Ecriture collaborative BTS : L’Objet : L'homme a-t-il créé l'objet à son image ? Par Floriane, Marine, Sasha et Mélissa

Écriture collaborative BTS…

L’homme a-t-il créé l’objet
à son image ?

par Floriane C., Marine C., Sasha A., Mélissa B.
Étudiantes BTS Assistant de gestion de PME PMI

Relecture et correction du manuscrit : Bruno Rigolt

→ Mots clés : Ces objets qui nous envahissent ; obsolescence ; recyclage ; réincarnation ; hypermodernité
→ Article lié : Bruno Rigolt, « De la prolifération de l’objet à sa disparition », EPC, octobre 2014


 

« Et Dieu dit : Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.  Et Dieu créa l’homme à son image, à son image Il le créa. »

Genèse, 1 : 26

INTRODUCTION


Q

UELLES que soient les époques, l’objet conçu comme « chose solide, maniable, généralement fabriquée, une et indépendante, ayant une identité propre, qui relève de la perception extérieure […] et répond à une certaine destination »¹ est le produit de l’homme, sa perfectibilité même. C’est par l’objet, rendu possible par la découverte et l’utilisation des outils, que l’homme s’est construit identitairement et symboliquement : plus il a produit d’objets et paradoxalement plus il s’est objectivé dans l’objet lui-même.

Tel est le point de départ de notre réflexion : comment l’objet est-il devenu le moteur de l’activité économique, la valeur centrale de la société de consommation ? Et pour quelles raisons désirons-nous tant acquérir les objets ? En fait, il nous semble intéressant de formuler l’hypothèse selon laquelle l’homme a produit l’objet à son image. Serge Tisseron faisait remarquer à ce titre la « profonde parenté » qui existe entre l’objet et l’humain²Si les Écritures affirment que « Dieu a créé l’homme à son image », ne peut-on pas dire que l’homme a créé l’objet à son image ?

De simple outil, l’objet a progressivement été investi affectivement au point que l’homme du vingt-et-unième siècle rêve de donner à l’objet une intelligence, un cœur, une volonté indépendante… Bref : un supplément d’âme… Ainsi l’objet n’est-il pas seulement un déterminant, un marqueur social qui en dit long sur son propriétaire, il est aussi, et surtout en relation étroite avec l’humain… Et voilà peut-être pourquoi l’homme du troisième millénaire rêve de donner à l’objet un « esprit », pour que l’objet puisse enfin connaître son Créateur…

Cette hypothèse a conduit notre démarche de travail : nous pensons en effet que l’objet est le reflet de l’homme. À ce titre, ne pourrait-on établir un parallèle entre le cycle de vie de l’objet et celui de l’humain ? Tel sera l’enjeu de notre première partie. Il conviendra ensuite de mettre en évidence cette survalorisation de l’objet et de montrer qu’elle répond à un besoin hiérophanique (relatif au sacré) qui prend aujourd’hui de plus en plus d’importance : le désir d’être sans limite. Pour finir, nous étudierons l’importance que donne l’homme à la réincarnation en montrant que le recyclage de la vie des objets, réponse à l’obsolescence programmée, s’inscrit plus fondamentalement dans une réflexion sur la finitude de la condition humaine.

PLAN


1. Cycle de vie de l’homme… Cycle de vie de l’objet
2. Objet et sacré : l’homme démiurge
3. De l’obsolescence programmée à l’éternité programmée

creation_homme_br_3Composition d’après Michel Ange,  fresque du plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512), Rome (détail)

1

 

