« Dis-moi un Po-Aime »… Aujourd’hui la contribution d'Alexia

ImpressionLa classe de Première S2 du Lycée en Forêt est fière de vous présenter une exposition exceptionnelle : « Dis-moi un Po-aime« … Chaque jour, un(e) élève vous invitera à partager l’une de ses créations poétiques…
Bonne lecture !

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Hier, lundi 17 février : Manon B.
Aujourd’hui, mardi 18 février, la contribution d’Alexia
Demain, mercredi 19 février : Charlotte L. et Clémentine L.

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« Énigmatique forêt »

par Alexia D.
Classe de Première S2

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Dans cette riche verdure,
Où l’oiseau chante une chanson de feuillages
Où les corbeaux se moquent ;
Où les écureuils grimpent en silence
Au toit du ciel, où les feuilles dansent
Où chante le vent…

Dans cette ample forêt recouverte
D’un manteau de branches mortes,
À travers cette sombre clarté,
Toutes les créatures défilent
Des plus sensibles aux plus meurtrières
Certains mystères restent inachevés…

Henri Rousseau_Cheval attaqué par un jaguar Henri Rousseau
“Cheval attaqué par un jaguar » (1910)
Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine. © Archives Larbor

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Le point de vue de l’auteure…

J’ai rédigé ce poème pour le concours « Écriture en Forêt » dont la première édition a été lancée cette année au Lycée. C’est un poème en prose et en vers libres structuré autour de deux sizains. Sur le plan formel, toute la première strophe est structurée autour des tournures anaphoriques afin de mettre l’accent sur  la diversité de la vie végétale et animale vivant dans la forêt :

Où l’oiseau chante une chanson de feuillages
Où les corbeaux se moquent;
Où les écureuils grimpent en silence
Au toit du ciel

J’ai privilégié également certaines figures d’opposition comme l’oxymore (« sombre clarté » en hommage à Corneille) afin d’insister sur le caractère énigmatique, étrange et mystérieux de la forêt. Par ailleurs, les personnifications (« Où les feuilles dansent/Où chante le vent) accentuent la dimension proprement anthropomorphique de la forêt, si importante à mes yeux. Enfin, les enjambements m’ont paru exprimer et symboliser toute la dynamique fusionnelle des écosystèmes forestiers.

De fait, la forêt n’est jamais tout à fait la même : lorsque l’on se promène en forêt par exemple, les animaux restent souvent cachés. On peut parfois les entendre sans les voir : la forêt nécessite donc un déchiffrement. Elle ne se donne pas à voir ; il faut savoir en interpréter la vie cachée, les mystères et les imprévus. La forêt vit et évolue, au fil des saisons, des mois, des années, et au fil des instants les plus infimes qu’il faut apprendre à saisir…

Des premières fleurs du printemps aux couleurs de l’automne, de cet oiseau qui chante à ce chevreuil qui bondit à travers l’étroit chemin, des parfums d’après la pluie au vent qui fait trembler les feuilles, chaque sortie en forêt apporte son lot de sensations, de découvertes et de mystère ; car la forêt ne se découvre jamais complètement : protectrice, familière, mystérieuse ou angoissante, elle laisse rarement indifférent. Elle nous renvoie des images contrastées, à la mesure de la richesse qui lui est associée dans la symbolique et l’imaginaire collectif : silencieuse, secrète, sombre, telle est sa lumière… 

© Alexia D., classe de Première S2 (promotion 2013-2014), février 2014.
Lycée en Forêt/Espace Pédagogique Contributif

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques