Un Automne en Poésie Saison 10 : 2020-2021… Quatrième livraison

Suite de l’exposition « Un Automne en Poésie »
— Saison 10 —

Maquette graphique : © Bruno Rigolt, mai 2016,, novembre 2020

Une invitation au voyage…

Les élèves de Seconde 14 et de Première 8 sont fiers de vous présenter l’édition 2020-2021 d’Un automne en poésie. La thématique retenue cette année invitera à réfléchir au rapport intime qui existe entre le réel et la manière dont la poésie parvient à transcender la réalité pour faire naître du banal et de l’ordinaire la métamorphose et l’imaginaire. À travers ces « poésies dérivantes », partez en voyage : voyage extraordinaire, voyage proche ou voyage lointain vers des mondes où l’écriture donne sens à la Vie…

Voici la quatrième livraison de textes.
Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif.

Prochaine livraison : fin décembre 2020

  

Comme une âme égarée

par Clara D. C.
Classe de Première Générale 8

Comme une âme égarée par le son de ta voix
Je murmure un silence entourant l’univers
Oublieux de ma peur je m’éloigne de moi
Puis, ivre de toi, je n’aspire qu’au mystère

Pourtant impénétrable, tu te mets à nu
Par un soupir qui parfume le vent
Je te vois en secret : affinités ingénues
Rêves doux loin de tout, je t’en prie : sois mon temps !

Ton âme curieuse, délicate étincelle
Sondait les abysses d’un savoir sensible
Apeurée, elle l’était, mais tournée vers le ciel
Elle trouva son courage, héliotrope invincible.

L’attente, encore et toujours m’envahit et me noie
Un cri déchire le silence, profond et amer
Comme désarticulé, mon cœur s’apitoie
Sur mon âme esseulée, pitoyable, éphémère.

« L’attente, encore et toujours m’envahit et me noie
Un cri déchire le silence, profond et amer
Comme désarticulé, mon cœur s’apitoie…
 »

Illustration : © 2020, Clara D. C.

Quelques mots de l’auteure…

J’ai souhaité travailler sur l’abstrait et l’imaginaire. Le sujet qui m’a le plus parlé, en lien avec cette thématique est « l’âme » car pour moi l’âme est à la fois concrète et abstraite : elle est le principe de vie et de pensée humaine dans la conscience de nous-même.

Mais l’âme se rapporte à l’imagination, qui est le centre même de toute réalité, comme l’ont si bien montré les romantiques et plus tard les surréalistes. De toutes les facultés de l’âme, l’imagination permet en effet de redécouvrir un autre réel, une autre sensibilité et d’autres valeurs spirituelles. Le dessin que j’ai réalisé correspond à l’« héliotrope invincible » évoqué dans le texte. La fleur donne en outre naissance à un aspect essentiel du poème : le coeur. Car le cœur comprend mieux que la raison. Il est la porte d’entrée de la vérité…

Clara

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Un soir d’été

par Inès B.- P.
Classe de Seconde 14

 

Un soir d’été, c’est un coucher de soleil,
C’est un ami qui sait te remonter le moral
Quand tout va mal,
Quand tu ne sais quoi faire,
Quand tu es aux portes de l’enfer.

Un soir d’été, c’est ton sourire qui m’émerveille,
C’est un coucher de soleil,
Une couleur corail portée par les nuages
Et ce soleil orange sur le rivage
Et ce sourire d’ange sur ton visage.

Un soir d’été, c’est une ami, un SOS,
une adresse, un dernier secours
Pour t’apprendre l’amour
C’est un soleil fatigué dont la chaleur
Se dépose sur les visages d’enfants.

Un soir d’été, c’est un ami tout simplement,
Un être heureux de pouvoir sécher tes pleurs
Pour ton bonheur. C’est un rêve qui sourit,
Pour fasciner les cœurs aimants
Dans le lever du soleil redevenu gloire.

