbes, les propositions, certains exemples, etc.

◊ Au moment de reporter les informations importantes, il faut donc penser à :

  • Synthétiser. Posez-vous toujours ces questions évidentes, mais pourtant essentielles : de quoi est-il question dans le cours ? Quels en sont les axes directeurs ? Sur quoi faut-il que j’insiste avant tout ?
  • Hiérarchiser : dans l’exemple ci-dessus, le titre (“Symbolisme”), les repères historiques (“1885-1895”) ainsi que la définition (“Révolution spirituelle et idéaliste contre le Réalisme et le Naturalisme”) sont bien mis en évidence. Obligez-vous ensuite, à l’oral, à formuler des phrases rédigées à partir de vos notes afin de vous entraîner à la maîtrise du discours.
  • Regrouper les idées : dans le texte d’origine, certaines expressions ou mots importants étaient volontairement répétés afin d’aider le lecteur à cerner l’idée directrice (“réaction idéaliste” ligne 3 ; “nostalgie de l’idéal” ligne 8 ; “idéalisation du réel” dernière ligne) : dans votre fiche, il faut évidemment regrouper les informations : tout ce qui est redondant, mais aussi accessoire ou secondaire doit être supprimé.
Attention : s’il est important de reformuler avec son propre langage, il ne faut pas “traduire” les mots clés ou les notions : leur chercher à tout prix un synonyme ou recourir à des approximations de langage ne saurait aboutir qu’à un travail maladroit, voire incorrect : ici les mots “idéal”, “Réalisme”, “Naturalisme”, “Romantisme”, etc. doivent être appris tels quels. Mais rien ne vous empêche évidemment d’approfondir une notion en consultant un ouvrage ou un site spécialisé, en demandant conseil au professeur afin de vérifier que vous avez bien compris…

 

Etape 3 : l’apprentissage actif du cours

Apprenez toujours le cours à partir de vos fiches de synthèse (et jamais comme je le rappelais plus haut, à partir du cours lui-même). Pensez à relire régulièrement vos fiches en privilégiant à la fois la compréhension du sens global et le “par cœur” pour ce qui concerne la mémorisation des notions, du vocabulaire, des définitions, des citations…

Entraînez-vous par ailleurs aux évaluations en vous posant des “colles” : l’entraînement joue en effet un rôle essentiel afin de vérifier que les notions à étudier sont bien acquises. Le mieux est de vous imposer une “interro surprise” : posez-vous une question d’ensemble et donnez-vous 10 à 15 minutes pour y répondre, pas plus.

Stimuler la mémoire auditive : apprendre avec un MP3

Utilisez la mémoire auditive en enregistrant par exemple les points clés de vos cours sur MP3 (cliquez ici pour accéder à l’article dans lequel j’explique en détail la méthode).

L’intérêt de la mémoire auditive

Après une journée de travail, la mémoire visuelle est souvent défaillante, surtout si l’on veille tard le soir : fatigue oculaire, difficultés de concentration, troubles de la vision… De plus, votre cerveau est un peu comme un disque dur d’ordinateur : après plusieurs heures de cours sur des matières complètement différentes, une fois rentré chez vous, l’ordinateur, la télévision, les jeux vidéo sollicitent de nouveau votre cerveau. À un certain moment, il ne parvient plus à gérer cette multiplication de signes : le “disque dur” de votre cerveau est littéralement “fragmenté”, impossible pour lui de restituer convenablement les connaissances, de là de nombreuses confusions, souvent très lourdes de conséquences en situation d’évaluation.

La “méthode MP3”

  • Règle n°1 : faites préalablement une fiche de synthèse sur le cours que vous devez apprendre : c’est obligatoire.
  • Règle n°2 : enregistrez sur votre MP3 les notions clés (et non les points de détail) de votre cours.
  • Règle n°3 : parlez lentement, distinctement, en faisant des phrases courtes, nominales et centrées sur une information précise.
  • Règle n°4 : ménagez des “blancs”, des silences : ils vous permettront de répéter les informations, étape importante de la mémorisation.
  • Règle n°5 : n’en faites pas trop ! 6 à 7 minutes d’enregistrement de notions clés correspondent à 2 pages de cours environ, soit une demi-page de fiche de synthèse : c’est beaucoup. Pour éviter la lassitude, coupez vos séquences d’enregistrement par quelques plages musicales selon ce schéma : 7 minutes de cours + 3 minutes de musique (soit 10 minutes) ; 7 minutes de cours + 3 minutes de musique ; etc. Faites-le 6 fois de suite pour une heure de bon apprentissage.

 ◊ Si vous êtes chez vous, faites absolument le vide : refusez toute sollicitation extérieure : éteignez la lumière, allongez-vous au lit, fermez les yeux, et détendez-vous. Écoutez votre cours le plus attentivement possible, en vous concentrant sur le son de votre voix et le sens des mots. Pendant les silences, répétez à voix haute ce que vous avez entendu.

 ◊ Si vous n’apprenez pas de chez vous (par exemple, lorsque vous êtes dans le bus, dans la rue, en voyage), cette méthode se révèlera très utile particulièrement avant les examens. Elle permet de réviser “sans en avoir l’air”, sans être obligé de sortir son classeur, ou d’ouvrir ses cahiers. Si vous la pratiquez rigoureusement, vous verrez que la technique est infaillible, surtout quand on a un grand volume d’informations à mémoriser. Elle complète efficacement l’indispensable travail sur les fiches de synthèse.

© Bruno Rigolt (Lycée en Forêt, Montargis, France) dernière révision : 26 octobre 2011 à 09:26

NetÉtiquette : article protégé par copyright ; la diffusion publique est autorisée sous réserve d’indiquer le nom de l’auteur ainsi que la source : http://brunorigolt.blog.lemonde.fr/2011/10/25/methodologie-lycee-comment-bien-apprendre-un-cours/

Lees sources utilisées pour préparer ce support de cours sont consultables dans l’Espace Pédagogique :

 

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques