Entraînement BTS… Culture Générale… Le rire : un phénomène social

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bts2011.1284135182.jpgEntraînement 2010-2011 n°1. Thème 2 (“Le rire”) : le rire, un phénomène social

Je vous propose dans cet entraînement un sujet inédit qui porte sur le statut social du rire. Plus qu’un phénomène physiologique et réflexe, le rire en effet occupe une fonction sociale majeure dans l’appréhension de l’interculturel. Pourquoi rit-on ? Selon Rabelais (document 1), “rire est le propre de l’homme”. Ainsi le rire est-il intimement lié au fonctionnement de la société. Laurence Consalvi (document 4) montre bien que le rire par exemple ouvre un espace socialisant de rencontres et d’échanges. 

Quant au philosophe Henri Bergson (document 2), son essai très célèbre sur le rire appelle une remarque fondamentale : en participant à une identité collective, le rire façonne la vie sociale, il est donc inhérent à toute relation sociale. Le rôle du rire est à ce titre essentiel dans la diffusion des connaissances et des valeurs. En tant que facteur d’intégration ou d’exclusion, le rire fonde ainsi une véritable théorie sociale. En répondant à plusieurs exigences de la vie en commun, il  aurait conséquemment une portée sociale régulatrice. 

Mais le rire exerce également une fonction critique et politique majeure qui peut se faire l’instrument d’un véritable contre-pouvoir. En contestant l’ordre établi, la tyrannie et l’exploitation, un personnage bouffon comme Charlot (cf. l’affiche du Dictateur : document 3) amène en effet à s’interroger sur le rôle du comique. En fustigeant les puissants, il révèle le peuple à lui-même en l’amenant à prendre conscience. Comme vous le voyez, l’enjeu de ce corpus est très riche puisqu’il permet d’appréhender le rire comme un jeu inhérent au phénomène politique et social.

Niveau de difficulté : **  (* accessible ; ** moyennement difficile ; *** difficile)

            

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Corpus

  • Document 1, François Rabelais, Gargantua, “Prologue”, 1534
  • Document 2, Henri Bergson, Le Rire. Essai sur la signification du comique, 1924
  • Document 3, affiche du film Le Dictateur (Charlie Chaplin), 1940
  • Document 4 , Laurence Consalvi, “Des écla… boussures de rire”, article paru dans Deux mille ans de rire, permanence et modernité (collectif), Presses Universitaires Franc-Comtoises/Les Belles Lettres, Paris 2002

Consignes

  • Première partie (synthèse) : Vous ferez une synthèse concise, objective et ordonnée en confrontant les documents du corpus.
  • Deuxième partie (écriture personnelle) : Selon vous, faut-il prendre le rire au sérieux ?

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  • Document 1, François Rabelais, Gargantua, avertissement liminaire et Prologue, 1534

Aux lecteurs

Amis lecteurs qui lisez ce livre,
Dépouillez-vous de tout tourment;
Et, le lisant, ne soyez pas scandalisés ;
Il ne contient ni mal ni infection.
Il est vrai qu’ici vous apprendrez

Peu de perfection, sinon en matière de rire;
Mon cœur ne peut élire d’autre argument,
Voyant la douleur qui vous mine et vous consume.
Mieux vaut traiter du rire que des larmes,
Parce que rire est le propre de l’homme.

Prologue

Buveurs très illustres, et vous Vérolés très précieux (c’est à vous, à personne d’autre que sont dédiés mes écrits), dans le dialogue de Platon intitulé Le Banquet, Alcibiade faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste prince des philosophes, le déclare, entre autres propos, semblable aux Silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme on en voit à présent dans les boutiques des apothicaires ; au-dessus étaient peintes des figures amusantes et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés et autres semblables figures imaginaires, arbitrairement inventées pour inciter les gens à rire, à l’instar de Silène, maître du bon Bacchus. Mais à l’intérieur, on conservait les fines drogues comme le baume, l’ambre gris, l’amome, le musc, la civette, les pierreries et autres produits de grande valeur. Alcibiade disait que tel était Socrate, parce que, ne voyant que son physique et le jugeant sur son aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon tant il était laid de corps et ridicule en son maintien : le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fol, ingénu dans ses mœurs, rustique en son vêtement, infortuné au regard de l’argent, malheureux en amour, inapte à tous les offices de la vie publique ; toujours riant, toujours prêt à trinquer avec chacun, toujours se moquant, toujours dissimulant son divin savoir. Mais en ouvrant une telle boîte, vous auriez trouvé au-dedans un céleste et inappréciable ingrédient : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme prodigieuse, un invincible courage, une sobriété sans égale, une incontestable sérénité, une parfaite fermeté, un incroyable détachement envers tout ce pour quoi les humains s’appliquent tant à veiller, courir, travailler, naviguer et guerroyer.

