Voici la troisième et dernière livraison des poèmes créés par les élèves de Seconde 18 et Seconde 7 en hommage à Marguerite Duras.
- Cliquez ici pour accéder aux textes publiés le 30 septembre 2009.
- Cliquez ici pour accéder aux textes publiés le 16 septembre 2009.
Oublier pour l’éternité
par Alizée R. (Seconde 18)
Alors que s’écoulent autrement
Les larmes du soleil
Je cherche dans la peur
la morale du tableau silencieux
Avec l’envie d’ignorer,
D’oublier une vie seule :
Pourquoi l’horizon court-il au loin ?
Je veux partir avec le cœur de l’autre
Sans voler ses ailes de papier,
M’égarer dans la puissance à jamais,
Calculer les secondes d’amour à deux
Mais rester dans la grande ignorance d’avoir à oublier
Et juste percevoir la solitude.
J’ai fermé les yeux sur l’espoir
J’ai marché dans les larmes du soleil…
Prendre le large
par Audrey G. (Seconde 18)
On vit, l’on profite de mensonges sincères,
On se noie, l’on s’écorche :
Mentir pour mieux se protéger.
Être nouveau, sans personne,
Sans mélancolie
Un besoin d’ailes,
Comme une attente pour se reconstruire.
Besoin d’horizon : oublier, renaître…
Sans personne,
Sans mélancolie
Un besoin d’ailes…
New York, 1991, © B. R.
Haïku mélancolique
par Nabil B. (Seconde 18)
Un bruit dans la nuit :
Sur l’île
La solitude emplissait
Nos cœurs enfuis…
Partir
par Charlotte B. (Seconde 7)
Attente inconsciente imaginée sans refus,
Embrasée, affligée de larmes
Noires sensations névrosées, épuisées de désir
Et de voyage.
Espoir assigné, oppressé de tristesse
Rongé par ces songes :
Partir, partir…
Cette mélancolie de liberté,
Ranimée d’éveils brûlant de rêves, en vain, épuisés…
Belle nuit
par Florian C. (Seconde 7)
Belle nuit où le temps s’arrête
Et ne reprend qu’au coucher de la vie
Aussi froide et sombre que le vent
Aussi noire et incertaine que l’aube
Belle nuit
Où l’on rêve que l’on ne pense à rien…
Un cœur égaré
par Tiffany J. (Seconde 7)
Dans la nuit inconnue
Ce cœur égaré par la lumière hésitante
D’un voyage oublié.
Dans l’océan froissé
Du silence obscur,
Une solitude
Incertaine.
Ce cœur séparé,
Comme une musique dans le vent
Une musique de paroles colorées…
J’ai dû mourir plus vite que les autres
par Céline L. (Seconde 7)
Ce monde est-il noir ?
J’ai dû mourir plus vite que les autres.
M’occuper de la maison, de la lessive, des courses…
Les arbres sont creux, l’herbe hurle, les nuages pleurent :
J’ai dû mourir plus vite que les autres.
Je cache mes craintes, les maisons brûlent, et craque la terre :
J’ai dû mourir plus vite que les autres.
L’orage crie de douleur, les étoiles se fanent, les fleurs sont ternes :
J’ai dû mourir plus vite que les autres.
Ceux qui me critiquent ne savent pas. Ne connaissent pas.
Ce monde est-il noir ?
J’ai dû mourir plus vite que les autres.
Une histoire éphémère
par Janyce M. Inès E. et Déborah S. (Seconde 18)
Écrire dans le vent, au soleil de l’automne
Tant l’écriture est un rêve :
Léger tel ce lourd fardeau.
Admirer par la fenêtre la vérité,
Perdue dans le nuage des mots :
Ne jamais comprendre la conformité.
Apprendre le pouvoir de mordre le temps,
Prétendre qu’on le passe en pensant.
