Le 8 mars, c’est toute l’année ! Aujourd’hui la contribution de Lisa, Flore, Salomé et Océane

Parce que le 8 mars, c’est toute l’année, vous trouverez sur cet Espace Pédagogique Contributif à partir du dimanche 17 mars jusqu’à la fin de l’année scolaire un travail mis en ligne chaque semaine : exposé, article, recherche, affiche… abordant la question du droit des femmes…

Cette semaine, la contribution de Lisa, Flore, Salomé, et Océane, élèves de Seconde 7 (promotion 2012-2013)… Voir aussi le projet de Mélanie et Thaïs !

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Dernière minute…

ce projet en compétition au concours Mix’Art 2013 vient de remporter le Prix de la lutte contre la violence physique ou morale.

                            

       

VIOLENCE FAITE AUX FEMMES…

Attention en regardant la vie :
un arc-en-ciel peut en cacher un autre !

par Lisa, Flore, Salomé, et Océane (projet Lauréat Mix’Art 2013)

Cette affiche a été réalisée dans le cadre du concours Mix’Art 2013.

Quelques mots sur notre projet…
par Lisa, Flore, Salomé et Océane

Cliquez ici pour voir tous les lauréats académiques 2013.

Bleu, Indigo, Violée
Les couleurs de l’arc-en-ciel…

Imaginez les couleurs de l’arc-en-ciel : un arc coloré avec le rouge à l’extérieur et le violet à l’intérieur.
La vie elle-même n’est-elle pas un arc-en-ciel ?
Ne lui a-t-il pas offert des fleurs le lendemain où elle a été hospitalisée ?

La vie arc-en-ciel, c’est la vie rêvée, heureuse, romanesque…
Comme l’arc-en-ciel, la vie contient une infinité de sentiments, une infinité de couleurs. Parmi elles, le bleu comme une invitation au voyage : bleu outremer, bleu des mers du sud, bleu des « je t’aime », un peu, beaucoup, passionnément…

On parle des rêves bleus, des « mots bleus ». Mais le bleu, c’est aussi la couleur des bleus : les bleus sur la joue, sur la lèvre, sur la poitrine trop faible pour se protéger, sur ce bras trop frêle pour esquiver les coups…

Elle en a vu de toutes les couleurs : depuis le bleu des premiers mots blessants, des premiers coups… Depuis, les petits bleus se sont transformés en grandes blessures : couleur indigo comme un hématome.

Bleu indigo, couleur des coups, couleur des larmes, couleur de la mort :
la mort arc-en ciel.
Rouge, Orange, Jaune, Vert, Bleu, Indigo,
Violée.

Parce que la réflexion sur la violence faite aux femmes appelle à une réflexion morale : parce qu’un coup est un viol, et que le viol n’est pas une fatalité, il doit être combattu avec la force des mots, avec la force de tout notre engagement.

Sans doute avez-vous remarqué dans notre dessin le symbole féminin en noir à peine esquissé, comme pour rappeler cette souffrance des femmes.

Attention en regardant la vie : un arc-en-ciel peut en cacher un autre !

© Lisa Poissonet, Flore Dewatine, Salomé Brisson Océane de Araujo
Classe de Seconde 7, Lycée en Forêt (Montargis, France)
Relecture, correction du manuscrit : Bruno Rigolt

Licence Creative CommonsNetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les travaux des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France. La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du document cité (URL de la page).

Lycée en Forêt, Lycée en Force__

Le 8 mars, c'est toute l'année ! Aujourd'hui la contribution de Mélanie et Thaïs !

Parce que le 8 mars, c’est toute l’année, vous trouverez sur cet Espace Pédagogique Contributif à partir du dimanche 17 mars jusqu’à la fin de l’année scolaire un travail mis en ligne chaque semaine : exposé, article, recherche, affiche… abordant la question du droit des femmes…

Cette semaine, la contribution de Ménanie T. et de Thaïs T., élèves de Seconde 7
(promotion 2012-2013)…

VIOLENCE FAITE AUX FEMMES…
UN « DÉVELOPPEMENT DURABLE » ?

par Ménanie T. et Thaïs T.

Cette affiche a été réalisée dans le cadre du concours Mix’Art 2013. Pour des raisons éditoriales le projet original a été retouché et traité numériquement. B. R.

 
Quelques mots sur notre projet…
par Mélanie et Thaïs

Jeunes filles et lycéennes, nous sommes confrontées chaque jour par les médias et les campagnes de sensibilisation à la question de la violence faite aux femmes : « Une femme sur deux meurt en effet tous les deux jours et demi » sous les coups de leur mari, conjoint, ex-compagnon… Bref sous les coups d’un homme.

Mais quand une femme meurt, dites-vous bien que c’est la moitié de l’humanité qui meurt, et quand près de deux millions de femmes battues meurent chaque année, c’est la démocratie qui meurt, c’est l’espoir qui meurt, c’est l’idée que « la femme est l’avenir de l’homme » qui meurt !

Nous avons choisi de défendre cette cause car la situation faite aux femmes, malgré les apparences, reste très tabou, un peu comme s’il était dans le gène des femmes de mourir, d’être soumises, de se taire ! La mort des femmes est donc le corrélat d’un terrible silence : le silence du monde. Nous pensons, comme le rappelle  opportunément le slogan du ministère des droits de la femme que la journée de la femme, « c’est toute l’année » et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer cette affiche.

Notre projet en effet consiste à montrer les différentes étapes du cycle de vie d’une femme : spontanément, le ruban de Möbius qui mêle le développement durable et le recyclage a sollicité notre imaginaire : n’avons-nous pas tendance à « recycler » la violence, par peur d’en parler, par crainte de la dévoiler au grand jour ? Ainsi nous habituons-nous à ce qu’une femme sur deux meure tous les deux jours et demi sous les coups : nous « recyclons » notre violence, nous cachons notre lâcheté sous d’autres emballages : si le développement durable permet de préserver les générations présentes et futures, le développement durable de la violence semble malheureusement d’une triste actualité…

Chaque jour en effet, de nouvelles femmes rentrent dans ce cycle infernal de la violence, et qui semble ne jamais finir… Notre composition est faite tout d’abord sur un fond de briques rouges pour rappeler bien sûr le street art, mais plus fondamentalement pour situer notre réflexion dans le quotidien le plus banal de chacune et chacun de nous. Quant aux trois flèches du recyclage, elles renvoient à un triste schéma narratif : la femme soumise d’abord à la violence presque anodine… Et puis les coups se répètent : indéfiniment, inlassablement : la deuxième image témoigne de cette violence quotidienne. « Un peu », « beaucoup », « à la folie » : telle est la dernière image : celle de la femme morte…

Une petite mort de rien du tout, avant la prochaine femme tuée dans deux jours et demi…
© Mélanie T. Thaïs T.
Classe de Seconde 7, Lycée en Forêt (Montargis, France)
Relecture, correction du manuscrit : Bruno Rigolt

Licence Creative CommonsNetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les travaux des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France. La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du document cité (URL de la page).


 

Le 8 mars, c’est toute l’année ! Aujourd’hui la contribution de Mélanie et Thaïs !

Parce que le 8 mars, c’est toute l’année, vous trouverez sur cet Espace Pédagogique Contributif à partir du dimanche 17 mars jusqu’à la fin de l’année scolaire un travail mis en ligne chaque semaine : exposé, article, recherche, affiche… abordant la question du droit des femmes…

Cette semaine, la contribution de Ménanie T. et de Thaïs T., élèves de Seconde 7
(promotion 2012-2013)…

VIOLENCE FAITE AUX FEMMES…
UN « DÉVELOPPEMENT DURABLE » ?

par Ménanie T. et Thaïs T.

Cette affiche a été réalisée dans le cadre du concours Mix’Art 2013. Pour des raisons éditoriales le projet original a été retouché et traité numériquement. B. R.

 

Quelques mots sur notre projet…
par Mélanie et Thaïs

Jeunes filles et lycéennes, nous sommes confrontées chaque jour par les médias et les campagnes de sensibilisation à la question de la violence faite aux femmes : « Une femme sur deux meurt en effet tous les deux jours et demi » sous les coups de leur mari, conjoint, ex-compagnon… Bref sous les coups d’un homme.

Mais quand une femme meurt, dites-vous bien que c’est la moitié de l’humanité qui meurt, et quand près de deux millions de femmes battues meurent chaque année, c’est la démocratie qui meurt, c’est l’espoir qui meurt, c’est l’idée que « la femme est l’avenir de l’homme » qui meurt !

Nous avons choisi de défendre cette cause car la situation faite aux femmes, malgré les apparences, reste très tabou, un peu comme s’il était dans le gène des femmes de mourir, d’être soumises, de se taire ! La mort des femmes est donc le corrélat d’un terrible silence : le silence du monde. Nous pensons, comme le rappelle  opportunément le slogan du ministère des droits de la femme que la journée de la femme, « c’est toute l’année » et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer cette affiche.

Notre projet en effet consiste à montrer les différentes étapes du cycle de vie d’une femme : spontanément, le ruban de Möbius qui mêle le développement durable et le recyclage a sollicité notre imaginaire : n’avons-nous pas tendance à « recycler » la violence, par peur d’en parler, par crainte de la dévoiler au grand jour ? Ainsi nous habituons-nous à ce qu’une femme sur deux meure tous les deux jours et demi sous les coups : nous « recyclons » notre violence, nous cachons notre lâcheté sous d’autres emballages : si le développement durable permet de préserver les générations présentes et futures, le développement durable de la violence semble malheureusement d’une triste actualité…

Chaque jour en effet, de nouvelles femmes rentrent dans ce cycle infernal de la violence, et qui semble ne jamais finir… Notre composition est faite tout d’abord sur un fond de briques rouges pour rappeler bien sûr le street art, mais plus fondamentalement pour situer notre réflexion dans le quotidien le plus banal de chacune et chacun de nous. Quant aux trois flèches du recyclage, elles renvoient à un triste schéma narratif : la femme soumise d’abord à la violence presque anodine… Et puis les coups se répètent : indéfiniment, inlassablement : la deuxième image témoigne de cette violence quotidienne. « Un peu », « beaucoup », « à la folie » : telle est la dernière image : celle de la femme morte…

Une petite mort de rien du tout, avant la prochaine femme tuée dans deux jours et demi…

© Mélanie T. Thaïs T.
Classe de Seconde 7, Lycée en Forêt (Montargis, France)
Relecture, correction du manuscrit : Bruno Rigolt

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Un automne en Poésie… Saison 4… Dernière livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Un Automne en Poésie : quatrième livraison

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme (voire du Surréalisme pour les textes récemment publiés), les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

© Bruno Rigolt/EPC décembre 2012. D’après Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple » (Musée du Louvre-Lens)

Voici la quatrième et dernière livraison de l’exposition « Un Automne en Poésie » qui a accueilli cette année les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt. Un peu plus de quarante textes ont été mis en ligne. Ce travail d’écriture, qui s’est échelonné  sur un trimestre, est avant tout un témoignage littéraire de grande valeur qui montre le potentiel  créatif dont sont capables les élèves. Bravo à toutes et à tous pour le travail accompli, et merci aux nombreux lecteurs venus découvrir et admirer les manuscrits publiés.

Pour accéder à la première livraison, cliquez ici. Pour accéder à la deuxième livraison de textes, cliquez ici. Pour accéder à la troisième livraison, cliquez ici.
Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

 

Dans la royauté encore incertaine de la vie

Raïssa S.
Seconde 9

Dans la royauté encore incertaine de la vie,
Je marche, loin du pouvoir centralisateur des ombres.
Les courbes du soir m’ébranlent sous la lumière effervescente du monde
Mais je vous dis que les triomphes et la vigueur de la mer innovent l’amour !

La mer qui coule dans mon corps
Ressemble à une immense inondation d’adieux.
La vie est submergée d’espérances et de silences
Mais je vous dis que notre amour est rejeté du monde tel un craquement de larmes !

L’oiseau s’envole vers la royauté encore incertaine du soir…
Enivré de colère obscure, mon cœur est rempli d’orgueil :
C’est une flamme de vent qui crie la critique virulente d’un rang social interdit
Mais je vous dis que les oiseaux arc-en-cièlent le monde !

Raïssa S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« L’oiseau s’envole vers la royauté encore incertaine du soir… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt

          

           

Trois haïkus…

Amélie S.
Seconde 9

Être heureux comme la grandeur de l’océan…

La plaine de mon cœur est un ensemble d’horizons d’où fleurissait le soir.

Amélie S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

Découvrez un autre texte d’Amélie : « Et de clarté indéfinissable« 

Variations mathématiques

Paul B.
Seconde 9

Pour certains, le diamètre de l’amour
Est incommensurable.
Mais je l’ai mesuré.

Pour d’autres, la vie serait constituée de segments
Et de droites arrondies prêtes à s’envoler.
Mais je les ai retenues

Dans mes mains avec des courbes sans problèmes,
Avec des additions, et des antithèses, et la vie
Qui élevait parfois ton nom au résultat décimal !

Paul B.
Lycée en Forêt (Montargis, France), décembre 2012

« La vie serait constituée de segments et de droites arrondies prêtes à s’envoler.
Mais je les ai retenues ! »


        

 

D’un trait de fusain

Coralie M.
Seconde 7

D’un trait de fusain, je te fais revivre
Et mes pensées fusent assez
Pour que quelques esquisses suffisent
Pour tenir ta main.

J’ai plongé dans le bleu camaïeu
De tes yeux.
Il m’est impossible de remonter à la surface
De ces eaux profondes

Qui recouvrent mon visage
Aux couleurs de sourire
Quand je marche
Sur tes lignes !

La nostalgie de tes paroles
De faible vent
Ressurgit de mon âme
Et je ne peux retenir la seule larme

Qui t’était destinée…
J’ai marché sur cette route jusqu’à l’intersection :
Tu m’as donné la main,
Mon cœur appartenait au tien…

Coralie M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Tu m’as donné la main, Mon cœur appartenait au tien… »

Joan Miro, « Dancer », 1925 (détail). Musée Sammlung Rosengart, Lucerne, Suisse

 

J’ai caressé la rivière…

Ludovic M.
Seconde 9

Une histoire brûle en chaque être
Une histoire de violence : les guerres
Sèment toujours leurs cendres
Elles étouffent la descendance…
Dans le temps rempli d’espace
J’ai caressé la rivière
Qui s’écoule éternellement
Sur le flanc de l’existence
Au-delà des barrages sans lendemains…

Ludovic M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012


« J’ai caressé la rivière qui s’écoule éternellement s
ur le flanc de l’existence… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

       

La fin de l’Inconnu

Siméon D.
Seconde 9

Le galop léger de la mer
Est comme l’envol d’un oiseau libre
Fuyant ce monde à ride
Qui ne meurt que pour la guerre.

Ainsi va mon âme fuyante
Pareille à l’oiseau qui veut quitter ce monde
Sans entente que je ne peux changer
Avec des mots.

Mon âme est un jardin de givre
Qui ne peut résister aux assauts
De l’amer. Je me laisse envahir
Par ce monde insensible aux mots.

Mon cœur s’en est allé aux frissons
Du soir comme dans un fleuve emporté.
Mon cœur inconnu, mon cœur n’en peut plus
De suivre ces routes closes aux pavés de silence.

« Le galop léger de la mer est comme l’envol d’un oiseau libre… »

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

         

       

L’Envol

Nathanaël A.
Seconde 9

Élevée au-dessus du bonheur,
La plaine sans fin du ciel
Est un océan de liberté
Envahi par le vol gracieux
Des oiseaux.

Les nuages se laissaient porter
Par le vent : enveloppements de ciel
Par les obscurs délices
De la nuit qui se confondait
Avec le jour.

Le vent rejoignait
Le soleil. La lune avait pris
Lentement la place des matins d’hier
Qui tombaient entre les doigts
De l’horizon…

Nathanaël A.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« La lune avait pris lentement la place des matins d’hier… »

–         

          

Peut-être un jour…

Arnault C.
Seconde 7

Peut-être un jour la nuit se manifestera :
Un combat étoilé entre le soleil et la mer
Dans les registres taudifiés de la vie.

Peut-être un jour le monde émettra
Un langage astronomique :
Un appel tutorial autonome de légende et de vent,

L’étranger journalier luttant pour la Liberté.
Je désire le renouvellement épique
D’une extase agressive :

Manifestation presque incontrôlable,
Bataille sanguinaire applaudie
Par la mort de la mort.

Peut-être un jour l’obscurité
D’une autre année primitive
S’éteindra.

La version d’une histoire sans sens
Disparaîtra.  À l’amour du danger je m’adresse :
L’air court et l’homme vole !

Arnault C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), décembre 2012

      

                 

Les Ombres de la vie

Éva C.
Seconde 7

Dans la neige sur les éternels toits
J’ai vu la douceur du feu, l’amour de la noirceur,
J’ai vu la colombe du malheur et du désespoir
Qui souriait.
J’ai vu la guerre de la joie triste,
Et la lumière des ténèbres
Qui brillait de mille feux parmi le désert de la vie.
J’ai vu la joie qui saluait la mort :
La mort blanche d’amour défiant la vie de l’ombre…

Éva C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« J’ai vu la joie qui saluait la mort : La mort blanche d’amour défiant la vie de l’ombre… »

Charles-François Daubigny (1817-1878), « La neige », 1873. Huile sur toile. Paris, Musée d’Orsay
© RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

             

             

À la Dérive

Flore D.
Seconde 7

Seule dans le vertige du néant,
Le cœur lourd comme une ancre emportée
Par une vague de sanglots,
La marée haute me surprend.
Les lanternes du départ éclairent mon exil
J’aperçois l’horizon qui éloigne au loin
Le souvenir de tes yeux
Parti vers d’autres lieux
Que le rivage de mes yeux…

Flore D.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

 « Le cœur lourd comme une ancre emportée
Par une vague de sanglots… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

             

                    

Vers de nouveaux verticaux
Fantaisie surréaliste
— I —

Larouci U.
Seconde 9

Tête vide pleine d’hélium,
Toujours dans les airs telle une montgolfière qui rêve
Partagée entre idéal et réalité, élevée par l’imaginaire
Vers de nouveaux verticaux, des nuages en marshmallow :
Tête harmonieuse qui écoute  le bourdonnement des vents,
Les pleurs des nuages.

Il observe les oiseaux aventuriers
Honorant les cieux impénétrables.
Il sursaute devant les hurlements étincelants
D’énormes manteaux noirs d’amertume.
Soudain, tête apeurée se siffone
Car aiguille épineuse l’a fatalement percée,

Tête horrifiée chute
Éclatant les gourmandises nuageuses.
Tête petite à travers
Les immensités noires tourmentées
Crie, pleure, hurle
Devant les gromellements mouillés, statiques

Tête en l’air appelle à l’aide les aigles royaux, impuissants.
Bientôt tête sereine
N’attend que l’Inévitable,
Bercée par la brutale sérénade du vent
Illuminée par le doux sourire d’Hélios…
Boum ! Tête devient crêpe.

Larouci U.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Vers de nouveaux verticaux, des nuages en marshmallow… »

Crédit photographique : © Bruno Rigolt

                 

                  

Les larmes aussi d’un chevalier de sang
Fantaisie surréaliste
— II —

Larouci U.
Seconde 9

Vêtue de lueurs miroiresquement bleues,
Consumée par la rouge lumière portée à la main,
Droite et fière comme un buste : instrument de Lueur à la hanche
Inspirant méfiance et terreur. Légion de lueur face à la Forêt sombre,
Brumeuse et mystérieuse telle un traître voleur encapuchonné.

Lueur déglutie, transpirant de stress, arme agitée, torche sereine.
Coup d’œil à sinistra puis à dextram contre la panique poignante de minuit.
Lueur inspirant de peur ; expirant de rassurance, pleine de courage.
Légion orchestrant un tintement de lames écarlates contre les courses tambourines
Et les rugissements tromboneux murmurés à travers bois.

Entre les troncs, fourmillaient par milliers des soldats verdâtres et la Légion
Hurlait la charge et sa recherche de gloire. Parmi elle, frère de Lueur, un déferlement
De gouttelettes rougeoyantes, ensemble d’une vague tempétueuse
Qui mit le feu aux herbes. Lueur vaillante contemplant dans le gros globe oculaire
Des peaux vertes : le reflet d’un monstre en armure venant des flammes.

Incendie de clairière inondée d’eau d’être vivant. Nuit d’apocalypse : éternelle Nuit.
Enveloppes charnelles putréfiées en fumée par les flammes destructrices.
Refrain répétitivement cruel de la nuit : Légion mourante. À l’aube,
Lueur d’un regard vide qui voit les cadavres de la colère, ses frères de lueur
Tombés dans les bras de la Mort sur le champ de ferrailles.

Porteur se défait de Lueur, immaculée de sang qui rejoint le Ciel.
La pluie chute, le feu se tait.
Porteur s’agenouille seul sur la clairière troublée.
Le jour ruisselle et les larmes aussi
D’un chevalier de sang.

« Incendie de clairière inondée d’eau d’être vivant. Nuit d’apocalypse : éternelle Nuit. »

Image tirée du jeu Blood Knights®. Tous droits réservés.

Larouci U.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

                 

                        

Comme un doux rêve mélancolique

Lisa P.
Seconde 7

Le destin est une piqûre d’abeille
Pareille au rouge du sang ou de l’arc-en-ciel.
En plein cœur elle prend sa place
Dans le regard bleu du jour qui trépasse.
Survient une brûlure comme un hommage
À l’horizon qui s’éteint
Dans l’ombre descendue de la vie.

Le destin est une piqûre d’abeille,
Fleur d’une réalité qui s’éveille
Au parfum magnifique de l’amour
Comme un doux rêve mélancolique,
Comme peint sur des souvenirs lointains
Qui rêvaient d’exister
Au fond des nuits de particulière passion.

Lisa P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Survient une brûlure comme un hommage à l’horizon qui s’éteint
Dans l’ombre descendue de la vie… »

Création originale d’après Pierre Puvis de Chavannes « Le Rêve » (1883). Paris, Musée d’Orsay.

La numérisation des textes de la quatrième livraison est terminée.
Pour des raisons techniques, certains manuscrits seront publiés ultérieurement.

Pour accéder à la première livraison de textes, cliquez ici. Pour accéder à la deuxième livraison de textes, cliquez ici. Pour accéder à la troisième livraison de textes, cliquez ici.

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Licence Creative Commons

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt sauf mention contraire.

Un automne en Poésie… Saison 4… Troisième livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Un Automne en Poésie : troisième livraison
Pour accéder à la première livraison de textes, cliquez ici.
Pour accéder à la deuxième livraison de textes, cliquez ici.

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la troisième livraison.
Pour accéder à la première livraison, cliquez ici. Pour accéder à la deuxième livraison de textes, cliquez ici
Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

 

Et toi, mon poème…

Nicolas Q.
Seconde 7

Toi pâle rêve
Maquillé de pourpre et de vent
Aussi petit qu’un morceau de lune
Quand la nuit se tâche les ailes…

Et toi, mon poème,
Tu es un secret aussi friable
Que le diamant
Qui se brise dans un cri étoilé.

Tu marchais tel un faune
Dans les vapeurs d’un songe orgueilleux
Pour disparaître
Sur une étoile filante. 

Nicolas Q.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Et toi, mon poème, tu es un secret aussi friable que le diamant qui se brise dans un cri étoilé… »

Vincent Van Gogh, « La Nuit étoilée », 1889. New York, Museum of Modern Art.

             

              

Foule de solitude

Johanna B.
Seconde 7

Observez le reflet du soleil couchant :
C’est une eau d’un bleu profond,
C’est le reflet d’une catastrophe inexplicable,
Illogique, contradictoire 

Avec les profondeurs festives de la vie.
Le rayonnement du soleil
Semblait être rejeté sur le pavé
Envahi de futilité et d’amertume.

J’aperçus une foule de solitude
Puis le trébuchement d’un souvenir
Aussi léger que cruel, et des flocons de neige noire
Qui tombaient du ciel de tes yeux…

Johanna B.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

           

                  

Dans un dernier envol

Marie C. et Clémantine D.
Seconde 9

Crépuscule fuyant dans la nuit noire aveuglante,
Ciel bleu de tristesse sous la lune
Éclairant tous les chemins de mélancolie de la vie.

Rose de l’amour, fleur de bonheur
Au cœur bleu scintillant de désir et d’épines.
Fleur faisant fuir le désespoir de la lune !

Le soleil levant éclaire le monde de ses rayons et de ses sentiments !

La magie de ce moment envoute mon esprit d’euphorie
Et me fait voyager dans le ciel du souvenir.
L’oiseau de la vie m’emmène loin de mon pays :

Vers l’ailleurs, lumière infinie !
L’onde de l’espoir vole au-dessus du monde.
Mon esprit vagabond voyage loin parmi l’étoile !

