Support de cours et Entraînement BTS
Thème n°2 (2014-2015) : Cette part de rêve que chacun porte en soi
Mai 68 :
temps de conflit, tant de rêves…
_
« Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi », “Soyez réalistes, demandez l’impossible”, « Je prends mes désirs pour des réalités car je crois en la réalité de mes désirs. »…
Ces slogans, qui sont une parfaite critique de l’ordre ancien, résument à eux seuls la nature profonde des idéaux libertaires de Mai 68 qui ont amené,
de par leur extraordinaire pouvoir de subversion, à remettre en cause les instances traditionnelles d’intégration et de socialisation, et à redécouvrir le rôle fondamental du rêve dans l’appréhension des problématiques sociales.
“Brisons les vieux engrenages”, affiche (1968) →
Source : BnF-Gallica
Rétrospectivement, Mai 68 apparaît en effet comme un mouvement porteur d’un idéal politique appelant à transformer profondément et radicalement les valeurs de civilisation de l’Occident et rêver l’avènement d’un monde meilleur dans le champ de réalisation du possible. En “ouvr[ant] à une autre compréhension du monde, plus politique et révolutionnaire, internationale et solidaire”¹, Mai 68 a porté ici et maintenant la contestation au cœur de la société en la dotant d’une conscience sociale.
Ainsi considéré, ce mouvement renvoie à la notion d’utopie concrète, au sens que lui donnait le philosophe marxiste allemand Ernst Bloch dans Le Principe Espérance : « Les révolutions réalisent les plus vieilles espérances de l’humanité et c’est pour cette raison qu’elles impliquent, qu’elles réclament une concrétisation toujours plus exacte de ce qu’elles entendent par royaume de la liberté et par marche ouverte qui y mène. […] En attendant la possibilité d’un tel accomplissement, l’intention est monde en marche guidé par son rêve éveillé, monde qui progresse […]. Une cime nouvelle surgit derrière celle qu’on vient de gravir : mais ce Plus ultra, bien loin de ralentir l’évolution de la réalisation, ne fait qu’encourager à poursuivre son but »².
En révélant ainsi à l’être humain sa liberté vis-à-vis du monde, Mai 68 a ébranlé profondément la rationalité du modèle social occidental. En tant que phénomène générationnel majeur, il a contribué à l’apparition de nouvelles dynamiques identitaires, plus mouvantes dans le temps et dans l’espace, qui ont marqué d’une empreinte ineffaçable l’inconscient collectif : en ce sens, Mai 68 est indissociable de sa mythologie. En mettant en scène de nouveaux idéaux conjuguant les effets de réel et les effets de fiction, il est parvenu à créer de son vivant sa place dans l’Histoire, et plus encore dans ce que l’on pourrait appeler la mémoire sociale.
Mais ce rêve messianique, en postulant le désordre de l’imaginaire, n’a-t-il pas d’une certaine manière euphémisé la réalité ? C’est ainsi qu’en produisant une mythologie politique révélatrice de l’attente et des désillusions de tout un peuple, en se nourrissant de la force pulsionnelle et dionysiaque du prophétisme révolutionnaire et en tirant argument des valeurs de contre-culture inhérentes à l’après-guerre, Mai 68 a cherché, plus encore qu’à promouvoir le grand rêve hédoniste d’une société d’émancipation, à poser l’imaginaire comme fondement du possible, c’est-à-dire comme tentative d’intégration d’un idéal politique quelque peu irrationnel et fantasmé, au monde réel.
Nous pourrions à ce titre avancer que si le caractère fondateur et identitaire de Mai 68, c’est bien le rêve de libérer l’homme de ses chaînes, sa poétisation et sa mythologisation face au monde postindustriel et au désenchantement historique sont autant de manières d’entretenir un certain rêve néo-primitiviste : une aspiration indéfinie vers la pureté et le paradis perdu qui conjugue le mot d’ordre rimbaldien “changer la vie” et l’idéal matérialiste de “changer le monde”.