« Un soir d’été, c’est ton sourire qui m’émerveille,
C’est un coucher de soleil,
Une couleur corail portée par les nuages…
 »

Illustration : © 2020, Inès (NDLR : photographie modifiée numériquement)

 

Destinée astrale

par Andréa M.-B.
Classe de Première Générale 8

 

Je vois au loin le reflet de mon incroyable destinée :
Je marchais tel l’oiseau sur l’océan de vertu,
J’étais émerveillée par le ciel coloré de ses ailes
Qui voyageait vers un autre monde.

Arrivé au dessus de l’horizon,
Le soleil illuminait ma destinée.
Était-ce le chemin à suivre ou éviter ?
Tout choix n’est qu’illusion :
Je suis condamnée à errer

Dans l’océan de vertu noyé de vagues chaotiques
Qui se déchaînent comme la tempête.
Ces obstacles empêchent mon destin de s’illuminer
Réussirais-je à les surmonter ?

Je vois au loin l’astre disparaître dans l’horizon
Laissant peu à peu place à l’obscurité
Je semble cloisonnée telle la blanche colombe enfermée
Qui riait avant que le jour ne soit levé.
Une fois le soleil apparu, l’oiseau disparaît.

« Je vois au loin l’astre disparaître dans l’horizon
Laissant peu à peu place à l’obscurité
Je semble cloisonnée telle la blanche colombe enfermée …
 »

Illustration : © 2020, Andréa

Quelques mots de l’auteure…

Ce poème peut se lire comme on cherche à lire sur le fil invisible de la vie : il est à la fois un voyage et un retour ; un questionnement et une réponse aux questions… Voici pourquoi j’ai choisi l’univers maritime pour illustrer cette réflexion. Dans mon poème, je compare le reflet du coucher de soleil sur l’eau à mon destin, à ma vie. Malgré les vagues sur l’eau qui sont représentatives des obstacles, des difficultés de la vie, il y a toujours de meilleurs moments, quand l’eau est paisible et que les vagues s’apaisent.

De plus, je dis que dans la vie, il est important de faire preuve de vertu face au cahot. L’image de l’oiseau sur « l’océan de vertu » invite à questionner le comment et le pourquoi de la vie… Dans les strophes 1 et 2, j’aborde le thème du destin. Puis dans la strophe 3, « vagues chaotiques / Qui se déchaînent comme la tempête » sont représentatives des difficultés de la vie. Dans la strophe 4, le thème du coucher de soleil représente sur un mode plus délibératif la difficulté de faire des choix dans une situation difficile. Enfin, dans la dernière strophe, je me compare à la blanche colombe car elle est le symbole de la liberté dans la loi : « Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Malgré le fait d’une sensation d’emprisonnement (parfois on peut avoir l’impression d’être pris au piège face à une situation houleuse), il y a toujours un moyen d’être libre et de s’en sortir : c’est ma définition de la citoyenneté.

Comme je l’indiquais au début de ma présentation, le thème du voyage structure le texte. D’un point de vue formel, l’anaphore « je vois » dans la strophe 1 et la strophe 4 montre cette réflexion sur la vie. Les enjambements concourent également à cette lecture dynamique. De fait, notre destinée n’est pas écrite : c’est un chemin imaginaire car il n’est pas tracé, c’est nous qui le traçons chaque jour… 

Andréa

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Percussion des couleurs de mes sentiments

par Anissa C.
Classe de Seconde 14

              

Sous ce manteau étoilé je m’intrigue :
Quelles merveilles et tragédies m’attendent !
Guidé alors par mon craintif subconscient,
Absorbé par l’espoir,
Empli par la passion du champ astral,
Mon coeur dévoile ses ambitions,

C’est alors que je m’envole
Dans cette étreinte qui m’attire :
Une étrange dimension de paix,
Une étrange dimension de bonheur
Dirigeant les formes du paysage.
Je découvre alors l’exaltation de la solitude,

Cette toile se dévoile
Alors qu’une sublime pensée me traverse,
Le paradis se cache dans les prairies ambrées,
J’y crée mon Eden,
Tandis que ce passage pourpre guide mes actions,
Soudain il ne sait où s’orienter…

Perdue dans l’azur étoilé,
Je cherche le chemin de la vie.
Après une réflexion sans fin,
Je me réveille et c’est déjà demain.
Après un sommeil infini,
Je sus comment réveiller mon esprit.