La métaphore de la vérité traverse la nuit dans un dernier envol !

Marie C. et Clémantine D.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« La métaphore de la vérité traverse la nuit dans un dernier envol ! »

Marc Chagall, « Le Songe de Jacob », 1960-1966 (détail). Nice, Musée national Marc Chagall.

Pauvre comme une feuille

Lucie M.
Seconde 9

Au crépuscule de son jour,
Un homme.
Dans la maison vide de son cœur,
Son empire déchiré.

Dans le couloir de mes sentiments,
Ses espoirs brûlants
Expirant la solitude :
Bientôt il meurt :

Pauvre comme une feuille
Quittant l’arbre.
En ouvrant ma fenêtre j’aperçus
L’ombre de son cœur dans l’obscurité lumineuse

À terre, cet homme qui se confondait
Avec la poussière…
Dans la chambre de mon âme,
Il pleure encore !

Lucie M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

D’après Roy Lichtenstein, « Drowning Girl », 1963

                    

                 

Vers les ports de solitude

Sophie B.
Seconde 9

 

Au loin apparaît le bateau étoilé,
Autrefois si vivant
Se préparant à revenir
Vers les ports de solitude.

Jadis voguait une embarcation ailée
Qui voyageait vers l’espace infini
Du ciel délimité
Tel un rivage.

Et ce bateau est pareil
À l’envol de la mer :
Abandonné des mouettes immobiles,
Partant vers un nouveau départ.

Sophie B.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

François Bensa (Nice 1811-1895), « Le quartier du Lazaret avec la Réserve » (détail). Nice, Villa Masséna.

 

 

–         

 

Enchantement

Émile C.
Seconde 7

Dans un bruit silencieux de la détresse des rêves peaufinés,
Les heures défilent,

Envahies par un désert d’évasion désertique,
Saturées d’une large étendue de pensée :

Le symbole du repos se révèle enfin !
Voici l’heure où la nuit divinatrice pleine d’ailleurs et de liberté

Réclame l’assassinat des limites tant repoussées !
Voici l’horizon effacé de toutes pistes !

Ô mon cœur, prolonge ces doux sanglots de sommeil alterné
Dans le mirage du soir tant désiré…

Émile C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

              

          

Dans le soir qui mène vers l’au-delà…

Quentin L. Julien R. Andéol É.
Seconde 7

Ton regard bleu me transporte
Vers les abysses du livre sans fin de la mer !
La mélodie des vagues portées par le sourire du monde
Éclaire nos cœurs.
L’ombre de ton âme hante mes pensées :
Tu sembles sirène sous les vagues ondulantes
De tes cheveux.

La voix de la mer chuchote devant ta voix.
Et dans le soir qui mène vers l’au-delà,
J’écoutais le sable fin caresser ton cœur,
Je voyais le scintillement d’une vague azuréenne
Refermer le livre aquatique de l’amour,
Couleur de silence
Et de lumière !

Quentin L. Julien R. Andéol É.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Ton regard bleu me transporte
Vers les abysses du livre sans fin de la mer ! »

            

 

Dans les limbes de tes cheveux

Théophile M.
Seconde 9

Une sensation de liberté m’envahit quand je te vois,
Comme un espoir rempli d’inaccompli.
Ton seul sourire est suivi d’un abîme épanoui,
Et tes yeux, tes yeux me font tourbillonner
Dans un enfer de bonheurs diaphanes.

Un jardin de pureté
Et des îlots de vide devant ta beauté
Flottent dans mon cœur. Un paradis s’est perdu
Dans les limbes de tes cheveux
Où murmurait le soir…

Théophile M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

             

               

Haïkus de nature et d’amitié
俳句

Annaël P.
Seconde 9

— I —

Joie éclatante
Comme un soleil levant
De gaieté fleurissante
Entre le bleu et le vent.
Un cri de triomphe
Jailli des fleurs fanées,
Des joncs flétris,
Fantômes du passé…

— II —

Le temps se refait
Le soleil est une épée qui coupe le malheur
Et perce les nuages
Partis vers l’immensité transparente
De la vie…

Annaël P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

                                 

          

Requiem

Diane P.
Seconde 9

La mort à la silencieuse conscience
Perce de sa faucheuse le chahut du crépuscule,
Elle avance dans la chaleur du soir
Pâlement éclairée de la lumière du couchant.

Banni du paradis, son regard est un fleuve entre mes mains
Pareil à celui d’une fausse symphonie :
Légitime considération d’une ignorance qui empêcherait
Son cœur de rejoindre l’absolue sérénité de l’irrémédiable !

Son souffle éphémère s’est brisé sur les bords de l’horizon
À peine visible, emprisonné entre terre et ciel
À la façon d’une ombre éclatante, poison de son âme
Quand la vie se confond avec la fin !

Mélomane emprisonné dans la cellule de son esprit
Traînant la chaîne d’une assommante cacophonie
Comme l’espérance prisonnière de la peur despotique
Tuant sa solitude dans la désharmonie du silence !

L’envie de renaître illumine son cœur
Battant au rythme d’une intenable musique
Défiant la faible hérésie qui l’accable,
Faisant pleurer son doux talent dans un mélodieux cauchemar…

Diane P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Traînant la chaîne d’une assomante cacophonie… »

Odilon Redon (1840-1916), « Puis je vis un ange descendre du ciel, ayant en main la clé de l’abîme ainsi qu’une énorme chaîne »
Planche VIII de l’album Apocalypse de saint Jean. Lithographie à l’encre de Chine, 1899. New York, Museum of Modern Art

             

                  

Linceul d’été

Yanis G.
Seconde 9

De ses yeux, le soleil  fixe les grilles
Qui mènent au jardin d’été.
Maintenant la soif du temps brille
Et décharne les aubes hivernales
Sous des myriades d’obscurités.

Alors que son bras lâche l’arme,
Fanent de boréales mers
De cristal et de larmes.
La syncope du temps ainsi fige
Un doux ruisseau indécis de sang.

Yanis G.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

       

              

             

Par un coucher de soleil d’encre

Mélanie T. et Thaïs T.
Seconde 7

La nuit vagabonde
Me fait penser au voleur de feu
Qui sombre dans l’étendue des temps perdus
Où jaillissait la tristesse de l’onde.

L’ombre du nuage associable
Rayonne ! Flamme incandescente
Rêvant encore de son amour passé
Qui la hante de doux regrets aux couleurs de murmures

Solitaire, je partirai parmi les tristes ciels
Comme une âme errante
Si tendre et si frêle entre les bras du soir
Par un coucher de soleil d’encre…

Mélanie T. et Thaïs T.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Si tendre et si frêle entre les bras du soir
Par un coucher de soleil d’encre… »

Composition originale d’après « La grande famille » de René Magritte, huile sur toile, 1947.

             

La numérisation des textes de la deuxième livraison est presque terminée.
Prochaine livraison : dimanche 16 décembre 2012.
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Licence Creative Commons

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt sauf mention contraire.

Un Automne en Poésie, Saison 4… Deuxième livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Un Automne en Poésie : deuxième livraison
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Le Lycée en Forêt s’affiche à Paris !
(Ben quoi ? C’est la vérité, non ? Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, 2012)

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la deuxième livraison. Pour accéder à la première livraison, cliquez ici. Bonne lecture.

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Pensée intruse

Kadietou F.
Seconde 7

Une brutale absence de raison
Résonnant aussi fort que dans une chanson
Me conduisit vers l’interrogation ineffable

Et paradoxale dissidence.
Ces obsessions ténébreuses couleur saphir et silence
Avides de sentiments qui perturbaient mon cœur
Me menèrent les yeux bandés

En d’étranges adieux fanés :
Pensée intruse qui éclaire un instant
Tous les chemins du temps.

Scintillant de larmes rouges, le reste de mon âme
Se remémora l’amertume de la vie
Et réchauffa en les brûlant
De quelques gouttes de fleurs et de peines

Mes yeux bleus de blessures
Peuplées de mystères et de pensées brisées
Où sommeillait la laideur du monde.

Kadietou F.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Le reste de mon âme scintillant de larmes rouges / Se remémora l’amertume de la vie… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, 2012

                

             

Et de clarté indéfinissable

Amélie S.
Seconde 9

Le secret est un étourdissement de pensée,
La vie, un univers de murmures
Et de rêves s’épanouissant
De lumière incontournable.

Le bonheur ressemble à un croisement
De vent oublié
Entraînant le brouillard de l’âme
Vers sa bien-aimée.

Une larme rompit le sourire de mon cœur
Je vis une perle qui composait l’étrange façade de l’eau
Comme un parfum de soleil
Semblant loin de la vie…

Amélie S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Je vis une perle… Comme un parfum de soleil / Semblant loin de la vie… »

Crédit iconographique : composition d’après René Magritte : « Poison » (1949)

                  

                  

L . A . R . M. E . S

Océane De A.
Seconde 7

Si les larmes racontaient une histoire
Elle viendrait des souvenirs
Désignant le bateau voguant ivre
Par la recherche de déconstruire

Comme tu me l’as souvent fait dire
Elles nous font réagir
Et même si elles nous rendent fébriles
Avec éclat, illuminent les rives…

Là-haut, elles parleraient de nous
De nos états d’âme, arriveraient
Par centaines, nous brûleraient les joues
Comme un fardeau de mauvais inconnu !

Toi, tu sais aujourd’hui que je les ai connues
Et quand elles dérivent, ne s’arrêtent plus
J’ai bien tenté des les cacher
Sous des simulacres de sourire pour mieux te désarmer

Moi qui n’ai jamais voulu les sentir
Sur ma joue, non jamais !
Et toi qui m’avais promis
Tu as menti ! Tu es parti !

Alors je les laisse couler
Et elles heureuses, partent vers d’autres rivages
Certaines marcheront jusqu’à la bordure
De mes cils. D’autres finiront vers les îles de mon cœur.

Et la vague m’envahit
Et je compte mes larmes :
Pauvres elles seront, pauvres je les aimerai
Jusque dans le partir…

Océane De A.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Certaines marcheront jusqu’à la bordure de mes cils. D’autres finiront vers les îles de mon cœur… »

Photomontage d’après Man Ray « Tears », 1933

Retour vers Tanger

Rayane F.
Seconde 9

Le vent de la mer respirait en caressant mes cheveux
À l’instar de ces traversiers blancs
Qui blessaient les vagues dans leur danse
Le plancher du ferry craquait ses larmes bleues sous mes pas
Et le quai du port croustillait dans le soir.

C’était l’évasion au bled des mers vieilles
De pollution pétrolifère aussi abondante que sonore
C’était le littoral plein d’amour néanmoins célibataire
En même temps que j’écoutais
Le chant amer des mouettes sur le port de Tanger

Des beignets bien gras naviguaient dans mon cœur,
Des parasols camouflaient la joie du soleil
La foule écrasait le sable qui transpirait de douleur
C’étaient les reflets d’ailleurs poignardé par une atmosphère industrielle
Qui accueillait dans ses bras ouverts de vagabondes vagues rouillées…

Rayane F.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« … j’écoutais le chant amer des mouettes sur le port de Tanger… »

                   

         

Aube Finale

Anouk M.
Seconde 9

Le murmure d’un cri lointain s’est levé
Sur les hauts monts soufflés
Par les chemins bossus.
C’était l’heure où les près verts de lumière
Dansaient au soleil.

Au loin, d’autres montagnes
Grises des flammes de leurs entrailles blessées
Prenaient conscience
De ces rumeurs d’orage, vieilles et noires
Que les hommes appellent la guerre.

Les filaments du savoir se perdaient
Dans la noire incompréhension.
Loin de connaître les sciences,
La raison dispersée
Par les mortes respirations d’un alizé indistinct

Mettait en transe des torrents
De querelles et de sang,
Le miroir de la mort jetée sur les rivages,
Attaquait de sa pointe assassine
Les hommes torturés sans destin ni âge

Il avait bien fallu que les petits orphelins de la guerre,
Voient la vanité et la colère
Jeter leurs roches informes
Sur les routes célestes
Aux frissons de soleil…

Anouk M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), novembre 2012

« Le miroir de la mort… attaquait de sa pointe assassine Les hommes torturés sans destin ni âge… »

Crédit iconographique : Marcel Gromaire, « La Guerre », 1925, huile sur toile
© Musée d’art moderne de la Ville de Paris / Roger-Viollet

 –

Sous le chagrin d’un oiseau abandonné

Laura M.
Seconde 7

Toi à qui j’ai donné mon cœur endormi,
Tu étais ma seule passion éveillée,
Mon seul amour éphémère.
Ton absence m’enveloppe
Telle une immense île déserte

Et ton insensibilité m’a laissée
Sous le chagrin d’un oiseau abandonné.
Les profondes blessures resurgissent,
Comme un grand champ de roses
Mêlées d’épines,

Sous l’impression d’un froid glacial.
Ce sentiment de liberté
E
st pareil à ces vagues dépeuplées
Pleurant vers les rochers,
Sous les couleurs du sang bleuté de la mer.

Le jour m’habille d’une vaste peine,
Devant l’horizon rempli de rivages et de plaines,
Et les douces neiges d’antan
Me bercent d’une plénitude légère
Sous les lueurs amères du couchant…

Laura M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Et ton insensibilité m’a laissée / Sous le chagrin d’un oiseau abandonné… »

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

                               

                                            

L’Insoupçonnable Soupçon

Léna G.-S.
Seconde 9

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est une vaste plaine de nostalgie,
Une avalanche de sentiments désunis,
Un torrent de solitude.

Absence torturante telle l’amont d’un fleuve
Rappelant l’immense delta de l’oubli,
Le déni d’une vie,
Un mensonge caché dans l’océan des pleurs d’un secret.

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est un cœur entravé de sentiments
Un corps brûlant torturé
Se pliant comme arbre blessé sous le vent

Insouciante équation de larmes,
Superposition de l’attente de l’heure
De l’ivresse nouvelle
D’une joie qui n’est pas encore connue.

Ce que l’on ressent quand on est triste
Est pareil au cachemire enivrant
Du sommeil insomniaque :
C’est un chagrin perpétuel posé sur la vie.

De la plume du monde à celle de Brinks,
Voici l’insoupçonnable soupçon de la plainte
Médiatrice des sentiments heureux
Comme une naissance nouvelle…

Léna G.-S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Ce que l’on ressent quand on est triste / Est pareil au cachemire enivrant
D’un sommeil insomniaque… »

Rembrandt, « Jeune femme endormie », 1654. Lavis brun, British Museum (Londres). Cliché personnel.

                      

                             

Mon cœur ce soir…

Manon G.
Seconde 9

Le vert de vos yeux est la preuve que je tiens à toi.
Mon manque de vous éphémère mon cœur de jour en jour.

Ton regard chaud d’été créait en moi un arc-en-ciel
De fleurs frémissant de s’unir
Aux pétales tombant de la vie.

Retournons à notre rencontre :
Un an auparavant, un an en arrière…
Je vois les jours défiler sans toi à mes côtés

Et mon cœur, mon cœur ce soir
Est plein de papillons d’hiver.

Manon G.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Mon cœur ce soir est plein de papillons d’hiver… »

           –          

              –          

De flamme et de nacre

Yanissa D.
Seconde 7

De cette femme errant
Dans cet espace vide,
Je ne vis que le paradis lumineux
De ses yeux : flammes renversées
Rejetant de sombres lueurs ;
Passion si claire et si pure,
Vitrail où dormaient des larmes
Parmi l’azur.

Ses yeux comme un tourbillon
De drames orageux,
Comme un flacon épouvantable
De doux parfums de fleur,
De flamme et de nacre
Que le couchant éclaire…
Les yeux de cette femme, ces yeux errants
Dans cet espace vide…

Yanissa D.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Les yeux de cette femme, ces yeux errants / Dans cet espace vide… »

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt, novembre 2012

                  

                 

Présence de ton absence

Marion C.
Seconde 9

Mes pensées permanentes sincères
Ont brûlé au soleil.
Égaré de souffrance, mon cœur perdu
A retourné le sablier de ton absence.

Les étoiles de mes yeux s’éclairent
De larmes légères.
Quand je vois l’éclat de ton sourire,
Il pleure en ma vie une chanson de soir et d’exil.

Quand je pense à toi,
L’océan de mes yeux submerge mes paupières
Tes bras étaient un nuage de douceur,
L’âme de ma présence,

Les étoiles de mes yeux s’éteignent
De lourds vêtements de silence
Il pleure en ma vie une chanson de souvenirs
Partis très loin, de l’autre côté de la vie…

Marion C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Il pleure en ma vie une chanson de souvenirs / Partis très loin, de l’autre côté de la vie… »

                        

                  

La numérisation des textes de la deuxième livraison est terminée.
Prochaine livraison : mercredi 5 décembre 2012.
Pour voir les textes de la première livraison, cliquez ici.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France. La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Licence Creative Commons

 Crédit iconographique : © Bruno Rigolt sauf mention contraire.

Un Automne en Poésie, Saison 4… Première livraison

Les classes de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt
Vous invitent à une exposition exceptionnelle…

Les élèves de Seconde 7 et de Seconde 9 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012-2013 d’« Un automne en Poésie », événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la première livraison. Chaque semaine, une dizaine de textes environ seront publiés dans cet Espace pédagogique. Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

           

Ton silence est un bruissement d’ailes

Caroline B.
Seconde 9

Comme la voie lactée d’ineffables larmes
La vague submerge le sable
Ma voix est mélancolique
Depuis que tu es parti

Tu émerveillais mes horizons
D’écume et d’onde et de vent
Tes yeux avaient le reflet
Des diamants du couchant

Ton cœur aux lèvres closes, à l’affût de rosée
Était plein de tendresses et d’ailleurs
Qui dansaient au son du jour
Et des violons de la mer

Tu possédais la sagesse sans philosophie
Ton silence est une vaste galaxie
D’aube et de peine
Ton sourire a posé de la joie dans ma vie

La nuit est infinie comme le matin qui s’éveille
Mon poème a suivi tous les chemins de ton nom
Ton silence est un bruissement d’ailes
Comme un oiseau qui chante…

Caroline B.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Ton silence est un bruissement d’ailes… »

  

    

À la lumière du vent

Valentine S.
Seconde 9

L’Amour est le silence d’un promeneur solitaire,
La beauté d’une rose traversée de larmes d’océans
Magnifique de ténèbres à la lumière
 du vent
Fontaine de regrets, d’ombre et de soleil
Murmure d’un philosophe inexistant.

L’Amour est immense désert chaud
Tel une fleur peuplée de jardins
Il est la confession anonyme d’un jour qui fut hier,
Comme un souvenir marquant hâté de vivre
Et de croire à l’illusion des larmes éloquentes.

Valentine S.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« L’Amour… Tel une fleur peuplée de jardins… »

Photomontage à partir d’une aquarelle de Pierre-Joseph Redouté (« Les roses« )

                     

L’Enfant

Nathan F.
Seconde 9

Avec sa peine qu’il écrivait en lettres de sang
Dans la nuit close sans sourire et sans joie
L’enfant exprimait sa douce terreur :
L’imagination des flots d’écume noirs
Le laissa s’échapper dans son désir frénétique,

Dans son monde éclairé d’obscurité
Il rencontra des horizons glacés qui lui dirent bonjour
Et des secrets fermés lui tendirent les mains.
L’aura mélancolique qui rayonnait de ses écrits
Semblait grande ouverte dans l’ombre des jours.

Des ondes douloureuses libéraient leur parole satirique
Sur le visage de l’enfant  parti vers la pluie qui tombe
Et sur le pavé déchiré qui ressemblait à un sanglot,
Malgré ce portrait comique
Un secret horrible brillait d’une certaine légèreté…

Nathan F.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


« Dans son monde éclairé d’obscurité Il rencontra des horizons glacés qui lui dirent bonjour… »

Crédit iconographique : Edward McKnight Kauffer (1890-1954), « Go Great Western to Cornwall »
Museum of Modern Art (New York)

                    

Sur les fleurs du chagrin

Éléonore M.
Seconde 9

L’obscurité tombe goutte à goutte
Sur les fleurs du chagrin :
Perles inertes sur la pierre froide
Attendant la lueur sombre du crépuscule
Qui viendra de nouveau effleurer le marbre
Des regrets qui tombent.
Et quand le soleil disparaissait,
Elle se posait devant le linceul
Laissant la pluie de ses yeux
S’écouler vers le ciel triste et seul
Qui pleurait la perte de l’être cher.

Éléonore M.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Elle se posait devant le linceul Laissant la pluie de ses yeux S’écouler vers le ciel triste et seul… »

D’après Richard Davies (Cardiff 1945-Paris 1991), « Vers une autre rive » (détail), 1986.
Image colorisée et modifiée numériquement.

                     

De Voyage et d’Ailleurs

Léa C.
Seconde 7

Moi qui rêvais de voyage et d’ailleurs,
De lointains de lumière aux formes de feu
Longtemps la confusion a perduré dans mon cœur
Autant que mon désir de confession
Et de vie, et de bonheur et de contes aussi purs que la mer.

Le désordre de ta mémoire est étranger à ce paysage
Ta solitude, insensible au mal qui se consume en moi,
A la couleur du soir et des fruits inconnus.
La tourmente de ta tristesse nous transporte
Dans cette boucle du temps.

Toi qui es triste et seul
Comme endormi dans les ténèbres
Dépourvus de tout sentiment
J’ai ouvert la porte des pays de mon cœur
Ces pays souterrains porteurs de triomphe et d’antique.

Léa C.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« J’ai ouvert la porte des pays de mon cœur… »

              

Confessions d’un amour inavoué

Tyffaine P.
Seconde 9

              

Une enfance misérable
Marchait vers ses souvenirs
Illuminés par la crainte et la peur
Une enfance misérable
Avec son écharpe bariolée de larmes.
Elle entendit le discours
Anonyme du speaker
Qui comptait les morts
Puis le bruit sourd d’un soldat
Tombé au champ d’honneur
E
t sa dernière pensée
Avec la profondeur du soir
Où venait frapper la pluie…

Tyffaine P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

Composition d’après Caspar David Friedrich : pinceau et sépia sur dessin au crayon (détail, 1826), Hamburger Kunsthalle, Hambourg.

Haïkus de nature et d’amitié
俳句

Annaël P.
Seconde 9

— I —

Pareil au carillon retentissant
D’une averse torrentielle,
Un élancement de tristesse
Apparaît dans mon cœur,
Grand comme l’étendue
D’une perle d’eau d’azur pâle…

— II —

Dans l’air moucheté de pollen
Tel un nuage vêtu de blanc,
Une amitié printanière
Pareille au souffle naissant
S’élança dans la naissance du vent.

Anaël P.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

D’autres haïkus d’Anaël seront publiés lors d’une prochaine livaison…

              

Mon cœur est bleu comme la mer

Marie L.
Seconde 7

Mon cœur est bleu comme la mer
C’est un bateau sur les ailes du vent
Il me permet d’écrire des histoires
Aux yeux d’enfant
Il court sur cette page
Il écrit le crépuscule et des nuages

Mon cœur est bleu comme la mer
C’est un objet bien vivant
Comme un cercle éblouissant
Posé sur un angle du monde.
Il est caché par un bouquet
d’éclats de rire, d’éclats de peine

Mon cœur est bleu comme la mer
Au ciel illimité
Personne ne le voit sauf moi,
Il se déplace de gauche à droite
Entre les mains tendues du jour
Et les chemins du soir…

Marie L.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012

« Mon cœur est bleu comme la mer/C’est un bateau sur les ailes du vent… »

Composition originale créée à partir d’un tableau de Raoul Dufy : « La plage à sainte-Adresse »
Nice, musée des Beaux-Arts Jules Chéret.

La clé de ton cœur

Corentin A.
Seconde 9

J’ai perdu ton cœur
Je l’ai égaré par mégarde
Tout à l’heure
Dans un couloir du lycée.

J’ai cherché jusque dans le bureau du Proviseur
Il était là au milieu des portables confisqués
Sous un trousseau
De sentiments

Ô mon amour effacé
Parmi ces objets trouvés
Ton cœur, ton cœur est un soleil levant
Dans ce couloir du lycée…

Corentin A.
Lycée en Forêt (Montargis, France), octobre 2012


La numérisation des textes de la première livraison est terminée.
Prochaine livraison : jeudi 15 novembre 2012.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Crédit iconographique : ©Bruno Rigolt sauf mention contraire.

La classe de seconde 7 du LEF va participer au Concours Mix'Art 2013…

Après examen de sa candidature, la classe de Seconde 7 du Lycée en Forêt (promotion 2012-2013) a été retenue par l’association Ariana, organisatrice de l’opération MIX’ART, l’art liberté, en faveur de la promotion de la citoyenneté et de la diversité culturelle…
Tous les élèves de la classe se mobilisent dès maintenant pour l’édition 2013 de ce grand concours dont la finale se déroulera au début du mois de juin à Berlin !
© Bruno Rigolt « Mona Lisa U+262E ». D’après la Joconde de Léonard de Vinci (Musée du Louvre, Paris).
Le Cahier des charges 2013 est consultable en ligne en cliquant ici.