Comme le remarque avec pertinence Jean-Loup Amselle, « le véritable héritage de Mai, dans l’idéologie de l’intelligentsia, est celui d’une révolution spirituelle, libertaire, primitiviste et écologique, en un mot d’une véritable “rétrovolution”. »³ Placé sous le triple signe de la nostalgie d’un bonheur édénique, du volontarisme unanimiste et de la révélation millénariste, Mai 68 articule ainsi à la réalité la plus conflictuelle un principe imaginaire dans lequel domine une large part de rêve, de fiction et de mythe.
© Bruno Rigolt, mars 2014
_____________
- 1. Jean Raguénès, De mai 68 à LIP : un Dominicain au cœur des luttes, Karthala Éditions 2008, page 107.
- 2. Ernst Bloch, Le Principe Espérance, Paris, Gallimard 1976, tome I, page 228.
- 3. Jean-Loup Amselle, Rétrovolutions : Essais sur les primitivismes contemporains, Paris, Stock 2010.
Corpus :
- Document 1 : Jean Ferrat, “Au printemps de quoi rêvais-tu ?”, chanson enregistrée en janvier 1969.
- Document 2 : Yves Simon, La Manufacture des rêves, 2003.
- Document 3 : Michaël Löwy, “Le romantisme révolutionnaire de Mai 68”, revue Contretemps, n°22, mai 2008.
- Document 4 : Alain Serres, Pef, Tous en grève, tous en rêve. Couverture d’un album jeunesse sur mai 68. Éditeur : Rue du Monde, 2008.
Activités d’écriture :
- Synthèse (40 points) : Vous réaliserez une synthèse concise, ordonnée et objective de ce corpus.
- Écriture personnelle (20 points) : Selon vous, les rêves de Mai 68 sont-ils toujours d’actualité ? Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.
- Document 1 : Jean Ferrat, “Au printemps de quoi rêvais-tu ?”, 1969
Chanson enregistrée en janvier 1969 (33 tours, Barclay 80 384)
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange
Faites que quelque chose change
Et l’on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu?
Au printemps de quoi riais-tu?
Jeune homme bleu de l’innocence
Tout a couleur de l’espérance
Que l’on se batte dans la rue
Ou qu’on y danse
Au printemps de quoi riais-tu?
Au printemps de quoi rêvais-tu?
Poing levé des vieilles batailles
Et qui sait pour quelles semailles
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille
Au printemps de quoi rêvais-tu?
Au printemps de quoi doutais-tu?
Mon amour que rien ne rassure
Il est victoire qui ne dure
Que le temps d’un ave pas plus
Ou d’un parjure
Au printemps de quoi doutais-tu?
Au printemps de quoi rêves-tu?
D’une autre fin à la romance
Au bout du temps qui se balance
Un chant à peine interrompu
D’autres s’élancent
Au printemps de quoi rêves-tu?
D’un printemps ininterrompu.
- Document 2 : Yves Simon, La Manufacture des rêves, Paris, éditions Grasset, 2003. Depuis “Vite, quelques images” jusqu’à “du sous-sol d’une province française”.
Yves Simon est un chanteur français. Dans cette autobiographie, il raconte les émois artistiques qui l’ont façonné.
LA RUÉE VERS L’INFINI
Vite, quelques images : un rouquin insolent, des flics à lunettes d’aviateur, des grilles d’arbres tordues, une odeur de pomme acide… Et puis, la parole. Parler sans préambule à des inconnus, parler comme un flux qui entrerait à l’intérieur des mots du monde pour devenir sa musique, capable en retour d’émouvoir des cerveaux curieux de tout. Raconter, écouter, échanger… Le temps est à l’approche et aux rêves à voix haute. – Que disiez-vous ? – Il est interdit de se taire ! – Le monde ne serait-il pas imparfait… – Le changer, illico ! Mai 68 était à l’œuvre.
