Un Automne en Poésie… Saison 13… Aujourd’hui le poème d’Elsa C.

Déclarations
6 décembre 2023 – 30 décembre 2023

maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

Déclarations…

Il existe beaucoup de manières de déclarer : déclaration de revenus, déclarations d’intention, déclarations d’amour, Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, Déclaration des Droits de l’enfant du 20 novembre 1959, déclarations d’amitié… On peut déclarer sa flamme ou déclarer la guerre…

Considérant que la poésie est l’une des formes les plus anciennes et les plus belles de proclamer les droits humains, de partager des émotions, d’affirmer la nécessité d’une universalité à contruire, les élèves de 1ère STMG4 ont choisi à travers cette treizième édition de déclarer leurs émotions, de dire leurs rêves, leurs espoirs, leurs effrois… Au « rien à déclarer », au vide de sens, ils opposent le « tout à déclarer », et reconnaisent à la poésie la capacité d’émouvoir par le langage pour transformer le monde…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 30 décembre 2023.

Découvrez aujourd’hui le poème d’Elsa C. (Classe de 1ère STMG4)
Prochaine publication, mercredi 20 décembre : Chloé J.

  

Ce rêve, c’est la paix

par Elsa C.
Classe de Première STMG4

 

Je voudrais prendre la mer dans tes bras
Avec comme seule doctrine la paix.
Cette idylle dans tes yeux je m’y vois
Je regarde le vent,
Ce mistral qui répète inlassablement :
« Les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits
Sous les lumières d’une même étoile,
Sans distinction sociale ».

Je voudrais prendre la mer dans tes bras
Faisant bagages pour ce jardin
Celui où les hommes et les femmes
Naissent et demeurent égaux en droit.
Je voudrais balayer les souvenir d’un monde obscur
Qui me laisse m’étouffer de douleur
Sous le ciel silencieux face à la guerre,
Une cité dont personne ne revient.

Je voudrais prendre la mer dans tes bras
En mémoire de ce même vin qui coule dans nos veines.
La mer, comme des centaines de perles
Guidées par ce même mistral.
Comme un chant qui ne cesse de me porter,
Comme un tournoi d’oiseaux,
Sous les lumières d’une même étoile,
Sans distinction sociale.

Je voudrais prendre la mer dans tes bras
La mer, miroir de la richesse de ton âme,
La mer, aussi bleue que la paix, aussi bleue que le vent.
Je regarde notre insignifiante existence
Guidée par des désirs de liberté incandescente
Je voudrais dans tes yeux pouvoir poser mon cœur
Ecorché par la guerre. C’est un rêve vers lequel je cours essoufflée
Par mes désirs, par mes larmes

Ce rêve c’est la paix.

« Je voudrais prendre la mer dans tes bras
Avec comme seule doctrine la paix…
 »

Illustration : © décembre 2023, BR (Peinture numérique, certaines parties d’image ont été générées par IA)

Un Automne en Poésie… Saison 13… Aujourd’hui le poème de Clara D.

Déclarations
6 décembre 2023 – 30 décembre 2023

maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

Déclarations…

Il existe beaucoup de manières de déclarer : déclaration des revenus, déclarations d’intention, déclarations d’amour, Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, Déclaration des Droits de l’enfant du 20 novembre 1959, déclarations d’amitié… On peut déclarer sa flamme ou déclarer la guerre…

Considérant que la poésie est l’une des formes les plus anciennes et les plus belles de proclamer les droits humains, de partager des émotions, d’affirmer la nécessité d’une universalité à contruire, les élèves de 1ère STMG4 ont choisi à travers cette treizième édition de déclarer leurs émotions, de dire leurs rêves, leurs espoirs, leurs effrois… Au « rien à déclarer », au vide de sens, ils opposent le « tout à déclarer », et reconnaisent à la poésie la capacité d’émouvoir par le langage pour transformer le monde…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 30 décembre 2023.

Découvrez aujourd’hui le poème de Clara D. (Classe de 1ère STMG4)
Prochaine publication, lundi 18 décembre : Elsa C.

  

Passé désassemblé

par Clara D.
Classe de Première STMG4

 

Quand j’pense à ces gens qui m’ont rabaissée
À comment j’aurais dû me relever pour
Peut-être faire face et m’y opposer
Dans le ciel noirci de mes regrets
J’ai mordu la poussière avec mes mots :
Résilience, vulgarité et vérité

J’étais sous cette pression qui m’empêchait d’avancer
Face blême, en détention
Dans la prison de mes années
Et au final j’me dis que le monde m’a quand même bien bais…
J’ai trébuché sur des étoiles
À chaque interaction j’étais en stress

Sur les murs je taguais ma détresse
Face à la méchanceté des hommes qui me poignardaient
Ça sortait du feuillage de mes tresses
Des « T’as pas de droits », mais j’ai crié : « Résilience, vulgarité et vérité »
Je suffoquais dans l’obscurité de mes paroles
Je tremblais face à la société et ses rôles

J’avoue : c’que j’dis c’est violent vu sous cet angle droit
Mais n’oublie pas : c’est pas incohérent
C’est infini comme chaque grain de sable du monde
C’est la force de mes mots qui te choque ?
Ou les vulgarités qui font « toc » dans ton esprit ?
J’dis ce que j’ai sur le cœur

C’est enfoui dans la prison de mes années
Des rêves sortent de mon cœur
Et mes larmes viennent s’échouer sur les trottoirs du soir
J’cache mes pleurs et mes putains d’crises
Dans le fond de mes poches :
C’est ici que commencent les revendications, les manifestations, les révolutions.