CYCLE DE VIE DE L’HOMME… CYCLE DE VIE DE L’OBJET

Évolution humaine et anthropologie de l’objet


Si

la vie de l’homme est constituée de nombreuses étapes qui lui permettent de se forger une identité, une histoire dépendante d’une évolution biologique, il en est de même pour l’objet qui dispose également d’un cycle de vie. Tous deux, homme et objet, naissent de l’association de plusieurs composants. Leur cycle de vie est en effet très similaire : leur destinée est de muer, de se transformer, de grandir… À ce titre, l’historien et sociologue Thierry Bonnot n’hésitait pas à parler de biographies d’objets : « Un objet matériel, du moment qu’il subit une ou plusieurs transformations (techniques, physiques, usuelles ou symboliques) peut donc dans ce sens être gratifié d’une vie. En admettant ces arguments, le terme biographie (récit de la vie d’une personne dans son acception la plus courante) peut donc s’appliquer aux objets : s’ils se transforment, ils ont une vie ; s’ils ont une vie, on doit pouvoir la narrer, donc rédiger leur biographie ». Ainsi, toute vieillesse de l’homme ou toute obsolescence de l’objet annonce une naissance, un nouveau cycle de fabrication.

Comme il a été justement noté, « le cycle de vie de l’objet se voit doublé par le processus d’appropriation de l’objet. La première étape est l’acquisition. Pour [Abraham] Moles, il s’agit de la naissance phénoménologique de l’objet au sujet. C’est le passage de l’objet de la sphère publique du magasin à la sphère personnelle. C’est une phase chargée émotionnellement. À cela s’ajoute une phase de découverte. L’objet est confronté à la représentation que l’individu s’en faisait. […] La phase suivante est l’habituation. Ce qui est caractéristique de cette phase c’est une forme de dépréciation cognitive. L’objet n’est plus aussi investi psychologiquement. Il fait partie intégrante de la sphère personnelle. Phénoménologiquement, c’est par la disparition soudaine de l’objet que celui-ci pourrait révéler l’importance de l’attachement qui lui est porté. Enfin la mort de l’objet caractérise la désaffection, la perte progressive de l’attachement à l’objet, jusqu’à son oubli, sa relégation définitive (l’objet est jeté ou détruit intentionnellement) ou temporaire (l’objet est stocké au grenier par exemple) »³.

Si nous réinvestissons ces remarques, nous nous rendons compte que l’objet comme l’homme suit en effet un cycle développemental : d’abord chéri (Taking care), manipulé (Handing), exhibé par des propriétaires (les nouveaux parents) qui annoncent fièrement son entrée dans le ménage, l’objet devient le premier sujet de conversation, nous en sommes fiers. Passée l’adolescence, l’homme va entrer sur le marché du travail et un prix lui sera donné (salaire). Quant à l’objet, il sera envoyé sur le marché des biens et services. Leurs valeurs varieront avec la loi de l’offre et de la demande. Mais plus le temps passe, et plus l’objet comme l’homme font apparaître des imperfections : nous changeons nos vieux organes comme les pièces défectueuses d’une machine… Enfin arrive le temps du vieillissement biologique ou de l’obsolescence : nous nous séparons de l’objet pour en acquérir un nouveau, plus performant ou plus intéressant. Alors l’objet sera abandonné dans une décharge-cimetière où il terminera ses jours dans l’espérance d’une « vie éternelle » au terme d’un perpétuel cycle de réincarnations : le recyclage.

À cet égard, un film comme Toy Story nous semble très caractéristique de cette anthropologie de l’objet que nous évoquions : à la peur de la mort, correspond bien la peur de l’obsolescence programmée. woody-personnage-toy-storyCe dialogue entre Sid Phillips, le méchant garçon, et le shérif Woody, chef des jouets, nous semble illustrer ce refus d’une approche substantialiste de l’objet, qui conduirait à le considérer comme une simple chose :

SID — Il est pété ce jouet.
WOODY — Tu crois vraiment que j’suis pété petit ? Oui mon gars, c’est à toi que j’m’adresse Sid ! Nous n’aimons pas être pulvérisés, Sid Phillips. Ou écrabouillés ou écartelés.
SID — Qui ? Les jouets ?
WOODY — Absolument, tes jouets ! À partir de maintenant tu devras prendre soin de tes jouets… parce que sinon… Nous le saurons Sid ! Nous les jouets… nous voyons tout.

Toy Story exploite parfaitement la thématique de l’angoisse qui place l’homme moderne devant le néant qu’il est pour lui-même. L’obsolescence programmée devient ainsi une métaphore de notre angoisse face aux déterminismes naturels et à la finitude.