Si en ce début de printemps de mai les instants seront vite comptabilisés, le temps, lui, semblait infini : le temps à vivre, le temps à aimer, le temps à apprendre. Alors, entre deux discours et quelques scènes de révolution, je ne pensais qu’à une chose, m’embarquer pour des voyages de hasard, certains qu’avec un diplôme en poche, quelque talent et de la volonté, mes retours dans la société laborieuse s’effectueraient en douceur. Dans les ambassades, je me procurai des visas pour Istanbul, New York, Kaboul. Mon éducation sentimentale se ferait sur les autoroutes du monde, dans des villes aux noms exotiques, dans la pauvreté, pour écrire, chanter, peindre, tracer avec mon corps en mouvement des signes que seuls les initiés seraient capables de reconnaître et de déchiffrer. Attitude artiste, écrira plus tard Gilles Deleuze, et toute une génération se retrouva au bord de l’univers, là où ça tangue et bascule et où les quarantièmes rugissants n’en finissent pas de ronger les certitudes.
Ne laisse jamais les questions s’éteindre en toi. |
Le monde, provisoirement, se réenchantait et tout autour de la planète se tissaient les liens d’une franc-maçonnerie inédite, celle d’une jeunesse qui venait d’avoir l’insigne privilège de vivre une adolescence exponentielle, c’est-à-dire en résonance avec une autre adolescence, celle de l’Histoire débarrassée d’une seconde guerre mondiale, alors qu’allaient prendre fin les fameuses Trente Glorieuses.
Génération éperdue de mots, de musique et de futur, nous avons vécu dans un monde aux guerres périphériques. La guerre est finie titra Alain Resnais et j’étais convaincu que le progrès – qui allait de soi ! tant moral qu’économique n’oserait jamais réinventer une telle calamité. Utopie d’alors? Illusion, naïveté ? Oui, tout cela et bien d’autres choses encore. Vivants en tout cas, avec dans nos corps la sensation érotique d’entrer soir et matin dans la moiteur d’une Histoire dont nous avions été cruellement orphelins jusque-là.
Mai 68 fut aussi cette invention-là, celle d’une guerre virtuelle et d’un malheur absent. |
Ces lunes de mai restent pour les jeunes gens qui les ont vécues le dernier Noël avant inventaire, avant dégel, avant réel, avant qu’un litre d’essence (recherche, forage, raffinage, transport) venu du Moyen-Orient se mette enfin à peser son prix réel, c’est-à-dire plus cher qu’un litre d’eau minérale extraite du sous-sol d’une province française.
- Document 3 : Michaël Löwy, “Le romantisme révolutionnaire de Mai 68”, revue Contretemps, n°22, mai 2008, page 94 et s.
Michaël Löwy (1938, São Paulo, Brésil), est un sociologue et philosophe marxiste franco-brésilien. Nommé en 2003 directeur de recherche émérite au CNRS, il enseigne également à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
L’esprit de 68 est un puissant breuvage, un mélange épicé et enivrant, un cocktail explosif composé de divers ingrédients. Une de ses composantes – et pas la moindre – est le romantisme révolutionnaire, c’est-à-dire une protestation culturelle contre les fondements de la civilisation industrielle/capitaliste moderne, son productivisme et son consumérisme, et une association singulière, unique en son genre, entre subjectivité, désir et utopie – le “triangle conceptuel” qui définit, selon Luisa Passerini, 1968 |1|.