« Sur les murs je taguais ma détresse
Face à la méchanceté des hommes qui me poignardaient…
 »

Illustration : BR, 2023 (dans le style de Banksy)

Un Automne en Poésie… Saison 13… Aujourd’hui le poème de Yanis, Muslum et Youssef

Déclarations
6 décembre 2023 – 28 décembre 2023

maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

Déclarations…

Il existe beaucoup de manières de déclarer : déclaration des revenus, déclarations d’intention, déclarations d’amour, Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, Déclaration des Droits de l’enfant du 20 novembre 1959, déclarations d’amitié… On peut déclarer sa flamme ou déclarer la guerre…

Considérant que la poésie est l’une des formes les plus anciennes et les plus belles de proclamer les droits humains, de partager des émotions, d’affirmer la nécessité d’une universalité à contruire, les élèves de 1ère STMG4 ont choisi à travers cette treizième édition de déclarer leurs émotions, de dire leurs rêves, leurs espoirs, leurs effrois… Au « rien à déclarer », au vide de sens, ils opposent le « tout à déclarer », et reconnaisent à la poésie la capacité d’émouvoir par le langage pour transformer le monde…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 30 décembre 2023.

Découvrez aujourd’hui le poème de Yanis E. A., Muslum A. et Youssef T. (Classe de 1ère STMG4)
Prochaine publication, vendredi 15 décembre : Clara D.

  

Mais quand va s’arrêter la guerre ?

par Yanis E. A., Muslum A. et Youssef T.
Classe de Première STMG4

 

Peuples en souffrance
Des larmes dans les yeux des enfants
Des armes braquées sur les populations
Peuples sans défense qui tombent comme le soir
Des multitudes qui pleuvent.

Des vies en extinction, la guerre en extension
Des bombardements à foison jusqu’au fond des abris
Jusqu’au fond des maisons
Sous la lumière de la guerre
Jusqu’au fond des rêves.

Une population en panique constamment
Des centaines de victimes en long vêtements de deuil
Les oiseaux là-bas ont dispersé leurs cendres avec le vent
Des cris et des explosions qui résonnent dans ma tête
Mais quand va s’arrêter la guerre ?

« Des vies en extinction, la guerre en extension
Des bombardements à foison jusqu’au fond des abris
Jusqu’au fond des maisons…
 »

Illustration : © décembre 2023, Bruno Rigolt (photomontage, peinture numérique)

Un Automne en Poésie… Saison 13… Aujourd’hui le poème de Dieynaba S., Emilie Q. et Lucille M.

Déclarations
6 décembre 2023 – 30 décembre 2023

maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

Déclarations…

Il existe beaucoup de manières de déclarer : déclaration des revenus, déclarations d’intention, déclarations d’amour, Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, Déclaration des Droits de l’enfant du 20 novembre 1959, déclarations d’amitié… On peut déclarer sa flamme ou déclarer la guerre…

Considérant que la poésie est l’une des formes les plus anciennes et les plus belles de proclamer les droits humains, de partager des émotions, d’affirmer la nécessité d’une universalité à contruire, les élèves de 1ère STMG4 ont choisi à travers cette treizième édition de déclarer leurs émotions, de dire leurs rêves, leurs espoirs, leurs effrois… Au « rien à déclarer », au vide de sens, ils opposent le « tout à déclarer », et reconnaisent à la poésie la capacité d’émouvoir par le langage pour transformer le monde…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 30 décembre 2023.

Découvrez aujourd’hui le poème de Dieynaba S., Emilie Q. et Lucille M. (Classe de 1ère STMG4)
Prochaine publication, lundi 11 décembre : Yanis, Muslum et Youssef

  

Souffle de vie

par Dieynaba S., Emilie Q. et Lucille M.
Classe de Première STMG4

 

Les ombres naissent et demeurent libres et égales à la mémoire du monde
Là-bas, les vents d’automne résonnent
La géographie m’oriente sur le monde
Là-bas, les colombes d’hiver fredonnent
Une chanson d’enfants tombés dans le soir.

Les bombes naissent et demeurent libres et égales à la terreur du monde
Là-bas, les guerres s’élèvent au loin
Le destin est vide comme les larmes
Mon cœur est froid comme un vent d’hiver
Mes sentiments brûlent comme les flammes d’un feu ardent

Les blessures naissent et demeurent libres et égales aux douleurs du monde
Même nos sourires ont l’air malheureux
La réalité est un beau mensonge
La vérité est une souffrance à accepter
Une lueur d’espoir m’éclaire comme une étoile

Les vagues naissent et demeurent libres et égales à la beauté du monde
La mer est un long poème
La mer est grise comme un jour de pluie
Le soleil rend la mer étincelante
Une bougie peut illuminer la nuit

« Les ombres naissent et demeurent libres et égales à la mémoire du monde
Là-bas, les vents d’automne résonnent
La géographie m’oriente sur le monde…
 »

Illustration : © 2023, BR (Peinture numérique. Le visage et certaines parties de l’image ont été générés par IA)

Un Automne en Poésie revient bientôt !