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OBJET ET SACRÉ : L’HOMME DÉMIURGE

« Objets inanimés avez-vous donc une âme »… (Lamartine)


C’

est ainsi qu’on peut avancer l’idée selon laquelle les objets, vitrines de nos états d’âme⁵, sont aussi la concrétisation des idées émanant de l’esprit humain. En ce sens, ils reposent sur tout un système de valeurs, c’est-à-dire sur une axiologie. En 1988, Jean-Marie Floch introduisait le concept de « valeurs de consommation » : cette idée est particulièrement intéressante car elle permet d’articuler la sémiotique de l’objet à des valeurs, à une éthique de l’objet : en construisant l’objet à son image, l’homme l’a paré de vertus morales. Le designer Philippe Starck expliquait ainsi vouloir concevoir des « objets bons » :

« je voudrais simplement que les produits soient bons, de manière à ce que l’on vive bien avec. Le Bon serait un produit, une action ou un lieu réellement utiles et qui apporteraient dans la vie de chacun quelque chose d’épanouissant: quelque chose qui rendrait plus intelligent, plus créatif, plus amoureux.
Pour résumer, je pense qu’un produit doit être absolument nécessaire pour exister. Je redoute qu’il soit beau car c’est une préméditation de sur-consommation et je voudrais tout simplement qu’il soit bon. |Source|

On peut alors dire que les objets sont l’essence même de notre créativité, de la volonté humaine de se mettre à la place de Dieu qui a créé l’homme, en créant Dieu à notre tour : la quête de la perfectibilité est au cœur même du besoin compulsif, vécu comme vital, de s’affranchir de la nature et des déterminismes : particulièrement depuis les Lumières, l’homme entreprend la création de l’objet comme une néantisation continuelle de sa encart_bts_objet_5nature finie. L’objet est ainsi l’emblème d’une idéologie de la perfectibilité. Tout comme Dieu a créé l’homme à son image, nous avons créé les objets à notre image.

Mais au XXIe siècle, le caractère inédit des nouvelles technologies montre que cette quête accélérée de la perfectibilité, du « zéro défaut », donne quelque part à l’homme l’illusion d’être un démiurge. Si la production d’objets en série est en effet liée à une amélioration, un progrès, un perfectionnement continuels de l’homme, nous nous rendons compte que cette idéologie de la transformation dont le scientisme constitue sans nul doute l’archétype, arrache peu à peu l’homme à sa pesanteur : l’objet intelligent n’est-il pas en ce sens une surestimation de la connaissance absolue ? Le principe de l’ère postindustrielle est que la science satisfait tous les besoins de l’intelligence humaine : elle refuse l’inconnaissable, le hasard, pour lui substituer un acte de foi dans l’objet parfait. Par lui, avec lui et en lui, nous dominons ce monde, en nous en séparant, en nous y opposant.

Pour Serge Tisseron, l’objet ne prolonge pas seulement certaines fonctions, il transforme la perception que nous avons de nous-même, notre façon de tromper l’angoisse par exemple. Dans son essai Comment l’esprit vient aux objets ? il montre en effet « que les objets qui nous entourent, tout autant que nos semblables, sont le support d’attente, d’attachement, d’émotion, qui en font des médiateurs psychiques essentiels à la construction de notre existence sociale et de notre personnalité ». Mais alors que l’objet fabriqué artisanalement l’est selon le point de vue de l’humain, l’objet postindustriel ne se prête plus à cette conception : sa nature de plus en plus immatérielle, de même que son fonctionnement symbolique font qu’il est un partenaire à part entière, capable de se poser comme sujet : les objets intelligents du XXIe siècle attestent ainsi d’une nouvelle orientation de la société de consommation où la technique peut influer sur les dynamiques des interactions sociales.