Toutes les œuvres crées par les élèves feront l’objet d’une vaste exposition mise en ligne au mois de juin !

La classe de seconde 7 du LEF va participer au Concours Mix’Art 2013…

Après examen de sa candidature, la classe de Seconde 7 du Lycée en Forêt (promotion 2012-2013) a été retenue par l’association Ariana, organisatrice de l’opération MIX’ART, l’art liberté, en faveur de la promotion de la citoyenneté et de la diversité culturelle…

Tous les élèves de la classe se mobilisent dès maintenant pour l’édition 2013 de ce grand concours dont la finale se déroulera au début du mois de juin à Berlin !

© Bruno Rigolt « Mona Lisa U+262E ». D’après la Joconde de Léonard de Vinci (Musée du Louvre, Paris).

Le Cahier des charges 2013 est consultable en ligne en cliquant ici.

Toutes les œuvres crées par les élèves feront l’objet d’une vaste exposition mise en ligne au mois de juin !

Découvrez bientôt l'exposition des classes de Seconde 7 et 9 : Un Automne en Poésie. Saison 4

Bientôt au Lycée en Forêt…

Pour fêter comme il se doit la rentrée littéraire, la classe de Seconde 7 et la classe de Seconde 9 du Lycée en Forêt préparent la saison 4 d’Un Automne en Poésie, événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne.

Puisant leur inspiration dans le message poétique du Romantisme et du Symbolisme, les élèves ont souhaité travailler sur le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot : poésie abstraite, anti-réaliste, imaginaire…

 

Le lancement de l’exposition est prévu sur Internet le lundi 29 octobre 2012.

Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés jusqu’en décembre 2012…

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Découvrez bientôt l’exposition des classes de Seconde 7 et 9 : Un Automne en Poésie. Saison 4

Bientôt au Lycée en Forêt…

Pour fêter comme il se doit la rentrée littéraire, la classe de Seconde 7 et la classe de Seconde 9 du Lycée en Forêt préparent la saison 4 d’Un Automne en Poésie, événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne.

Puisant leur inspiration dans le message poétique du Romantisme et du Symbolisme, les élèves ont souhaité travailler sur le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot : poésie abstraite, anti-réaliste, imaginaire…

 

Le lancement de l’exposition est prévu sur Internet le lundi 29 octobre 2012.

Chaque semaine, de nouveaux textes seront publiés jusqu’en décembre 2012…

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Exposition sur le Romantisme… Le Romantisme russe par Clarisse, Sarah, et Mylline… Seconde 1 Deuxième partie (suite) : du romantisme au réalisme Section 2 : Anna Karénine

Pendant le mois de mai et le mois de juin seront mis en ligne une série d’articles de recherche préparés par les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt dans le cadre de la grande exposition : « Le Romantisme en France et en Europe ». Chaque semaine, un ou plusieurs exposés seront publiés…

Aujourd’hui : Anna Karénine : un roman qui reflète la transition vers le Réalisme…

Après le premier exposé que Clarisse, Sarah et Mylline ont conacrée à la peinture et à la poésie russe, et leur deuxième travail qui portait sur le romantisme dans Anna Karénine, je vous propose de découvrir le troisième et dernier volet de cette recherche consacrée à la Russie : nous restons toujours dans Anna Karénine, mais les élèves ont choisi de montrer de quelle manière ce roman amorce la transition du romantisme vers le réalisme…

 

 

Le Romantisme russe
par Clarisse Q. Sarah B. et Mylline Z.

Classe de Seconde 1 (promotion 2011-2012)

Deuxième partie (suite)
Du Romantisme au Réalisme

Section 2 

ANNA KARENINE :
un roman qui reflète la transition vers le Réalisme

 

Ivan Kramskoï, "L'inconnue" (huile sur toile, détail), 1883. Galerie Tretiakov, Moscou (Russie).

 

 

« Le romantisme n’appartient pas seulement
à l’art, 
à la poésie : sa source est là où sont
les sources de l’art et de la poésie – dans la vie. »

Vissarion Bielinski

 

Rappel : tout au long de cette analyse, nous utiliserons comme support l’édition Gallimard, Collection Folio classique, Paris 2011.

En quoi Anna Karénine est-il un roman réaliste ?

 

Introduction

Tout d’abord, il semble nécessaire de rappeler quelques faits historiques. À partir de 1840, sous l’influence en particulier de Pouchkine, l’art russe va évoluer vers un romantisme « progressiste » qui confinera de plus en plus à l’art réaliste. C’est alors la fin du Romantisme en Russie et le début d’un vaste mouvement qui explore la veine réaliste et sociale. Comme le fait remarquer Eugène-Melchior de Vogüé dans le Roman russe, « les faiseurs d’élégie et de ballades se tournèrent vers le drame historique, vers les côtés pittoresques de la vie populaire et la résurrection du passé » (1). Par ailleurs, comme le rappelle l’auteur, « le mouvement littéraire de 1830, en Russie, était purement esthétique ; confiné dans les jouissances d’art, les querelles de forme, il n’offrait aucune satisfaction aux besoins moraux et sociaux d’un pays affamé de réformes, d’idées, de solutions pour tous les problèmes qui commençaient de se poser » (2).

Vsevolod Meyerhold, Écrits sur le théâtre…
Pour feuilleter le passage dans Google-livres, cliquez ici

La Russie traverse en effet une intense période de transformations sociales et idéologiques. Face aux problèmes rencontrés par le pays, le peuple inquiet revendique un art nouveau qui porterait un regard critique sur la société. On doit ici s’arrêter sur la figure emblématique de Piotr Iakovlevitch Tchaadaiev dont la première Lettre philosophique publiée en 1836 dans le numéro 15 de Teleskop marquera tous les esprits. L’idée fondamentale qu’il exprime est que la Russie « attend d’abord un renouveau moral, une remise en cause radicale des fondements illusoires sur lesquels s’est identifiée […] sa puissance actuelle » (3) :

« Solitaires dans le monde, nous ne lui avons rien donné, ni rien appris : nous n’avons pas ajouté une idée au trésor des idées de l’humanité, nous n’avons aidé en rien au perfectionnement de la raison humaine et nous avons vicié tout ce que cette raison nous communiquait… » (4).

Cette tendance s’intensifie dans les années suivantes et « la mode délaisse la « vague des passions » pour la « raison pure » » (2). Plus tard, le critique Biélinsky, mettant le doigt sur les points faibles du romantisme, va en effet exercer une influence prépondérante sur la littérature. Ainsi, en 1843, dans ses études sur les poètes romantiques, il  écrit :

« Il est passé, le temps des enthousiasmes juvéniles ; celui de la pensée est venu. Le public est plus exigeant. À la vérité, il ne se rend pas un compte exact de ce qu’il demande, mais il ne se contente plus de ce qu’on lui offre. Il n’est pas encore arrivé à la pleine conscience de lui-même ; il est bien près d’y atteindre. Les proposées magnifiques et les phrases à effet ne fascinent plus personne, on n’en veut pas entendre parler » (5).

On voit très nettement ici l’essoufflement du Romantisme et l’attente d’un art nouveau, apte à satisfaire la fonction éducative de la littérature. A partir de là, se développe le roman réaliste : les œuvres de Gogol, de Tourgueniev et de Dostoïevski reflètent certains travers de la société russe notamment ceux du régime tsariste, et portent un intérêt particulier au peuple : les problèmes contemporains deviennent les thèmes principaux. En tant que réformateur engagé, Tolstoï « considère l’art comme le passe-temps des riches » (6) et marquera de son empreinte le roman russe. Son roman  Anna Karénine, dont nous avons vu précédemment qu’il était inspiré par un certain romantisme, traduit bien cette transition vers le Réalisme : problématique sur laquelle nous allons maintenant consacrer notre étude.

 

Scènes de la vie sociale : la noblesse russe et les paysans

 Si Anna Karénine raconte l’histoire de deux amours contraires (la passion d’Anna et Vronski par opposition au bonheur paisible de Lévine et Kitty), Tolstoï en profite néanmoins  pour peindre parallèlement la vie sociale de son époque : la noblesse russe, les bals, la cour, l’éducation des enfants, le mariage, la vie à la campagne, la chasse, les récoltes… Ainsi nous étudierons dans le réalisme de certaines scènes, l’importance de l’observation et de la documentation chez l’auteur.

 

 Kitty et sa mère arrivent au bal…

 Le bal commençait à peine lorsque Kitty et sa mère montèrent le grand escalier paré de fleurs et brillamment illuminé, sur lequel se tenaient des valets en livrées rouges et perruques poudrées. Du palier décoré d’arbustes, où devant un miroir elles arrangeaient leurs robes et leurs coiffures, on percevait un bruissement continu semblable à celui d’une ruche et le son des violons de l’orchestre attaquant avec circonspection la première valse. […] Un jeune homme imberbe, au gilet largement échancré, un de ceux que le vieux prince Stcherbatski appelait des « chiots », les salua au passage tout en rectifiant dans sa course sa cravate blanche ; mais il revint sur ses pas pour prier Kitty de lui accorder une contredanse. La première était promise à Vronski, il fallut promettre la seconde au petit jeune homme.

             Anna (Sophie Marceau) et Vronski (Ean Ben) dans la scène du bal (film de Bernard Rose, 1997)

 

Après avoir passé sa journée à faucher en compagnie de ses paysans, Lévine retourne chez lui, où se trouve son frère Serge, venu lui rendre visite quelques jours.

Serge avait dîné depuis longtemps ; retiré dans sa chambre, il prenait une limonade glacée en parcourant les journaux et les revues que le facteur venait d’apporter, quand Levine entra brusquement, la blouse noircie, trempée, les cheveux en désordre et collés aux tempes.

 

Dans le premier extrait, Tolstoï décrit l’arrivée au bal de Kitty Stcherbatski et de sa mère, appartenant toutes deux à la haute noblesse. Ainsi évoque-t-il le décor et le déroulement des soirées mondaines : l’auteur met en effet l’accent sur l’aspect somptueux du bal tout en dressant le portrait de la noblesse russe. Nous pouvons noter le grand souci d’esthétique qui se dégage de la scène, et que l’extrait du film de Bernard Rose met bien en valeur : regardez par exemple le « grand escalier paré de fleurs et brillamment illuminé » : tout semble devoir être parfait jusqu’à la tenue des valets « en livrées rouges et perruques poudrées » et des invités… Mais derrière cette somptuosité se cachent ce que Tchaadaiev appelait (cf. nos remarques dans l’introduction) les « fondements illusoires » de la société : d’où l’aspect artificiel et quelque peu surfait de la soirée : on y danse la valse ou encore la mazurka, danse d’origine polonaise. De plus, les hommes sont chargés d’inviter les femmes à danser, lesquelles semblent presque obligées d’accepter les propositions (« il fallut promettre la seconde au petit jeune homme ») selon un rituel assez artificiel. Si les bals semblent donc être un univers permettant à la haute société d’entretenir ses relations, la manière dont Tolstoï décrit la scène est assez critique. Le regard trop objectif du romancier est caractéristique du Réalisme.

En outre, les détails descriptifs témoignent d’un sens de l’observation et d’une volonté chez l’auteur de reproduire la réalité qui l’entoure de la manière la plus exacte possible, à la manière des Réalistes français. Comme le note Eugène-Melchior Vogüé, « Après la guerre, ce que Tolstoï étudie avec le plus de passion et de bonheur, c’est l’intrigue des hautes sphères de la société » (7). Les détails qu’il ajoute ne sont d’ailleurs pas étrangers à la longueur du roman (858 pages dans la version utilisée). Mais ces détails ont leur importance : ils permettent en effet à l’auteur de Guerre et Paix de rendre compte de la complexité et de la diversité de la vie. Comme le souligne Émile Hennequin, pour Tolstoï, et à l’encontre de tous les romanciers idéalistes, « le roman, s’il veut être l’image et contenir tout l’intérêt  et l’importance de la vie, doit être complexe, nombreux et diffus comme elle ; construite sur cette intuition profonde, l’œuvre perdra en fini, en concentration artificielle d’effet, en unité factice des caractères ; mais elle pourra se hausser à la variété frémissante et nuancée des vrais faits et des vraies âmes » (8).  Nous remarquons ici un refus de l’esthétique ou du moins une utilisation de l’esthétique non pour elle-même, mais pour privilégier un compte-rendu exact de la réalité. Ainsi, tout au long du roman nous voyons évoluer parallèlement des personnages au caractère, au mode de vie et au milieu social complètement opposés.

Dans le second extrait, Tolstoï décrit en effet un personnage complètement différent de ceux présentés dans le premier passage : il s’agit de Levine, un homme simple qui trouve son bonheur dans la vie à la campagne et les travaux des champs et dont nous verrons plus tard qu’il est la représentation de l’auteur. Ainsi, nous pouvons constater la simplicité de la scène qui est finalement très banale : « il prenait une limonade glacée en parcourant les journaux et les revues que le facteur venait d’apporter ». Le passage traduit par ailleurs le milieu social des personnages. Notons à ce titre que Tolstoï n’idéalise aucunement les faits, il les présente tels qu’ils sont réellement : alors que certains auteurs se seraient gardés de décrire l’état de Levine en rentrant des champs. L’auteur n’essaie pas d’embellir le récit. Ainsi, Levine entre « la blouse noircie, trempée, les cheveux en désordre et collés aux tempes. »

À la différence de l’artificialité du bal que nous remarquions précédemment, « tout se passe ici comme « dans la vie » : c’est le réel référentiel qui prend le dessus. Plus généralement, à travers ces deux extraits, nous remarquons que l’écrivain s’intéresse particulièrement aux différents groupes sociaux (ici la noblesse et la paysannerie), ce qui montre une nouvelle fois sa volonté de représenter une société dans son intégralité. Nous noterons enfin que le personnage principal, Levine, est un être simple appartenant à la paysannerie, une des caractéristiques du Réalisme puisqu’il privilégie le « petit peuple ».

 

Des faits réels inspirés de la vie de Tolstoï…
 
 La vraisemblance de certaines scènes est rendue possible grâce au fait que Tolstoï s’est inspiré de sa propre vie, ainsi que nous allons le voir en étudiant plus spécifiquement  le suicide d’Anna et le personnage de Levine.

Dans ce passage, Vronski se remémore l’image du corps déchiqueté d’Anna.

« Elle » lui apparut tout d’un coup ou du moins ce qui restait d’elle, lorsque, entrant comme un fou dans la baraque où on l’avait transportée, il aperçut son corps ensanglanté, étalé sans pudeur aux yeux de tous ; la tête intacte, avec ses lourdes nattes et ses boucles légères autour des tempes, était rejetée en arrière ; une expression étrange s’était figée sur son beau visage, aux yeux encore béants d’horreur, et les lèvres entrouvertes et pitoyables semblaient prêtes à proférer encore leur terrible menace, à lui prédire comme pendant la fatale querelle « qu’il se repentirait ».

Extrait saisissant s’il en est ! Remarquez la précision avec laquelle Tolstoï décrit le corps d’Anna « ensanglanté », mais « la tête intacte » jusqu’à l’expression de son visage qui fait preque frémir : les « yeux béants d’horreur », les « lèvres entrouvertes et pitoyables ». Mais si cette description paraît si réelle dans son expressionnisme terrible, c’est qu’elle a été inspirée à Tolstoï par un fait divers. Attardons-nous à ce titre sur les remarques éclairantes de Sylvie Luneau : « En janvier 1872, une jeune femme, Anna Prirogova, abandonnée par son amant Bibikov, voisin et ami des Tolstoï, alla se jeter sous un train de marchandises à la gare de Iassenki, non loin de Iasnaïa Poliana. […] Il va assiter à l’autopsie du corps déchiqueté dans un des bâtiments de la petite gare. L’impression est terrible » (4). On ne peut en effet que constater les similitudes entre ce suicide et celui d’Anna Karénine : similitude de prénoms, ressemblance quant à la situation. C’est effectivement « de cette image qu’est né le « destin » d’Anna Karénine. » (10).  

Mais le personnage de Levine semble pousser plus loin encore le réalisme puisqu’il serait « une projection de [Tolstoï] lui-même ». « Il se présente sous les traits de cet homme pieux et amoureux de la nature » (11). De fait, tout comme Levine, Tolstoï décide de fuir « les cercles littéraires de Saint-Pétersbourg pour s’installer au milieu des paysans dans son domaine héréditaire de Lasnaïa Poliana et y fonder une famille » (12). Dans une lettre à sa tante, il écrit : « Je vais me consacrer à la vie rustique, pour laquelle je sens que je suis né. » (13) Comme Levine d’ailleurs, Tolstoï aime peu en effet la mondanité et préfère sa vie paisible à la campagne.

Tolstoï, photographié par Sergueï Prokoudine-Gorski (détail)

Mentionnons ici, sans nous y attarder, un certain nombre de similitudes : l’importance du mariage pour Tolstoï comme pour Levine qui le considère comme « l’acte principal de l’existence ». Un autre passage du livre nous semble éclairant : en 1856, Tolstoï offre la liberté à ses paysans mais ceux-ci la refusent craignant un piège. Ainsi, Levine se heurte lui aussi au refus de ses paysans lorsqu’il essaie de les associer à l’entreprise « La méfiance invétérée des paysans constituait un obstacle non moins sérieux : ils ne pouvaient admettre que le maître ne cherchât pas à les exploiter ». Par ailleurs, en 1857 et en 1860, l’auteur réalise des voyages en Europe afin d’étudier les méthodes pédagogiques. Dans le roman, Levine effectuera lui aussi un voyage à l’étranger pour étudier les méthodes européennes. En outre, ayant perdu un grand nombre de ses proches pendant son enfance, Tolstoï sera perpétuellement préoccupé par la mort (14), Ainsi, Levine à l’approche du décès de son frère Nicolas (qui est aussi le prénom du frère de Tolstoï lui aussi décédé), s’interroge sur le sens de la vie « Levine parlait en toute franchise : il ne voyait plus devant lui que la mort ». Enfin, comme le fait remarquer Sylvie Luneau, « le nom Levine vient de Lev, le propre prénom de Tolstoï ». Ces quelques exemples parmi tant d’autres, des similitudes entre Tolstoï et Levine témoignent donc de l’aspect autobiographique du roman : « sa vie peut être considérée comme le premier de ses ouvrages, comme la matière de la plupart d’entre eux. Tolstoï est l’un des principaux personnages de ses romans » (15). C’est ce qui permet à l’écrivain de peindre la réalité avec encore plus d’exactitude.

 

La peinture d’une société en mutation

Pour terminer cette seconde analyse, nous verrons que Tolstoï, à travers ses personnages et leurs nombreux débats, s’emploie à peindre les transformations politiques et idéologiques qui s’opèrent en Russie à cette époque. Comme le fait remarquer Flore Beaugendre, « Tolstoï écrit Anna Karénine entre 1873 et 1877 et ancre son récit dans les mêmes années : l’intrigue se déroule au cours des années 1870. Le roman reflète donc les grands changements intervenus dans le monde russe à cette période, que ce soit les réformes entreprises par Alexandre II ou la mutation d’une société qui se sort peu à peu de son conservatisme. » (16).

Commençons notre analyse par un bref rappel du contexte historique et social (17). Durant la seconde moitié du XIXe siècle (et jusqu’à la veille de la première guerre mondiale), l’immense empire russe possède un régime tsariste. Alexandre II, qui succède en 1855 à Nicolas Ier (18), dirige de main de maître une Russie dominée par la haute noblesse et toujours largement soumise au principe de la féodalité. La montée de la violence révolutionnaire contre le tsarisme obligera d’ailleurs Alexandre II à entreprendre des réformes à la fois économiques et sociales. Ainsi, en 1861, abolit-il le servage, qui rendait le paysan dépendant d’un maître et de la terre sur laquelle il travaillait. Cinquante millions de moujiks (paysans de rang social peu élevé) sont concernés. Dans le même esprit, des conseils locaux élus au suffrage censitaire et pouvant gérer les affaires de province,  sont créés en 1864. Dans Anna Karénine, il est fait mention à plusieurs reprises de ce contexte, qui s’accompagne d’un effondrement progressif de la noblesse, de l’acquisition d’un système de droits, de la réforme de l’armée, de l’abolition des châtiments corporels…

 

 

 

 

 

Pour voir de plus larges extraits, cliquez ici. →

 

 

 

 

 

 

 

Nous allons maintenant consacrer notre étude à l’analyse de deux passages. Le premier concerne l’abolition du servage, et le deuxième touche à la situation de l’agriculture…

Un propriétaire exprime son mécontentement quant à l’abolition du servage : selon lui, il aurait provoqué la baisse de l’agriculture. Cependant, Sviajski, lui aussi un propriétaire, ne partage pas cet avis : pour lui le vrai problème ne vient pas de là…

«  Une terre qui, au temps du servage, rendait neuf fois la semence ne la rendra plus que trois fois en compte à demi. L’émancipation a ruiné la Russie !
[…]
Tout progrès se fait par la force et rien que par la force. Prenez les réformes de Pierre, de Catherine, d’Alexandre, prenez l’histoire de l’Europe. L’agriculture n’échappe pas à la règle, bien au contraire. […]  Et si de nos jours, les propriétaires ont pu améliorer leurs modes de culture, introduire des séchoirs, des batteuses, des engrais et tout le fourniment, c’est parce que, grâce au servage, ils le faisaient d’autorité et que les paysans, d’abord réfractaires, obéissaient et finissaient par les imiter. Maintenant qu’on nous a enlevé nos droits, notre agriculture, qui par endroits avait fait des progrès indéniables, doit finalement retomber dans la barbarie primitive. Telle est du moins mon opinion.
[…]
Nous ouvriers, continuait le hobereau, ne veulent ni fournir de la bonne besogne, ni employer de bons instruments. Ils ne savent que se saouler comme des porcs et gâter tout ce qu’ils touchent. […] Tout ce qui dépasse leur routine leur fait mal au cœur. Aussi notre agriculture est-elle en baisse sur tout la ligne ; la terre est négligée et reste en friche, à moins qu’on ne la cède aux paysans ; un domaine qui rendait disons deux millions d’hectolitres n’en rend plus que quelques centaines de milliers. Si l’on voulait à tout prix émanciper, il fallait au moins agir avec circonspection…
[…]
Je ne suis pas de cet avis, rétorqua Sviajski devenu sérieux. La vérité c’est que nous sommes de piètres agriculteurs et que même au temps du servage, nous n’obtenions de nos terres qu’un médiocre rendement. Nous n’avons jamais eu ni machines, ni bétail convenables, ni bonne administration ; nous ne savons même pas compter. Interrogez un propriétaire, il ignore aussi bien ce qui lui coûte que ce qui lui rapporte.
[…]
Que parlez-vous toujours d’abîmer ? Votre vieux fouloir à la russe, passe, mais je vous garantis qu’on ne me brisera pas ma batteuse à vapeur. Vos mauvaises rosses bien russes, qu’il faut tirer par la queue pour les faire avancer, possible qu’on les éreintera, mais achetez des percherons ou même des Orlov, et vous verrez si ça marchera ! Et le reste à l’avenant. Ce qu’il nous faut c’est améliorer notre technique. »

Dans cet extrait, s’engage un débat sur l’abolition du servage entre plusieurs propriétaires… Un vieillard, qui s’exprime en premier, critique fermement la réforme en raison de la perte considérable d’argent qu’elle a entraînée : « Une terre qui, au temps du servage, rendait neuf fois la semence ne la rendra plus que trois fois en compte à demi ». Il va même jusqu’à affirmer que « l’émancipation a ruiné la Russie » : à partir de ses observations personnelles, il fait donc une généralisation du « désastre » engendré. Envisagé comme effet référentiel et argumentatif, ce dialogue permet à Tolstoï d’introduire à de nombreuses reprises dans le récit des éléments historiques venant renforcer l’impression de réel dégagée par le roman.

