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Pour la troisième année consécutive, l’exposition « Dis-moi un Po-aime » est de retour ! Les classes de Première S2 et Première STMG2 du Lycée en Forêt sont fières de vous présenter cette édition 2017 qui a tout d’un grand millésime : l’exposition a été l’occasion d’un travail soutenu mêlant inspiration, invention et revendications intellectuelles ou esthétiques.
Chaque poème est accompagné d’une note d’intention dans laquelle les auteur-e-s expliquent leurs choix esthétiques, précisent le fil conducteur méthodologique, éclairent certains aspects autobiographiques… Le travail ainsi entrepris permet de pousser la lecture de la poésie au-delà des lieux communs pour en faire une authentique quête de vérité. Loin de la lire de l’extérieur, le lecteur curieux pourra au contraire chercher le sens profond que les jeunes auteur-e-s ont voulu conférer à cette expérience esthétique et littéraire.
Plusieurs fois par semaine jusqu’au début du mois de juillet, les élèves vous inviteront à partager une de leurs créations poétiques…
Bonne lecture !
Aujourd’hui, samedi 17 juin, la contribution de Cassandre P.
(Première STMG-2)
→ Dimanche 18 juin :
- Élisa O.-P. (Première S-2)
- Lucas D.-M. et Oussama B. (Première STMG-2)
- Rose F. (Première S2)
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« Là-bas »
par Cassandre P.
Classe de Première STMG-2
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La- bas, c’est la douceur de San Miguel
Se souvenir peut faire mal
Mais c’est la seule chose qui n’est pas banale
Dans la poche de mon jean troué
Quelques larmes j’ai gardées…
Là-bas, c’est le rivage du coté de Cancún
Là où nos yeux ne se ferment jamais
Là où le temps m’a aidée à savoir qui j’étais
Dans la poche de mon jean troué
Des grains de sable j’ai laissés…
Là-bas, c’est la jeunesse de Polanco
Dans la poche de mon jean troué
Une photo de nous dans le jour fané
Et pour la vie devant nos yeux :
Le Mexique aux bords mystérieux…
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Illustration : Sierra De Guadalupe, depuis Polanco (Mexico) |Source|
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Le point de vue de l’auteure…
Mon poème parle du Mexique, pays où j’ai passé mon enfance. Quelques noms de villes ou d’endroits où j’ai vécu ancrent le texte dans ma mémoire : comme San Miguel de Allende, un lieu inoubliable par sa beauté, Cancún sur la mer des Caraïbes dont le nom à lui seul est déjà un voyage. Et puis Polanco, un quartier huppé de Mexico situé à l’Ouest de la ville, au Nord de Chapultepe où j’ai laissé tant de souvenirs…
Au niveau de l’écriture du poème, j’ai privilégié les anaphores, car elles permettent d’enraciner le texte dans la mémoire. La répétition de l’adverbe « Là-bas » a en quelque sorte une fonction de rappel : se rappeler, c’est ne pas oublier le temps, les moments passés, ces heures toujours présentes qui nous aident à savoir qui on est. Se souvenir d’un lieu a ainsi un rôle important dans la construction de soi.
De même, plusieurs rimes ou parallélismes sonores créent une douce mélodie qui dans le texte évoque le voyage. Le début du poème est marqué par l’évocation de San Miguel, tandis que la fin du texte privilégie une vision plus onirique, c’est-à-dire désignant le rêve : celle du « Mexique aux bords mystérieux » : évocation de ces longues étendues de sable du côté de Cancún où le vent dessine mille et un voyages…
© Cassandre P.
Classe de Première STMG-2 (promotion 2016-2017), juin 2017.
Espace Pédagogique Contributif
San Miguel de Allende
(© BR. Photographie modifiée numériquement)
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