Bientôt… “Un Automne en Poésie”
Saison 13

Les élèves de 1ère STMG4 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous annoncer l’édition 2023-2024 d’ “Un Automne en Poésie”, manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Près de 20 textes, tous inédits, seront publiés pour cette treizième édition intitulée :
Déclarations »

Lancement de l’exposition : mercredi 6 décembre 2023

“Déclarations”. Maquette graphique : Bruno Rigolt, © novembre 2023

 

BTS 2023-2024. Migrants, exilés, réfugiés : de l’invitation au voyage à l’errance

Entraînement n°3
Thème au programme : Invitation au voyage
Sujet complet conforme au BTS

Migrants, exilés, réfugiés :
de l’invitation au voyage à l’errance

Bruno Catalano, « Les Voyageurs » (bronze).
Statue exposée en 2013 au port de Marseille.

___Les progrès des modes de locomotion depuis la Révolution industrielle ont mis le voyage à la portée de tous. Les chemins de fer, les grands paquebots, l’aviation ont ainsi entraîné des expériences inédites du voyage. Pourtant, à côté de cette dimension artistique et touristique marquée par le dépaysement et le désir d’aventure, le voyage a pris, particulièrement à partir de la deuxième moitié du XXème siècle, un caractère nouveau.

___Le recours à l’immigration massive, liée aux nécessités du développement économique, l’appel à la main d’œuvre étrangère, la destruction des équilibres traditionnels et la question du droit d’asile entraînent, particulièrement en ce début du XXIème siècle, un nouveau rapport à la frontière et au territoire. Chassés par la tragédie des guerres et de la misère, des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile entreprennent le voyage vers l’Europe pour obtenir aide et protection.

___Migrations, exils, errances : par leur ampleur et leur durée, ces flux migratoires en provenance du Moyen-Orient et des pays subsahariens bouleversent et inquiètent : les récits de voyage entrepris au XIXème siècle ont laissé place à une réalité dramatique qui fait la Une de l’actualité : tel est l’enjeu de ce corpus, centré sur les rapports entre voyage, immigration et clandestinité ; entre déracinement, nostalgie du pays natal et quête d’un impossible Eldorado…

Activités d’écriture : 

♦ Synthèse : Vous réaliserez une synthèse concise, ordonnée et objective des documents suivants :

  1. Document 1 : Marguerite Yourcenar, « Gares d’émigrants : Italie du sud », 1934
  2. Document 2 : Laurent Gaudé, Eldorado, 2006
  3. Document 3 : Valérie de Graffenried, « Voyage avec des migrants », Le Temps, 23 janvier 2015
  4. Document 4 : Nash Paresh, « Human trafficking », 2015

♦ Écriture personnelle (sujet au choix) :

  1. Dans quelle mesure notre expérience du voyage change-t-elle notre représentation du monde ?
  2. Selon vous, quel rôle joue le voyage dans la connaissance de l’autre ?

Vous répondrez d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.

 

Document 1 : Marguerite Yourcenar, « Gares d’émigrants : Italie du sud », 1934.

Gares d’émigrants : Italie du sud

Fanal rouge, œil sanglant des gares ;

Entre les ballots mis en tas,
Longs hélements, sanglots, bagarres ;
Emigrants, fuyards, apostats,
Sans patrie entre les états ;
Rails qui se brouillent et s’égarent.

Buffet : trop cher pour y manger ;
Brume sale sur la portière ;
Attendre, obéir, se ranger ;
Douaniers ; à quoi sert la frontière ?
Chaque riche a la terre entière ;
Tout misérable est étranger.

Masques salis que les pleurs lavent,
Trop las pour être révoltés ;
Etirement des faces hâves ;
Le travail pèse ; ils sont bâtés ;
Le vent disperse ; ils sont jetés.
Ce soir la cendre. À quand les laves ?

Tantôt l’hiver, tantôt l’été ;
Froid, soleil, double violence ;
L’accablé, l’amer, l’hébété ;
Ici plainte et plus loin silence ;
Les deux plateaux d’une balance.
Et pour fléau la pauvreté.

Express, lourds, sectionnant l’espace,
Le fer, le feu, l’eau, les charbons
Traînent dans la nuit des wagons
Des dormeurs de première classe.
Ils bondissent, les vagabonds.
Peur, stupeur ; le rapide passe.

Bétail fourbu, corps épuisés,
Blocs somnolents que la mort rase,
Ils se signent, terrorisés.
Cri, juron, œil fou qui s’embrase ;
Ils redoutent qu’on les écrase,
Eux, les éternels écrasés.

Marguerite Yourcenar, 1934. Les Charités d’Alcippe, Gallimard NRF, 1956, 1984. 

  • Document 2 : Laurent Gaudé, Eldorado, 2006.

Laurent Gaudé (né en 1972) raconte dans Eldorado (Prix des lycéens de l’Euregio 2010) l’épopée dramatique de migrants africains épris de paix et de liberté qui rêvent de meilleures conditions de vie en Europe. Dans ce passage, Soleiman et Jamal, deux frères soudanais, font route vers la Libye afin de tenter la traversée pour l’Europe…

[Actes Sud, 2006, « J’ai lu », p. 88-91. De : « Dans ce paysage que nous ne connaissions pas », p. 88 à « Elles blessent toutes », p. 91]

____Dans ce paysage que nous ne connaissions pas, le guide nous mène jusqu’à une route. Une voiture nous y attend. J’aurais voulu qu’elle ne soit pas là. J’aurais voulu qu’il faille marcher pendant des heures, des jours même, pour parvenir à l’atteindre. Mais elle est là.

