Depuis trois semaines, les classes de Première dont j’ai la charge cette année sont fières de vous présenter l’édition 2011 d’Un automne en poésie, manifestation d’art qui entend marquer à sa manière la rentrée littéraire au Lycée en Forêt. Plus de soixante textes, tous inédits, sont en cours de publication. Ces poèmes, souvent d’une grande densité intellectuelle, chantent avant tout la nostalgie de l’Idéal et du Spirituel. Proclamant le pouvoir de l’art sur la vie quotidienne, de la subjectivité sur l’objectivité, de l’imaginaire sur le réel, ils s’inscrivent dans la tradition symboliste. Je vous laisse découvrir la suite des textes publiés…
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Le piano et la guerre
par Chloé B.
(Première STG3)
Le piano est sombre comme le monde
Sa mélodie noire comme le soleil.
Cependant les touches brillantes reflètent
Les sourires de l’espoir du pianiste rêvant
D’une autre vie où la mélodie de la boîte à musique
Ne s’arrête jamais.
Mais dans la grande salle du chateau délabré
La musique ne parvient pas à couvrir
Le bruit aride des cris et des pleurs.
Le craquement du parquet donne du rythme à la guerre,
La froideur des notes de musique brûle
Comme le feu de Paris.
Le pianiste actionne la pédale
Qui déclenche un coup de bombe
Et, doucement, le piano se referme
Comme le monde.
L’amour marchait sous la pluie
par Émilie M. et Mélissa M.
(Première L2)
L’amour marchait sous la pluie,
L’écharpe volant au vent…
En arrivant,
Il passa le pas de la porte,
Elle le regarda,
Il aperçut ses yeux verts
Où voyageait le bleu du ciel,
Ces yeux camouflés par ses lunettes,
Des yeux brillants d’espérance.
Il jeta son mégot près de la table
Comme on jette un mouchoir sur le sable
C’est en ce jour que mon cœur chavira…
Ô splendide lys !
par Adelyne B.
(Première L2)
Ô splendide lys
Éveille-toi contre la souffrance,
Cultive le jardin du fond de tes yeux.
Les flocons de mes contradictions
S’entassent dans ma tête.
Tombent les neiges, tombent
Et couvrent mon cœur
Leur douceur caresse
Les saisons de mon âme.
Les vagues d’air brisent mon espoir
Ô splendide lys, révèle-toi.
Mon rêve frissonnait dans les limbes du néant…
Ineffables paroles
par Ludivine D.
(Première S2)
La grisaille du quotidien hante ma conscience
Qui dans l’impossible se brise.
Désemparées, mes idées se succèdent.
Le bruit de leur évasion fait frémir mon cœur.
Des querelles diverses et variées
Exportent l’envie de fuite.
Dans le couloir du temps,
Le néant est fait d’images éparpillées.
Transporté par l’assurance
Créditée de paroles insensées,
L’indéfini ineffable embellit
L’inconnu !
Déchiré par les rimes,
Mon visage sourit machinalement
Et l’accumulation de quintessences
Séduit le milieu.
Désespérées mais parallèlement banales,
Expressions bondissantes de mon chemin…
Attachée à la vie par l’écharpe du froid,
Mais délaissée par la chaleur de l’amour
Mon âme se lasse du génie créateur.
Mon idylle est perchée au plus haut :
Jamais partir,
Mais prendre son envol…
Mon cœur s’éparpille
par Mélanie L.
(Première STG3)
À quelle distance de mon cœur
Pourrait se situer le bonheur ?
Les fenêtres sombres de mes rêves
Me guident vers mon idéal certain
Puis devant ces fenêtres, je trébuche ;
Une vitre se brise comme une larme coule…
Mon cœur s’éparpille, je suis à genoux
L’amour, lui, est en mille morceaux.
J’aperçois les reflets de mes actes manqués :
Je vois aussi une petite fille insouciante de ce qui la hante
Elle vit sa vie, attend son destin,
Essaime ses larmes
En murmurant qu’il y aura un lendemain…
Dernier souffle
par Coralie G.
(Première L2)
Si loin, la tempête se lève
Dans l’horizon ensorcelé.
Un effroi de tendresse s’échappe de mes pupilles.
Mes cheveux de blé coulent
Telle une éternelle pluie
Se figent aux pures pensées de la nuit.
Dès l’aube, jaillira le paysage
Comme un volcan éveillé
Qui pousse son dernier soupir.
Je m’évapore sous l’emprise
D’une marée de sables au toit de dunes
M’échouant dans le souffle inconnu.
Des jours et des nuits
par Nathan C.
(Première STG3)
Une nuit obscure envoûte mes rêves
La clarté du soleil illumine mes jours
Sur les ciels de nuages,
Je prends mon envol
Vers l’eau de l’au-delà de la vie.
Sonne l’heure telle une fleur
en pleine éclosion, vision de liberté
L’heure sonne, je sens que les autres arrivent
Ils oppressent mon cœur, mon souffle.
Mon âme s’évapore avec le soir en fleur
Mon corps sombre et vide
Sombre dans les sables du néant…
Ô Nature
par Clara E. et Tanguy B.
(Première S2)
Telle une lumière qui s’efface
La vague inconsciente des nuages
Surpasse mon espace paisible.
La brume clarté jamais plus ne viendra
Délaissée par la nature future
Qui rejoint lentement son destin.
La découverte du paysage me déçoit
Par son infernale domination
Et ses inégales montagnes…
Voyage à travers une étoile
par Noelle B.
(Première L2)
J’ai rêvé l’Orient suprême
Où la richesse se trouve si l’on sait chercher les trésors.
J’ai mangé des douceurs
Sous les palmiers d’une île.
J’ai écouté les chants des colombes
Semblables à des âmes échappées du vent.
J’ai marché sur le rivage ébloui
Par de l’or sous un fond de diamant noir.
Composition d’après Magritte (“La grande famille”, 1963)
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