Un autre personnage, Sviajski, lui aussi propriétaire, n’est cependant pas d’accord avec ce qu’avance le hobereau. Pour lui en effet, l’abolition du servage ne semble pas être un problème : « même au temps du servage, nous n’obtenions de nos terres qu’un médiocre rendement ». La véritable cause des mauvais rendements de l’agriculture semble plutôt venir du fait qu’ils sont de « piètres agriculteurs ». Il met ainsi en avant le retard de la Russie, notamment ses lacunes sur le plan de l’éducation : « nous ne savons même pas compter. Interrogez un propriétaire, il ignore aussi bien ce qui lui coûte que ce qui lui rapporte ». Par ailleurs, à travers les propos de Sviajski, on peut noter le retard économique et agricole de la Russie : « Nous n’avons jamais eu ni machines, ni bétail convenables ». Alors que le hobereau prétend que le problème vient des ouvriers qui détériorent le matériel, Sviajski pense au contraire que le vrai souci vient des moyens techniques eux-mêmes, de leur mauvaise qualité. Les méthodes agricoles ne paraissent pas en effet avoir évoluées : « Votre vieux fouloir à la russe », « Vos mauvaises rosses bien russes ». Ici, le propriétaire insiste sur la manque d’évolution, la Russie reste trop dans ses traditions « à la russe », « bien russes », elle ne semble pas assez ouverte sur l’extérieur notamment sur l’Europe, en pleine Révolution industrielle, où ont lieu de nombreux progrès. Il oppose effectivement ces méthodes traditionnelles à des techniques plus modernes « je vous garantis qu’on ne me brisera pas ma batteuse à vapeur ». C’est donc le manque de modernisation en lui-même qui empêche la Russie d’augmenter ses rendements « Ce qu’il nous faut c’est améliorer notre technique ».

En outre, nous pouvons constater également une évocation rapide de la mauvaise organisation de l’Empire « ni bonne administration ». A travers ses personnages, Tolstoï met donc en avant les travers de la Russie et particulièrement son retard sur les pays européens. Plus généralement, tout au long du roman, l’auteur insère de nombreux débats semblables à celui-ci. Ainsi, les personnages s’exprimeront sur les sciences, les zemstvos, le capitalisme, le socialisme, la culture, l’émancipation des femmes… Autant de sujets d’actualité à l’époque où Tolstoï écrit le roman. La multiplication des débats permet donc à l’écrivain de rendre compte des différents points de vue qui parcourent alors l’Empire. Ainsi le roman, qui avec la nouvelle est d’ailleurs le genre le plus utilisé par le Réalisme, s’appuie-t-il sur un contexte historique et social qui se superpose à l’histoire sentimentale. Cette caractéristique des auteurs réalistes qui s’inspirent pour leur œuvre du monde dans lequel ils vivent permet à Tolstoï d’utiliser les personnages secondaires pour mieux enraciner la narration dans le réalisme social et ainsi peindre les vastes changements d’une époque. Comme il a été très justement souligné à propos de Tolstoï, « dans ses œuvres, le cours complexe de la vie à une époque donnée prend forme dans les vies entremêlées de nombreux personnages ordinaires qui représentent les mouvements de l’histoire » (19). l’auteur est témoin des transformations historiques de la Russie.

Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer que cette fidèle description de la société, qui est inspirée à Tolstoï de faits réels vécus, prend valeur de témoignage —autant réquisitoire que plaidoyer— sur les transformations politiques et idéologiques de la Russie du XIXème siècle. Comme nous l’avons compris, l’histoire romantique d’Anna Karénine semble donc s’effacer derrière un réalisme beaucoup plus cru où l’on trouve l’écho d’une longue observation du monde et d’un formidable travail d’enquête documentaire, tout à fait caractéristiques de l’esthétique réaliste.  

Intéressons-nous pour finir, à cette présence simultanée du Romantisme et du Réalisme, tant le roman Anna Karénine semble refléter la transition entre les deux mouvements. Portant l’influence évidente du lyrisme et du pathétique à travers le drame d’une passion illégitime, il n’empêche que « ce sujet de tragédie est traité avec les instruments du roman réaliste, que Tolstoï compare à une « expérience en laboratoire », consistant à faire vivre des personnages imaginaires dans des scènes concrètes » (20). D’ailleurs, celui pour qui le roman devait être le fidèle reflet de la vie trouvait ce livre inutile, interminable et « trop sentimental ». L’expression des sentiments n’était pas en effet la priorité de l’écrivain, mais elle est néanmoins présente dans Anna Karénine. Ainsi, est-elle nuancée par des descriptions très réalistes de la société de son temps qui correspondent mieux aux idées de l’auteur.

Il est donc difficile de dire s’il s’agit d’un roman romantique ou réaliste. Comme le soulignait à juste titre Claude Frochaux dans son très beau livre L’Homme seul : « Anna Karénine, c’est le roman d’adieu au romantisme écrit par un homme qui avait déjà franchi la passerelle du réalisme. Tolstoï voulait aller ailleurs, mais il avait manqué une étape. Ce qui l’obligeait à revenir sur ses pas » (21). Anna Karénine semble donc marquer la transition entre les deux mouvements, et sans doute il est vrai d’affirmer que pour Tolstoï, il est le dernier roman portant l’influence du Romantisme…

© Clarisse Q. Sarah B. et Mylline Z.
Lycée en Forêt/Espace Pédagogique Contributif (janvier 2012-mai 2012 pour la présente publication

 
NOTES

(1) Eugène-Melchior de Vogüé, Le Roman russe, deuxième édition, E. Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1888. Rééd. L’Âge d’Homme, Lausanne (Suisse) 1971, page 107
(2) ibid. pages 107108.
(3) Alexandre Bourmeyster, L’Idée russe entre Lumières et spiritualité sous le règne de Nicolas Ier, Ellug, Université Stendhal, Grenoble 2001, page 108.
(4) Cité par Eugène-Melchior de Vogüé, Le Roman russe, op. cit. page 108109.
(5) ibid. page 111.
(6) Collectif, Histoire de l’humanité, volume VI : 1789 – 1914, éditions UNESCO, collection Histoire plurielle, 2008. Page 512.
(7) Eugène-Melchior de Vogüé, op. cit. page 274.
(8) Émile Hennequin, Écrivains francisés : Dickens, Heine, Tourgueneff, Poe, Dostoïewski, Tolstoï, éditions Perrin, Paris, 1889.
(4) Sylvie Luneau, « Notice » du roman de Léon Tolstoï, Anna Karénine, op. cit. page 868.
(10) http://www.alalettre.com/tolstoi-oeuvres-anna-karenine.php 
(11) http://mabouquinerie.canalblog.com/archives/2011/09/19/21897709.html
(12) http://www.tolstoisalon.com/?page_id=193 
(13) Ossip Lourié, La Psychologie des romanciers russes du XIXe siècle, Félix Alcan Paris 1905. Texte numérisé consultable sur Wikisource.
(14)  « il est frappé dès son enfance par l’absurdité de la vie » (source : Wikipedia, article « Léon Tolstoï », « La pensée de Tolstoï)
(15) Ossip Lourié, La Psychologie des romanciers russes, op. cit.
(16) Flore Beaugendre, Livre électronique Anna Karénine de Tolstoï (fiche de lecture), éditions LePetitLittéraire.fr, 2011.
(17) Nous nous sommes servi entre autres de remarques trouvées sur Wikipedia, article « Empire russe« .
(18) Lequel avait mené une politique très répressive, notamment en 1825 contre les révoltes des décembristes qui souhaitaient libérer l’Empire de l’autocratie et abolir le servage.
(19) Collectif, Histoire de l’humanité, volume VI : 1789 – 1914, op. cit. page 512.
 
(20) http://www.universalis.fr/encyclopedie/anna-karenine/
(21)
Claude Frochaux, L’Homme seul (deuxième partie), éditions L’Âge d’Homme, Lausanne (Suisse), 2001, page 200.

 

Annexe 

Emma Bovary et Anna Karénine : deux héroïnes au caractère passionné dans un cadre réaliste…

Si le roman de Léon Tolstoï est souvent comparé au chef-d’œuvre de Gustave Flaubert, Madame Bovary (1856), c’est d’abord parce que leurs héroïnes ont un destin similaire. Plus fondamentalement, nous pouvons affirmer que les deux œuvres sont le reflet de la transition du mouvement romantique à l’école réaliste.

Ainsi, par leur caractère passionné et leur destin tragique, Anna Karénine et Emma Bovary, l’une vivant en Russie et l’autre en Normandie, ont marqué durablement l’histoire de la Littérature. Ayant, toutes deux fait un mariage de raison, elle vivent dans l’ennui et la lassitude jusqu’au fameux bal, élément perturbateur qui fera rentrer l’histoire dans le drame existentiel.  Emma, amoureuse de l’idée même de l’amour et croyant à la sincérité de ses relations avec Rodolphe et Léon, se heurtera en effet à la désillusion d’un amour non partagé, tandis qu’Anna renoncera à la tranquillité d’esprit et à la paix pour vivre dans le mensonge, la passion et finalement la déchéance en compagnie de son amant, Vronski.

Prises dans un engrenage dont elles n’arrivent à se défaire —les dettes pour Emma et l’isolement puis la folie pour Anna—, elle commettront finalement l’irréparable : à Emma qui s’empoisonne à l’arsenic répond le suicide d’Anna qui se jette sous un train. Cette issue funeste résultant de la  quête d’un amour impossible et d’un conflit intérieur des deux héroïnes traduit finalement cet « adieu au romantisme » que nous notions avec Claude Frochaux précédemment. 

Comme le notait Marlène Lebrun (www.aefr.ru/int-2012-15.doc), « Flaubert et Tolstoï, romanciers de la littérature réaliste, ont  donné vie à leurs protagonistes pour les faire évoluer dans un contexte socioculturel précis, la petite bourgeoisie normande pour l’écrivain français et l’aristocratie russe du XIXe pour le comte Léon  Tolstoï. À travers l’analyse d’une société vue de l’intérieur  où le poids des apparences et des convenances est paralysant, les écrivains donnent à lire une réflexion  […] sur le couple, l’amour, la passion, le rapport fiction-réalité et  la condition féminine ».

De plus, Madame Bovary est un roman de mœurs : « MOEURS DE PROVINCE » est d’ailleurs le sous-titre de ce récit où Flaubert évoque Rouen, son lieu natal, et la campagne normande sous la Monarchie de Juillet. Il présente également le milieu des paysans comme celui de la petite bourgeoisie et de l’aristocratie. Tolstoï, quant à lui, rend compte des transformations idéologiques et politiques qui s’opèrent en Russie ainsi que des traditions de la haute société russe du XIXème siècle. Cet ancrage référentiel et l’absence d’idéalisation montrent donc la volonté des auteurs de faire du roman une représentation de la société. Cependant, comme le faisait remarquer Claude Frochaux (op. cit. page  200) : « Madame Bovary est un roman romantique qui se veut réaliste. Tandis qu’au contraire Anna Karénine est un roman réaliste qui se veut romantique. »

Gustave Flaubert et Léon Tolstoï se situent donc tous deux au carrefour du Romantisme et du Réalisme. Flaubert ne disait-il pas de lui-même : « Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigles, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui creuse et fouille le vrai tant qu’il peut ». Madame Bovary et Anna Karénine, témoignent selon nous de cette double influence…

 

Bibliographie

 

Webographie

Liens vérifiés le samedi 19 mai 2012, 05:57
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Relecture et vérification du manuscrit : Bruno Rigolt

Exposition sur le Romantisme… Le Romantisme russe par Clarisse, Sarah, et Mylline… Seconde 1 Première partie : du sentimentalisme au romantisme

 

Pendant le mois de mai et le mois de juin seront mis en ligne une série d’articles de recherche préparés par les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt dans le cadre de la grande exposition : « Le Romantisme en France et en Europe ». Chaque semaine, un ou plusieurs exposés seront publiés…

Après l’exposé de Roman R. consacré à la guitare romantique je vous propose de découvrir ce remarquable travail de recherche..

 

Le Romantisme russe
par Clarisse Q. Sarah B. et Mylline Z.

Classe de Seconde 1 (promotion 2011-2012)

 

 
Ivanivitch Ivanov, "La traversée du Dniepr par Nikolaî Gogol" (1845). Détail. Galerie Tretiakov, Moscou.

 

Aux origines du projet…

Nous n’avions pas beaucoup d’idées d’exposé sur le thème du Romantisme. Nous avons donc dans un premier temps pensé étudier ce mouvement dans un pays en particulier : Italie, Angleterre, Allemagne… Nos recherches n’ont pas vraiment abouti, et puis nous sommes tombées un peu par hasard sur le roman Anna Karénine de Léon Tolstoï  que nous ne connaissions aucunement. Nous avons commencé par visionner le film de Bernard Rose avec Sophie Marceau dans le rôle d’Anna, puis entrepris de lire le roman. Ce magnifique drame romantique nous a tout de suite plu. Après des recherches sur l’auteur et son œuvre, nous avons finalement élargi notre exposé au Romantisme russe, notamment à la poésie de Pouchkine et de Lermontov ainsi qu’à la peinture, ce qui nous a permis d’étudier un Romantisme « pur » par opposition au roman Anna Karénine qui porte déjà l’influence du Réalisme. Ainsi, l’étude de ces trois arts nous a semblé nécessaire afin d’avoir la vision la plus exhaustive possible du Romantisme en Russie…

← l’affiche du film Anna Karenine de Bernard Rose (1997) avec Sophie Marceau

 

 

 

SOMMAIRE

Introduction

Première partie : du Sentimentalisme au Romantisme

1-1 Le Romantisme russe et son contexte 
1-2 La peinture
1-3 La poésie romantique russe : Pouchkine et Lermontov 

Deuxième partie : du Romantisme au Réalisme

2-1 Anna Karénine, un « roman d’adieu au Romantisme » ?

Un drame romantique : le couple Anna-Vronski

2-2 Un roman qui reflète la transition vers le Réalisme

Annexe : Emma Bovary et Anna Karénine : deux héroïnes au caractère passionné dans un cadre réaliste…

Bibliographie

Webographie

 

Introduction générale

La Russie étant un pays de l’Orient, sa culture littéraire, pourtant très riche, est assez mal connue en Occident, notamment à cause des problèmes rencontrés pour traduire la langue russe qui s’exporte peu, même encore de nos jours. Or, comme il a été justement dit, la littérature est  »le miroir dans lequel se reflète un peuple entier »(1), elle est donc essentielle à la compréhension de l’identité d’un pays. Ainsi, semble-t-il pertinent de s’interroger sur les mouvements culturels qui ont parcouru l’histoire de la Russie. Nous nous intéresserons dans cette étude au Romantisme, mouvement tardif et court en Russie qui a été largement influencé par l’Occident, tout en s’émancipant des cultures européennes par un retour aux traditions. Nous verrons également qu’il a très rapidement laissé la place au Réalisme.

À travers quelques œuvres précises, nous chercherons à comprendre tout d’abord  l’influence qu’à eue le Romantisme sur la Russie. Ainsi, nous commencerons par l’analyse de deux tableaux de la peinture romantique russe « La traversée du Dniepr par Nikolaï Gogol » ainsi que « La Tempête » (ou Le chêne foudroyé ») que nous comparerons à des œuvres picturales occidentales (2). Dans un second temps, nous nous attarderons sur la poésie, à travers la « Conversation entre un libraire et un poète » de Pouchkine, écrivain à l’origine de la grande littérature russe, et qui a inspiré un nombre considérable d’auteurs, dont les plus illustres sont Lermontov, Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, Tourgeniev ou encore au siècle suivant Blok, Boulgakov… Mis en musique par les plus grands, à commencer par Tchaïkovski, il a été traduit par Prosper Mérimée et sa nouvelle La Dame de Pique sera adaptée prochainement par le réalisateur russe de Taxi Blues et Tsar.

Nous présenterons également un autre grand poète, Lermontov, dont nous étudierons le très beau texte lyrique « La voile ». Enfin, nous achèverons notre recherche par l’étude du roman Anna Karénine de Léon Tolstoï, qui marque déjà la transition vers le Réalisme. Ce roman, reconnu comme l’une des œuvres marquantes du XIXe siècle, a  inspiré et continue d’inspirer le cinéma : on compte pas moins de six films de 1914 à 1997 et une septième adaptation doit sortir prochainement (de Joe Wright, le réalisateur d’Orgueils et Préjugés, avec Keira Knightley et Jude Law).

Ivan Aïvazovski,  « La Neuvième Vague » (1850)

 

 

Première partie 
Du Sentimentalisme au Romantisme

 

1-1 Le Romantisme russe et son contexte

Apparu trente ans plus tard qu’en Allemagne, à l’époque où la réaction antiromantique se développait en Occident, le mouvement romantique russe a été de courte durée (1825-1840). Nous commencerons cette étude par un bref rappel du contexte historique et littéraire dans lequel est né le Romantisme en Russie.

Vers la fin du XVIIIe siècle, la culture russe évolue sous l’influence de l’idéologie des Lumières, qui vise à transmettre le savoir pour combattre l’ignorance, l’absolutisme et le servage. À ce titre, le pays entretient des relations nombreuses avec l’Occident et les universités se développent.  Ces tendances idéalistes et libérales s’emparent en effet des esprits de la jeune Russie, amenant cependant à une répression importante. « Pendant la période de réaction aux idées des Lumières, les intellectuels, les professeurs et les enseignants sont persécutés par les autorités. La quasi-totalité de la première génération d’intellectuels, formée à l’université de Moscou, est poursuivie à cause de sa libre-pensée » (3).

Voici comment l’encyclopédie en ligne Larousse présente ce contexte : « La fin du XVIIIe siècle est donc une époque de gestation, où les thèmes nationaux et la sensibilité personnelle s’accordent à la sensibilité préromantique de l’Europe. Karamzine (1766-1826), introducteur du Sentimentalisme, inaugure les premiers grands récits en prose, et surtout milite en faveur d’une langue russe libérée des archaïsmes. Il a ses partisans, regroupés dans la société Arzamas », une sorte  d’académie qui a été, pour le romantisme russe, le centre d’attaque et de résistance contre les classiques.

← Vasily Tropinin, portrait de Nikolaï Karamzine (1818). Détail

György Mihály Vajda dans Le Tournant Du Siecle Des Lumieres, nous éclaire sur cette période d’intenses transformations : « La crise du sentimentalisme russe, écrit-il,  survient entre 1800 et 1810. […] Zukovskij (1783-1852) qui présente d’ailleurs certains rapports non seulement avec la poésie, mais aussi avec la peinture romantique allemande (Caspar David Friedrich), constitue une transition entre le sentimentalisme et le romantisme, qui deviendra très caractéristique de l’Europe orientale » (4). Comme il a été remarqué à juste titre, « la poésie de Byron est une véritable révolution pour les Russes aux alentours de 1820. Ses contes orientaux provoquent des passions et sont immédiatement traduits et imités. En vingt ans, près de 200 poèmes épiques et lyriques byroniens sont composés. Pourtant, Pouchkine et Lermontov sont les seuls véritables créateurs de poésie lyrique épique » (4).

Karl Brioullov, portrait de Vassili Joukoski (1837). Détail →

C’est à cette période que commence un véritable « âge d’or » de la poésie russe. D’une part, les poètes décabristes (ou « décembristes »), s’inspirant des idéaux de la Révolution française, vont concourir à l’épanouissement d’un romantisme révolutionnaire et national. D’autre part, dans la lignée de Pouchkine (1799-1837), va se développer   une intense période de renouvellement de la langue et des idées, qui « ouvre des perspectives neuves à la fois à la poésie et à la prose, au théâtre et à la nouvelle, en réussissant une synthèse de la tradition et des influences étrangères » (Encyclopédie en ligne Larousse, op. cit.). En 1820, Pouchkine est condamné à l’exil dans le Caucase par le tsar Alexandre Ier : ces six années d’exil sont essentielles pour l’inspiration de Pouchkine, c’est là qu’il conçoit ses poèmes romantiques dont « La fontaine de Bakchisarai » ou la « Conversation entre un libraire et un poète » que nous étudierons plus spécifiquement.

Nous avons trouvé dans l’ouvrage collectif publié par l’UNESCO Histoire de l’humanité (5) ces propos qui nous ont paru très intéressants : « Pouchkine porte un grand intérêt au folklore et à l’histoire de la nation, qui lui fournissent les sujets de ses célèbres contes […]. Cependant, ce sont la vie et les sentiments de l’homme noble et instruit de son époque  qui constituent le thème central de son œuvre […]. Ce dialogue avec la culture folklorique et cette quête de la connaissance de soi évoluent en étroite connexion avec la culture européenne vers une réinterprétation de ses thèmes principaux ».

Un autre grand poète qui s’impose également est bien sûr Lermontov (1814-1841). Nous consacrerons dans notre exposé plusieurs paragraphes à son œuvre.

← Alexandre Pouchkine par Vassili Tropinine (1827)

Les genres caractéristiques de la poésie russe sont l’épître, la ballade, la chanson et l’élégie. Mais nous verrons dans a suprématie de ce courant littéraire n’est cependant que de courte durée. De fait, les œuvres de Lermontov et de Gogol (1809-1852) reflètent déjà la transition vers le réalisme : les sujets qui retiennent les écrivains ne sont plus les mêmes. Après 1840, les poètes qui suivaient la voix de Pouchkine se dispersent : c’est la fin du Romantisme.

 

 

1-2 La peinture romantique russe

Comme les romantiques français, les écrivains et artistes russes voyagent. Certains vont en Orient : c’est «  le Grand Tour » ou en Italie « le Petit Tour » : à ce titre, toute une série de toiles seront peintes dans la péninsule. Voici ce qu’affirme Didier Rykner dans La Tribune de l’Art à propos des peintres russes de cette époque : « Souvent formés en France ou par des artistes français, ayant beaucoup voyagé, en Allemagne notamment, les peintres russes montrent ce qu’ils doivent à l’art de ces deux pays, même s’ils possèdent leur propre originalité. On pourrait ainsi évoquer l’exemple des paysagistes germaniques, Friedrich en premier lieu, dans des œuvres comme La Traversée du Dniepr par Nikolaï Gogol d’Anton Ivanovitch Ivanov ou La Tempête  de Maxime Nikiforovitch Vorobiev mais ce serait sans doute fort réducteur, tant ces toiles traduisent un sentiment encore différent et indéfinissable ».

Comparaison de « La Tempête » (« Le chêne foudroyé ») de Maxime Nikiforovitch Vorobiev (1842) avec « l’arbre aux corbeaux » de Caspar David Friedrich (1822)

Maxime Nikifororovitch Vorobiev, "La Tempête- le chêne foudroyé" (1842)

 

Caspar David Friedrich, "L'Arbre aux corbeaux" (1822)

 

Commençons notre étude comparative avec le tableau de Friedrich. Ce qui s’impose d’emblée, qui est l’une des caractéristiques récurrentes du peintre, est la représentation de cette nature tourmentée qui en est le thème principal. À cet égard, le contraste entre la vie et la mort est saisissant : c’est l’hiver et l’arbre demeure désespérément seul dans ses tourments.

Le tableau «  La Tempête » semble beaucoup plus violent : à la nature tourmentée s’ajoute le pathétique du mal du siècle, cette inadaptation à la marche du temps, ainsi qu’un sentiment non moins saisissant de lugubre. C’est la tempête dans la nature mais également dans l’âme humaine. Le paysage représenté a été d’ailleurs perçu comme une allégorie de la mort de Kleopatra Vorobiev, la femme de Nikiforovitch Vorobiev. Regardez combien l’image de l’éclair aveuglant se combine avec la furie des trombes aériennes ! La violence déchaînée des torrents d’eau est également renforcée par la vue de la vallée sauvage. Les éclairs qui brillent dans le lointain annoncent la possibilité de catastrophes ultérieures, la dynamique de la couleur accompagne l’entrechoquement de la lumière et de l’ombre. Le peintre veut faire de sa souffrance une catastrophe universelle. Personne ni avant ni après lui n’invoquera une telle violence des émotions à travers la peinture de la nature, qui prend ici une dimension presque apocalyptique !

En conclusion, ces tableaux inspirent une mort certaine et solitaire malgré un but différent apparent. Le russe Vorobiev veut faire de son cas une « généralité » contrairement à Friedrich qui reste plus individualiste et contemplatif dans sa peinture.

 

Comparaison de « La traversée du Dniepr par Nikolaî Gogol » (Ivanivitch Ivanov, 1845) avec  Julie et Saint-Preux sur le lac Léman »  de Charles Crespy le Prince (1824)

Ivanov, "La traversée du Dniepr par Nikolaî Gogol" (1845) Détail. Galerie Tretiakov, Moscou

 

Charles-Edouard Crespy le Prince , "Julie et Saint-Preux sur le lac Léman" (1824)

 

Peint en 1824, le tableau de Charles-Edouard Crespy le Prince relève de la sensibilité romantique. Il évoque d’ailleurs un épisode célèbre du roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse rédigé en 1761 par Jean-Jacques Rousseau. Pour une analyse complète du tableau, cliquez ici. Bornons-nous ici à quelques remarques rapides, qui reprennent pour l’essentiel l’analyse publiée dans l’Espace Pédagogique Contributif : L’expression des sentiments est magnifiquement exprimée par le peintre. De fait, l’immensité horizontale du lac évoque l’évasion et l’ailleurs. Sa contemplation, mêlée au murmure apaisant des rames glissant sur l’eau, plonge le spectateur dans la méditation et le recueillement. Cependant, ce spectacle grandiose connote aussi le pathétique tragique, car Julie et Saint-Preux ne peuvent vivre leur amour. Quant à la profondeur du lac, elle laisse présager un destin funeste, suggérant que le bonheur est à jamais perdu. Le paysage, typiquement romantique, symbolise donc à la fois le dépaysement, l’immensité, l’infini, mais par contraste le désordre des sentiments, les orages du cœur, les tempêtes de l’amour… Plus qu’un paysage qui fait rêver, on devine les déchirements de Julie et de Saint-Preux, on imagine combien nos deux amoureux seront voués à la souffrance ! »

Quant à Ivanov (1806-1858), à la différence de Friedrich dont la réputation outre Rhin n’est plus à faire depuis longtemps, c’est un peintre peu connu en Occident, la plupart de ses œuvres étant exposées en Russie. C’est pourtant un artiste exceptionnel mais il est vrai « académiste », ce qui lui sera reproché sévèrement. Dans ce tableau qui allie avec bonheur les règles du classicisme à l’imaginaire romantique, Ivanov réinvestit les contes populaires racontés dans son enfance par les paysans auxquels il rendait visite. Tout semble en effet hors du temps : le réel et l’imaginaire se côtoient à merveille pour créer un paysage presque onirique, situé au cœur de l’affectif du sensible.