____Notre guide a salué le conducteur. Mon frère s’approche. Il parle à l’homme. Je n’entends pas ce qu’ils disent mais je vois mon frère sortir de l’argent et le lui tendre. C’est mon passage qu’il paie. Cet argent qu’il donne est celui qui lui manquera pour s’acheter des médicaments. Je voudrais lui crier de reprendre les billets mais je ne le fais pas. Je suis épuisé. C’est comme un peu de sa vie qu’il donne à cet homme. Il se condamne à la douleur pour moi. ·

____Je sais que maintenant les choses vont aller très vite. C’est ce que veut Jamal. Que je sois happé par le rythme du voyage. Le conducteur va vouloir que j monte et il démarrera sans attendre. Je veux un peu de temps. Je repense au thé que nous avons bu chez Fayçal. Je croyais que nous faisions nos adieux à la ville mais Jamal savait, lui, qu’il reviendrait. C’est à moi qu’il disait adieu. Cette tristesse dans ses yeux, c’était celle d’avoir à quitter son frère.

____Notre guide vient me saluer. Il me recommande à Dieu et ajoute, avant de faire trois pas en arrière : « Si tout va bien, tu seras à Al-Zuwarah dans deux jours. » Je regarde mon frère. Je suis perdu.
____— Où est-ce que je vais, Jamal ?
____Je ne sais même pas où je pars. Il voit mon trouble. Alors, encore une fois, il s’approche de moi et m’entoure de son calme. Il m’explique qu’il a payé pour tout, que je n’ai plus à me soucier de rien, simplement me concentrer sur mes forces et aller jusqu’au bout. La voiture m’emmène à Al-Zuwarah, sur la côte libyenne. Elle me déposera dans un appartement où les passeurs viendront me cher¬cher. Je paierai la deuxième moitié à ce moment-là, pour la traversée. Jamal parle lentement. Il a tout calculé. Tout prévu. Il me demande si j’ai bien compris. Je ne parviens pas à penser que je vois mon frère pour la dernière fois. La tête me tourne. J’ai besoin d’appui. […] Je me remplis de lui pour ne jamais oublier le visage qu’il a à cet instant.

____Je monte à l’arrière de la voiture qui démarre d’un coup, Jamal et le guide me font signe, un temps, de la main, puis me tournent le dos et reprennent leur marche en sens inverse. Je suis loin de chez moi. Cette voiture poussiéreuse m’arrache à ma vie. Ce sera ainsi désormais. Je vais devoir faire confiance à des gens que je ne connais pas. Je ne suis plus qu’une ombre. Juste une ombre qui laisse derrière elle un petit filet de poussière.

____Nous roulons sans cesse. De jour comme de nuit. Toujours vers la mer. Je me perds dans des terres que je ne connais pas. J’imagine Jamal en train de faire la route dans l’autre sens. li repasse la frontière, sans joie cette fois, sans embrassade, retrouvant sa vie laide d’autrefois. Comme une bête qui, après s’être échappée, retourne de son propre chef à l’étable.

____Je me suis trompé. Aucune frontière n’est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s’arracher la peau pour quitter son pays. Et qu’il n’y ait ni fils barbelés ni poste frontière n’y change rien. J’ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l’on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes.

Laurent Gaudé, Eldorado, Actes Sud, 2006, « J’ai lu », p. 88-91.
Edition numérique : https://www.google.fr/books/edition/Eldorado/C_QJL_AA3OwC?hl=fr&gbpv=1&dq=Laurent+Gaud%C3%A9+Eldorado&printsec=frontcover

Document 3 : Valérie de Graffenried, « Voyage avec des migrants », Le Temps*, 23 janvier 2015.
https://www.letemps.ch/voyage-clandestins-syriens-echoues-europe
* Le Temps est un quotidien suisse édité à Genève.

[…] Gagner l’Allemagne, c’est le vœu de Tariq. Mais pas seul : il voyage avec son bout de chou de neuf ans, Maher, qui trotte menu derrière lui malgré les dangers, le froid et la précarité. Ensemble, ils ont quitté la Syrie il y a plus de deux mois et ont rallié d’autres réfugiés syriens, migrants clandestins, qui tous veulent rejoindre le nord de l’Europe, par n’importe quel moyen.

Après l’enfer de la guerre, ils sont tombés aux mains de trafiquants sans scrupules qui les ont entassés à fond de cale pour traverser la Méditerranée, ont été secourus par les garde-côtes italiens, placés dans des camps de fortune, puis ils ont repris leur progression obstinée vers le nord, en s’arrêtant à Milan, le passage obligé vers lequel toutes les routes, légales et illégales, convergent.
[…]
Deux ou trois volontaires, selon l’heure, accueillent, conseillent et orientent les exilés syriens. Chaque matin, ils disposent une table à l’entresol du hall central […]. Les Syriens ne manquent pas d’arriver, petit à petit en fin de matinée, pour ce qui est devenu le rendez-vous informel des clandestins.
[…]
Tariq et Samir ont déboursé 6000 dollars chacun pour traverser la Méditerranée. Ils sont désormais à sec. Trois jours plus tôt, ils ont payé 400 dollars la place à un passeur pour qu’il les conduise en voiture jusqu’à Munich. «Tout était réglé, nous devions payer une partie au départ, le solde à l’arrivée.» Les détails sont arrangés par un compatriote syrien, un intermédiaire. Le conducteur, un Égyptien résidant en Allemagne, les pousse dans son minibus. « Après huit heures de route, il nous a débarqués précisant que nous étions à Munich », raconte Tariq. Ils étaient en fait retournés à la case départ, la gare de Milan.