« Cette toile se dévoile
Alors qu’une sublime pensée me traverse,
Le paradis se cache dans les prairies ambrées,
J’y crée mon Eden..
»

Illustration à venir

Quelques mots de l’auteure…

Dans ce poème, je voulais exprimer le passage à l’âge adulte ainsi que les pensées et émotions qui l’accompagnent. Le sentiment de solitude, qui au début est comme un vide, amène au questionnement :

Sous ce manteau étoilé je m’intrigue,
Quelles merveilles
et tragédies m’attendent,

Le « manteau étoilé » est une nuit sombre qui représente la solitude et les étoiles sont les merveilles et tragédies ide la vie, menant anxieusement à mille et une issues.

Or, dès la deuxième strophe, on peut voir que cette solitude n’est plus si pesante et amène même à avancer plus fort qu’auparavant :

C’est alors que je m’envole dans cette étreinte qui m’attire :
Une étrange dimension de
paix,
Une étrange dimension de bonheur

On voit donc qu’après avoir arrêté de résister à ses émotions et les avoir acceptées, cette solitude qui fut dévorante, n’est plus si sombre et que cela devient une force plutôt qu’une inquiétude. Par la suite ces peurs et angoisses ne sont que le passé et serviront à mieux modeler le futur et en combattre les obstacles :

Dirigeant les formes du paysage,
Je découvre alors l’exaltation de la solitude,

Cette toile se dévoile…

L’enjambement entre les strophes 2 et 3 traduit une dynamique de vie, un élan : on voit qu’a présent son destin est pris en main et que personne ne pourra influencer ce qui se produira. Mais il y a également un lexique d’accomplissement qui traduit l’envie de se libérer et s’exprimer : « je m’envole, étreinte qui m’attire, paix, bonheur dirigeant les formes du paysage, je découvre… »

Enfin en pleine possession de sa liberté et de ses sentiments on voit qu’il est plus simple de vivre et de ressentir des émotions positives :

Le paradis se cache dans les prairies ambrées,
J’y crée mon Eden,

Tandis que ce passage pourpre guide mes actions

Les « prairies ambrées » sont un champ de courage et de joie car l’ambre est une couleur associée au courage. Avec ses tons jaunes, elle peut évoquer l’allégresse, cet épanouissement permet de « créer mon Eden » ou règne un simple bonheur dans lequel on est conduit par un « passage pourpre », métaphore des passions et de l’amour. Pour terminer, les derniers vers évoquent un retour a la réalité, présenté comme le douloureux réveil d’un doux rêve éphémère :

Après une réflexion sans fin,
Je me réveille et c’est déjà demain…

La fin du poème est néanmoins ouverte et suggère une dynamique positive d’espoir : on se lève chaque matin et nous devons dépasser les tristesses, les espoirs déçus. L’expression « et c’est déjà demain » célèbre ainsi les pouvoirs de l’espoir.

Anissa

L’hippocampe ailé

par Alexis G.
Classe de Première Générale 8

Paisiblement au-dessus des Alpes suisses
Cet aigle de fer
Fendant l’air et la lumière
Paisiblement comme un océan
Traversait la Terre.

« Air France 170*…
Gauche cap 270*…
Réduisez 300 nœuds*…
Descendez niveau 195*…
Léger silence sur la fréquence
Les Alpes enneigées
Dormaient paisiblement
Sur les ailes du vent.

Puis,
« Gauche au cap 260*,
Réduction à 300 nœuds*…
Copié pour la descente au niveau 195*
Air France 166* »
Clap ! Un claquement de fin de transmission,
Et presque aussitôt
Se mit à descendre le bel oiseau

Durant ce vol d’été
Comme hors du temps
Pendant que nous surveillions nos cadrans
Appréciant la volupté des cieux
Et des cumulus bourgeonnants…

* Les mesures et indications simulant la descente finale sur un aéroport sont purement fictives (NDLR).