Comme il a été justement noté, « l’artiste crée le tableau poétique d’une soirée paisible, quand les derniers rayons du soleil couchant glissent sur la surface lisse de l’eau endormie, inondent le ciel de leur reflet rose et jaune, rejaillissent en reflets rouges sur les pentes des falaises de la berge. « Superbe est le Dniepr par beau temps ! », s’écriait Gogol, et la calme majesté du vaste fleuve, charriant ses eaux lentes, n’est pas altéré par les scènes de genre insérées dans la composition du tableau : les barques qui avancent, les pêcheurs sur la berge » (6). De fait, on a l’impression qu’il n’y a presque plus de différence entre la perception du réel et l’onirisme.

Comme chez Crespy le Prince, le spectacle de l’eau, mais aussi le coucher du soleil sont propices à une vaste méditation qui emporte le spectateur dans l’imaginaire : au spectacle grandiose du Léman correspondent la majesté et l’immensité du Dniepr qui laisse place à une rêverie qui n’en finit pas. De même, le coucher du soleil est important car il connote chez les Romantiques la fuite vers un ailleurs indéterminé. Dans les deux tableaux, les embarcations semblent d’ailleurs se diriger vers un lointain non précis qui sollicite l’émotionnel et l’affectif. Comme nous le comprenons grâce à ces deux tableaux, le Romantisme est bien le mouvement qui, faisant communier le réel et l’imaginaire, amène à saisir l’invisible dans le visible.

 

 

1-3 La poésie romantique russe : Pouchkine et Lermontov

1-3-1 Notes biographiques sur Pouchkine
1-3-2 Étude de la poésie : « Conversation entre un libraire et un poète » (extraits)
1-3-3 Biographie de Lermontov
1-3-4 Étude du poème « La Voile »

Dans les années 1820, la poésie russe connaît une véritable renaissance avec les poètes « décabristes » en particulier Lermontov et Pouchkine. C’est sur ce dernier que nous nous attarderons ici. 

« Il ne suffit pas d’être poète pour être poète national ; il faut encore être pour ainsi dire, élevé au sein de la vie de son peuple, il faut partager les espérances de sa patrie, ses aspirations, ses pertes, en un mot, vivre de sa vie, et l’exprimer involontairement en s’exprimant soi-même »

Pouchkine
cité par Alexandre Koyré, Études sur l’histoire de la pensée philosophique en Russie,
éd. J. Vrin, Paris 1950. Page 165

 

1-3-1 Notes biographiques sur Pouchkine

Né à Moscou le 26 mai 1799 et mort  en 1837, Pouchkine est issu d’une famille de vieille noblesse amatrice d’arts et de littérature. Sans nul doute, Pouchkine peut être considéré come le chef de file de l’école romantique en Russie (7) : c’est en effet lui qui donna à la littérature russe ses lettres de noblesses en l’affranchissant des cadres normatifs étrangers. Dans ses œuvres (la plupart censurées et devant être publiées à l’étranger), il réclame pour son pays égalité, justice et liberté. De par ses origines, Pouchkine se sent en effet investi d’une responsabilité historique et politique à l’égard de la nation russe. C’est par la lecture des textes de Voltaire qu’il façonne d’abord ses idées :  particulièrement « son idéal esthétique de clarté, de sobriété, de mesure » ainsi que « son idéal politique […] fondé sur une conception rationaliste des droits naturels de l’homme garantis par la souveraineté des lois » (8).
Condamné à l’exil par Alexandre Ier, en 1820 et exclu de l’armée en 1823 , il fréquente des amis libéraux et rencontre les futurs conjurés décembristes. Durant cette période d’exil il découvre Byron dont les poèmes lui fourniront des modèles pour ses poèmes du Sud  comme : « La Fontaine de Bakhtchisaraï » ou « Le Prisonnier du Caucase« .

Pouchkine mène une vie de bohême, faite de conquêtes amoureuses et de frasques qui lui valurent plusieurs duels dont il sortira indemne, sauf le dernier qui lui sera fatal. Il meurt à l’âge de trente-sept ans, des suites d’une blessure reçue lors d’un duel avec son beau-frère, le baron d’Anthès, qui aurait courtisé sa femme. Lermontov écrit alors en 1837 la célèbre poésie intitulée « La Mort du poète ».

Les œuvres de maturité de Pouchkine sont évidemment les plus essentielles. Sans entrer dans les détails, nous reprenons ici quelques informations que nous avons trouvées sur Internet et qui nous ont paru intéressantes :

Source : http://www.oocities.org/ambrusgui/russia/pushkin.html

 

1-3-2 Étude de la poésie « Conversation entre un libraire et un poète » (extraits)

À quoi puis-je ici-bas prétendre?
On me bat froid. Est-il resté
Dans mon cœur une image aimable ?
L’amour, l’ai-je vraiment goûté ?
[…]
Eh quoi ! Mes soupirs amoureux
Et mes paroles vont paraître
Délire abscons d’un malheureux.
Un cœur les comprendra peut-être,
Non sans un morne frisson. Oui,
Tel est le sort. Il faut l’admettre.
Ah ! Faire renaître aujourd’hui
La poétique rêverie.
Oui, seul ce cœur débrouillerait
Tout le flou brumeux de mes rimes.
Elle seule en moi brûlerait
D’un amour aux flammes sublimes.
Elle repousse de la main
Et mes prières et ma détresse.

Texte extrait de l’anthologie Pouchkine. Choix de poésies, traduit du Russe par Charles Weinstein, L’Harmattan Paris 2011, page 53. Voir aussi cette autre traduction.

C’est en 1824, alors qu’il a vingt-cinq ans et qu’il traverse une diffcile période liée à l’exil, que Pouchkine rédige la « Conversation entre un libraire et un poète ». L’auteur y exprime ses doutes et un certain rejet de la société, qui est l’une des caractéristiques inhérentes au Romantisme. Particulièrement lyrique, ce passage pourrait être considéré comme un épanchement, tant il privilégie la tonalité affective  : nous retrouvons en effet l’expression déplorative des sentiments et l’exaltation du moi.

Pour accéder à l’intégralité du document dans Google-livres, cliquez ici

Plusieurs thèmes apparaissent, notamment un certain rejet de la vie, qui au yeux du poète à perdu de son importance, de sa valeur. De fait, il évoque à plusieurs reprises cette envie de fuir le temps et de réenchanter le monde grâce au pouvoir évocateur de la poésie.

On pourrait à ce titre mentionner avec quelle vigueur expressive ce « poète maudit » exprime ses doutes sur sa vie sentimentale et sur son passé, ainsi que sa méfiance vis-à-vis d’une société qui le rejette. Nous retrouvons cet aspect par exemple dans ces vers désabusés aux tonalités si pathétiques :

À quoi puis-je ici-bas prétendre?
On me bat froid. Est-il resté
Dans mon cœur une image aimable ?
L’amour, l’ai-je vraiment goûté ?

Doutes et interrogations sur le sens de l’existence humaine se succèdent : le je lyrique semble ici plein d’amertume et de désespoir ; n’oublions pas, comme nous l’avons mentionné dans notre notice biographique que cet être épris de liberté qu’est Pouchkine a été proche des « décembristes », ce qui explique  sans douute se révolte. Même si le romantisme russe est spécifique, on pense quand même à Baudelaire ou à Byron… L’antithèse entre le présent, sans amour et dénué d’intérêt, et la nostalgie d’un passé probablement heureux est renforcée par la tonalité mélancolique qui affecte le texte. 

Alexandre Benois, "Pouchkine à Saint-Petersbourg" (détail). Source : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg

 

 1-3-3 Notes biographiques sur Lermontov

Né le 15 octobre 1814 à Moscou, Mikhaïl Iourievitch Lermontov est avec Pouchkine un « sommet de la poésie » russe. Souvent appelé le « poète du Caucase », il doit ce qualificatif à la vie d’exil qu’il a menée : officier dans l’un des régiments qui faisaient la conquête du Caucase, celui-ci a passé sa courte vie dans les montagne lesghiennes, où il a été exilé pour des écrits jugés subversifs par la censure impériale (en particulier son hommage à Pouchkine dans « La mort du poète« ). C’est là qu’il  composera ses poèmes les plus fameux. Il meurt en duel à l’âge de 26 ans. 

Katkóv écrira d’ailleurs : « Tous les grands poètes russes connaissent le même sort. Ils succombent tous à une mort violente : Griboédov, Pouchkine, Lérmontov… ». Cité par Daniel Cunin dans Histoire de la littérature russe de 1700 à nos jours, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse 2003, page 77.

Extrait du Petit Futé Russie (2012-2013), page 492. Pour accéder au document complet, cliquez ici

De cette vie d’errance à travers la Russie reculée et les monts du Caucase, lui viendra l’image d’un poète-prophète, souvent en rupture avec la société. Ainsi en 1838, « il rédige un poème dans la lignée du Faust de Goethe qu’l intitule Le Démon. Dans ce poème, l’auteur reprend le mythe de Satan et met en scène un ange déchu aspirant au salut de son âme grâce à l’amour qu’il voue à une mortelle » (9).

Plus encore que Pouchkine, Lermontov est l’exemple même du poète romantique. Très marqué par la poésie de Byron, il sera fortement affecté par la mort de Pouchkine. L’essayiste russe Alexandre Herzen, n’hésite pas à ce titre à affirmer que « le coup de revolver qui a tué Pouchkine, tira Lermontov de son sommeil ». De cet événement traumatisant, l’auteur conservera toute sa vie la tonalité douloureuse dont tous ses vers sont empreints.

Cliquez ici pour accéder à l’intégralité du document dans Google-livres.

La poésie de Lermontov est parcourue par le souffle douloureux de l’exil. Il en ressort un regard triste et souvent pessimiste sur l’existence humaine. De là ce sentiment d’inanité et de vide dont son poème « La voile » est un parfait exemple.

Notons enfin que la plupart des poèmes de Lermontov sont fortement connotés politiquement : son exil en effet l’amènera à cultiver sa « nature sombre, misanthropique, froidement railleuse. Ses œuvres sont la fidèle expression de l’amertume presque continuelle de sa pensée » (10).

Terminons cette brève présentation par ces propos de Lermontov qui ont valeur d’autoportrait : « J’ai vécu sous l’empire d’une unique pensée, d’un unique désir, mais ardent, passionné… » (Cité par François Cornillot, « Lermontov ou la soif éternelle »   Cahiers du monde russe et soviétique, année   1976, volume   17, numéro 17-1, pages 81-111.   Article consultable sur Persée. Article téléchargeable en cliquant ici.

 

 1-3-4 Étude du poème « La Voile »

 Écrit en 1831, « La Voile » est un poème allégorique dans lequel Lermontov, en s’identifiant à une voile, exprime son mal-être ainsi que sa quête désespérée du bonheur…

La Voile

Une voile blanche et solitaire apparaît
Dans le brouillard bleu des mers. ―
Que cherche-t-elle en terre lointaine ?
Qu’a-t-elle quitté dans son pays ?

Les vagues jouent, le vent siffle,
Le mât ploie et s’écrie ;
Hélas ! ― ce n’est pas le bonheur qu’elle cherche
Et ce n’est pas le bonheur qu’elle fuit ! ―

Au dessous d’elle, un courant plus clair que l’azur
Au dessus d’elle, un rayon doré de soleil : ―
Mais elle, rebelle, réclame la tempête,
Comme si dans les tempêtes se trouve la paix !

Sans nul doute possible, « La Voile » de Lermontov exprime remarquablement cette quête éperdue du bonheur chantée par les Romantiques. De fait, cette voile ne part-elle pas pour un voyage « en terre lointaine » ? Dès lors, une question traevrse notre esprit :  pourquoi part-elle, vers quel lieu de la Terre, dans quel but ? Rien ne semble plus la retenir, plus rien ne la rattache à la société : on peut donc déduire que cette voile est malheureusement à la recherche de l’impossible lieu d’un impossible bonheurdu bonheur… En vain, car cette ette voile a perdu espoir à jamais : cette quête n’est donc qu’échec en ce bas monde.

Piotr Zabolotski, portrait de Mikhaïl Lermontov (1837)

Par certains aspects, on songe à « Brise Marine » de Mallarmé… De fait le voyage est associé à l’idée de fuite : la mer, assez calme au début s’anime soudain dans la deuxième strophe : les vagues  »qui jouent » et le vent « siffle » célèbrent presque la tempête. Dans un style certes très différent, on pourrait évoquer ici le fameux « Bateau ivre » de Rimbaud : la tempête est en effet associée à l’idée d’une transfiguration après la mort selon une symbolique mélodramatique souvent exploitée par les Romantiques. La fin du poème est comme l’avènement d’un paysage soudain paisible, plus pur que le ciel, inaccessible aux lois de l’ordonnance humaine.

Notons à cet égard combien la voile est « rebelle » : elle s’oppose aux règles, à la société et à ses codes. De là ce goût du risque et de la transgression célébré par tous les Romantiques : dans le monde spleenétique, trop calme et trop paisible, la voile est l’allégorie du bonheur introuvé et qui n’a de cesse de  célébrer dans la tempête, le mal et le coté obscur de la vie, pour atteindre enfin l’idéal. On pourrait ici évoquer ce qu’on a appelé le romantisme noir cher à Baudelaire, Rimbaud et plus encore le Lautréamont des Chants de Maldoror. 

 

Comme nous avons essayé de le montrer dans cette première partie de notre exposé, le Romantisme européen a joué un rôle prépondérant dans la culture russe. Ainsi, Byron a très largement inspiré des auteurs comme Pouchkine notamment. On peut également noter la forte influence française que ce soit dans la littérature mais aussi en peinture. Mais si le Romantisme russe s’est largement inspiré des cultures européennes, il s’est forgé une identité propre qui lui a permis de s’affranchir progressivement des influences occidentales…

Clarisse Q. Sarah B. et Mylline Z.

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Notes

(1) A. de Villamarie, avant-propos du roman de Mikhaïl Lermontov, Un héros de notre temps. Bibliothèque russe et slave.
(2) La peinture romantique russe a d’ailleurs fait l’objet d’une remarquable exposition au musée de la Vie romantique à Paris du 28 septembre 2010 au 16 janvier 2011.
(3) Histoire de l’humanité : 1789-1914 (collectif),  publié par l’UNESCO, Coll. « Histoire Plurielle », Paris 2008, page 846.
(4) György Mihály Vajda (sous la direction de), Le Tournant Du Siecle Des Lumieres, John Benjamins/Association Internationale de Littérature comparée, Budapest 2002  page 65.
(5) Histoire de l’humanité, op. cit. pages 502-503.
(6) Svetlana Stepanova, à propos du tableau lors de l’exposition « La Russie Romantique » (Musée de la Vie Romantique, Paris. Exposition du 28 septembre 2010 – 16 janvier 2011)
(7) Même si « la période romantique de Pouchkine sera relativement brève ».  Charles Weinstein, Pouchkine : Choix de poésies, page 8.
(8) Encyclopedia Universalis, article « Pouchkine« .
(9) Cosimo Campa, La Littérature européenne, Studyrama 2005, page 68.
 
(10)  Au bord de la Néva. Contes russes, traduits par Xavier Marmier, Paris 1865, page 2.

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Relecture et vérification du manuscrit : Bruno Rigolt

 

Première STMG4. Atelier d’écriture. Deuxième livraison…

Atelier d’écriture…

« Les mots qui s’évadent… »
Hommage au Surréalisme

Par la classe de Première STMG4
— Promotion 2011-2012 —

Deuxième livraison

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Comme vous le savez si vous suivez régulièrement l’actualité littéraire de ce blog, la classe de Première STMG4 du Lycée en Forêt a souhaité rendre hommage à travers cet atelier d’écriture au Surréalisme. La semaine dernière, les premiers textes rédigés par les étudiants ont été présentés. Voici la deuxième livraison.

Pour accéder aux premiers textes publiés et lire la présentation de la démarche adoptée par la classe, cliquez ici.

Bonne lecture…

← Dans ce texte publié en 1929, André Breton propose une nouvelle réflexion sur le langage comme remise en cause complète du rationalisme. Voir aussi le texte du premier Manifeste (1924).

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 Prochaine livraison : samedi 19 mai 2012.

 

Pour montrer la neige
par Dylan B.

Au moment de partir en voyage
Pour sortir de l’horizon
Ainsi plein de souvenirs tirés d’une mémoire
Sur le sable
Le visage plein de luxe, de lune et d’argent
Pour montrer la neige
Aux lèvres gercées de la mer…

 

La brise m’embrasse à flot flottant
par Lamya E. B.

Ta chevelure telle un soleil de midi éclaire ma face obscure
Ta chevelure comme un soleil purement chaud…
Comme une joie de vie supérieure à celle de l’Homme.

Seulement là s’opère une sorte de symbiose harmonieuse :
La meilleure façon d’aimer c’est de ressentir les mêmes désirs
Que l’oiseau disparaissant à la belle étoile.

Mais le sais-tu : la première femme fut celle retrouvée
Dans les bras du monde de la mélancolie.
Et moi je dis OUI, car la brise m’embrasse à flot flottant…

« La meilleure façon d’aimer c’est de ressentir les mêmes désirs
Que l’oiseau disparaissant à la belle étoile… »
(Cliché photographique : Bruno Rigolt)

 

  

La paix vivra demain
par Mahroua C.

L’amour rose de sang est souvent l’œuvre de la réalité
L’or intérieur efface la jeune tiédeur de la femme si âgée :
La lassitude attend le voyage électrique
Vernis rouge, sourire de la paix morte
La flamme de mes yeux voulait voir les merveilles :
Le soleil des lèvres parfois arraché,
Les talons de la folie courir comme un nuage

 

 

 

 

Encre triste
par Antoine B.

La plume flotte sur le cahier :
J’écris étonné la rime de l’ailleurs
Souvenir rigoureux libre d’orthographe
La forme des étoiles étonne les avions
Attrapés d’oubli d’encre triste
Cœur parti, dur charme foncé
Comme un adieu à jamais :
Le stylo bleu suit la route de la guerre… 

 

 

 

Pour feuilleter l’ouvrage dans Google-livres, cliquez ici →

 

 

 

 

 

 

Sous un abri de paradis
par Laura L.

Sous un abri de paradis
Le soleil qui fuit devient le vent interminable de l’amour.
Le vol des soldats anime cette volupté
Qui assombrit les paquetages nuageux
Desquels on observe un voyage de moutons

Dormant sensiblement comme un enfant

À l’aube de la guerre :
Le soleil s’est éteint pour elle…

 

 

La tristesse de la nuit
par Timothée L. F.

Étrangère mélancolie des étoiles
Sur un chemin de sentiments essoufflés
Dans la poussière des mots effacés

Ô limites nostalgiques d’un amour absurde

L’encre coule telle une larme sur la feuille qui se fane
Et certains nuages pleurent
Sous l’emprisonnement de la nuit…

« Étrangère mélancolie des étoiles… »
Vincent Van Gogh, « La nuit étoilée », 1889

 

 

Magnificence pourpre
par Mahawa G.

Près d’une colline verte,
J’ai rencontré tes yeux aussi purs qu’une rose rouge.
J’ai tenu tes mains d’une blancheur semblable
Aux épices brunes de l’orient

Ma tristesse s’allonge dans la nuit,
La société tombe telle des pétales tristes
Qui sourient comme des femmes patientes
Au soleil de l’amour :

Magnificence pourpre de l’humanité éternelle !

 

 

Accourir les yeux pleurants
par Aurélie V.


Illustration sur une idée d’Aurélie, d’après une planche extraite du manga Code Geass, tome 1

 

La mise en ligne de la deuxième livraison est terminée. Prochaine livraison : vendredi 25 mai 2012. Pour lire les textes de la première livraison, cliquez ici.

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Exposition le Romantisme en France et en Europe…

Bientôt une exposition exceptionnelle…

Le Romantisme en France et en Europe

La classe de Seconde 1 et la classe de Seconde 12 du Lycée en Forêt préparent la plus grande exposition jamais conçue par des lycéens sur le Romantisme : à partir du vendredi 4 mai jusqu’au mois de juin, des dizaines d’articles seront mis en ligne :

  • près de 20 contributions lycéennes…
  • plus de 300 pages de recherches, 
  • une centaine d’auteur(e)s et d’artistes cité(e)s,
  • près de 200 livres exploités
  • Des centaines de liens Internet…

Rendez-vous sur ce site à partir du vendredi 4 mai !

Un automne en Poésie… Saison 3. Cinquième livraison

Un automne en Poésie

— Saison 3 —
Cinquième livraison

Seconde 1, Seconde 12
Lycée en Forêt (Montargis, France)

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012 d’«Un automne en Poésie», événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la cinquième et dernière livraison. Bonne lecture.

Information : Un certain nombre de difficultés techniques ont retardé la publication des textes ainsi que l’actualisation du site. Le retour à la normale se fera progressivement. Merci de votre compréhension.

  • Pour lire les poèmes de la première livraison, cliquez ici.
  • Pour lire les poèmes de la deuxième livraison, cliquez ici.
  • Pour lire les poèmes de la troisième livraison, cliquez ici.
  • Pour lire les poèmes de la quatrième livraison, cliquez ici.

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Cristallisation amoureuse

Capucine B.-L.
Classe de Seconde 12

 

Sulfure discret, il avait conscience que
Ses yeux ténébreux révélaient une passion charnelle.
Il cachait sous sa peau de cristal
Le souvenir d’un passé enneigé que j’ai découvert peu à peu.
Effet de bris de glace, ses lourdes paupières portaient

Le désir d’être aimé.
Les larmes heureuses de mon visage
Fleurissaient ce chagrin mortel.
Effet de bris de larmes :
J’espérais, mais il est parti sans se retourner.

Mon plaisir éclate, formé d’un empilement ordonné
De larmes précieuses.
Apparaissent les cristaux incommensurables de la solitude.
Cristallisation amoureuse de ma conscience
Qui m’envahissait…

« Mon plaisir éclate, formé d’un empilement ordonné
De larmes précieuses… »

 

 

J’écris mes rêves…

Paola M.
Classe de Seconde 12

 

J’écris mes rêves à contresens
Je rêve ma vie en m’éveillant,

Pas de réponse à mes questions
Décolorées à l’eau de vie.

Couleurs inversées, délires démodés

Je maudissais l’ubiquité de mon cœur
Je mourais de l’envie d’un soupir seul

La réalité a menti derrière son masque d’or
J’ai prié en secret les vanités du monde

Étalées ou enlacées

Je me laisse transpercer par tes lèvres de pureté :
Apprendre à voir, apprendre à comprendre

Apprendre à fermer les yeux,
À aimer.

« Couleurs inversées, délires démodés,
Je maudissais l’ubiquité de mon cœur… »

 

 

Ne serait-ce qu’un instant…

Sabrina P.
Classe de Seconde 12

 

 [TEMPS]
Au sommet, l’ivresse d’une solitude attendue
Doux parfum de cette nature énigmatique.
L’abstraction de la raison, de mes semblables est un choix
SANS REGRET.

Une étendue de silence :
J’ai senti le vent glacé
Prendre possession de ma chair
Hurlements de bonheur : me voici à l’inconnu perdu
De mon cœur aux désirs de sentiments.

Seul l’écho de l’ailleurs est la voix qui me revient.
Vie sauvage, laisse-moi te serrer dans mes bras !
Mes yeux sont enivrés par la perfection,
Par les tendres coutumes de la verdure,
Par les reflets de la source qui nageait dans l’inspiration.