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DE L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE
À L’ÉTERNITÉ PROGRAMMÉE

« Meurs un autre jour » 


N’

est-ce pas cette application idéale que l’homme du troisième millénaire aspire à installer dans son smartphone ? « Die another day », comme le chantait Madonna en 2002, c’est pour l’homme postmoderne se soustraire à sa finitude, à la dimension tragique de l’histoire. Les rapports que nous entretenons avec l’objet oscillent ainsi entre la dégradation et la décadence, autrement dit la finitude ; et l’entraide, la générosité ou le recyclage : manière de passer de l’obsolescence programmée à l’éternité programmée. Avec le recyclage,encart_bts_objet_3 les objets ont une autre vie et ouvrent un au-delà de la société de consommation qui apparaît encore plus comme une possession éternelle d’objets, un désir d’éternité.

On peut ainsi interpréter le recyclage à la fois comme refus du temps lui-même et paradoxalement comme une façon de donner du sens au temps. Alors que la société de l’éphémère, qui a marqué les Trente Glorieuses était le contraire de l’immortalité, l’obsession de la finitude, la peur « que cela cesse » marque le XXIe siècle et alimente le désir chez l’homme d’une forme d’autonomie biologique qui le rendrait maître de sa propre mort et le pousserait à envisager l’immémorial. Dans un monde limité quant à ses capacités d’approvisionnement, le développement durable amène ainsi à repenser les fondements mêmes du consumérisme : face à l’éphémère et au dérisoire, il oblige à envisager la fabrication de l’objet en termes de durabilité, de long terme. Il constitue aussi, face au rouleau compresseur de la postmodernité et au fantasme d’une informatisation généralisée, une sorte de paradis perdu, de primitivisme, de revendication du passé : la destruction de l’objet étant suivie de sa réincarnation.

Puisqu’il n’a pas le pouvoir de fabriquer de ses mains l’immortalité, l’homme a fabriqué l’objet immortel à travers le recyclage, qui est aussi une façon de remonter le temps. Ainsi peut-il exorciser la perspective insupportable d’un anéantissement pur et simple de la vie. Le recyclage est alors une quête de l’éternité fondée sur le dépassement de la mort, de l’absurde. Mais en permettant à l’objet de renaître et de se réincarner, il correspond également à une sorte d’attente millénariste de la fin des temps, à une seconde vie, à une nouvelle espérance de l’homme qui le rapproche de son propre commencement. Lucidité ou nouvelle illusion métaphysique ? Le recyclage s’articule en effet autour d’un rêve quelque peu utopique : bâtir dans un monde qui voit les repères géographiques, sociaux, politiques s’effondrer, un avenir commun, une communauté de destin, un vivre-ensemble permettant de donner un sens, une finalité, un but à la finitude : c’est ce qui explique à l’évidence le développement si considérable des objets communicants.

Le poète et philosophe Paul Valéry lançait en 1919, dans La Crise de l’esprit, ce terrible avertissement : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. […] Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie ».  Et sans doute il est vrai qu’en ce début de troisième millénaire, nous comprenons que réfléchir à ces objets qui nous envahissent, c’est réfléchir aux espoirs et aux peurs qui marquent le vingt-et-unième siècle. « Par ses effets d’ambivalence et de multiplicité, le déferlement technologique actuel amène donc à repenser la société de consommation ainsi que notre rapport à l’objet… et sans doute notre rapport à nous-même : la technique pourrait-elle transformer l’être humain en une chose » ?

Certes, si la mythologie de l’homme artificiel et du robot hante les imaginations et les cultures humaines depuis des siècles, jamais l’homme n’a autant rêvé se fabriquer lui-même… L’écrivain Michel Houellebecq, dans Les Particules élémentaires, fait dire à son héros : « Accepter l’idéologie du changement continuel, c’est accepter que la vie d’un homme soit strictement réduite à son existence individuelle, et que les générations passées et futures n’aient plus aucune importance à ses yeux. C’est ainsi que nous vivons, et avoir un enfant, aujourd’hui, n’a plus aucun sens pour un homme ».   Ces propos très âcres sont pourtant à méditer : comme le remarquait avec justesse Nicole Aubert, « l’hypermodernité est un rêve de déshumanisation. L’homme hypermoderne rêve de se fabriquer lui-même à l’aide de techniques de pointe : non seulement opérer ou réparer, ou même transplanter, mais fabriquer, faire vivre un clone, image d’un moi idéal improbable, purement narcissique et pervers. L’homme, en tant qu’espèce, serait désormais remplacé par la technique, produit par la technique, exterminé par la technique. Tout est automatisé, numérisé, mis en réseau, en vidéo ».