Je joue de la montre-bracelet,
Et gagne au Loto de la solitude
Une histoire éphémère :
Sourire à l’aube,
Pleurer le crépuscule…
Photomontage à partir de deux tableaux du peintre surréaliste R. Magritte (“La Grande famille” et “La lunette d’approche”)
Paysage d’été
par Lauren C. (Seconde 18)
S’amuser de soleils et de feuilles
Rire de paysages et de fleurs l’été
Sans amis, le soleil n’est que passage
Les regarder sourire
Faisait l’effet d’une friandise
Sur la plage
Dans le paysage d’été…
Une guitare dans le Bleu
par Lucie L. (Seconde 7)
Partir, retrouver une vie
Se souvenir d’un regard,
D’une mélodie douce…
Cœur vidé,
Mais une lueur d’espoir…
Un chien vagabondait.
Le retour du temps passé,
Je crie mon envie, sans un bruit :
Un geste parti de mon cœur,
Une guitare dans le Bleu,
Une chevelure dorée,
Fascination d’un être.
Un adieu, des larmes…
Il s’agit du même livre…
par Marine D. et Marion L. (Seconde 7)
Chaque personne que l’on rencontre est unique
Mais les souvenirs parfois s’effacent :
L’ami s’en va, marche, s’évade,
Finit par s’endormir, partir…
La vie avec un ami parti
Est vie à mourir, tempête sans le vent,
Des larmes sans pleurer, un couloir sans issue.
Tourner la page ?
Mais il s’agit toujours du même livre…
Des ombres ouvraient un chemin
par William P. (Seconde 18)
Sous un ciel
Qui brillait d’étrange lumière
Des ombres ouvraient un chemin.
Un cœur perdu
Triste d’oubli
Cherchait une proie.
L’enfant innocent
Endormi par l’ennui
Découvrit des images de la nuit
La nuit
Qui toujours s’évapore
De rayons roses
Qui se cachent…
Je pense à la faim
par Haroun M. (Seconde 18)
Je pense à la faim, à la soif
De vivre pour manger
Se remplir de pays inconnus et
De villes perdues,
De cités égarées.
Je pense à la faim, à la soif
De vivre pour boire
Les mots
De livres égarés,
Quelques mots envolés…
Délivrance
par Léo R. (Seconde 18)
Après une lecture de la nouvelle de M. Duras “Le coupeur d’eau“
Découverte d’une tentation nouvelle,
Souvenir d’une mélodie égarée
À l’heure du silence de la société.
J’ai vu la beauté étoilée du Noir dans le soir,
L’émerveillement d’une nuit d’été hésitante,
La profondeur d’un regard
Dans le silence obscur de la vie.
C’était comme une infinité inconnue,
Comme le regret d’un changement lointain :
Le désespoir d’une femme à mes côtés
Le soulagement dernier d’un voyage espéré…
La nuit, le ciel…
par Damien L. (Seconde 18)
Un homme sortit dans l’infini bleuté
Les mille bougies du ciel éclairaient son visage.
L’homme cherchait à se rappeler
Des souvenirs disparus
Dans l’obscurité-mémoire.
Puis le ciel pleura
L’homme fondit
Dans un déluge
De larmes bleues…
Envolé
par Claire D. (Seconde 18)
Un homme s’arrête : essoufflé, perdu.
Pourtant le soleil brille, pourtant un oiseau chante.
Un papillon, une abeille, puis un soupir lointain.
L’homme rêve : il voit comme un amour
Mais c’est la pluie.
Et puis l’orage : même l’oiseau qui chantait s’est tu
L’homme ne respire plus.
Un éclair rose brise l’horizon.
L’homme est mort car c’est la guerre.
Le soleil revient.
L’oiseau a repris son chant mélodieux.
L’homme, lui, s’est envolé…
Tourner la page
par Madeleine L. et Harivelo A. (Seconde 18)
Autour du feu de lecture
Des lettres de cœur,
Les odeurs de la mer classées, cataloguées
Avec les mots-poubelle
Du passé comme les vieux chagrins…
Le tour de manège ivre de plaisir est fini
Courir au loin puis seul
À un banc dans la nuit sans étoile
Questions, pensées, ennui :
la peur en route vers le mystère futur…
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