Sous l’arbre de tendresse, mon esprit s’enflamme :
J’ai senti la longue phrase doulourouse de ces brumes
Qui transportaient une pluie de charme
Sublime et nostalgique.
À peine ai-je eu le temps de te regarder…

 « Une étendue de silence : j’ai senti le vent glacé…
Me voici à l’inconnu perdu de mon cœur… »

 

 

Un parfum inexplicable de cannelle…

Léa G.
Classe de Seconde 12

 

Tout a commencé un soir,
Ce soir, je l’ai appelé « le Soir de tes yeux »,
De tes yeux bleus.
Un vent glacé, un vent d’amour figeait nos paroles

Et mon être fut marqué à jamais
Par ta présence. Amour fusionnel naissant,
Et puis la peur incessante de perdre l’être aimé
Et ce manque permanent :

Une distance insupportable,
Un parfum inexplicable de cannelle
Des paroles à faire chavirer le soir,
Le soir de tes yeux…

« Des paroles à faire chavirer le soir… »
(ill. d’après Magritte, « Le poison« , 1939)

 

La numérisation de la cinquième livraison est en cours.
Crédit iconographique : © Bruno Rigolt pour l’ensemble des illustrations (sauf mention contraire).

Creative Commons License

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Un automne en Poésie… Saison 3. Troisième livraison

Un automne en Poésie

— Saison 3 —
Troisième livraison

Seconde 1, Seconde 12
Lycée en Forêt (Montargis, France)

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012 d’«Un automne en Poésie», événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la troisième livraison. Chaque semaine, une dizaine de textes environ seront publiés. Bonne lecture.

  • Pour lire les poèmes de la première livraison, cliquez ici.
  • Pour lire les poèmes de la deuxième livraison, cliquez ici.

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Partir…

Mathilde G.
Classe de Seconde 12

 

Partir et voyager dans d’autres mondes :
La forme de la terre ne sera plus ronde
Vivre ma vie, écrire au fameux vent,
Aller là-bas, vers l’indéfini de l’azur et du temps

Dans un univers sans mensonge
Où la haine serait plus friable qu’une éponge
Partir, partir… Et ne jamais revenir
Effacer ces montagnes de souvenirs,

Et les places et les rues
Et la haine acquise envers la terre.
Ne plus ressembler à ces humains : reposer à tout jamais
Dans le vent où voyageait mon cœur rempli de ciel et de couleurs…

 

Une sensation de renouveau

Paola M.
Classe de Seconde 12

 

J’ai longtemps dit Adieu à la Foi
Longtemps j’ai eu ce désir de vengeance
Insensée. L’amertume de mon cœur amer
Rôdait sur l’aile d’un ciel perdu
Au milieu des mondes…

Liberté : retourne-toi vers le vaste océan
Qu’est mon âme.

Une goutte d’eau dans une larme de nuages
Un souffle chaud entre deux lèvres de cristal
Une sensation de renouveau :
Zéphir léger qui me pesait,
Ô ma Belle, dans le cou…

« Une goutte d’eau dans une larme de nuages, un souffle chaud entre deux lèvres de cristal, une sensation de renouveau… »

 

Comme un enfant heureux…

Mélanie F.
Classe de Seconde 12

 

Ces orchidées belles se balancent
Au gré des vents telles
Un oiseau qui vole dans
Le crépuscule tombant.

Ses ailes jaillissant
Dans le souffle du temps,
Accablées de soleil
Pour offrir au sommeil

L’eau grande et bleue
Comme un enfant heureux…
La couleur du jour semblait avoir coulé
Du ciel et de la nuit…

« Ces orchidées belles se balancent au gré des vents telles… »

 

Vivre, malgré tout…

Aïda K.-M.
Classe de Seconde 1

 

Maladie n’est que souffrance :
Pandémie est réalité ;
Vivre ou mourir…
L’homme succombe aux larmes
Dans le jour décoloré.
Les morts se transforment :
Le soir s’annonce,
La nuit s’élève
Les cendres s’évadent
Vers un paradis perdu
Au bord du monde
Qu’on appelle l’espoir…

« Le soir s’annonce, la nuit s’élève, les cendres s’évadent… »

 

Dans ce souffle juxtaposé…

Charles P.
Classe de Seconde 1

 

Dans ce souffle juxtaposé, arrive à grands tracés l’automne. De ma fenêtre,
Je contemple ces polygones desséchés
Avec mes yeux, je photographie le temps passé.

Sur des nuages désormais détrempés, pleure le soleil :
À l’horizon, vertical, se prépare le brouillard
Je sens le temps monotone couler sur mes joues.

Elle s’en est allée, telle une feuille se déplaçant symétriquement au vent.
Je suis comparable aux pentagones dénudés,
Impuissant face au temps : elle s’en est allée.

Je m’envole parmi la nuit. Je revois cette feuille dernière s’envoler
Puis retomber.
Seule.

« Elle s’en est allée, telle une feuille se déplaçant symétriquement au vent. »

 

Dans l’aube de la nuit

Chloé H.
Classe de Seconde 1

 

L’esprit énigmatique de la feuille tombante
Est un tourbillon de fureur rose
Dans l’aube de la nuit.
L’espoir est blanc de poussière,
Les larmes soyeuses de la vie
Scintillent les âmes.

L’irréparable du plaisir domine les émotions de l’infini.
Le parfum du rêve définit le sourire de l’avenir
Comme le soleil fascine.
La passion noie le feu à l’afflux
De la pluie
Quand les pleurs remplacent les mines et les rimes.

Puis les rires prennent place
La lassitude des nuages fuit à l’affut de l’espace,
L’intime revit, les soucis enfouis.
L’amour jubile,
Le temps d’un impossible
Automne…

« L’esprit énigmatique de la feuille tombante est un tourbillon de fureur rose dans l’aube de la nuit… »

 

L’Adieu est un vécu trompé…

Mathis C.
Classe de Seconde 12

 

Je me réveille un matin, désorienté ; je suis un tabouret.
Je ne prends pas la porte, je fonce dans un mur
Je vais à droite, mon ombre à gauche dans l’azur,
Je m’accompagne toujours d’une pose silencieuse.

Soudain j’oublie ces délicates violences, je marche dans le sable
Brûlez-moi vivant car je suis parfumé
Je suis enchanté : un habitant sans route qui se retrouve dans le journal.
Adieu l’étranger, me voilà imprimé sur les pages de la mer.

Je pose, lampadophore dans le salon vide. Adieu le théâtre,
Je suis côté jardin, j’entre sur scène parmi la floraison déserte du livre.
Refusez d’obéir : je le dirai aux gens : l’adieu est un vécu trompé !
Je m’en allais pour tout recommencer…

« Adieu le théâtre, je suis côté jardin, j’entre sur scène parmi la floraison déserte du livre… »

 

Le goût du monde

Manon W.
Classe de Seconde 1

 

Cette angoisse pointée sur mon cœur,
S’est noyée dans un océan palpitant de silence.
La douleur que je ressens au plus profond de moi
S’épanche en longs fleuves de chagrin
Parcourant les terres et les mers.
Comment briser ces chaînes qui m’emprisonnent ?
Le goût du monde nous permet de rassembler,
D’écouter, d’entendre,
De parler enfin
Et de verser quelques larmes entrouvertes…

« La douleur que je ressens au plus profond de moi s’épanche en longs fleuves de chagrin parcourant les terres et les mers… »

 

Route perdue, chemin trompé

Jules P.
Classe de Seconde 12

 

Route perdue, chemin trompé… Où étais-je quand je me suis réveillé ?
Je ne suis pas disparu : j’entends les ambulanciers parler
J’ai vu ta main m’effleurer.
Ciel, ne m’attends pas : tu n’as pas besoin de moi.
On dit que l’amour rend aveugle
Je suis sans voix, je suis sans toi.
Comment te dire à quel point je t’ai aimée…
J’entends les ambulanciers parler
Je t’ai à peine ambrassée.
Prends-moi comme autrefois dans tes bras
S’il te plait, ne pleure pas
Pourquoi ne sont-ils pas là, amis, à côté de moi ?

 

Où es-tu ?

Jeanne P.
Classe de Seconde 12

 

Il y a une partie de moi qui espère
Et une autre qui s’éteint.
La lumière s’est estompée,
Mon cœur ne bat plus qu’au rythme du temps.
Il vit dans le soir qu’on appelle la nuit.

Il y a des larmes qui débordent de mes yeux ;
Le fleuve est sorti de son lit,
Les portes du temps se sont ouvertes,
Où es-tu maintenant ?
Les signes se font désirer, cachés derrière le vent.

« Sois forte » ! Le courage, je n’en ai plus
C’est ainsi que j’ai su que tu étais parti
Les fleurs se sont fanées, le vase est ébréché.
Je voudrais toucher les nuages pour t’y voir posé,
Revoir ton sourire : où es-tu…

 « Les fleurs se sont fanées, le vase est ébréché. Je voudrais toucher les nuages pour t’y voir posé… »
(Ill. : BR d’après Paul Gauguin, « Vase de fleurs à la fenêtre« , 1881, Musée des Beaux-Arts de Rennes)

 

La numérisation de la troisième livraison est terminée.
Prochaine livraison : samedi 3 décembre…

Crédit iconographique : © Bruno Rigolt pour l’ensemble des illustrations (sauf mention contraire).

Creative Commons License

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

Un automne en Poésie… Saison 3. Deuxième livraison

Un automne en Poésie

— Saison 3 —
Deuxième livraison

Seconde 1, Seconde 12
Lycée en Forêt (Montargis, France)

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012 d’«Un automne en Poésie», événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la deuxième livraison. Chaque semaine, une dizaine de textes environ seront publiés. Bonne lecture. Pour lire les poèmes de la première livraison, cliquez ici.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).


Au creux de mes larmes

Sarah B.
Classe de Seconde 1

 

La courbe du soir se lève déjà vers l’ailleurs
L’oiseau de mon cœur s’éloigne sans frontière,
Il est tard vois-tu : les voiles insaisissables
Quittent les bords de la terre.

La peine est devenue ma compagne
Mes peurs et mes rêves prennent place
Mais tu as su me guider à travers des cités perdues
Parmi l’azur introuvable.

Ta voix est au creux de mes larmes
Et mes pensées multicolores s’envolent à tire d’aile
Sur les chemins empruntés par les aiguilles de mon cœur
La nuit m’apaise au bord du ciel : je suis délivrée de tes actes.

Le regard tourné vers le sol, je ne dis plus un mot
Mon cœur ne cesse de t’appeler
Aux confins de ses battements
Comme cet accord que tu jouas

Le soir de ton dernier concert…

          

           

 

 

Corps de pierre

Pauline H.
Classe de Seconde 1

 

Ton cœur aux mille roses, à l’amour éphémère
Ton cœur au corps de pierre
Me fait rêver

Ta curiosité jonchée de larmes, éveille mes sens
À chaque regard ta beauté s’illumine
Dans mes yeux

Seule au bord du désespoir
Ce drap blanc qui s’étend à mes cils
Incline ses vertiges

Remplis de mensonges et s’efface aussitôt
Je regarde au fond de ma mémoire
Le cri granitique de tes souffrances.

 

 

 

 

À l’inexorable de la mer…

Alexandra H.
Classe de Seconde 1

 

Tombe la nuit et mes yeux se ferment
Dans un océan rempli de passions.
Mon cœur s’éloigne,
S’éteint le monde, nos regards se croisent.
Ne restaient que nos âmes suspendues
À l’inexorable de la mer.

Allarmé, le vent se mit à crier,
Les vagues dansaient autour de nos corps
Vidés par la froide brutalité de l’anxiété
De te voir t’envoler loin de moi
Vers un lointain plein de sable et de solitude.

Le jour se lève : voici l’aube renaissante…
Tu es partie dans l’été aux cimes de l’espace
À tout jamais partie me laissant seule en ce monde
Où nul ne pourra plus jamais atteindre
Mon cœur où voyageait ton nom…

« Où nul ne pourra plus jamais atteindre mon cœur où voyageait ton nom… »

 

 

 

Et si la nuit tombée ?

Canelle T.
Classe de Seconde 12

 

Le soir est tombé en sang,
La violence est comme courir après un enfant.
Et si tous mes mots n’étaient que du vide ?
Laissant agir une forme si rigide
Mais pourtant née d’un sentiment…
Et si la nuit tombée comme une fleur fânée
Avait laissé mon cœur comme un trésor non trouvé ?
Ainsi naquit l’été,
Puis vint ce parfum réel
Comme un amour qui se révèle
À chacun de mes rêves…

 

 

 

Toi l’homme aimant

Maeva B.
Classe de Seconde 12

 

Toi l’homme aimant
Uni à sa femme appelée Maman
Moi, petite fille : je ne voyais encore
Que par tes yeux.

Le jour de séparation
Arriva, bouleversa et brisa…
Tu avais une, deux, trois
Filles espérant que tu reviennes

Tu es parti sans regret
Marchant pas à pas
Vers de nouveaux horizons,
Amusé de ta nouvelle vie.

 

 

Couleur Sépia…

Mylline Z.
Classe de Seconde 1

 

Sur la colline des mélancolies,
j’écris mes maux par colis
La nuit tombe comme des feuilles
Je te regarde partir, le cœur en miettes.

La sentence nocturne s’abat sur la couronne orangée de l’ailleurs
Et je vois le jardin se revêtir de larmes
Ainsi au loin ta chevelure rousse
Danse au rythme du va-et-vient et du vent.

Mes doutes se recouvrent de feuilles : l’automne se dessine
La pluie tombe sur la page comme un chateau de cartes
Je me décompose, fragile
Juste le temps d’une composition

Vies croisées, larmes versées : tu t’envoles, je dégringole.
Le vent passe, les arbres dansent
Les branches tombantes m’annoncent le soir :
Mon parapluie est trop lourd à porter, comme les souvenirs…

 

 

 

Chagrins exilés

Nakadi F.
Classe de Seconde 12

 

Je vis cette passion pour les ténèbres
Dans le ciel je vois un soleil orageux
Et plus loin, l’horizon invisible.
Demain, je prendrai cette longue et belle route,
Route des Exilés.

J’apercevrai cette vieille femme
Versant des larmes
Je m’avancerai, et lui demanderai :
« Pourquoi ? » Elle me racontera ces rêves qui défilent
Sur la Route des Exilés.

Je reprendrai mon voyage
Avec l’inquiétude et l’incertitude qui terrorisent
Plus j’avancerai et plus je verrai
Cette vision rouge, ces forts craquements des bateaux
Sur la Route des exilés.

Et puis j’arriverai : je verrai sur le quai
Tant de belles souffrances,
Tant d’esclaves libres
Monter dans un bateau
Peuplé de chagrins exilés…

 

 

Les lèvres du voyage

Isabelle R.
Classe de Seconde 1

 

Tantôt l’océan de l’automne
Devient la couleur de mes larmes,
Tantôt un lieu dans mon cœur
Coloré par la joie.

Le souffle du vent
Fut le premier pas
Dans un monde nouveau
Où voyageait la clarté de tes yeux.

La brise du vent me rappelle
La douceur d’un amour arrogant :
Ma mémoire effleurant ton visage
Est aussi grande que le monde

Aux contours de présage.
Le mot Amour n’est pas assez grand
Pour exprimer ce que je ressens :
Quelques moments passés

Au bord de l’inexprimable de la mer
La mer… La mer…
Poussée par les vents
Et les lèvres du voyage…

 

 

Définition

Jérôme D.
Classe de Seconde 1

 

Amour (n. m.) Du latin « amor ». Murmure bourdonnant notre existence d’une passion aveuglante et prochaine. Pressentiment idéalisé d’une interférence inhabituelle, ordinaire et dépendante de la femme aimée, naturellement inaccessible. Sans jamais la comprendre, comme le soleil qui émet de la lumière en nous, voguant à toute allure vers l’horizon, heurtant les vagues sans jamais s’arrêter, aux confins de l’été…

 

 

La numérisation de la deuxième livraison est terminée.
Prochaine livraison : mercredi 23 novembre…

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

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Un automne en Poésie… Saison 3. Première livraison

Un automne en Poésie

 — Saison 3 —

                  

copyright : Bruno RigoltSeconde 1, Seconde 12
Lycée en Forêt (Montargis, France)

Les élèves de Seconde 1 et de Seconde 12 du Lycée en Forêt sont fiers de vous présenter l’édition 2012 d’«Un automne en Poésie», événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne. Puisant leur inspiration dans le message du Romantisme et du Symbolisme, les jeunes étudiant(e)s ont souhaité mettre en avant l’écriture poétique comme exercice de la liberté : liberté du rêve, des grands infinis ; liberté du cœur et des sentiments ; liberté aussi des jeux sur l’image et le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot…

Voici la première livraison. Chaque semaine, une dizaine de textes environ seront publiés. Bonne lecture.

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).

 

Dans l’immensité de la nuit

Claudia F.
Classe de Seconde 1

                         

Projection de mes désirs inassouvis
Qui étrangement ressemblent
À l’espérance impressionnée par la clarté du soir,
Voici l’étoile gravée aux sources de mon cœur

Comme un reflet du Possible,
Souriant à jamais
Devant ce monde pourtant indifférent
À ce qui pourra m’arriver.

Voici l’étoile repoussant ma douleur
Et voici le vent à jamais enfui
Dans l’immensité de la nuit
Où voyageait la pluie.

Je me suis condamnée à crier
La beauté, l’aube et le Parfait,
Respirant à jamais l’arrivée de ma découverte
Sur ce qui est

Ma vie…

 

Regarde-moi

Sandy C.
Classe de Seconde 12

 

C’est fou comme le monde, la vie et ses merveilles ne sont pas en acier :
Dans tes yeux je vois tout ce qui n’existe pas.
(Le temps est une invention que l’homme a créée pour cacher la peur de mourir.)
Je vois des âmes, des paysages comme personne n’en a jamais vu,
Des sourires éblouis par la lumière de tes yeux.
Essayer de prévoir l’heure de la mort est impossible,

Mais j’ai vu tout cela que les gens ne voient pas : j’ai vu l’impossible espoir !

(L’impulsion de la survie peut tuer alors que nous n’étions pas destinés à mourir,
alors que nous aurions dû y échapper…)
J’ai vu une pupille entourée d’un bleu océanique
Qui ouvre un monde dont personne n’a réellement la clef…
(Personne ne l’a, elle est en celui qui y croit.)
J’ai vu l’incompréhension, la destruction et l’égoïsme.

Au contraire, il y a l’invention de ce que notre esprit veut faire vivre
Pour une seule et unique personne :
On la voit un jour, le lendemain tout ce qui faisait d’elle
Un être vivant a disparu…
Plus de sentiments qu’elle ressentait quand elle était triste, heureuse ou en colère.
Elle ne ressent plus la douleur. Ne ressent plus le bien-être.

Elle ne peut plus émettre un seul son, aucun.
Elle ne peut plus faire un seul mouvement, aucun.
Éteinte comme si elle n’avait jamais connu la vie.
(Pendant qu’elle traversait ce miroir, à quoi pensait-elle ?
Avait-elle peur ?
A-t-elle eu le temps au moins d’avoir peur ?)

J’ai vu tes souvenirs : chacun pour toi était précieux… Tout s’est effacé.
Sous terre tu demeures ; je pleure.
Et ce soir, vois-tu, je vois la pleine lune, un miroir dans lequel je te vois.
La mort ne nous a pas séparées : je pense à toi…
Tu es un mirage qui s’étend sous la mer,
Comme le visage que tu as lorsque tu sais ce qui suit,

Et que les choses viennent comme des ondes.

Les yeux se tournent vers ceux qui ont besoin de les voir :
Ceux qui ont perdu le goût du réel, perdu le goût de leur propre vie.
Je veux posséder ce regard immortel, ces yeux, ces deux perles.
Je vois ce que tu vois parce que
Ce que tu vois, c’est moi.
Entre nous qui est le plus diffèrent des deux ?

Regarde moi…

« Regarde-moi » Photomontage d'après Man Ray "Tears", 1933

 

Tempête guitariste

Roman R.
Classe de Seconde 1

     

Seuls face à l’eau pâle
Mes doigts s’agitent sur ma guitare
Et la mélopée matinale
Accompagne le son des vagues
Au ciel inexorable de ce phare exilé.
Les vagues sont des lames
Mes mains frappent les cordes
Et la danse mystique du vent.

Moi, je t’attendrai sur les bords du jour
À l’horizon couleur safran.

Au large, l’orage fait rage
Les mouettes et le sable deviennent tempête.
Le concert s’enflamme
Émeut les falaises, laisse couler leurs larmes
Telles des tambours au dénouement de l’inséparable.
Les éclairs illuminent la terre
La lanterne surveille la mer
Et l’astre venu peut venir me prendre

Au son d’un dernier accord parfait,
Aux premiers rayons du monde…

 

Au seuil d’exiler mon âme…

Camille D.
Classe de Seconde 1

 

Une nuit orageuse
Non ordinaire
Porte sur moi
La curieuse illusion
D’un vaste sanglot.

Survint le voyage
Favorisant l’espérance aux lendemains de rosée.
Apparut une mystérieuse silhouette :
La soudaine ambiguïté
D’une complexité à résoudre.

Au seuil d’exiler mon âme,
Les sinistres chuchotements du départ
Quittèrent mon cœur
Pour interrompre le dernier signal
Pour un fabuleux voyage pénétrable…

 

Les oiseaux tombèrent et s’envolèrent

Emma V.
Classe de Seconde 1

 

Devant moi, il y a un arbre
Parmi des chagrins de couleur marbre
Et derrière l’arbre
Comme une vie remple de pluie.

Je vois dans mon jardin
L’ortie berçant la douleur
Et glaçant l’aurore abimée,
Perdue parmi la feuille effacée de mon cœur.

J’ai pris la clé envolée de la vie
J’ai senti la fuite et les combats infinis
Je m’échappai dans la nuit battue
Par le sourire écarlate de la lune…

 

 

Virages de la vie

Chloé M.
Classe de Seconde 12

 

Une route revêtue d’un mélange de bitume et de gravillons,
Une route sombre comme ton âme :
La tragédie de ton départ reflète les gris cieux
Revêtus d’une dalle de béton.

Triste route au soleil couchant, route inconsolable
Et ce jour qui va éclore sera comme comme les autres jours :
Vide de sens ainsi que les grandes agglomérations
Aux murs de pierre, aux toits de métal.

Le virage de la vie m’égare à nouveau
La mélodie présente dans mon cœur
S’estompe sur les routes urbaines
Où voyageaient mes larmes lourdes comme des peines.

D’une voix tremblante, j’implore nos souvenirs
Pour que tu reviennes : beaucoup de chemins
Mènent jusqu’à toi mais les interdits nous séparent :
Alors je reste dans cette étrange obscurité,

Au bord de cette route revêtue d’un mélange de bitume et de gravillons
J’attends que passe mon existence perdue
Tandis que passent parmi l’azur
Les silences frémissants de ton absence.

   

 

Une banlieue de nature morte

Melvin C.
Classe de Seconde 1

 

La ville humaine est encore là inexorablement
Je ne vois rien que le triste :
Une envie de fuir
Vers de nouveaux parfums,
De nouvelles dissidences
encore possibles.

Il faudrait redessiner les trottoirs de la vie,
Couper ces haies de villes où poussent des fleurs de simulacre,
Transformer l’arbre de béton en chanson évasée de rosée.
Joyeux, le pinceau de mon cœur a peint les sables
Et les sillons de la mer…

 

 

Au creux de mon cœur serré

Romane S.
Classe de Seconde 1

 

Des larme d’amour coulaient
Sur mon âme salée ;
Au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré

Un regret inutile fut le voyage
De nos chemins séparés :
Restèrent quelques instants égarés entre nos mains,
De dangereux aveux rassurants

Comme un rêve de lointain et de vent
Au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré
Ivre de partir seule pour un unique voyage

Une mélancolie serrée me rappelle
Les souvenirs enlacés de nos yeux :
Je pense à toi, au creux des montagnes rosées,
Au creux de mon cœur serré.

 

Un manque automnal

Cécile D-S.
Classe de Seconde 1

 

Dans le voyage immobile de la tristesse,
J’assassine le temps. Il ne reste rien :
Plus un baiser, que des fragments de regrets…
Les fleurs de raison se fanent,
Envolées par la vie

Dansent les feuilles autour de moi,
Tristes les souvenirs perdus au fond de moi,
Des larmes de neige, des larmes brunes
Papillons de fraicheur, blancs dans l’horizon,
Tapissent mon cœur

Une brise automnale emporte avec elle
Les rires et des confidences de chagrins.
Ivre de cet amour, de cette mélancolie désastreuse
Et de ces doux parfums je me souviens.
La tendresse du vent emporte tous mes sentiments

Des feuilles ont soulevé ce passé pessimiste et glacé
L’œil éclairant la nuit, berce les arbres
Qui sans jalousie m’observent.
Seule sous un nuage de pluie prochaine
Je m’efface éphémère

Dans la saison d’un bonheur perdu sans raison
Et dans le silence de l’enfance,
Je me noie à l’utopie des dernières clartés.
Je verse des larmes, belles de trahison :
Un manque automnal à perdre la raison…

« Je me noie à l’utopie des dernières clartés. Je verse des larmes, belles de trahison : Un manque automnal à perdre la raison... »

 

La numérisation de la première livraison est terminée.
Prochaine livraison : dimanche 13 novembre…

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

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Bientôt… Un automne en poésie saison 3

Pour fêter comme il se doit la rentrée littéraire, la classe de Seconde 1 et la classe de Seconde 12 du Lycée en Forêt préparent la saison 3 d’Un Automne en Poésie, événement désormais incontournable qui marque comme chaque année l’actualité littéraire lycéenne.