En plus de Tariq et d’Afran, quatre autres passagers avaient pris place à bord du van. Tous ont été floués.
Aucun des pigeons n’osera porter plainte, explique Tariq: « Que dire au commissariat ? Que j’essayais de passer illégalement en Allemagne ? Je dois récupérer mon argent pour continuer le voyage ! » Tariq n’a pas perdu espoir, il reste en contact téléphonique avec son voleur qui, jour après jour, lui promet de le rembourser.
[…]
La nuit est tombée depuis longtemps, mais ce n’est encore que le début de la soirée. Pour Tariq, Afran, Samir, Moncef, Abou Leyla et Maher, c’est l’heure du couvre-feu : ils logent dans un centre d’hébergement d’urgence situé en périphérie et doivent rentrer avant 20 heures. Le trajet prend une heure. Dans la zone industrielle où se trouve l’abri, via Corelli, le paysage devient gris et l’éclairage public anémique. Le centre se trouve derrière murs et grillages, en contrebas d’une bretelle d’autoroute. « Il y a une majorité de Syriens», explique le directeur: « Ils se répartissent dans six centres, dont celui-ci. En automne, il y en avait quatre de plus. Les réfugiés ne restent pas longtemps. Ils filent rapidement vers d’autres cieux.»

L’Italie ne figure pas au rang des pays d’accueil que choisissent, quand ils le peuvent, les réfugiés, commente Samir: « Il n’y a rien pour nous ici. Pas de travail, ni de perspectives. Les Italiens ne veulent pas de Syriens chez eux. En revanche, en Allemagne, en Suède et en Norvège, c’est facile d’obtenir un permis de résidence. En Suède, tu reçois même de l’argent.» Abdallah tient cela de contacts, cousins et amis, qui ont fait le voyage avant lui. Il a fait son choix: Stockholm. Est-il sûr de l’accueil qui lui sera réservé ? « Après ce qu’on a traversé, tout semblera doux comme du miel. En plus, j’ai de la famille là-bas. »

Le lendemain, un mercredi, dès le matin les trafics s’organisent à la gare de Milan. A l’entrée, un rabatteur a réuni une demi-douzaine de candidats au voyage, probablement aussi des Syriens. Le Tunisien rencontré la veille apparaît et récolte discrètement des billets de banque, un rendez-vous est pris. Malgré les filouteries, la voiture est réputée plus sûre que le train où les contrôles des douaniers sont de plus en plus stricts.

Le petit groupe de migrants avec quelques sacs pour tout bagage est ramené vers une salle d’attente à l’intérieur. La pièce est chauffée, mais l’odeur d’urine et de relents d’alcool infâme. Une heure d’attente avant qu’un comparse ne rapplique pour prendre en charge la troupe, qui quitte les abords de la gare en faisant de prudents détours puis disparaît dans un immeuble.

Retour à la gare. Tariq, que nous avons quitté la veille, arrive le premier, vers midi. Il a veillé une partie de la nuit, pour imaginer une solution, en vain: il est tributaire d’un virement hypothétique. Samir suit, il veut partir au plus vite, et pourrait avancer une partie de l’argent du voyage à Tariq et à Afran, qui refusent d’abord. Sur les bancs de marbre de l’entresol, la discussion bat son plein. L’impatience et la peur alternent : partir ou attendre encore ? Afran et Tariq penchent pour différer le départ, Samir et Abou Leyla ont tranché, ils partent. Moncef ne sait pas. […]

  • Document 4 : Nath Paresh*, « Human trafficking »** (2015). 

* Nath Paresh est un dessinateur travaillant pour le quotidien Khaleej Times, publié en anglais à Dubaï et aux Emirats Arabes Unis depuis 2005. Il a également dessiné dans le Herald Tribune en Inde de 1990 à 2005. Il a remporté le prix de l’ONU en 2000 et 2001. Ses dessins sont publiés dans diverses publications internationales à travers le monde : le New York Times, International Herald Tribune (Paris ), Los Angeles Times, World Press Review, The Guardian, Ouest France, Time, Courrier International… 

** Traite d’êtres humains. « Reach Europe at a low price » : « Rejoignez l’Europe à faible coût ».

« Human trafficking » publié le 27 avril 2015 par Nath Paresh dans The Khaleej Times (Émirats Arabes Unis).
(https://politicalcartoons.com/cartoon/163161/human-trafficking)
Dessin de presse reproduit dans l’ouvrage Tous migrants, 60 dessins de presse (préface de Benjamin Stora), Gallimard 2017, page 40.
___

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Clémence G.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Clémence G. (Classe de 1ère G7)
Lundi 5 décembre : Manoa T. (Classe de 1ère G7)

  

Martinique

par Clémence G.
Classe de Première G7

              

De mes doigts de sable, je dessine le calme
De ton paysage mêlé à l’horizon.
Ici, là-bas, les libres frégates flottent dans les nuages.

La clarté du crépuscule jaillit des cieux éblouissants
De tes yeux ; les dernières étincelles de l’étoile enflammée
Ont colorié les nuées. Je viens toucher le soir de mes mains.