Le romantisme n’est pas seulement une école littéraire du début du XIXe siècle – comme on peut encore lire dans nombre de manuels – mais une des principales formes de la culture moderne. En tant que structure sensible et vision du monde, il se manifeste dans toutes les sphères de la vie culturelle – littérature, poésie, art, musique, religion, philosophie, idées politiques, anthropologie, historiographie et les autres sciences sociales. Il surgit vers la moitié du XVIIIe – on peut considérer Jean-Jacques Rousseau comme “le premier des romantiques” – , court à travers la Frühromantik allemande, Hölderlin, Chateaubriand, Hugo, les pré-raphaëlites anglais, William Morris, le symbolisme, le surréalisme et le situationnisme, et il est encore avec nous au début du XXIe. On peut le définir comme une révolte contre la société capitaliste moderne, au nom de valeurs sociales et culturelles du passé, pré-modernes, et une protestation contre le désenchantement moderne du monde, la dissolution individualiste/compétitive des communautés humaines, et le triomphe de la mécanisation, mercantilisation, réification |*| et quantification. Déchiré entre sa nostalgie du passé et ses rêves d’avenir, il peut prendre des formes régressives et réactionnaires, proposant un retour aux formes de vie pré-capitalistes, ou une forme révolutionnaire/utopique, qui ne prône pas un retour mais un détour par le passé vers le futur ; dans ce cas, la nostalgie du paradis perdu est investie dans l’espérance d’une nouvelle société.
[…]
Dans son remarquable livre sur Mai 68, Daniel Singer a parfaitement capturé la signification des “événements”: “Ce fut une rébellion totale, mettant en question non pas tel ou tel aspect de la société existante, mais ses buts et ses moyens. Il s’agissait d’une révolte mentale contre l’état industriel existant, aussi bien contre sa structure capitaliste que contre le type de société de consommation qu’il a créé. Cela allait de pair avec une répugnance frappante envers tout ce qui venait d’en haut, contre le centralisme, l’autorité, l”ordre hiérarchique”. […].
Si vous prenez, par exemple, le célèbre tract distribué, en Mars 68, par Daniel Cohn-Bendit et ses amis, “Pourquoi des sociologues?”, on trouve le rejet le plus explicite de tout ce qui se présente sous le label de “modernisation”; celle-ci est identifiée comme n’étant pas autre chose que la planification, rationalisation et production de biens de consommation selon les besoins du capitalisme organisé. Des diatribes analogues contre la techno-bureaucratie industrielle, l’idéologie du progrès et de la rentabilité, les impératifs économiques et les “lois de la science” sont présentes dans beaucoup de documents de l’époque. Le sociologue Alain Touraine, un observateur distancé du mouvement, rend compte, en utilisant des concepts de Marcuse*, de cet aspect de Mai 68: “La révolte contre ‘pluridimensionnalité’* de la société industrielle gérée par les appareils économiques et politiques ne peut pas éclater sans comporter des aspects ‘négatifs’, c’est-à-dire sans opposer l’expression immédiate des désirs aux contraintes, qui se donnaient pour naturelles, de la croissance et de la modernisation”|2|. À cela il faut ajouter la protestation contre les guerres impérialistes et/ou coloniales, et une puissante vague de sympathie – non sans illusions “romantiques” – envers les mouvements de libération des pays opprimés du Tiers Monde. Enfin, last but not least, chez beaucoup de ces jeunes militants, une profonde méfiance envers le modèle soviétique, considéré comme un système autoritaire/bureaucratique, et, pour certains, comme une variante du même paradigme de production et consommation de l’Occident capitaliste.
L’esprit romantique de Mai 68 n’est pas composé seulement de “négativité”, de révolte contre un système économique, social et politique, considéré comme inhumain, intolérable, oppresseur et philistin***, ou d’actes de protestation tels que l’incendie des voitures, ces symboles méprisés de la mercantilisation capitaliste et de l’individualisme possessif |3|. Il est aussi chargé d’espoirs utopiques, de rêves libertaires et surréalistes, d’”explosions de subjectivité“ (Luisa Passerini), bref, de ce que Ernst Bloch*** appelait Wunschbilder, “images-de-désir”, qui sont non seulement projetées dans un avenir possible, une société émancipée, sans aliénation****, réification**** ou oppression (sociale ou de genre), mais aussi immédiatement expérimentées dans différentes formes de pratique sociale : le mouvement révolutionnaire comme fête collective et comme création collective de nouvelles formes d’organisation ; la tentative d’inventer des communautés humaines libres et égalitaires, l’affirmation partagée de sa subjectivité (surtout parmi les féministes) ; la découverte de nouvelles méthodes de création artistique, depuis les posters subversifs et irrévérents, jusqu’aux inscriptions poétiques et ironiques sur les murs.
