
Prérequis
Commencez à planifier vos révisions… et lisez impérativement cet article qui fait le point sur l’oral. Pour vous préparer à l’épreuve, j’insiste sur l’absolue nécessité de vous constituer des fiches de synthèse sur :- les objets d’étude (par exemple, la poésie) ;
- les mouvements littéraires et culturels abordés ;
- les textes étudiés.
Concernant les fiches sur les textes, vous pouvez d’abord noter quelques points essentiels sur l’auteur (époque, mouvement, œuvres principales), le texte et le contexte (contextualisation, problématisation). Mentionnez évidemment les axes principaux en détaillant si besoin les aspects les plus importants ou les plus difficiles. N’oubliez pas d’accorder une grande importance à l’analyse textuelle GLOBALE : vos remarques de détail sont évidemment essentielles mais elles n’ont d’intérêt que si elles permettent à votre lecteur ou à votre auditeur de saisir le sens global du texte (de même que le texte doit être rattaché à l’œuvre, l’œuvre au mouvement, le mouvement à l’époque. Il faut toujours aller du particulier au général, du concret à l’abstrait).
La préparation à l’oral dure 30 minutes le jour de l’épreuve. Votre exposé sur le texte doit durer 10 minutes environ. Il sera suivi d’un entretien de 10 minutes qui fera le point sur vos connaissances et l’ensemble des activités que vous aurez menées. Il pourra parfois être élargi à des questionnements plus larges de culture générale.
L’exposé…
La première partie de l’épreuve orale est consacrée à la lecture analytique d’un texte. Les instructions officielles indiquent nettement l’esprit de cet exercice : il s’agit en 10 minutes environ d’explorer de façon organisée un texte en répondant à une problématique précisée au départ. Cette épreuve vise pour l’examinateur à s’assurer de la bonne compréhension du texte, de la culture littéraire, de l’aptitude à construire la réflexion, en privilégiant des outils spécifiques de stylistique, d’expression et de communication.
Le travail de préparation…
Quand vous allez préparer votre exposé, ayez toujours à l’esprit que la lecture analytique est un processus de construction du sens : elle correspond au travail d’approche que vous pourriez faire pour un commentaire littéraire.
Avant toute chose, il convient donc d’avoir à l’esprit plusieurs éléments :
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en premier lieu, n’oubliez pas que tout texte est le résultat d’un acte d’énonciation par un auteur donné, à un moment donné, en un lieu donné. Ces différents paramètres définissent un cadre essentiel pour l’explication : c’est la position de l’énonciateur vis-à-vis d’un “contexte” : ce contexte est essentiel pour comprendre le cadre culturel et social qui entoure le texte à étudier.
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Vous devez y ajouter 2 éléments : à qui est destiné le texte? et quelle est l’intention de l’auteur? Ces différentes observations doivent vous amener à répondre aux questions suivantes : Quelle est l’idée directrice du texte? Quels sont les moyens essentiels utilisés pour servir cette idée?
Cette première approche globale du texte va vous conduire à la deuxième étape : la lecture détaillée.
La lecture détaillée est essentielle. C’est elle qui vous permettra de proposer une observation précise par diverses approches afin de dégager les centres d’intérêt du texte. Soyez attentif tout d’abord à l’organisation du texte (sa structuration thématique), aux mots clés : l’analyse des réseaux lexicaux et thématiques permet bien souvent de guider l’analyse pour la définition des axes de lecture. Mais vous devrez privilégier par ailleurs d’autres outils d’analyse : les registres de langue, l’emploi des temps, l’étude des figures de style, des connotations, etc.
La “positive” attitude !