Martinique, je ne peux m’empêcher de penser à toi
Ô, éternel paysage des îles comme autant de voyages gravés dans mon cœur
Tous ces instants passés échoués dans le bleu de mes larmes…

« Martinique, je ne peux m’empêcher de penser à toi
Ô, éternel paysage des îles comme autant de voyages gravés dans mon cœur… »

Illustration : © Clémence G., décembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Manoa T.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Manoa T. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 4 décembre : Voldie N. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 7 décembre : Clémence G. (Classe de 1ère G7)

  

Lumière acquise avec le temps

par Manoa T.
Classe de Première G7

              

Un vieil arbre seul, sa face livide voyant le soir
Rêvant des jours glorieux qu’il vivait…
Un vieil arbre seul parmi les graviers et la pierraille,
Ses branches noueuses, les rides de son écorce
Cachant l’âge des mauvaises herbes pures.

Un vieil homme seul, porteur de savoir et d’expérience
Abandonné aux profondeurs du soir…
Un vieil homme seul débordant de la sagesse du temps,
Ses mains noueuses touchant la pierre,
Ses mains qui saignent.

J’avance vers vous, dans la lumière acquise avec le vent
Ma marche sera complète lorsque j’aurai touché vos rides
Elles portent l’histoire du monde, de la Terre et du Ciel !
Et ma jeunesse a fait de vous des génies vivants.
J’avance vers vous dans la lumière acquise avec le temps…

« Un vieil arbre seul, sa face livide voyant le soir
Rêvant des jours glorieux qu’il vivait… »

Illustration : © Bruno Rigolt, décembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Voldie N.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Voldie N. (Classe de 1ère G7)
Samedi 3 décembre : Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)
Lundi 5 décembre : Manoa T. (Classe de 1ère G7)

  

Mon chemin c’est la mer

par Voldie N.
Classe de Première G7

              

Quand au matin apparaît l’aube
L’espoir renaît autour du globe
Comme érigé par le vent
Il nous a toujours mené vers l’avant.

J’ai fait le rêve d’un monde meilleur
Où la tristesse tombe
Et se noie au fond des océans
Emportant avec elle nos peines et nos douleurs.

Le vent rude qui souffle sur l’azur
Nous apporte le calme et nous rassure
Souffle et balaie les nuages obscurs
Et ne perdure que la lumière qu’il nous procure.

Non, mon chemin n’est pas un simple chemin
Je m’y dirige comme tirée par la main
Mon chemin c’est la mer
J’aime la mer. La mer comme une mémoire de voyage…

« Mon chemin c’est la mer
J’aime la mer. La mer comme une mémoire de voyage… »

Illustration : Voldie N., 2022

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Loïs O.-N.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 2 décembre : Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)
Dimanche 4 décembre : Voldie N. (Classe de 1ère G7)

  

Crépuscule

par Loïs O.-N.
Classe de Première STMG3

              

Viennent les ténèbres
Et avec elles, le crépuscule vient
Armé de sa faux, mettre fin à mes jours d’été.
L’astre de ma vie, englouti par l’horizon,
Provoque autour de moi folie et chaos.

Pourquoi le chagrin s’empare-t-il de ceux
Qui voient les dernières lueurs de leur vie
Disparaitre derrière l’horizon infini ?
Ils pleurent, ils hurlent,
Comme des loups à la Lune, leur mort inévitable.

Dans le champ de blé infini de la vie,
Au lieu de courir, de sauter et de rire,
Ils se lamentent sur leur triste existence.
Ainsi, seulement quand la Lune apparait,
Ils trouvent enfin la Paix.

« Viennent les ténèbres
Et avec elles, le crépuscule vient
Armé de sa faux, mettre fin à mes jours d’été… »

Illustration : 

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Enzo R.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)
Jeudi 1er décembre : Michelle T. (Classe de 1ère G7)
Samedi 3 décembre : Loïs O.-N. (Classe de 1ère STMG3)

  

Dans le crépuscule pâle

par Enzo R.
Classe de Première STMG3

              

Sorti de nulle part,
Le bus s’est arrêté comme à chaque disparition de lune
Chose banale
De tous les jours, comme d’habitude
Dans le crépuscule pâle
C’est étrange : silence intérieur, ni mots ni sons,
Seul le bruit des pneus qui crissent sur l’asphalte.
J’ai vu les stations défiler.
Je voulais voir la fin, mais la foule me retenait.
(Sont-ils aussi vides que moi ?)
L’habitude est ma muse,
J’ai sorti mon stylo, mais il était comme mon cœur : vide
En un long cauchemar la page reste blanche,
Rien n’est sorti, le stylo était sec,
Comme en un cauchemar la page reste blanche,
J’étais paralysé, les mains gelées dans mes manches…
Le terminus arrive.

« Comme en un cauchemar la page reste blanche,
J’étais paralysé, les mains gelées dans mes manches…
Le terminus arrive… »

Illustration choisie par Enzo.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Michelle T.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Michelle T. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 30 novembre : Luca M. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 2 décembre : Enzo R. (Classe de 1ère STMG3)

  

Douloureuse existence

par Michelle T.
Classe de Première G7

              

Tellement libre en apparence
Mon paysage renferme un triste sourire
Rempli de désespoir et d’angoisse
Qui guide mes pas vers la lumière.

Périlleux parcours pour mener une vie de rêve
Parfois la tornade en emporte certains
Les entraîne vers le fond
Agrandit ma peine

Jusqu’au coucher du soleil
Une profonde douleur me déchire le coeur
Face à la tristesse quotidienne
Qui hante mes nuits.

Douces larmes tranchantes comme des lames
Qui laissent de profondes blessures
Tue notre sommeil, éveille notre stress
La nuit n’est plus qu’insomnie

Seule entre quatre murs étroits
Je rêve de nuages éclairés
Que le masque peut enfin tomber
Face à personne pour me juger.

