Un Automne en Poésie… Saison 13… Aujourd’hui le poème de Clara D.

Déclarations
6 décembre 2023 – 30 décembre 2023

maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

Déclarations…

Il existe beaucoup de manières de déclarer : déclaration des revenus, déclarations d’intention, déclarations d’amour, Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, Déclaration des Droits de l’enfant du 20 novembre 1959, déclarations d’amitié… On peut déclarer sa flamme ou déclarer la guerre…

Considérant que la poésie est l’une des formes les plus anciennes et les plus belles de proclamer les droits humains, de partager des émotions, d’affirmer la nécessité d’une universalité à contruire, les élèves de 1ère STMG4 ont choisi à travers cette treizième édition de déclarer leurs émotions, de dire leurs rêves, leurs espoirs, leurs effrois… Au « rien à déclarer », au vide de sens, ils opposent le « tout à déclarer », et reconnaisent à la poésie la capacité d’émouvoir par le langage pour transformer le monde…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 30 décembre 2023.

Découvrez aujourd’hui le poème de Clara D. (Classe de 1ère STMG4)
Prochaine publication, lundi 18 décembre : Elsa C.

  

Passé désassemblé

par Clara D.
Classe de Première STMG4

 

Quand j’pense à ces gens qui m’ont rabaissée
À comment j’aurais dû me relever pour
Peut-être faire face et m’y opposer
Dans le ciel noirci de mes regrets
J’ai mordu la poussière avec mes mots :
Résilience, vulgarité et vérité

J’étais sous cette pression qui m’empêchait d’avancer
Face blême, en détention
Dans la prison de mes années
Et au final j’me dis que le monde m’a quand même bien bais…
J’ai trébuché sur des étoiles
À chaque interaction j’étais en stress

Sur les murs je taguais ma détresse
Face à la méchanceté des hommes qui me poignardaient
Ça sortait du feuillage de mes tresses
Des « T’as pas de droits », mais j’ai crié : « Résilience, vulgarité et vérité »
Je suffoquais dans l’obscurité de mes paroles
Je tremblais face à la société et ses rôles

J’avoue : c’que j’dis c’est violent vu sous cet angle droit
Mais n’oublie pas : c’est pas incohérent
C’est infini comme chaque grain de sable du monde
C’est la force de mes mots qui te choque ?
Ou les vulgarités qui font « toc » dans ton esprit ?
J’dis ce que j’ai sur le cœur

C’est enfoui dans la prison de mes années
Des rêves sortent de mon cœur
Et mes larmes viennent s’échouer sur les trottoirs du soir
J’cache mes pleurs et mes putains d’crises
Dans le fond de mes poches :
C’est ici que commencent les revendications, les manifestations, les révolutions.

« Sur les murs je taguais ma détresse
Face à la méchanceté des hommes qui me poignardaient…
 »

Illustration : BR, 2023 (dans le style de Banksy)