Puisant leur inspiration dans le message poétique du Romantisme et du Symbolisme, les élèves ont souhaité travailler sur le non-dit, l’inexprimable, l’ineffable du mot : poésie abstraite, anti-réaliste, imaginaire… Les manuscrits sont en cours de finalisation, et le lancement de l’exposition est prévu sur Internet le samedi  5 novembre 2011.

Crédit iconographique : Bruno Rigolt

ECulturE La Culture gé se porte bien en vacances !

eculture_logo.1292935329.jpgECulturE, l’actualité de la culture numérique

La Culture gé se porte bien en vacances !

La numérisation du patrimoine culturel universel qui est en train de s’accomplir sous nos yeux, est en train de transformer durablement l’accès aux connaissances, la transmission du savoir, et les conditions de la recherche. Allez sur Gallica, Google-livres ou Europeana pour vous en convaincre… À travers cette transformation sans précédent des pratiques culturelles, qui bouleverse déjà notre vie quotidienne, se joue en fait une recomposition majeure des rapports entre la société et la culture. Pour ce nouveau numéro de ECulturE, profitez des vacances pour enrichir votre culture générale grâce aux nombreux documents (dossiers, livres, expo, manuscrits, articles, etc.) sélectionnés pour vous…

Parcourez quelques documents exceptionnels de BnF-Gallica

gallica.1292825591.jpgLes collections numériques de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Portail multisupport extrêmement riche : imprimés (livres, périodiques et presse) en mode image et en mode texte, manuscrits rares, documents sonores, documents iconographiques, cartes et plans…

Voici une sélection de documents que j’ai réalisée. Pour accéder au document, cliquez sur l’image correspondant

 Dossier
À l’occasion de l’exposition Marcel Proust, Gallica propose un dossier consacré au dernier volume de A la Recherche du temps perdu : Le Temps retrouvé. Ce dossier a été réalisé par Florence Callu, directeur du Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
 Pour les bibliophiles
Relisez La Belle au bois dormant d’après Charles Perrault, avec de très magnifiques illustrations d’Arthur Rackham (1867-1939).
Ce document est intégralement téléchargeables (plusieurs formats disponibles).
Presse d’époque
Feuilletez ce numéro (25 décembre 1920, numéro 1566)  du Petit Journal Illustré. Ne vous limitez pas à ce seul numéro, 18 années de publications sont disponibles en cliquant ici. Téléchargements possibles.

 

 Manuscrit rare
Tous les écrivains vous le diront : « Écrire, c’est réécrire ». Et bien sûr, à l’heure du Zapping et du SMS, les étudiants ne l’acceptent pas facilement. En un sens, ils ont raison : quand on a terminé un travail, quel est l’intérêt de revenir dessus? C’est un peu comme si on vous demandait, alors que vous êtes en train de marcher dans la rue, de revenir sur vos pas pour mieux avancer! Pourtant le brouillon est à la base de la démarche littéraire. Pour vous en convaincre, amusez-vous à feuilleter le manuscrit de Salammbô de Flaubert, avec copies annotées, brouillons et notes). Date d’édition : 1857-1862. Téléchargeable.

 

Visitez sur Europeana une superbe exposition virtuelle « Art Nouveau« 

Europeana est un projet européen d’envergure. L’objectif est de parvenir à numériser près de six millions de sources (livres, documents sonores, images, enregistrements audiovisuels, films, etc.) provenant des galeries, bibliothèques, archives et musées de l’Europe entière. La France contribue très largement à la réussite de ce projet…

europeana.1292821182.jpgPrésentation de l’exposition

L’Art Nouveau a dominé la scène culturelle pendant une brève mais non moins brillante période couvrant la fin du 19e siècle, des années 1890 à la Première Guerre Mondiale. Tous domaines, de l’ameublement domestique et de l’art décoratif à l’architecture, en passant par l’art publicitaire, étaient caractérisés par l’élégance curviligne et les formes organiques propre à la nature. Encore aujourd’hui, plus d’un siècle après l’émergence de l’Art Nouveau, des artistes et des créateurs continuent de s’inspirer des éléments floraux, des caractéristiques et couleurs naturelles de ce style immuable.

 Les thèmes de l’exposition

Europeana Art Nouveau
Drageoir
Artisanat d’art
La Maison moderne
Commerce et collectivités
Willow tea rooms
Un monde de nouveaux intérieurs
Instruments pour la cheminée, chenêt, motifs floraux, pare-feu
Contextes
Blütenartiger Frauenkopf in floralem Arrangement
Publications
Iris et sauterelle
Influences et inspirations

Dans l’Espace Pédagogique Contributif, découvrez (ou redécouvrez) une sélection de quelques dossiers ou articles. Lancé en novembre 2008, ce blog s’est vu attribuer le Prix Lycée au festival TICE 2009. Depuis, il s’est considérablement développé au point de totaliser plus de 631000 pages vues à ce jour…

fauteuilrouge.1232822873.jpgLes Métamorphoses de l’image : de Lascaux à Big Brother

Des origines jusqu’à nos jours, les civilisations ont multiplié les moyens de donner à voir par l’image : aux formes d’expression traditionnelle comme l’art, les médias nouveaux entraînés par les progrès techniques (télévision, cinéma, Internet) mettent en évidence la nécessité d’une réflexion éthique et morale quant aux finalités de l’image…

Objectif Culture Générale : « Marinetti et le Futurisme italien »

Découvrez le Futurisme, ce vaste mouvement  poétique qui voulait remettre en question l’ordre établi ainsi que les structures artistiques et  sociales. Comme le Surréalisme dont il est assez proche par certains aspects, le Futurisme affichera un goût prononcé pour l’expérimentation de tout ce qui est nouveau : « Changer le monde », faire table rase du passé.

Objectif Culture Générale : du « chien de Pavlov » au Meilleur des mondes d’Huxley

Prenez un savant (Ivan Petrovich PAVLOV, 1849-1936), ajoutez un chien, accommodez le tout à la sauce « Soviet », et vous obtenez l’une des plus célèbres expériences de Psychologie. Elle donnera naissance à la « théorie des réflexes conditionnés »…

Jeu test : découvrez quel est votre profil romantique ! Un test inédit réalisé par la classe de Seconde 12 (promotion 2008-2009). 11 questions seulement pour savoir quel(le) romantique vous êtes !
 Culture Gé… Détour et détournements parodiques : du modèle à la déconstruction du modèle.

Comment fonctionne la parodie ? Dans ce dossier, je vous propose de faire le point rapidement sur les principes, les définitions et les enjeux culturels qui sous-tendent le détour parodique.

Exposition de poésies… par la classe de Seconde 6… Troisième livraison

Poésies du Silence (3/3)

Partez à la rencontre de la parole silencieuse des mots…

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L’exposition des Seconde 6 s’affiche à Time Square… (Lol !)

La classe de Seconde 6 du Lycée en Forêt a travaillé sur une nouvelle dense et forte de Marguerite Duras, “Le Coupeur d’eau” (La Vie matérielle, P.O.L. 1987). Ce texte a amené les élèves à s’interroger sur le style si particulier de cette écrivaine : dans Écrire, voici comment Duras présente sa propre conception de l’écriture : “Il y aurait une écriture du non-écrit. Un jour ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Égarés. Là, écrits. Et quittés aussitôt”.

Cette expression de “mots égarés” a suscité l’intérêt des étudiants qui ont souhaité créer des poèmes dont la langue, très épurée, est comme une réponse au vœu de l’auteure… La classe de Seconde 6 a par ailleurs voulu exprimer dans les textes rédigés cet « Absolu du Verbe » qu’a tant cherché Marguerite Duras : c’est dans le silence que paradoxalement la parole est la plus palpable… Et si c’était justement le silence qui était à la base de la parole poétique ?

Cette exposition sera présentée au CDI du Lycée du 8 au 18 février 2011.
(Lycée en Forêt Avenue Louis Maurice Chautemps BP 717 45207 MONTARGIS Cedex)
arrow.1242450507.jpg Pour lire les poésies publiées le 24 janvier (première livraison), cliquez ici.
arrow.1242450507.jpg Pour lire les poésies publiées le 29 janvier (deuxième livraison), cliquez ici.

 

 

Péripéties d’un voyage

par Alexandre C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Un mot roulait rapidement

Il roulait sans s’arrêter

Un mot pouvant se surpasser

Écrit de consonnes et de voyelles

Fabriqué de lettres qu’on épelle.

Un mot qui cassait tout sur son passage…

Et puis soudain plus rien

Le mot se fit tuer

Se faisant gommer :

La page redevenue blanche,

Et inexorable…

 

 

Monde obscur

par Laly R.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Le ciel fondant sur terre

Atterrissait dans une mare de larmes lentes

Coulant des rivières

Pour finalement mourir desséché,

Brisant la vie de tout amour

En laissant derrière une petite étoile

Brillant dans ce monde obscur

Rendant une lueur d’espoir

Dans ce monde silencieux

Telle la tombe d’un défunt dans la morte saison…

 

 

Fin du monde

par Sophie L.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

La brûlure du doux rêve paisible,

Sombre destin

Dans l’apothéose du paradis

Au loin, l’horizon,

Blessé par le seul baiser du soir :

La douce ombre du ciel émerveillé par un sourire

Laisse le printemps dans un sommeil tendre.

Infinie blessure, tendre peine, orgueil tremblant,

Mélancolie d’un monde…

 

fin-du-monde.1297017664.jpg

« Au loin, l’horizon, blessé par le seul baiser du soir… »
(Composition : B. Rigolt d’après Caspar David Friedrich : « Falaises de craie sur l’île de Rügen« )

 

 

La parole du soleil

par Alexandre C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

La créature des ténèbres se dissipa

Puis la parole du soleil se débattit d’un mouvement,

Se réveilla d’un pas lourd et soupçonneux

La mécanique de l’aube remplit le ciel :

De ses profondeurs jaillit un phénix.

 

 

Le mot

par Alicia C. et Flavie H.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

LE MOT

(Mot abandonné. Bouleversé. Calme

Mot détruit au bord de la vie.

Mot égaré, fâché. Mot Galère

Haineux, ignoré, aride.

Mot jaloux, kitsch, lassé

Mélancolique, navré,

Oublié, fossoyé, empli de larmes

Perturbé, querelleur,

Seul, triste, ulcéré.

Renaissant

Vexé

Waterproof

Yogi

Zen au bord du ciel

Debout vers l’azur)

EST SILENCIEUX.

 

 

Silence mortel éternel

par Paul B. Nathan L. Émile C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Le silence pourrait être répertorié dans le lexique de la mort.

Mort en apparence silencieuse

Mais dont l’explosion de cris et de chagrins qu’elle suscite

Hurle à mort la souffrance désignée par ce silence.

 

Silence inoubliable que l’on ne pourrait taire.

Cris perdus un jour,

Remplacés par ce silence de toujours,

Silence qui fut cris dans une vie antérieure.

 

Silence de marbre qui reste et qui nous parle.

Qui restera à jamais gravé silencieusement dans la tombe

Et enfoui profondément comme un souvenir vivant.

Ce poème est silencieux, écoutez le !

 

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Edvard Munch (1863-1944), « Le Cri » (« Skrik », 1893, Nasjonalgalleriet, Oslo). Détail

 

 

Un jour ou l’autre

par Géraldine V.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Nuit, les ténèbres se referment sur mon cœur blessé

Le désespoir m’envahit et aspire mon ardeur

Effondrement, il n’y a plus que moi, seule, toute seule

Et cette impression de suffoquer, de perdre pied, vertige déroutant,

Si seulement tu étais resté, au lieu de partir, sans te retourner, aussi loin…

 

Jour, je ne le vois pas, tout est toujours sombre et confus

Ma vie entière a été comme ça : quelques fragments de larmes,

Tant de refus et de rejets. Et moi, seule, si seule dans ce silence assourdissant.

Tout le monde part un jour ou l’autre,

Souvent, trop souvent, inexplicablement, sans retour…

 

 

Vie et mort des mots

par Alexandre T.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Vie

Naissance du mot, début d’un sens, début d’une phrase,

Début d’un lien, d’un commencement.

Don de la vie, don de la mort.

 

Enfance, bêtises et amusements,

Fautes d’orthographe, disputes, apprentissage, on apprend en se trompant

Croissance, épanouissement, expansion nominale, vie.

 

Adolescence, folies entre amis.

Etudes ; maths, français, histoire.

Champs lexicaux, rêves de réussite dans la vie.

 

Mot adulte, maturité.

Travail, argent, mots rentables

Polysémiques, suivis d’enfants et d’une famille

Champ sémantique, Vie.

 

Vieillesse, âge de la sagesse.

Vide installé, nostalgie, que des souvenirs,

Mots oubliés, gommés, effacés.

Mort, tristesse, néant

 

Et puis tout recommence :

Naissance du mot, début d’un sens, début d’une phrase,

Début d’un lien, d’un commencement.

D’une vie…

 

 

J’ai vogué près de tes larmes

par Jimmy B.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Chaque pensée est écrite :

Cette pensée, c’est ton âme qui l’écrit

Sur l’immense mélancolie de tes larmes.

Elle fait naître dans ton cœur le chemin du destin.

 

L’espoir dans mon cœur est éternel

Quand l’épine du chagrin part,

Je vogue près de tes larmes

Qui tombent en pétales sur l’immense du silence…

 

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(ill. Bruno Rigolt)

 

Barrage de mot

par Alexandre C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Un mot se déplaçant aussi vite que le vent

Et puis route barrée :

Mot se faisant arrêter comme un humain.

Mais les lettres allaient trop vite…

Le mot n’a pas vu le virage,

Ce mot composé seulement de voyelles et de larmes

(Et dire que tout se passait bien

Jusqu’au moment où…)

 

 

Ébloui par les ruines

par Solène A.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Jadis, tremblant au bord de ce précipice éphémère

Un mot en ruines, dégradé par le temps,

Sombrant dans ce ravin de sommeil, fleuri de regrets

Enseveli d’une tempête de soupçons fatigués

Humilié à la vue de la féérie de l’avenir.

Porte de sortie ouverte sur la culpabilité :

FIN secrète.

 

 

Tombe du mot inconnu

par Cindie De F.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

(Une nuit d’hiver dans une sombre rue déserte)

Un mot titubant tombe à terre

Un mot titubant se vidant de toutes ses lettres, de tout son être,

Un mot blessé au combat

Mot et nom perdus à jamais,

Luttant contre l’uniformité

Agonisant, sombre dans un profond sommeil sans fin.

La neige le recouvrant petit à petit

Mot mourant seul dans le silence profond.

 

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(Ill. Bruno Rigolt)

 

Les mots rêveurs

par Priscilla D.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Mots rêveurs dans le chagrin de la page

Où l’éternité est un monde sans nuage ;

Où les astres souffrent,

Dans un jardin de résignation.

La phrase montre l’obligation des sentiments

Mais la page tournée

Fait fuir à jamais la réalité.

 

 

La saison du vent

par Kevin M.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

La saison du vent s’éclaire

Sur ce visage féminin, avec des yeux ardents.

Quand je vois son visage à l’horizon,

Je ne veux pas perdre les mots

Qui sommeillent dans mon cœur.

 

 

L’échappement du charme

par Anna P. Flavie H. Katerine M-S. Alicia C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

L’apparition pensive du mot tel un labyrinthe

Dissipe les vives solitudes qui

Admirent les misères alternatives d’un monde de noble ironie.

Un rayon de lune enveloppe les mystères du Verbe

Inspiré par les pensées des mots :

Envie d’illusions confectionnées par le sentiment du poème.

La force des signifiants supplie la songeuse évidence

Des sons, brouillés par l’usure du sens

Les nuances sonores flottent dans l’apparence

Qui semble ôter le signifié…

 

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« L’échappement du charme », d’après René Magritte « Le faux miroir » (1928), MoMA (New York)

 

 

La vague immensité

par Anna P. Flavie H. Katerine M-S. Alicia C.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Le référentiel de la gravité des mondes

S’épanouit face à cette angélique figure de style :

Voici que l’humaine aventure de la colère

Grandit au souffle de la brume.

La montée des rêves embellit la gloire

Jusqu’aux entrailles de la nuit.

Le regard suprême de la joie

Confesse l’admiration des peines

Sortant du ciel en pleine fusion

Puis s’évanouit sur la Terre.

 

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Terminus

par Lola R.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Vous me dites muet,

J’avais tant de choses à dire !

Vos gommes me disent inutile,

Moi qui peux remplacer tant d’autres maux !

Vous qui m’avez bâillonné pendant tout ce temps,

J’ai retrouvé enfin ma liberté !

Moi le mot incompris, oublié de vos manuels,

Je vous quitte et m’en vais pour de bon !

Vous comprendrez peut-être mon importance…

Mais il sera trop tard…

 

 

Lettre égarée

par Julien L. et Kevin M.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Une lettre s’en va vers un lointain voyage

S’en va loin de ses mots, vers l’inconnu

Transportée par une main, d’une ligne à l’autre

Boîte noire et sombre pour une lettre blanche et claire

Une lettre qui subit les intempéries du destin

Et cherche des mots nouveaux pour lui donner du sens

Une main calleuse la saisit,

Et puis quelque temps après, sous la pluie, la main lâche la lettre

parmi quelques mots malhonnêtes…

 

 

Word’s Story

par Sandrine D. Léna G. et Samira A.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Par un beautiful day, où trouver un mot,

Un pequeño mot qui avait perdu son étymologie

Dans les rayons du dictionnaire

Il était là, alone et tournait en boucle

Tout à BOUM ! La page se tourne,

Emprisonné, blessé, le mot continue sa survie

Avec une lettre en moins, il s’agrippe aux verbes,

Aux définitions et se hisse sur la couverture du Larousse

Désespéré il tente de se manifester au monde entier

Mais il était déjà oublié, d’autres l’avaient remplacé…

Alors, le mot se splash dans une flaque d’encre !

 

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Poème du silence

par Sandrine D. et Lena G.

(Classe de Seconde 6 – promotion 2010)

 

Former

Une phrase à partir

De lettres en majuscules

Et puis d’autres phrases à partir, à courir, et à rire…

Je ne

Peux rien

Ecrire, jeu de

Mots, champ lexical

De l’emprisonnement.

Des mots noyés, abandonnés, perdus,

Naufragés, emprisonnés.

Des mots à partir, des mots à mourir…

Détention, chef, évadé, liberté,

Mot enfermé

Oublié, condamné, largué…

SILENCE

 

La numérisation des textes est terminée (mise à jour : mercredi 2 mars, 12:13)
Crédit iconographique : © Bruno Rigolt  (sauf mention contraire)
arrow.1242450507.jpg Pour lire les poésies publiées le 24 janvier (première livraison), cliquez ici.
arrow.1242450507.jpg Pour lire les poésies publiées le 29 janvier (deuxième livraison), cliquez ici.
arrow.1242450507.jpg NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans cet Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page : http://brunorigolt.blog.lemonde.fr/2011/01/24/exposition-de-poesies-par-la-classe-de-seconde-6/).

Bientôt une exposition exceptionnelle : Poésies du Silence, par la classe de Seconde 6

Les élèves de la classe de Seconde 6 du Lycée en Forêt vous invitent à une exposition exceptionnelle :

Poésies du Silence

Partez à la rencontre de la parole silencieuse des mots…

Cette exposition sera mise en ligne à partir du lundi 24 janvier, et présentée au CDI du Lycée du 4 au 18 février 2011.

poesies_du_silence_2.1295438154.jpg

CDI du Lycée en Forêt Avenue Louis Maurice Chautemps BP 717 45207 MONTARGIS Cedex

ECulturE…

Lancement d’une nouvelle rubrique bimensuelle : ECulturE

L’actualité de la culture numérique…

e-culture.1292840427.jpgLa numérisation du patrimoine culturel universel qui est en train de s’accomplir sous nos yeux, va transformer durablement l’accès aux connaissances, la transmission du savoir, et les conditions de la recherche. À travers cette transformation sans précédent des pratiques culturelles, qui bouleverse déjà notre vie quotidienne, se joue en fait une recomposition majeure des rapports entre la société et la culture. Dans le domaine de la culture numérique (ou eculture), la France occupe une position majeure (¹) qui a largement influencé la construction d’une bibliothèque numérique europeana.1292821182.jpgeuropéenne : Europeana.

À son lancement en 2008, Europeana n’était qu’un ambitieux prototype, mais il est devenu aujourd’hui une réalité : vous pouvez d’ores et déjà accéder à un portail multilingue de plus de deux millions d’œuvres : peintures, musiques, films et livres provenant des galeries, bibliothèques, archives et musées de l’Europe entière ! En ce moment par exemple, une magnifique exposition intitulée « Reading Europe » vous permettra de vous balader virtuellement à travers les bibliothèques nationales européennes et de feuilleter plus de mille livres et manuscrits rares.

Reading Europe from Europeana on Vimeo.

Je ne saurais trop vous conseiller de vous adapter dès maintenant à l’utilisation de ces nouveaux outils et services, qui témoignent d’une part du fort dynamisme des réseaux de coopération culturelle en Europe, et qui invitent d’autre part à modifier les usages éducatifs ainsi que les pratiques d’apprentissage. Pour vous en convaincre, prenez le temps de découvrir la nouvelle version de Gallica, qui est la bibliothèque numérique de la prestigieuse Bibliothèque nationale de France (BnF). gallica.1292825591.jpgRempli d’innovations technologiques et d’outils de navigation sophistiqués, le site est de loin le premier portail culturel francophone, avec pas moins de 160000 livres numérisés et près de 700000 magazines ou revues ! Son partenariat avec Wikimedia permettra par ailleurs d’intégrer au projet Wikisource des milliers d’ouvrages francophones tombés dans le domaine public.

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Guilhem Molinier, Las Leys d’amors, un manuscrit exceptionnel (lettrines dorées, filigranées, enluminures…) datant de… 1356 : à consulter sur le site de la Bibliothèque de Toulouse, partenaire de Gallica, ou à télécharger au format pdf.

À la différence de son concurrent privé Google-livres, toujours incontournable mais plus généraliste, Gallica propose un portail de recherche unique, de nombreux contenus interactifs et dynamiques et surtout des ressources très spécialisées, souvent remarquables pour leur contenu patrimonial, historique ou littéraire, allant des livres numérisés aux cartes, revues, photographies, en passant par les manuscrits et même les enluminures ou les partitions de musique, excessivement rares et précieuses pour certaines. Par ailleurs, la numérisation en réseau avec d’autres bibliothèques, tant françaises qu’étrangères, et la constitution d‘un fonds d’archives de l’Internet, unique au monde avec plus de 14 milliards de fichiers de sites web, font de Gallica un portail dont nul n’oserait récuser aujourd’hui le décisif ascendant. 

http://gallica.bnf.fr/flash/LecteurExportable.swf

Feulletez grâce à Gallica cet exemplaire très rare d’Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud, publié à Bruxelles en 1873 pour la modique somme… d’un franc !

Si vous êtes un(e) passionné(e) d’Histoire, allez faire un tour aussi du côté du site « Patrimoine numérique« , qui est un immense catalogue collectif du patrimoine culturel numérisé. Vous y trouverez des collections d’ouvrages, des productions multimédia associées (site internet, dévédérom, cédérom…), et des expositions en ligne d’une remarquable tenue (en ce moment un très riche dossier sur la seconde Guerre mondiale et la présentation des collections numérisées relatives au sujet : fonds photographiques, films, affiches, archives…). Sur un plan plus simple et plus pratique, le portail peut vous aider à faire des recherches historiques sur une époque, une période précise, et même pourquoi pas vous aider à construire votre arbre généalogique !