« Les Alpes enneigées
Dormaient paisiblement
Sur les ailes du vent…
»

 

Quelques mots de l’auteur…

Passionné d’aviation, j’ai décidé d’écrire ce poème d’après les souvenirs que j’avais d’un atterrissage dans le cockpit d’un Boeing 777 d’Air France en provenance d’Hô Chi Minh-Ville (Saïgon). Ce fut un merveilleux moment, plein de magie parmi ce  milieu aéronautique que je connaissais déjà mais qui m’était presque encore inconnu dans ces conditions-ci.

En raison de mon attrait prononcé pour Air France et pour le 777, plus grand bimoteur jamais construit, j’ai souhaité évoquer en outre cette magie de l’atterrissage dans les Alpes suisses.

Le titre (les passionnés l’auront deviné) provient du logo propre à Air France, le « Pégase à queue de dragon », emblème repris à son prédécesseur Air Orient. Ainsi l’hippocampe ailé, présent sur tous les appareils d’Air France, reste pour moi un symbole d’aventure extraordinaire et de dépaysement. J’ai essayé dans mon poème de traduire cette magie du vol aérien à travers les mots.

Victorieuse victoire

par Aurélien L.
Classe de Première Générale 8

Le circuit illumine le soir magique et dense,
Qui met en beauté ces monoplaces sur la grille.
Une flèche d’argent s’avance en tête
Chauffant, glissant, grisant le bitume et les pneus

De sa fumée ardente sortant du moteur
Surgit un vrombissement intense
Comme cette foule en furie tremblante
De cette passion que j’ai depuis l’enfance.

Les lumières vertes, puis le bruit, les cris –Vraoum
Devant les gorges serrées de la foule.
Cette voiture grise qui m’a donné tant d’admiration,
Te verrai-je encore à la première place ?

Mes pulsations commencent à s’accélérer
Dès cette fameuse dernière chicane,
Je t’aperçois au loin, fondant le bitume comme une fusée en vol
Qui t’amène sur le podium des grands champions !

« Je t’aperçois au loin, fondant le bitume comme une fusée en vol
Qui t’amène sur le podium des grands champions !
 »

Crédit iconographique : © 2020, Aurélien L. (photomontage)

Quelques mots de l’auteur…

À travers ce poème j’ai voulu partager ma passion de la Formule 1. Une passion que j’ai découverte enfant et dont j’aimerais faire mon métier. Cette vocation, je l’ai exprimée aux vers 7-8 :  » Comme cette foule en furie tremblante / De cette passion que j’ai depuis l’enfance ».
L’enjambement entre les deux vers évoque l’entièreté du temps passé à regarder ces courses, véritables chevauchées fantastiqques des temps modernes.
Pour écrire ce poème j’ai utilisé le champ lexical de la course automobile :
« Circuit » (v. 1), « monoplace » (v. 2), « grille » (V2), « flèche d’argent » (v. 3), « bitume » (v. 4), « pneus » (v. 4), « fumée » (v. 5), « moteur » (V5), « vrombissement » (V6), « chicane » (v. 14), Podium (v. 16), etc. 

De plus, j’ai mis en valeur, cette fameuse « Flèche d’argent », automobile mythique s’il en est  qui évoque la légende des Mercedes-Benz. Ce poème est également pour moi un moyen de faire voyager le lecteur dans le monde de la Formule 1 à travers une course mythique, le Grand Prix automobile de Singapour. J’ai choisi cette ville car c’est un circuit urbain qui se dispute la nuit. Personnellement, la nuit est un moyen de s’évader plus facilement, comme un rêve éveillé. Mon illustration représente la piste de nuit de Singapour avec au premier plan la Flèche d’argent et la Ferrari. Au second plan, on aperçoit la ville de Singapour sous la Lune et les étoiles. J’ai réalisé un photomontage d’une piste vide où j’ai rajouté deux monoplaces, ainsi qu’un ciel étoilé. J’ai également introduit dans l’image de la fumée pour accentuer l’effet de vitesse, évoqué au au vers 15 : « Je l’aperçois au loin, fondant le bitume comme une fusée en vol, »