La connaissance du cours ne suffit pas… Si votre connaissance du cours est évidemment essentielle, vous réussirez d’autant mieux cette épreuve que vous adopterez face à l’examinateur une attitude positive, si vous êtes convaincant (et convaincu !). Comment voulez-vous qu’on croie en vous si vous apparaissez penaud, peu sûr, vaincu d’avance? Votre réussite dépend de votre motivation et de votre implication : ce sont vos réactions personnelles de lecteur, votre sensibilité face au texte, votre intérêt et votre motivation qui prouveront que vous possédez les aptitudes pour atteindre les objectifs fixés par l’épreuve. C’est un détail, mais il est essentiel : tenez-vous droit et ne soyez pas nonchalant, avachi sur la table! Votre but, c’est de faire valoir votre culture et votre personnalité. N’importe quel examinateur (moi le premier!) serait agacé par l’attitude désinvolte ou relâché(e) d’un candidat.
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L’introduction
Contextualisation : dans votre introduction, vous devez d’abord situer brièvement le passage en portant votre attention sur les éléments qui permettent de le contextualiser dans l’œuvre ou dans le mouvement culturel.
Problématisation : puis vous en présentez brièvement le sujet (c’est-à-dire le problème posé qui correspond souvent à l’idée directrice). Votre problématique doit donc rendre compte de l’essentiel du texte, c’est-à-dire votre hypothèse de lecture que vous allez vérifier tout au long de votre exposé. La présentation doit aussi situer le texte ou le passage (par rapport à l’œuvre), de manière à permettre à l’examinateur de suivre l’explication en lui fournissant tous les éléments qui ne figurent pas dans le texte et sont nécessaires à sa compréhension. Elle doit en même temps être concise : inutile de tout dire : n’oubliez pas qu’on évalue l’aptitude de l’élève à sélectionner dans ses connaissances les éléments pertinents et à hiérarchiser les informations (aptitude à l’esprit de synthèse).
L’annonce du plan : annoncez le plus clairement votre plan : axes d’étude ou plan du texte dans le cas d’une étude linéaire : pensez à bien poser vos axes de lecture. Evitez les formules du style : “Nous verrons l’apparition de thèmes”, “d’abord, je dirai…, puis je dirai ensuite…” particulièrement lourdes
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La lecture du texte
Puis vous lisez le texte en y mettant de l’enthousiasme : adoptez par exemple un timbre de voix vivant. Si vous avez une voix monocorde et plutôt faible, efforcez-vous de corriger ces défauts. Votre lecture en effet doit à la fois être expressive et posée. Elle vise à montrer que le texte est compris : le ton que vous employez est important dans l’évaluation que l’on fait de votre lecture. N’oubliez pas de marquer des pauses. Elles sont importantes non seulement pour mettre en valeur les mots porteurs de sens, mais aussi afin de déstresser le jour de l’examen (vous reprenez votre respiration pendant les pauses). Dernière remarque : en poésie, le respect de la versification est bien entendu déterminant.
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Le développement
Vous devrez proposer des pistes d’étude à la fois pertinentes (permettant de commenter l’essentiel de ce qui fait l’intérêt du texte, et distinctes (attention aux redites). Pensez à distinguer les éléments essentiels des idées secondaires, qui ne servent qu’à mettre en valeur les points importants, en les illustrant. Annoncez au fur et à mesure les phases d’exploration que vous allez conduire. Pensez à mettre en avant les transitions permettant de suivre le fil de l’exposé. Après chaque analyse, tirez un bref bilan (déduction) avant de poursuivre votre exploration du texte.
Le fond et la forme : l’explication du texte doit associer (sans les dissocier surtout) l’étude du style (remarques précises et variées avec maîtrise des notions et des termes spécifiques) et du sens afin de permettre un repérage et une interprétation efficaces. Ne séparez jamais le fond de la forme : de fait, la forme elle-même contribue au sens. Pour y parvenir, le candidat doit ainsi mettre en œuvre des savoir-faire et utiliser des outils propres à l’examen d’un texte court : c’est également sur la pertinence de leur choix et la qualité de leur utilisation qu’il sera jugé (remarques placées au bon endroit, remarques en cohérence avec l’axe annoncé, remarques ordonnées (progression).
L’examinateur s’assurera par exemple que le candidat va à l’essentiel pour exprimer ce qui fait à ses yeux l’intérêt du passage en s’appuyant sur des sources pertinentes. Vos différentes remarques sur le texte doivent être fondées sur des références précises : quand vous citez le texte, n’oubliez pas de justifier toujours le lien entre l’affirmation que vous proposez et la citation retenue.