A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de notre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La Dignité des braguettes, Des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure (c’est le titre) est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtres que le titre le prétendait.

Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que le hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur.

Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! Souvenez-vous de la contenance que vous aviez. Mais n’avez-vous jamais vu un chien rencontrant quelque os à moelle ? C’est, comme dit Platon au livre II de la République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec quelle passion il le brise, avec quel zèle il le suce. Qui le pousse à faire cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de plus qu’un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le beaucoup d’autres produits, parce que la moelle et un aliment élaboré selon ce que la nature a de plus parfait, comme le dit Galien au livre 3 Des Facultés naturelles et IIe de L’Usage des parties du corps.

À son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque. Puis, par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et sucer la substantifique moelle, c’est-à-dire -ce que je signifie par ces symboles pythagoriciens- avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine plus profonde, qui vous révèlera de très hauts sacrements et mystères horrifiques, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des affaires.

  • Document 2, Henri Bergson, Le Rire. Essai sur la signification du comique, 1924

Que signifie le rire ? Qu’y a-t-il au fond du risible ? Que trouverait-on de commun entre une grimace de pitre, un jeu de mots, un quiproquo de vaude-ville, une scène de fine comédie ? Quelle distillation nous donnera l’essence, toujours la même, à laquelle tant de produits divers empruntent ou leur indiscrète odeur ou leur parfum délicat ? Les plus grands penseurs, depuis Aristote, se sont attaqués à ce petit problème, qui toujours se dérobe sous l’effort, glisse, s’échappe, se redresse, impertinent défi jeté à la spéculation philosophique.
[…]

Nous allons présenter d’abord trois observations que nous tenons pour fondamentales. Elles portent moins sur le comique lui-même que sur la place où il faut le chercher.

Voici le premier point sur lequel nous appellerons l’attention. Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d’un animal, mais parce qu’on aura surpris chez lui une attitude d’homme ou une expression humaine. On rira d’un chapeau ; mais ce qu’on raille alors, ce n’est pas le morceau de feutre ou de paille, c’est la forme que des hommes lui ont donnée, c’est le caprice humain dont il a pris le moule. Comment un fait aussi important, dans sa simplicité, n’a-t-il pas fixé davantage l’attention des philosophes ? Plusieurs ont défini l’homme « un animal qui sait rire ». Ils auraient aussi bien pu le définir un animal qui fait rire, car si quelque autre animal y parvient, ou quelque objet inanimé, c’est par une ressemblance avec l’homme, par la marque que l’homme y imprime ou par l’usage que l’homme en fait.

Signalons maintenant, comme un symptôme non moins digne de remarque, l’insensibilité qui accompagne d’ordinaire le rire. Il semble que le comique ne puisse produire son ébranlement qu’à la condition de tomber sur une surface d’âme bien calme, bien unie. L’indifférence est son milieu naturel. Le rire n’a pas de plus grand ennemi que l’émotion. Je ne veux pas dire que nous ne puissions rire d’une personne qui nous inspire de la pitié, par exemple, ou même de l’affection : seulement alors, pour quelques instants, il faudra oublier cette affection, faire taire cette pitié. Dans une société de pures intelligences on ne pleurerait probablement plus, mais on rirait peut-être encore ; tandis que des âmes invariablement sensibles, accordées à l’unisson de la vie, où tout événement se prolongerait en résonance sentimentale, ne connaîtraient ni ne comprendraient le rire. Essayez, un moment, de vous intéresser à tout ce qui se dit et à tout ce qui se fait, agissez, en imagination, avec ceux qui agissent, sentez avec ceux qui sentent, donnez enfin à votre sympathie son plus large épanouissement : comme sous un coup de baguette magique vous verrez les objets les plus légers prendre du poids, et une coloration sévère passer sur toutes choses. Détachez-vous maintenant, assistez à la vie en spectateur indifférent : bien des drames tourneront à la comédie. Il suffit que nous bouchions nos oreilles au son de la musique, dans un salon où l’on danse, pour que les danseurs nous paraissent aussitôt ridicules. Combien d’actions humaines résisteraient à une épreuve de ce genre ? et ne verrions-nous pas beaucoup d’entre elles passer tout à coup du grave au plaisant, si nous les isolions de la musique de sentiment qui les accompagne ? Le comique exige donc enfin, pour produire tout son effet, quelque chose comme une anesthésie momentanée du cœur. Il s’adresse à l’intelligence pure.