Aurélien

Lorsqu’elle danse

par Énora G.
Classe de Seconde 14

Sous la lumière lunaire
Une petite fille danse
Son ombre pour cavalière
Sa valse s’élance

Chorégraphie imparfaite
Elle apprend sur le tas
L’astre la guide dans ses pas
À l’aide de sa silhouette

Une valse rythmée
Pour un cœur essoufflé
Des sentiments déchaînés
Pour une fille enchaînée

Lorsqu’elle danse, ses souvenirs s’effacent
Laissant derrière elle une traînée de poussière de fée
Le miroir présent devant elle se casse
Comme une âme en peine délaissée

Le temps passe, des nuages d’or se faufilent
Dehors les saisons défilent
Son sourire éblouit de ses rayons la pluie
Ses cicatrices presque parties

« Sous la lumière lunaire
Une petite fille danse
Son ombre pour cavalière
Sa valse s’élance
 »

Crédit iconographique : © 2020, Énora G.

Quelques mots de l’auteure…

Ce poème représente plusieurs émotions par lesquelles on passe tout au long de notre vie. Pour chacun existe une façon d’oublier et de ne pas se laisser submerger par ses sentiments. Pour la petite fille dans le texte, c’est la danse. Lorsqu’elle danse, son esprit se vide et sa concentration n’est portée que sur sa danse avec la nuit : elle se sent bien malgré le sentiment de brûlure dans ses poumons produit par cette danse rythmée dans laquelle elle laisse transparaître ses émotions.
J’ai choisi l’image d’une petite fille pour représenter la pureté de cette âme en peine. La traînée de poussière de fée est une métaphore qui représente pour moi les cendres de son passé.
Les nuages d’or sont en réalité des moments de bonheur qui apparaissent dans le sombre quotidien qu’avait la petite.
Au début de ce poème elle est seule et un peu dans le déni mais le temps répare ses plaies, elle devient heureuse à la fin de celui-ci .
Énora

Une vie rêvée

par Séphora S.
Classe de Première Générale 8

Aujourd’hui,
Ta vie est comme un pétale de rose
Voici la nuit et la neige bleue
L’oiseau vêtu de noir et blanc
M’a apporté un flacon de sable doré

Pour toi
Voici le givre et le sucre fin
L’été sera brûlant et long
Tu verras un joli bouquet de fleurs
Sœur souriante
Une belle coccinelle heureuse et courageuse

Aujourd’hui
Ta vie est comme un pétale de rose
Voici l’oiseau vêtu de soir et d’aube
Et ce si beau soleil ultramarin
Qui réchauffe mon cœur.

Du fond de l’océan bleu
Se cachent des étoiles nouvelles

Tu verras un joli bouquet de fleurs de lune et d’hibiscus
Sœur souriante,
Une perle si rare dans l’océan de mes yeux

« Du fond de l’océan bleu
Se cachent des étoiles nouvelles
Tu verras un joli bouquet de fleurs de lune et d’hibiscus.
..
 »

Crédit iconographique : © 2020, Séphora S.

Quelques mots de l’auteure…

J’ai écrit ce poème pour ma petite sœur : elle était une enfant aimée, courageuse malgré la souffrance qu’elle portait.
Elle était une petite fille souriante, elle s’est battue battu jusqu’à à la fin…
Elle était un rayon de soleil dans nos vies ; et elle aimait partager avec moi notre amour de la Guadeloupe. C’est une île que j’adore, car c’est là que j’ai vécu. J’ai souhaité mêler à mes émotions personnelles des sensations liées à cet archipel des Caraïbes : sept îles qui sont comme un rayon de soleil. Quand tout nous accable est que la mélancolie s’empare de moi, je repense à la Guadeloupe qui ne cesse de me faire rêver et de m’apaiser.

Séphora

Réveil du rivage

par Léa G.
Classe de Seconde 14

Dans la nuit rose, le sable étincelle
comme des pépites d’or.
Tout là-bas, des oiseaux aux yeux bleus
Guident le chemin le long du rivage,

Laissant imaginer un trésor enfoui
Dans cette nature encore sauvage.
Le calme de cette nuit magique
permet de percevoir le léger clapotis de l’eau.