La revendication du droit à la subjectivité était inséparablement liée à l’impulsion anti-capitaliste radicale qui traversait, d’un bout à l’autre, l’esprit de Mai 68. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : elle a permis la – fragile – alliance entre les étudiants, les divers groupuscules marxistes ou libertaires et les syndicalistes qui ont organisé – malgré leurs directions bureaucratiques – la plus grande grève générale de l’histoire de France.
1. Passerini, “‘Utopia’ and Desire”, Thesis Eleven, n° 68, February 2002, pp. 12-22.
2. Alain Touraine, Le Mouvement de Mai ou le Communisme utopique, Paris, Seuil, 1969, p. 224. Voir aussi l’intéressant article de Andrew Feenberg, “Remembering the May events”, Theory and Society, n° 6, 1978.
3. Voici ce qu’écrivait Henri Lefebvre dans un livre publié en 1967: “Dans cette société où la chose a plus d’importance que l’homme, il y a un objet roi, un objet-pilote : l’automobile. Notre société, dite industrielle, ou technicienne, possède ce symbole, chose dotée de prestige et de pouvoir. (…) la bagnole est un instrument incomparable et peut-être irrémédiable, dans les pays néo-capitalistes, de déculturation, de destruction par le dedans du monde civilisé”; H. Lefebvre, Contre les technocrates, 1967, réédité en 1971 sous le titre Vers le cybernanthrope, Paris, Denoël, p.14).
____________
* Herbert Marcuse et l’Homme unidimensionnel : Herbert Marcuse (1898-1979) est un philosophe, sociologue marxiste américain d’origine allemande. Il “propose dans son Homme unidimensionnel une critique du monde moderne qui emporte à la fois le capitalisme et le communisme soviétique, basée sur le constat, dans les deux systèmes, de l’augmentation des formes de répression sociale (qu’elle soit d’ordre privé ou public). Ainsi, la tendance, dans les pays supposément marxistes, à la bureaucratisation était, pour Marcuse, tout aussi opposée à la liberté que dans les pays occidentaux”. Source : Wikipedia.
** Ernst Bloch (1885-1977) est un philosophe marxiste allemand. “Opposé au marxisme stalinien, Ernst Bloch défend la nécessité de l’utopie qui, à ses yeux, n’a rien d’une forme d’aliénation****. Pour ce marxiste non-orthodoxe, l’utopie permet de repenser l’histoire. En effet, selon le philosophe, l’expérience utopique est l’occasion d’une prise de conscience renouant […] avec une forme de messianisme moderne”. Source : Wikipedia.
*** philistin : vulgaire et borné
**** Aliénation et réification : en philosophie, le concept d’aliénation renvoie à l’idée d’une perte de liberté. Selon les philosophes marxistes, le monde capitaliste aliène le travailleur en l’obligeant à vendre sa force de travail. Le concept de réification renvoie, particulièrement chez les philosophes marxistes, à une idée similaire : avec le capitalisme, le travailleur est réifié, c’est-à-dire “chosifié”, réduit à l’état d’objet puisque la finalité de son travail lui échappe.
- Document 4 : Couverture d’un album jeunesse sur Mai 68.
Alain Serres, Pef, Tous en grève, tous en rêve. Éditeur : Rue du Monde, 2008.

Documents complémentaires
- Arno Münster, Albert Camus : La révolte contre la révolution ?, Paris, L’Harmattan 2000, page 92 depuis “La mort subite et prématurée de Camus” jusqu’au bas de la page 94 : “Elle n’a pas eu lieu”.
- SciencesPo.|la bibliothèque : Mai 68 en France
“Soyez réalistes, demandez l’impossible”. Crédit photographique : Gérard-Aimé/Rapho-Eyedea, 1968
Publié par