Le “75 minutes”, c’est quoi ?
Pour vous aider dans vos révisions, je vous propose 1 à 2 fois par semaine jusqu’à l’épreuve, un “75 minutes” sur l’un des deux thèmes proposés à l’examen. Obligez-vous à respecter le timing : 1h15 pas plus, pour confronter trois documents, faire une fiche de synthèse à partir de la problématique abordée, et vous entraîner en temps limité sur quelques sujets-type. Bien entendu, rien ne vous empêche ensuite d’approfondir un ou plusieurs aspects, mais obligez-vous la première fois à travailler dans le temps imparti : 75 minutes ! Chronométrez-vous en n’oubliant pas qu’un temps limité est toujours mieux utilisé !
Révisions Thème 2
Cette part de rêve que chacun porte en soi…
Voir aussi : “Le rêve comme déchiffrement : du visible à l’invisible”
→ Entraînement. Pour accéder au document, cliquez ici.
→ Il est conseillé d’avoir préalablement préparé le “75 minutes” Comprendre les rêves : 1/2
Problématique de ce “75 Minutes” : dans quelle mesure le rêve est-il une piste vers la connaissance de soi et la quête du sens ? Deuxième partie (cliquez ici pour accéder à la première partie de ce “75 minutes”). mots clés : Freud ; Jung; Fonctions du rêve ; rêve et inconscient ; rêve et connaissance de soi Voici la deuxième partie de ce “75 minutes” consacré au thème “Le rêve comme connaissance de soi”. Je vous conseille, si vous ne l’avez pas encore regardée, de lire la première partie qui aborde, à partir de l’œuvre Aurélia de Gérard de Nerval, le rapport entre rêve et réalité ; rêve et spiritualité ; rêve et poésie. Il sera davantage question ici de l’interprétation des rêves chez Freud et Jung. Pour Freud, le rêve prend ses racines dans le passé du dormeur : c’est un peu comme si, en rêvant, se rejouaient les scènes de notre vie personnelle. Le rêve apparaît ainsi comme la réalisation d’un désir refoulé. Comme vous allez le voir dans les deux premiers documents, Jung reproche à Freud une approche aussi réductrice : faire uniquement du rêve la réalisation d’un interdit refoulé dans l’inconscient limite l’interprétation des rêves. Bien au contraire, pour Jung, “le rêve est un produit de l’activité imaginative de l’inconscient”. Ainsi qu’il le dira dans l’Homme et ses symboles : “Comme toute plante produit des fleurs, la psyché crée des symboles. Tout rêve témoigne de ce processus”¹… Comme vous le découvrirez dans ce “75 minutes”, l’étude du rêve demeure une énigme. C’est ainsi que Michel Jouvet, l’un des plus grands spécialistes mondiaux de neurobiologie du rêve et du sommeil, dans Le Sommeil et le rêve (Éditions Odile Jacob, “Sciences”, 1992. Pages 211–212), conclut son livre sur ces mots : “La physiologie est l’étude des fonctions, c’est-à-dire l’étude des mécanismes des “causes finales” — circulation, respiration, nutrition, reproduction, régulation […]. Ces processus ont un but fonctionnel évident. […] Mais le neurophysiologiste qui étudie le rêve n’a ni cause ni fonction. […] Il nous faut donc bien avouer notre ignorance considérable lorsque nous étudions le sommeil et le rêve. […] Nous connaissons beaucoup du comment sans que cela nous autorise à connaître le pourquoi puisque nous sommes incapables de déceler des modifications évidentes au niveau du comportement, du cerveau ou de l’organisme lorsque nous supprimons durablement le sommeil paradoxal ou le rêve chez l’animal et l’homme.”² 1. Cité par Viviane Thibaudier, 100% Jung, Paris Eyrolles 2011, page 43. |
→ Étape 1 : la prise de notes (40 minutes) : Documents 1 : 20 minutes. Documents 2 et 3 : 20 minutes. Lisez les textes en relevant les informations vous paraissant les plus utiles au traitement de la problématique : relevez synthétiquement le thème précis, la thèse de l’auteur ou l’enjeu posé, ainsi que quelques arguments ou exemples représentatifs. Ne rentrez pas dans les détails : allez toujours vers l’interprétation textuelle GLOBALE.
1. Viviane Thibaudier, 100% Jung, Eyrolles 2011
Lisez en particulier le début du chapitre 4 “Le rêve : une réalité intérieure” depuis la page 43 jusqu’à la page 45 : “ce qu’il veut de nous à ce moment précis”.