Seulement, cette intelligence doit rester en contact avec d’autres intelligences. Voilà le troisième fait sur lequel nous désirions attirer l’attention. On ne goûterait pas le comique si l’on se sentait isolé. Il semble que le rire ait besoin d’un écho. Écoutez-le bien : ce n’est pas un son articulé, net, terminé ; c’est quelque chose qui voudrait se prolonger en se répercutant de proche en proche, quelque chose qui commence par un éclat pour se continuer par des roulements, ainsi que le tonnerre dans la montagne. Et pourtant cette réper-cussion ne doit pas aller à l’infini. Elle peut cheminer à l’intérieur d’un cercle aussi large qu’on voudra ; le cercle n’en reste pas moins fermé. Notre rire est toujours le rire d’un groupe. Il vous est peut-être arrivé, en wagon ou à une table d’hôte, d’entendre des voyageurs se raconter des histoires qui devaient être comiques pour eux puisqu’ils en riaient de bon cœur. Vous auriez ri comme eux si vous eussiez été de leur société. Mais n’en étant pas, vous n’aviez aucune envie de rire. Un homme, à qui l’on demandait pourquoi il ne pleurait pas à un sermon où tout le monde versait des larmes, répondit : « je ne suis pas de la paroisse. » Ce que cet homme pensait des larmes serait bien plus vrai du rire. Si franc qu’on le suppose, le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imagi¬naires. Combien de fois n’a-t-on pas dit que le rire du spectateur, au théâtre, est d’autant plus large que la salle est plus pleine ; Combien de fois n’a-t-on pas fait remarquer, d’autre part, que beaucoup d’effets comiques sont intraduisibles d’une langue dans une autre, relatifs par conséquent aux mœurs et aux idées d’une société particulière ? Mais c’est pour n’avoir pas compris l’importance de ce double fait qu’on a vu dans le comique une simple curiosité où l’esprit s’amuse, et dans le rire lui-même un phénomène étrange, isolé, sans rapport avec le reste de l’activité humaine. De là ces définitions qui tendent à faire du comique une relation abstraite aperçue par l’esprit entre des idées, « contraste intellectuel », « absurdité sensible », etc., définitions qui, même si elles convenaient réellement à toutes les formes du comique, n’expliqueraient pas le moins du monde pourquoi le comique nous fait rire. D’où viendrait, en effet, que cette relation logique particulière, aussitôt aperçue, nous contracte, nous dilate, nous secoue, alors que toutes les autres laissent notre corps indifférent ? Ce n’est pas par ce côté que nous aborderons le problème. Pour comprendre le rire, il faut le replacer dans son milieu naturel, qui est la société ; il faut surtout en déterminer la fonction utile, qui est une fonction sociale. Telle sera, disons-le dès maintenant, l’idée directrice de toutes nos recherches. Le rire doit répondre à certaines exigences de la vie en commun. Le rire doit avoir une signification sociale.

  • Document 3, affiche du film Le Dictateur (Charlie Chaplin), 1940

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  • Document 4 , Laurence Consalvi, “Des écla… boussures de rire”, article paru dans Deux mille ans de rire, permanence et modernité (collectif), Presses Universitaires Franc-Comtoises/Les Belles Lettres, Paris 2002, paragraphe 6, p. 341-343, depuis “Il n’est plus à prouver aujourd’hui que le rire” (page 341) jusqu’à “voire d’un lynchage comme cela s’est produit à diverses reprises” (p. 343). 

Il n’est plus à prouver aujourd’hui que le rire tient une place dans ce que l’on nomme les « communications non verbales ». Par son rire, l’individu communique volontairement ou non, des jugements, des intentions, des sentiments. En effet, comme l’écrit Eric Smadja (1993), le rire appartient pleinement à ce que l’on nomme les communications non verbales.