Mais l’un des aspetcs les plus ludiques et les plus stimulants de la mise en place d’un fonds numérique s’appuie sur la possibilité pour l’internaute d’interagir directement dans de nombreux espaces participatifs comme Facebook ou Twitter. La page Facebook de Gallica est à ce titre très riche : vous pouvez poster des commentaires, des avis, des annotations personnelles, etc. Comme vous le voyez, l’image « poussiéreuse » que l’on avait, il y a quelques années à peine, de la bibliothèque, a complètement changé. Dès lors, il nous appartient nous-mêmes de nous « dépoussiérer » quelque peu au risque de ressembler à ceux qui, au quinzième siècle, n’ont pas compris combien l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1455 allait bouleverser les conditions de la diffusion du savoir en Europe… 

En ce début de vingt-et-unième siècle, une même révolution du savoir se produit sous nos yeux : la révolution numérique oblige à construire différemment la recherche documentaire, la diffusion des connaissances (et bien entendu les pratiques pédagogiques…) : plus rien ne sera jamais comme avant ! C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de lancer « ECulturE ». Dans cette nouvelle rubrique, je sélectionnerai parmi quelques sites majeurs des documents présentant un intérêt pour l’étudiant(e) souhaitant améliorer sa culture générale. Pour cette première édition d’ECulturE, je vous invite à découvrir un ouvrage qui va vous plonger au cœur du Paris de la Belle Époque : Vingt jours à Paris… par Constant de Tours, publié à Paris en 1890 soit un an après la construction de la Tour Eiffel ! À la fois guide touristique et magnifique recueil de dessins, cet ouvrage qui provient de la BNF se feuillette comme un album. De plus, il est rempli d’anecdotes pittoresques et amusantes !

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Vingt jours à Paris… par Constant de Tours (Paris, 1890)

Regardez aussi ce catalogue de l’Exposition Universelle à Paris en 1889 !

http://gallica.bnf.fr/flash/LecteurExportable.swf

(1) Sur les deux millions de documents qu’Europeana regroupe à l’heure actuelle, la France est le principal pourvoyeur du fonds (52 %). Saviez-vous aussi que grâce à l’INA,  la France sera en 2015 le seul pays au monde à avoir sauvegardé l’intégralité de son patrimoine audiovisuel ?

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Quelques bibliothèques numériques en bref…

Europeana
Projet européen d’envergure. L’objectif est de parvenir à numériser près de six millions de sources (livres, documents sonores, images, enregistrements audiovisuels, films, etc.) provenant des galeries, bibliothèques, archives et musées de l’Europe entière.
BnF-Gallica
Les collections numériques de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Portail multisupport extrêmement riche : imprimés (livres, périodiques et presse) en mode image et en mode texte, manuscrits rares, documents sonores, documents iconographiques, cartes et plans…
Google-livres
Accédez grâce à un vaste catalogue généraliste à des millions d’ouvrages publiés dans le monde entier.
Patrimoine numérique
Le catalogue en ligne du patrimoine culturel numérisé (collections numérisées et productions multimédia associées). Un portail très riche.
INA
Le catalogue de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) donne accès à trois millions d’heures de radio et de télévision françaises, et à plus d’un million de documents photographiques. La plupart de ces documents sont consultables gratuitement. Les fonds d’archives de l’INA sont les plus importants d’Europe.

Un hommage au 11 novembre 1918… par la classe de Première L2…

Signé à l’aube du 11 novembre 1918 en forêt de Compiègne (Oise), l’armistice marque la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918), qui a fait plus de vingt millions de morts et autant d’invalides et de mutilés. Au-delà de la capitulation de l’Allemagne et de la victoire des Alliés, sa commémoration dans un monde plus fragmenté que jamais, appelle à un nécessaire travail de mémoire que la classe de Première L2 du Lycée en Forêt a souhaité accompagner par une recherche poétique, dont voici le fruit.

                   

Verdun

Création collective (*)

(Première L2)

                

Tes mains étaient douces comme l’horizon

Ton sourire arraché au vent comme la tristesse

Tes larmes vivantes comme l’orage,

Et comme ce train déjà mort

Qui filait dans l’oubli,

Loin du bleu nuit de ton regard

Sous un déluge d’obus…

Le temps changeant de ton visage

S’est perdu comme l’exil

Dans un rapport de pertes de un pour deux…

               

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Là où les fusils chantaient la peur…

par Étienne L.

(Première L2)

                  

Plongé dans cet océan de bruit,

Je me suis égaré dans l’abyme des cris,

Méandres douloureux et anéantis,

Là où les fusils chantaient la peur,

Même les rats nous prenaient en horreur.   

Le vent éparpillé de larmes verra à jamais ce drame

Comme la frénésie d’une patrie

Emmenant ses propres enfants

Qui refusaient simplement

De tirer sur l’opposant.

La poussière de l’aube les tira des explosions

Pour les mener au peloton…

             

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Dans le cœur libre des oiseaux

Création collective (*)

(Première L2)

               

L’eau de tes yeux coulait fascinante comme le rêve

Et le train de 7h30 s’ébranla vers Berlin

La lumière de mon cœur vagabondait

Dans le cœur libre des oiseaux…

Comme il était prescrit sur mon ordre de mobilisation,

Je partais vers toujours,

Vers les peines riches de l’Histoire.

Je rêvais profondément d’amour :

Ton fantôme murmurait doucement comme la mort au matin…

                   

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Marcel Gromaire, « La Guerre« , 1925 (Musée d’art moderne de la Ville de Paris. © ADAGP/RMN – Bulloz)

                     

(*) Création collective : Floriane A. Adelyne B. Nicolas B. Ingrid B. Lola B. Céline B. Honorine B. Marie B. Noëlle B. Rose B. Nicolas B. Margaux B. Émilie C. Morane C. Théo D. Marc D. Léa G. Coralie G. Dakota G. Melvin H. Todd H. Patricia K. Étienne L. Émilie M. Mélissa M. Guillaume M. Manon M. Antoine N. Arthur S. Odyssée S. Lucie S. Brice T. Lysiane V. Agathe V. Kevin V.

Un automne en poésie 2011 1L2 1S2 1STG3… Cinquième livraison

Un automne en poésie… édition 2011… Cinquième livraison

Voici l’avant-dernière livraison de l’édition 2011 d’Un automne en poésie, manifestation d’art qui entend marquer à sa manière la rentrée littéraire au Lycée en Forêt. Plus de soixante textes, tous inédits ! Ces poèmes, souvent d’une grande densité intellectuelle, chantent avant tout la nostalgie de l’Idéal et du Spirituel. Proclamant le pouvoir de l’art sur la vie quotidienne, de la subjectivité sur l’objectivité, de l’imaginaire sur le réel, ils s’inscrivent dans la tradition symboliste. Je vous laisse découvrir la suite des textes publiés…

NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans cet Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).
  •  Pour accéder aux textes de la première livraison, cliquez ici.
  •  Pour accéder aux textes de la deuxième livraison, cliquez ici.
  •  Pour accéder aux textes de la troisième livraison, cliquez ici.
  •  Pour accéder aux textes de la quatrième livraison, cliquez ici.
                
 
            
                  

La brume commence à danser

par Melvin H.

(Classe de Première L2)

               

La pureté des étoiles se fond dans la nuit
Le soupir du vent ne fait plus de bruit
Des lumières dans le ciel vacillent
Ce sont celles des lucioles
D’ici déjà des heures les rayons du soleil
Caresseront le sol. La brume commence à danser
Dans les herbes fades et la fraîcheur de l’air
Qui court lentement sur moi s’évade…

           

          

Je m’envole

par Louis C.
(Classe de Première STG3)

                 

Comme Icare je m’envole
Vers l’infini désespoir
De la tristesse envoûtée.

Mon cœur mélancolique
Ne saurait faire trembler
Les fleurs du voyage.

Homme, je sais me comparer
Aux nuées ardentes :
Le jour du Jugement Dernier arrivera :

Zeus, roi des rois,
Viendra disloquer l’homme le long des côtes
Les entrailles du monde pourriront au fond des abysses

Alors la nature s’enfuira
Pour échapper aux hommes
Pleins de solitude et d’amertume.

                 

                    

De nos jours

par Zyad A.
(Classe de Première S2)

                 

De nos jours, le cœur des hommes est noir de vide
La démence des anges appelle à l’enfer
Le monde exprime ses joies au-dessus du précipice
Ces joies qui attristent le bonheur,
Qui grisent les roses
Et font pleurer les rêves…

De nos jours, imposture et fabulation
Éblouissent les hommes
D’une lumière ténébreuse
Une chimère qui aveugle le monde.
Les larmes de nos jours heureux coulent, coulent
Vers une chute certaine.

        

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Les sentiments s’évaporent

par Hapsa S.
(Classe de Première STG3)

                 

En ce jour de tristesse,

Les sentiments s’évaporent ;

Le temps n’a guère de valeur

Et la clarté lunaire se reflète en mon cœur.

             

Les âmes se vident

En ce jour de tristesse,

Le cœur fragile,

Le mal nous déchire.

                       

Les esprits voyagent

Les souvenirs s’effacent

En ce jour de tristesse

Et le silence s’installe.

              

Le désir de Liberté

Vers nos rêves

Se lit dans les yeux du monde

En ce jour de tristesse…

                  

    

Après une lecture de “Brise marine”

par Odyssée S.
(Classe de Première L2)

                 

Pantin de vos réalités
Où sommeillent de fictives vérités
Son cœur d’automate hurle à l’excursion :       

Ses membres engourdis veulent partir
Et sa tête se balade à travers les vers et les syllabes
Et son âme délibère parmi les mots,

Abandonne tout son être à d’irréelles proses.
Ce désir onirique lui fit presque épargner
Le dur réveil dans votre réalité.

  

                     

Bonheur accusé

par Léa G.
(Classe de Première L2)

                 

L’orient mord à pleines dents

Le sable chaud et la chaleur éternelle

Le soleil s’achève

Sur les chemins de la mer.

                 

Je vole au fond des océans

J’ai chaviré la profondeur des mers

Doux parfum d’écume envolée

D’étoiles lointaines.

                   

Mes pensées légères comme une feuille morte,

Le bras de la justice frappe à ma porte

Arc-en-ciel arraché de la vie

Mouillé par l’horizon au cœur suprême…

             

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Ivan Aïvazovski La Baie de Naples au clair de lune, 1842 (The Ayvazovski Art Gallery, Théodosie, Ukraine)

                

                    

Le lieu

par Antoine N.
(Classe de Première L2)

                 

C’est un lieu perdu et froid
Pourtant doux comme la soie
Parfois, on ne comprend pas à quoi il sert
Car il peut être vide et silencieux comme le désert.

Beaucoup de gens le gardent pour eux
Ils ne disent rien, sont malheureux
S’ils ne souhaitent dire leur bonheur
C’est qu’il s’agit peut-être d’un simple malheur ?         

Parfois il décide de se chauffer
C’est à ce moment que l’on peut aspirer
À vivre en paix dans un foyer
Devant un feu ardent toujours animé.

Ce lieu peut aussi s’arrêter de parler
Ou bien, dans le pire des cas, se briser
Car cet endroit qui peut donner ou non le malheur
C’est ce beau lieu qu’on appelle le cœur…

           

La rencontre

par Estelle J.
(Classe de Première STG3)

                 

Le toucher d’une femme redonne espoir :

Le temps d’un baiser

Et toutes les larmes sont oubliées.

Cette étoile brillante dans un regard,

Il le sait : il restera celui qui l’aimait sans mesure

Il cherchera aux limites du monde

À revoir ses yeux azur en amande tant convoités.

De la falaise rocheuse où il l’avait rencontrée

Il revoit ce visage inondé d’innocence et de pureté :

Le vent faisait virevolter sa robe blanche

Et ses cheveux d’été pénétrés de soleil…

“Vais-je la revoir un jour ?” pensait-il,

“En tout cas je l’espère”…

                    

                 

Libération solitaire

par Manon M.
(Classe de Première L2)

                 

L’oxygène respire la nature

Et les oiseaux volent vers l’instant

D’une rime étrangère :

Là où la nature est arrachée de ses rêves,

Où la mélancolie des mondes solitaires

Envahit l’intense étourdissement,

Là où des oiseaux papillonnent

Parmi ces cloisons parfois libérées…

       

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Le fleuve du monde déferle

par Nicolas B.
(Classe de Première L2)

                 

Perdu dans une brume à la grisaille éclatante,

L’esprit vagabonde, invisible et gracieux,

Pareil au nuage dans la tempête,

Comme les larmes des glaciers se répandent…

Que l’hiver migre

Et le fleuve du monde déferle !

Noyant, brisant, anéantissant ses souvenirs :

Le barrage a cédé.

Il faut maintenant reconstruire.

              

               

Le poids d’une goutte de pluie

par Pierre A.
(Classe de Première STG3)

                 

La vie, vaste chose oppressée

Telle une feuille subissant le poids

D’une goutte de pluie…

Et l’homme, petite chose

Devant ces colosses que l’on nomme

Les défis de la vie humaine.

Agréable douleur que la vie emplie de larmes ?

L’homme commence à perdre haleine

Ses mains tremblent,

Le Fossoyeur lentement creuse sa tombe.

             

               

Histoire d’une nuit étoilée

par Émilie C.

(Classe de Première L2)

                 

Le chant suprême de mon cœur résonne

Comme le cri de détresse d’un homme à la mer.

Il m’emporte vers des îles belles de solitude

Mon âme se laisse envoler par ce doux rêve

Séquestrée par la douleur d’une nuit étoilée.

              

Puis au soleil levant, elle laisse libre cour

À son désespoir. Mille fois,

J’ai entendu l’histoire de ces nuits étoilées

Jusqu’à ce que ma douce lumière s’éteigne

Laissant en moi un sentiment d’amertume en fleur…

             

           

               

Tempête ensoleillée

par Mélissa M.

(Classe de Première L2)

                 

Semaine sans inspiration

Fin de tempête laissant place au soleil

L’humeur du jour réduite à penser

À la beauté de la vie.

Le vent se mêlera à la mer…

         

            

Le chant des lyres

par Timothy A. et Robin C.

(Classe de Première S2)

                            

Le chant des lyres berce mon cœur décédé

La plainte des nuages comme supplice à une mort égarée

Je parcours ton cœur dans l’image d’une souffrance infinie

Le souvenir de toi envahit ma douce pensée :

Ma peine est vaste comme l’existence succincte…

           

D’autres textes seront publiés prochainement…

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Après incident technique… Retour progressif à la normale…

La plate-forme de blogs du Monde.fr a été fermée à la suite d’un incident technique grave depuis mercredi midi. Celle-ci est à nouveau disponible. Cependant, un très grand nombre de données qui étaient hébergées par les serveurs ont été définitivement effacées. Leur restauration, qui exige un travail considérable, va entraîner un retard dans la publication des contributions. Je vous remercie de votre compréhension.

Lycée en Forêt. Classe de première S2. Exposition : Poésies purement formelles

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Octavio Paz, dans un essai célèbre intitulé L’Arc et la lyre (1956) décrit la création poétique comme « une violence faite au langage. Son premier acte, affirme-t-il, est de déraciner les mots. Le poète les soustrait à leurs connexions et à leurs emplois habituels. » Cette citation nous amène aux origines de l’atelier d’écriture mené avec la classe de Première S2 du Lycée en Forêt (promotion 2010-2011) le vendredi 22 octobre 2010. Ayant déjà travaillé sur la théorie symboliste, les étudiants ont eu à cœur de s’interroger grâce à l’interaction Mathématiques-Poésie sur la propriété du signe, et plus particulièrement sur la « poéticité » des signifiants mathématiques : ne seraient-ils pas à même d’exprimer l’inexprimable du mot ?
Les poèmes présentés ici amènent donc à envisager la poésie comme un « pur code de dénotation », qui selon Jakobson était la première fonction du poème. On pourrait évoquer ici « le signe pour le signe » comme on parlait jadis de « l’art pour l’art ». Mais si le langage mathématique est celui de la rigueur causale, n’allez pas croire que les textes sont dépouillés de toute connotation affective : bien au contraire, le signe mathématique devient la genèse de l’imaginaire et des sentiments : même le langage des mathématiques peut être métaphorique. Ainsi les élèves ont-ils voulu montrer à travers leurs écrits que les mathématiques et les sciences peuvent aider à mieux comprendre la profondeur cachée du réel.
C’est d’ailleurs toute l’entreprise symboliste que de vouloir chercher dans l’exprimable l’indicible. Je vous invite donc à dépasser quand vous lirez ces textes, le sens commun, habituel des mots ou des signes. Bien au contraire, vous verrez que, soustraits « à leurs connexions et à leurs emplois habituels », pour reprendre l’expression d’Octavio Paz, c’est-à-dire soustraits à l’arbitraire de la relation entre signifiant et signifié, les mots et concepts mathématiques utilisés sont un peu comme une réconciliation des contraires : le langage littéraire et le langage scientifique ne sont-ils pas deux aspects, différents mais complémentaires, de la poéticité ?

          

Poésies purement formelles

nombres, figures, structures

         

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“Théorème du cœur”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteure : Léa L. Crédit iconographique : B. Rigolt.

                 

             

             

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“Clarté rotative”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteures : Anaïs F., Laura P. Crédit iconographique : B. Rigolt.

             

                

                   

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“L’hyperbole de l’amour”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteurs : Timothy A. et Robin C. Crédit iconographique : B. Rigolt.

                

                  

                  

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“Ascension en équation”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteurs : Alexandra L. et Tanguy B. Crédit iconographique : B. Rigolt.

              

                    

              

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“Théorème d’un amour manqué”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteurs : Mathieu L. et Charles C. Crédit iconographique : B. Rigolt.

               

          

                         

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“Droites sécantes”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteure : Lucile C. Crédit iconographique : B. Rigolt.

               

                                  

                

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“Enfance”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteures : Clara D. et Marie-Sophie H. Crédit iconographique : B. Rigolt.

               

                

             

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“La notion essentielle”

Exposition virtuelle “Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures”
LEF, Montargis (France), 2010. Auteur : Othmane Z. Crédit iconographique : B. Rigolt.

             

            

                

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« Le cycle de la vie »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteurs : Romane M. et Anthony B. Crédit iconographique : B. Rigolt

 

                       

                

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« Cœur Alpha »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteures : Lucie L., Julia J. Crédit iconographique : B. Rigolt. Lettrine d’après Piranèse, 1768

          

               

                 

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« La tristesse d’une fleur solitaire »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteures : Clémence Le S. et Adèle R. Crédit iconographique : B. Rigolt

                     

                 

 

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« La valeur des sentiments »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteure : Lucile C. Crédit iconographique : B. Rigolt

            

                 

                

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« Léger penchant vers l’inconnue »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteure : Lucile C. Crédit iconographique : B. Rigolt

           

                   

                       

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« Dans la pénombre des angles orientés »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteurs : Alexandra L. et Tanguy B. Crédit iconographique : B. Rigolt

             

                

               

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« Rupture »

Exposition virtuelle « Poésies Purement formelles : nombres, figures, structures »
LEF, Montargis (France), 2010. Auteur : Sofiène M. Crédit iconographique : B. Rigolt

Un automne en poésie 2011 1L2 1S2 1STG3… Quatrième livraison

Un automne en poésie… édition 2011… Quatrième livraison.

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Depuis la fin du mois de septembre, les classes de Première dont j’ai la charge cette année sont fières de vous présenter l’édition 2011 d’Un automne en poésie, manifestation d’art qui entend marquer à sa manière la rentrée littéraire au Lycée en Forêt. Plus de soixante textes, tous inédits, sont en cours de publication. Ces poèmes, souvent d’une grande densité intellectuelle, chantent avant tout la nostalgie de l’Idéal et du Spirituel. Proclamant le pouvoir de l’art sur la vie quotidienne, de la subjectivité sur l’objectivité, de l’imaginaire sur le réel, ils s’inscrivent dans la tradition symboliste. Je vous laisse découvrir la suite des textes publiés…
NetÉtiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans cet Espace Pédagogique Contributif, les poèmes des étudiant(e)s sont protégés par copyright. Ils sont mis à disposition des internautes selon les termes de la licence Creative Commons Paternité (Pas d’utilisation privée ou commerciale, pas de modification). La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le prénom de l’auteur, l’initiale de son nom, la classe, l’établissement ainsi que la référence complète du poème cité (URL de la page).
arrow.1242450507.jpg Pour accéder aux textes de la première livraison, cliquez ici.
arrow.1242450507.jpg Pour accéder aux textes de la deuxième livraison, cliquez ici.
arrow.1242450507.jpg Pour accéder aux textes de la troisième livraison, cliquez ici.

                

         

Le ciel au coucher de soleil

par Arthur S.

(Première L2)

             

Ciel bleuté de triste sang

Ciel rougeté où mène le vent

Parmi la mer rougie

Je reste là, à regarder

Par delà l’esprit envolé

La beauté de la mer.

Sa force m’emmène

Au soulager de mes peines

Me voici dans les nuages

Si confortable je nage

Au coucher de soleil :

Je touche les ciels.

              

                   

Chanson nostalgique de mon cœur

par Julie T.

(Première STG3)

             

Ce soir, la pluie a sombré dans le bonheur :

Chanson nostalgique de mon cœur

Parfumée par l’encens de mes rêves.

C’est dans l’ombre que ma vie s’achève…

            

Mais je me sens immortelle

par l’existence de mon amour.

Son regard m’illumine

Tel un ange des étoiles prochaines.

         

Le ciel apaise mes souffrances

Que seul Dieu peut comprendre

Je reste seule. Sereine et seule face à la vie :

Mon sourire renaissant comme un adieu au désespoir !

            

         

Voyage impossible d’un amour égaré

par Katy B.

(Première S2)

             

La froideur de l’automne

Ne put s’empêcher de ravager mon idéal

La plus belle feuille emportée par le vent

S’envole au loin vers un souffle gris

Laissant là, le fruit d’une innocence brisée.

       

La brume voile alors mon cœur décomposé,

la solitude effleure tendrement ma pensée

La nuit bouleverse toutes désillusions

Infimes espoirs du souvenir d’avant

La quête d’une lèvre attendue

                   

Ne peut cesser le voyage impossible

D’un amour égaré. La douleur assourdissante

Du silence s’empare de mon être indicible

Qui fait renaître mon âme au son mélodieux

De la poésie.

         

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« La plus belle feuille emportée par le vent s’envole au loin vers un souffle gris… »
(illustration : © Bruno Rigolt)

               

 

Soif de parfums

par Clara D.

(Première S2)

             

Visages rouillés de banalité,

Salivant d’impassibilité, le palais somnolant,

Se contentent de mets insipides, ces pauvres émois.

          

Et puis, là, maîtresse est la Renaissance.

Ces acteurs aux costumes sérieux,

Déambulent dans le délicat labyrinthe

Aux saveurs souveraines, aux jeux gourmands.

          

D’abord, l’odorat jubilant de ces fourbes fumets,

Cuillère en bouche, un élan d’acidité.

Enfin, rayonne la soif de parfums, de

Frénésies. Asséché, l’abreuvoir d’étincelles reste.

         

Et sonne le glas.

Les coutures malsaines, masques austères,

Cloisonnent aussitôt ces âmes fiévreuses.

La cuillère essuyée, les saveurs essorées.

        

Désolant est le monde, dépourvu dans la monotonie,

Incapable, de vénérer, de croire au bonheur anodin.

Et d’attendre l’unique service de sensations, sur un plateau, fragile.

           

           

Éclats de peine

par Garance D.

(Première STG3)

             

Viendra un jour

L’ange blanc de la délivrance

Rayonnant de lumière.

Il tendra une main amicale et lente

Il t’emportera vers des pays

Regorgeant de richesses lointaines

Qui t’éblouiront par leur beauté arabesque.

       

Puis avec d’extrêmes douceurs

Il te chuchotera qu’enfin

Comme un éclat de rire

Tu pourras te décharger

De tes éclats de peine.

Il t’emmènera vers la rivière inexorable

Des larmes du pardon.

           

              

Ce lieu lointain

par Patricia K.

(Première L2)

             

Cette peine trouvée par hasard sur le rivage,

Cette peine profonde comme l’océan de ton regard

La fraîcheur de ces vagues me fait chavirer

Une envie de m’évader

Vers ce lieu lointain,

Cette peine lointaine.

            

Le ciel se couvre de nuages et de sables

Tes yeux se remplissent de larmes.

Tes larmes coulent tout comme une cascade

Sur la façade de la vie :

Ce lieu lointain,

Cette peine lointaine.

           

L’ennui de la vie me tue.

Je rêve de départs et de dissidence

Mon cœur brûle de douleur

Et me donne un grand sentiment de silence.

Ce lieu lointain,

Cette peine lointaine.

       

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« Ce lieu lointain, cette peine lointaine… »
(photographie : © Bruno Rigolt)

          

             

Vers ce nuage omniscient

par Laura M.

(Première STG3)

       

Marre de cette brume quotidienne

De cette pluie, de ce triste à l’afflux de larmes

Je vois là-bas, à l’horizon

Un chemin aussi pur qu’une âme de nouveau né

            

Reflété par la brillance de ce soleil doré.   

Je veux fuir vers ce nuage omniscient

Semblable au paradis.

Je veux déployer mes ailes blanches

           

Et prendre mon envol vers le ciel au toit de liberté.

Un rêve, un rêve : l’aube apparaît

Sous les volets rouillés de la vie.

Une mélancolie…

            

D’autres textes seront publiés prochainement…