2. Anne Dufourmantelle, Intelligence du rêve : Fantasmes, apparitions, Inspiration, Payot 2012
Ce n’est pas Freud qui découvre que le rêve a du sens, mais il a fait du rêve “la voie royale de l’inconscient” et l’a logé comme une petite grenade au cœur du dispositif de la raison, ce que nul n’avait osé avant lui. Quel crime que d’attenter ainsi à l’héritage des Lumières en faisant de la conscience une invitée dans sa propre maison dont le maître des lieux serait, en réalité, non seulement plus puissant mais mieux informé qu’elle !
Freud s’est affronté à Jung — son disciple préféré avant d’être répudié — au sujet, notamment, du rêve. Au dualisme freudien […], s’oppose le monisme jungien, et l’idée que le rêve porte la matrice d’une possible réalisation du soi. Car pour Jung le rêve (avec les délires, les œuvres d’art, les croyances) participe de ce qu’il nomme des archétypes, figurant des entités symboliques que la conscience ne peut intégrer comme telles. Ces archétypes sont reconnaissables dans nos rêves selon l’hospitalité que leur fait le rêveur mais aussi grâce à l’effectivité dont ils font preuve. La voie du rêve, lorsqu’elle est déchiffrée, indique le danger d’être aliéné pour le rêveur ou au contraire sa progression vers ce que Jung appelle “l’individuation”.
L’opposition fondamentale de Jung à Freud réside dans l’affirmation d’un dessein. Le soi jungien, qui n’est pas réductible au moi, est supposé désirer croître, on lui attribue une sorte de vitalisme interne, là où chez Freud, héritier de Schopenhauer, la dualité régnant entre pulsion de mort et principe de plaisir divise le sujet jusqu’en ses soubassements les plus archaïques. Jung considère qu’un rêve doit être appréhendé comme un enseignement là où Freud l’envisage comme étant la réalisation déguisée d’un vœu refoulé […].
3. Sophie de Sivry, Philippe Meyer, L’Art du sommeil, petite histoire sociale symbolique médicale poétique et amoureuse du sommeil, Paris, Éditions du Sextant bleu (“Les empêcheurs de tourner en rond”), 1995, page 101.
“Carl-Gustav Jung fut le dauphin puis le grand rival de Freud dans les débuts de la psychanalyse. Leur principal point de divergence porte sur les notions d’inconscient collectif et d’archétype. Pour Jung, tout homme porte en lui une somme de représentation inconscientes héritées de l’histoire et présentes dans l’espèce depuis toujours. C’est pourquoi la psychanalyse jungienne accordera une grande place aux mythologies et aux religions. La religion est une voie d’accès privilégiée à l’inconscient de l’humanité, et non pas le simple fruit d’une névrose individuelle” (Dalibor Frioux, L’Avenir d’une illusion, Sigmund Freud, Bréal “La Philothèque” 2005, page 56.
Ce deuxième texte sur lequel je vous invite à réfléchir est donc particulièrement intéressant pour l’étude du rêve. Sophie de Sivry et Philippe Meyer évoquent la découverte capitale faite par Jung, des archétypes de l’inconscient collectif…
→ Étape 2 : le réinvestissement des notes (35 minutes)
- Essayez d’abord de répondre très brièvement aux questions suivantes en vous obligeant à réinvestir vos notes pour chacune de vos réponses, qui seront structurées autour d’un argument, illustré par un exemple précis. Il est conseillé d’avoir préalablement préparé le “75 minutes” Comprendre les rêves : 1/2
– En exploitant obligatoirement le “75 minutes” : Comprendre les rêves : 1/2), dites pourquoi le Classicisme et les philosophes des Lumières accordaient si peu de place à l’étude des rêves ?
– En quoi l’interprétation des rêves chez Jung diffère-t-elle de la démarche de Freud ?
– À quels obstacles se heurte l’interprétation des rêves ?
– Le poète Gérard de Nerval dit du rêve qu’il “est une seconde vie” (Aurélia, voir ce “75 minutes” : Comprendre les rêves : 1/2) : expliquez.
– En quoi rêver, c’est s’aventurer vers l’inconnu ?
- Enfin, choisissez l’un de ces questionnements et essayez de construire un plan d’écriture personnelle en 15 minutes.
Bon courage à toutes et à tous pour l’examen ! Prochains rendez-vous “75 minutes” : mardi 22 avril (thème : Paroles…”) ; vendredi 25 avril (Thème : Cette part de rêve…)
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