J’ai peur donc je ris

Peur et divertissement sont loin d’être incompatibles, on le sait. Si je me base sur les réponses obtenues dans le questionnaire, il devient évident que les gens viennent au Fantafestival pour rire de leurs  propres  peurs.  On peut mettre tout cela en rapport avec  le premier rire dont parle, entre autres Desmond Morris , à savoir que le fait que le bébé glousse quand sa mère le lance en l’air ou lui fait « bouh !» à l’oreille est l’expression du conflit généré par un message contradictoire : J’ai peur, mais je suis en sécurité, donc je ris ! Pour Morris et bien d’autres avec lui, ce rire enfantin né du choc des sentiments de peur et de plaisir, est à l’origine de tous les rires.  Il écrit que « le rire nous aide à nous sentir bien parce qu’il est l’expression d’un danger rencontré mais évité » (1992, p189-190). Il apparaît que c’est essentiellement ce rire-là que l’on entend dans les salles de cinéma lors de la projection de films d’horreur. Le public rit parce que ce n’est pas réel et qu’il sent en sécurité, bien calé dans on fauteuil, un coca dans une main, et un morceau de pizza dans l’autre.

On peut rire de tout

Je poursuivrai maintenant avec Eric Smadja qui parle des thèmes et techniques risibles. Dans les films d’horreur on enfreint les interdits. En effet, ce ne sont pas les prescriptions qu’Eric Smadja énumère (étrangers au groupe, déviant, langage) qui produisent du comique, mais au contraire les interdits, les tabous qui, traités par le biais de l’absurde, deviennent un objet risible.  Eric Smadja distingue des invariants  universaux de l’objet du message risible, comme le pouvoir politique,  l’ordre social etc. Cependant  dans le cas du public étudié, ce ne sont pas ces universaux, qui suite à diverses transformations deviennent risibles, qui font effectivement rire. Ici c’est tout le contraire qui se passe. Durant le festival on rit de ce qui ne nous ferait pas rire dans un autre contexte. Ce rire lié aux tabous, ce rire noir, est en quelque sorte un rire de provocation, qui fait un bras d’honneur à la mort, la maladie, la souffrance.

Pour quoi sonne le rire ?

C’est toujours à Eric Smadja (1993, p.120-121) que j’emprunte cette liste des fonctions sociales du rire :

  • expression de la joie individuelle et de la sécurité psychique engendrée par la cohésion sociale du groupe ;

  • sanction symbolique des déviances et excentricités constituant un mode très efficace de contrôle social des mœurs ;

  • mode d’évitement d’une sanction négative, d’une punition par l’inhibition de l’agressivité d’autrui :

    • Instrument de politesse,
    • Instrument de défense contre l’angoisse,
    • Instrument d’exécution sociale,
    • Instrument de séduction et quête affective.

Dans le cadre du Fantafestival, c’est principalement la première fonction qui émerge (rire comme expression de la joie individuelle engendrée par la cohésion sociale du groupe). Durant la semaine du festival le public constitue une microsociété, pour les raisons que nous avons déjà expliquées. Dans l’obscurité de la salle, la cohésion du groupe est très forte. Le rire qui se manifeste alors est un rire convivial  qui rapproche les rieurs, et dont la fonction n’est pas l’exclusion : c’est un rire qui unit, c’est un rire de complicité. La seconde fonction dont parle Eric Smadja (fonction symbolique) n’apparaît pas durant le festival, au contraire tout ce qui est déviant est le bienvenu, comme par exemple arriver coiffé de pastèques (on ne trouve pas de citrouilles en juin), initiative saluée par des rires d’approbation et des applaudissements.

Le rire comme instrument de politesse est présent. Il peut arriver que l’on rie pour ne pas vexer son voisin de fauteuil , lorsque celui-ci fait une remarque plus ou moins spirituelle.

Naturellement, le rire comme instrument de défense contre l’angoisse, ne peut pas être absent d’un festival consacré au fantastique. Comme l’ont déjà noté de nombreux chercheurs, le rire peut fonctionner comme une soupape de sécurité, permettant entre autre de lutter contre des sentiments de malaise.

Le rire comme instrument d’exécution sociale se manifeste lui aussi. Dans le cadre du Fantafestival, le rire peut prendre la forme d’une approbation, ou au contraire d’une critique négative voire d’un lynchage comme cela s’est produit à diverses reprises.

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques