Patrimoine littéraire européen : Mondialisation de l’Europe, 1885-1922
Rédigé sous la direction de Jean-Claude Polet (De Boeck Université, Bruxelles 2000), ce volumineux ouvrage de 1136 pages est une passionnante introduction à la littérature européenne, et plus largement aux transformations du contexte social et culturel du début du vingtième siècle. Voici comment l’éditeur présente cette anthologie : “Entre la mort de Victor Hugo (1885) et celle de Marcel Proust (1922), l’Histoire de l’Europe connaît un de ses accomplissements décisifs. Si les empires coloniaux avaient déjà répandu sa civilisation, ses langues et sa culture dans le monde, la Première Guerre mondiale, la fondation de la Société des nations (1920) et l’établissement de l’URSS (1922) achèvent de mondialiser ses normes et de faire de ses valeurs le méridien de référence de l’humanité universelle. Expression, par le langage verbal artistement maîtrisé, des relations que l’homme entretient avec lui-même et avec le monde, la littérature, au cours de cette période en Europe, est travaillée par la conscience de sa haute mission humaine” (pour lire la suite, cliquez ici).
Même si l’ouvrage n’est consultable que partiellement, les passages librement accessibles sont suffisants pour découvrir, à côté d’œuvres célèbres, des cultures et des auteurs qui nous sont peu familiers (catalans, arméniens, estoniens, bulgares, gaéliques…). Ce livre offre aussi un très beau panorama sur les relations qui se sont établies entre le contexte linguistique et littéraire et le contexte historique ou idéologique. Les auteurs sélectionnés de même que les extraits présentés, expliqués toujours de façon très pédagogique, permettent de mieux appréhender les clivages qui ont traversé l’Europe et qui la bouleversent encore aujourd’hui : crise de l’État-nation, crise des comportements et des valeurs, crise de la spiritualité. Mais comme le fait bien voir le livre, cet ébranlement de l’humanisme occidental a pour contrepoint un extraordinaire foisonnement d’idées, de tendances et d’écoles, caractéristiques des aspirations modernistes revendiquées par des générations nouvelles d’écrivains qui, à l’aube du vingtième siècle, n’ont cessé de questionner l’Europe sur son identité, sa culture et son destin…
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