« Seule entre quatre murs étroits
Je rêve de nuages éclairés… »

Illustration : Bruno Rigolt, d’après Man Ray « Tears », 1933.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Luca M.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Luca M. (Classe de 1ère STMG3)
Mardi 29 novembre : Mona S. (Classe de 1ère G7)
Jeudi 1er décembre : Michelle T. (Classe de 1ère G7)

  

Triste sphère de plastique

par Luca M.
Classe de Première STMG3

              

Triste sphère de plastique
Échouée quelque part dans la boue.
Et voici qu’émerge
Cette rancœur, telle une parole
De clarté tardive :
« Je m’en vais ! » Déclare-t-elle.

Aussitôt, ce ballon rond
Qui rêvait de victoires
D’argent et d’or
Traversa le fleuve sale
Pollué de malice.
Frontière dépassée,

Environnement si triste.
Ballon fatigué, épuisé ;
Le courant le mène vers un lieu
Où le temps est beau
Et le bonheur permis :
Verdure et joie, plaisir et infini…

« Triste sphère de plastique
Échouée quelque part dans la boue… »

Illustration : © Luca M., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Mona S.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Mona S. (Classe de 1ère G7)
Lundi 28 novembre : Mélissa J. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 30 novembre : Luca M. (Classe de 1ère STMG3)

  

Cet oiseau

par Mona S.
Classe de Première G7

              

Sous les foudre froides qui vont vers l’aube
Sous l’écume des vagues, sur le sable
J’ai vu un majestueux oiseau
Les ailes au vent, le plumage éclatant

Ses yeux étaient aussi foudroyants que l’orage
Sous des vagues de larmes, je vis la sienne
Envahie d’un tourbillon de sensations
Dans mon ventre, j’ai senti des bouquets de papillons

L’oiseau s’envola sans m’attendre
D’un œil triste je continuais à le chercher
Dans la pluie claire, seule dans mon monde
Je pleurais de désespoir de le revoir

« Sous l’écume des vagues, sur le sable
J’ai vu un majestueux oiseau
Les ailes au vent, le plumage éclatant… »

Illustration : © Bruno RIGOLT

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Mélissa J.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Mélissa J. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 27 novembre : Emma D. (Classe de 1ère STMG3)
Mardi 29 novembre : Mona S. (Classe de 1ère G7)

  

Automne, saison des couleurs

par Mélissa J.
Classe de Première G7

              

Automne, saison des couleurs !
Dans le froid humide, les feuilles dorées
Se laissent tomber sur le sol givré
Et dépérissent en un cimetière d’or.

Feuilles oubliées dans le passé,
Les plus belles de l’été,
Le feuillage roux des arbres s’envola,
Pour un voyage dans l’au-delà.

En dessous de l’arbre dévêtu par la saison,
Je les ai trouvées là, écrasées par les enfants
Entre les cris et les ébats, ou mises en tas.
Comme j’admirais cette feuillaison !

L’hiver venu, les arbres seront à nu,
Et l’on se souviendra de leurs bras touffus.
Pendant tout ce temps, j’attendrai les beaux jours,
Pour voir enfin leur grand retour !

« Le feuillage roux des arbres s’envola,
Pour un voyage dans l’au-delà… »

Illustration : © Mélissa J., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Emma D.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Emma D. (Classe de 1ère STMG3)
Samedi 26 novembre : Stacy L. (Classe de 1ère G7)
Lundi 28 novembre : Mélissa J. (Classe de 1ère G7)

  

J’ai fait le rêve d’un monde…

par Emma D.
Classe de Première STMG3

              

Au sein de la terre, l’aube se couche,
Elle se mourrait si calme.
Le seuil du soir se creuse au-dessus du vent
Enchantant mon âme dans la solitude

Le soir brille en paix dans une mélancolie de silence.
Le ciel aussi s’est taché de rêve,
Libre comme un feu, le soleil se couche
Derrière les rues de la ville mêlées à l’horizon.

Tombant comme le soir, la ville s’assoupit
À la lumières des âmes lointaines.
Le soleil de la nuit grandira libre,
La blessure de la vie s’épanouira

Sous la lumière du vent,
Le long des remparts du soir.
J’ai fait le rêve d’un monde qui scintille
Parmi les plaines désertes de la vie…

« J’ai fait le rêve d’un monde qui scintille
Parmi les plaines désertes de la vie… »

Illustration : © Emma D., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Stacy L.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Stacy L. (Classe de 1ère G7)
Vendredi 25 novembre : Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)
Dimanche 27 novembre : Emma D. (Classe de 1ère STMG3)

  

Ma plume sur le papier

par Stacy L.
Classe de Première G7

              

Nous avons passé dix jours ténébreux
À nous dévisager, silencieux.
La clarté de ma lampe éclaire jusqu’à l’aube
Ton teint pâle cerné d’encre bleue.

Le brouillard s’emparant de mon être, transforme
Mon inspiration en une chose lointaine ;
Et bien que toute gracieuse,
Ma plume sur le papier reste silencieuse.

Depuis dix soirées brumeuses
J’endure les tourments enragés
Que me cause cette infinie traînée
Aussi livide que le bleu nocturne de mon âme.

Ces dix nuits de calme désespérant
Ont endormi la flamme de mon cœur ;
Mais mon Être, têtu et persévérant ,
Trouvera l’inspiration, dans l’idéal ou le néant.