Enfin, rappelez-vous que l’examinateur note la manière dont vous serez capable de structurer et d’orienter vos remarques en fonction des conclusions partielles et de la conclusion générale à laquelle vous voulez aboutir : c’est le parcours analytique. La question que se pose un examinateur est celle-ci : un candidat est-il apte à passer du stade de l’observation de détail à celui de l’interprétation en fonction de perspectives plus larges, plus abstraites par exemple ?
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La conclusion
Pensez à rappeler brièvement vos axes d’étude et proposez un bilan global permettant d’élargir la problématique étudiée vers un point de vue qui englobe le texte et dépasse le cadre de celui-ci. Vous pouvez par exemple élargir au groupement de textes dans votre conclusion, au mouvement culturel, à une autre œuvre étudiée, etc.
L’entretien…
C’est l’occasion par excellence de prouver que vous avez le “physique de l’emploi”. Cherchez à mettre en avant votre capacité à dialoguer : l’aisance dans la communication, l’utilisation pertinente des notes, la valorisation de votre culture générale sont des critères importants. En outre, l’emploi d’un lexique précis, d’une langue correcte, et la connaissance du vocabulaire de l’analyse littéraire, constituent des critères importants de l’évaluation orale. Personnellement, quand je fais passer l’oral du Bac, j’apprécie particulièrement qu’un(e) candidat(e) défende son point de vue sur une problématique de lecture, à la condition que ce point de vue soit fondé bien entendu! Je vous conseille en outre d’être très attentif aux questions posées : certains candidats par exemple n’écoutent pas bien les questions, ce qui les conduit à répondre de façon erronée ou allusive. Rappelez-vous aussi que la nervosité ne sert à rien : mieux vous aurez préparé l’épreuve, plus vous devriez être calme. Enfin, soyez toujours “positif” : ne critiquez pas les textes, encore moins les choix de votre professeur. Lors de la session 2008, un candidat m’a dit : “Notre prof, elle est un peu bizarre : ce texte est ultra ch…” Sans commentaire !
Pour l’entraînement…
Pensez à travailler dans 2 directions :
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tout d’abord, entraînez-vous à 2 ou 3 par exemple. Interrogez-vous à tour de rôle dans les conditions de l’examen (20 à 25 minutes de préparation et le même temps d’entretien : 2 camarades interrogeant afin de varier l’axe des questions). Utilisez le barème de notation ci-dessous pour vous auto-évaluer !
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De plus, essayez d’élargir vos connaissances sur les courants littéraires et les contextes historiques ou culturels afin de pouvoir enrichir vos analyses.
Exemple de barème d’évaluation
(source : Académie de Rouen. Cliquez ici pour accéder à la page).
Exposé : 10 points
Critères |
Explication |
Barème |
Expression et communication |
• Lecture correcte et expressive• Correction de la langue• Engagement, conviction |
3 points |
Réflexion et analyse (pertinence) |
• Compréhension du texte• Élaboration d’un projet de lecture en réponse à la question posée• Validité des références au texte en relation au projet |
5 points |
Connaissances |
• Contextualisation• Utilisation du vocabulaire relatif aux objets d’étude et aux perspectives• L’utilisation pertinente du vocabulaire de l’analyse littéraire est valorisée |
2 points |
Entretien : 10 points
Critères |
Explication |
Barème |
Expression et Communication |
• Aptitude au dialogue : prise en compte de la parole d’autrui et volonté d’entrer dans le dialogue• Engagement, conviction• Maîtrise de soi et de son langage |
3 points |
Réflexion et analyse (pertinence) |
• Compréhension des questions posées• Aptitude à justifier les réponses et à se référer aux documents pour les illustrer |
3 points |
Connaissances |
• Références aux contenus du descriptif (lectures cursives, activités de classe, etc.)• Connaissance de l’objet ou des objets d’étude et des perspectives |
4 points |
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