À l’aube, le rivage se réveille doucement,
Sous les premiers chants des oiseaux,
Laissant disparaître le calme de la nuit rose.

Les premiers reflet du soleil faisaient briller le sable encore endormi,
Une eau bleu turquoise et limpide apparaissait,
Sous le chant mélodieux des oiseaux au yeux bleus.

« Tout là-bas, des oiseaux aux yeux bleus
Guident le chemin le long du rivage,
Laissant imaginer un trésor enfoui… »

Crédit iconographique :© 2020, Léa G. (image modifiée numériquement)

Quelques mots de l’auteure…

En écrivant ce poème j’ai voulu montrer que le long du rivage, la nuit et le jour invitent à une autre vision du monde. Ainsi, quand vient le soir, la réalité semble différente : tout devient calme, le léger clapotis de l’eau est comme un voyage mystérieux. De même, au lever du jour il y a des chants mélodieux d’oiseaux. J’ai pris cette photographie pour illustrer cette sensation de dépaysement que j’éprouve lorsque je marche le long du rivage en contemplant le ciel. On peut voir les couleurs merveilleuses d’un lever de soleil qui m’ont inspirée pour rédiger le texte.

Léa

Poussière

par Yasemin T.
Classe de Première Générale 8

Rien ne peut arrêter cette traversée
De particules très fines et très légères ;
Pas même la nuit éclairée par son scintillement
Ni tous les obstacles l’arrêtant
Jusqu’à regagner son Idéal.

Terre sèche réduite en particules
Se déplaçant sous le coucher rose du Soleil
Cachée par les volets sombres de la fenêtre,
Le vol continue sa traversée
L’ultime obstacle de notre esprit lui est fatal.

Nous passons devant sans la voir,
Cette traînée lumineuse traversant la fenêtre,
Ces millions de particules invisibles
Se déplaçant tel le vol des oiseaux
Au-dessus de la fragilité de la vie.

Les Traînées de matière semblables à la Vérité,
Poussières dans l’œil, poussières d’États…
Les obstacles du Mensonge ne l’empêchent pas de passer,
Seul mon regard l’empêche d’éclater.
L’humain n’est que poussière. Qu’est-ce que la Vérité ?

« Terre sèche réduite en particules
Se déplaçant sous le coucher rose du Soleil
Cachée par les volets sombres de la fenêtre
 »

Crédit iconographique : © 2020, Yasemin T.

Quelques mots de l’auteure…

Pour écrire ce poème, j’ai repensé à la thématique du parcours de lecture sur la poésie « la boue et l’or ». La poussière est semblable à la boue. Mais grâce à l’alchimie poétique, la poussière est transmuée en Vérité car elle confronte l’humain à lui-même. Le mouvement symboliste m’a également beaucoup inspirée : de fait, les symboles sont présents dans mon texte et n’attendent qu’à être déchiffrés par le lecteur attentif.

Nous voyons tous les jours la poussière sans y prêter attention ou en nous plaignant de sa présence. Du coup nous la balayons pour ne plus la voir, nous faisons le ménage pour la faire disparaître. Au fond, comme je l’évoquais au début, la vérité est semblable à la poussière, elle nous oblige à « faire le ménage », en nous, dans notre esprit. Nous ne voulons pas la voir car elle est parfois trop blessante pour être acceptée ou alors trop grave pour être avouée.

Mais la poussière comme la vérité reviennent à un moment donné, car tel est le problème de notre conscience. C’est lorsque nous ne voulons pas la voir que la conscience fait en sorte qu’elle apparaisse sous nos yeux.

C’est dans cette confrontation à nous-même que la poussière nous révèle également à nous-même.

Ce poème est donc d’abord un poème sur la quête d’authenticité. Le but en effet est de nous amener à trouver dans la poésie la nostalgie d’une vérité essentielle : l’homme peut tromper les autres mais il ne peut se tromper lui-même. 

Yasemin

          

La numérisation de la quatrième livraison de textes est terminée.
Cinquième et dernière mise en ligne de textes : fin décembre 2020…

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