« La clarté de ma lampe éclaire jusqu’à l’aube
Ton teint pâle cerné d’encre bleue… »

Illustration : © Stacy L., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Léane B.-E.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)
Jeudi 24 novembre : Antonin E.-B. (Classe de 1ère G7)
Samedi 26 novembre : Stacy L. (Classe de 1ère G7)

  

Enfance perdue
Mon cœur est un voyage de souvenirs

par Léane B.-E.
Classe de Première G7

              

Cette image d’enfant
Chantant sous la lumière de la lune verte,
Libre comme un feu, aussi pur qu’un ange,
Me revient sans cesse.

Nous avons tant à perdre en perdant l’enfance,
Et tant l’ont déjà perdue en arrachant leurs racines.
Revenir à cette époque pleine de merveilles
Est un rêve sortant de mon cœur.

Contre ma fenêtre, le long des remparts du vent,
Mon corps tremble à travers des battements de larmes,
Un profond chagrin parvient à moi,
Sous une mélancolie de silence.

Mon cœur est un voyage de souvenirs
Quand je pense à l’enfant parmi les rires à vous serrer le cœur,
Ce n’est pas le regret qui s’impose mais un sentiment plus mortel.
Je ferai en sorte de ne jamais l’oublier.

« Contre ma fenêtre, le long des remparts du vent,
Mon corps tremble à travers des battements de larmes… »

Illustration : © Léane B.-E., novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème d’Antonin E.-B.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème d’Antonin E.-B. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 23 novembre : Marwa A. (Classe de 1ère STMG3)
Vendredi 25 novembre : Léane B.-E. (Classe de 1ère G7)

  

Passage vers l’au-delà

par Antonin E.-B.
Classe de Première G7

              

Le Piéton est semblable au messager de l’au-delà
Qui s’envole en quête de paroles nouvelles.
Et le passage piéton est l’intermédiaire albe ;
L’escalier bâti par les mains de Dieu.

Tel un messie je distingue une lueur au loin
Qui m’appelle, au bout de ce passage,
L’Ange, vert de confiance me fait signe d’avancer.
Je me mets à piétiner ces dalles nuageuses…

Pendant mon ascension je regarde avec mépris
Le spectacle assourdissant des créatures noires
Lançant des cris de haine
Devant la flamme qui les éblouit tant.

Je rejoins enfin la terre des anciens,
Prêts à m’accueillir comme leur enfant.
Sous les nuages, l’ange effrayé s’envole
Et fait place à son frère déchu.

« Le Piéton est semblable au messager de l’au-delà
Qui s’envole en quête de paroles nouvelles… »

Illustration : © Antonin E.-B. novembre 2022.

 

Un Automne en Poésie… Saison 12… Aujourd’hui le poème de Lola B.

Rêvélation
14 novembre 2022 – 17 décembre 2022

« Rêves et Révélation »
maquette graphique : Bruno Rigolt, © octobre 2022
(Peinture numérique et Photomontage à partir de Bansky (2005).

Les élèves de Première G7 et de Première STMG3 du Lycée en Forêt (Montargis) sont fiers de vous présenter la douzième saison de l’exposition « Un Automne en Poésie », manifestation d’art qui entend marquer de son empreinte la création littéraire lycéenne.

Les créations artistiques des élèves seront publiées
du lundi 14 novembre 2022 au samedi 17 décembre 2022.

Rêvélation ou la transmutation du visible vers l’invisible…

La thématique retenue pour cet atelier d’écriture invite à entrer dans les coulisses de la fabrication poétique. Parce qu’elle est associée au Ciel, c’est-à-dire à un processus de révélation, la poésie est l’art de la transmutation de la boue en or grâce au pouvoir des mots : au sein de leurs œuvres, et dans le sillage des Fleurs du Mal de Baudelaire, les élèves ont cherché à réenchanter et à réinventer le monde pour le rendre plus idéal… Ainsi comprise, la poésie devient quête spirituelle par laquelle s’opère la métamorphose de la boue en or, du banal vers l’extraordinaire, du visible vers l’invisible…

Plusieurs textes seront publiés chaque semaine, dans l’Espace Pédagogique Contributif
jusqu’au 17 décembre 2022 (dernière livraison).

Découvrez aujourd’hui le poème de Lola B. (Classe de 1ère STMG3)
Dimanche 20 novembre : Alice D. (Classe de 1ère G7)
Mercredi 23 novembre : Marwa A. (Classe de 1ère STMG3)

  

Tes yeux le soir…

par Lola B.
Classe de Première STMG3

              

Tes yeux le soir me donnent accès à l’espérance
Je sens ton âme qui chavire sur cette route
À la lueur du vent. Je marche
Sous des battements de larmes ;

La nuit en longs vêtements d’étoiles
Chevauche les multitudes lointaines,
Déclare les bruits des pluies de l’été
Du haut du ciel illuminé par ta véritable identité.

Tes pupilles tachées de bleu
Nageant dans les tourments du vent
Éclairent l’espoir des cieux
Où les ombres me regardent innocemment.

Face au miroir ruisselant
De la lune bleue de tes yeux,
Ta voix me parvient sous la lumière du réverbère
Et ma voix rêve d’un voile qui scintille dans la nuit…

« Ta voix me parvient sous la lumière du réverbère
Et ma voix rêve d’un voile qui scintille dans la nuit…
»

Illustration : © Lola B., novembre 2022.