_

CONCLUSION


C

omme nous avons essayé de le montrer à travers notre étude, si le cycle de vie de l’objet semble finalement similaire à celui de l’homme, il apparaît que l’homme postmoderne, marqué par l’incertitude croissante face à l’avenir, a cherché de plus en plus à retranscrire son humanité imparfaite à travers celle des objets et peut-être même à s’objetiser lui-même à travers une technologie toujours plus grande, plus précise, plus compétente, afin de repousser toujours plus sa propre finitude. Cependant, à force de rechercher la voie du bonheur à travers l’objet, celui-ci ne deviendra-t-il pas un jour plus parfait que l’homme ?

Copyright © mai 2016, Floriane C., Marine C., Sasha A., Mélissa B.
Étudiantes BTS Assistant de gestion de PME PMI au Lycée en Forêt (Montargis, France)

Relecture et correction du manuscrit : Bruno Rigolt

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Netiquette : comme pour l’ensemble des textes publiés dans l’Espace Pédagogique Contributif, cet article est protégé par copyright. Ils est mis à disposition des internautes selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France. La diffusion publique est autorisée sous réserve de mentionner le nom de l’auteur ainsi que la référence complète de l’article cité (URL de la page).

 

NOTES

1. http://www.cnrtl.fr/definition/objet
2. Serge Tisseron, Comment l’esprit vient aux objets, Paris, PUF 2016. Voyez cette page.
3. Collectif, sous la direction de Philippe Robert-Demontrond et Eric Rémy, Regards croisés sur la consommation – Tome 1. Du fait social à la question du sujet, 2014 Éditions EMS, page 228. Cf. aussi ces propos de Richard Ladwein : « L’objet dispose également d’un cycle de vie. Il n’a de prégnance que pour la durée de son séjour dans la sphère personnelle de l’individu. Avant ce séjour, il est généralement un objet neuf, provenant d’une interface commerciale. Suite à son séjour dans la sphère personnelle d’action, l’objet peut être caractérisé par une désaffection qui le relègue, d’abord dans l’habitat puis dans la cave ou le grenier. De là, il est susceptible d’être rejeté définitivement, mais il peut également intégrer un circuit secondaire et être réhabilité comme objet d’occasion dans le circuit des antiquaires ou des objets de seconde main et être de nouveau disponible pour un séjour dans la sphère personnelle d’action d’un autre individu » (Abraham Moles – Un phénoménologue de la vie quotidienne, 2014 Éditions EMS).
4. Voir à ce sujet : Bruno Rigolt, « De la prolifération de l’objet à sa disparition », Espace Pédagogique Contributif 2014 : « Alors que l’objet jeté, c’est le limité, le périssable, le recyclage au contraire est une manière d’ordonner le destin de l’objet à une Providence, et conséquemment pour l’homme une façon d’aller au-delà de sa finitude en installant le mémoriel dans la fatalité évolutionniste, et en se faisant lui-même infini pour conjurer l’obsolescence programmée et l’irréversibilité. Le concept fondamental de la société post-industrielle est donc celui de l’idéalisme et du surhumain pour échapper à la relativité et à la finitude ».
5. Voir aussi : Bruno Rigolt, Les objets sont-ils inutiles ? Ou « la loi du Ripolin », Espace Pédagogique Contributif, avril 2015.
6. Bruno Rigolt, « De la prolifération de l’objet à sa disparition », Espace Pédagogique Contributif 2014. Voir aussi : Bruno Rigolt, « Pour une sociologie du détour » (EPC, mars 2009).
7. Propos cités par Éric Deschavanne et Pierre-Henri Tavoillot in : Philosophie des âges de la vie, Paris Grasset 2007.
8. Nicole Aubert, L’Individu hypermoderne, Toulouse ERES, 2014.


© Bruno Rigolt, EPC mais 2016

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques