TUTORIEL EAF… Tout sur l’oral : l’exposé et l’entretien

L’Oral de l’Épreuve Anticipée de Français

Cet article a été actualisé ! Merci de regarder l’article mis à jour :

L’oral du Bac de Français à partir de la session 2020 (Bac 2021)… Tout sur la nouvelle épreuve orale de l’EAF.

Voici pour toutes les sections (générales et technologiques) les points essentiels que vous devez connaître pour présenter dans de bonnes conditions l’épreuve orale de Français. En rouge, sont indiqués les aspects qui doivent retenir particulièrement votre attention.

À lire utilement : la Charte des examinateurs de l’ÉAF, notamment la « Note à l’attention des candidats »  (pp. 14-17 de la Charte des examinateurs de l’ÉAF, Académie d’Orléans-Tours ; février 2016).


Votre arrivée dans la salle d’examen…

Tout d’abord, présentez-vous impérativement à l’heure (indiquée sur votre convocation) muni(e) des documents demandés :

  1. votre convocation ;
  2. une pièce OFFICIELLE prouvant votre identité (CNI, Passeport, titre de séjour, etc.) ;

    Si vous avez oublié un document officiel (pièce d’identité, convocation, etc.), allez IMMÉDIATEMENT AU SECRÉTARIAT DU BAC afin de faire régulariser votre situation (on pourra être amené à vous demander de repasser dans la journée avec les documents manquants pour vérification). Si vous arrivez juste à temps pour l’épreuve, signalez le problème à l’examinateur : dans la plupart des cas, il vous fera passer l’oral et vous demandera de régulariser dans la journée votre situation auprès du secrétariat d’examen. Il pourra également vous demander de lui présenter en main propre vos justificatifs. Cela dit, je vous conseille de ne RIEN oublier : cela fait toujours mauvaise impression.

  3. votre LISTE D’ORAL ;
  4. les textes présentés en lecture analytique (et qui sont donc mentionnés sur votre liste) ;
  5. les œuvres intégrales ;
  6. le manuel que vous avez utilisé avec votre professeur pendant l’année.

    Attention : vous devez avoir avec vous l’ensemble des textes sur lesquels vous pouvez être interrogé(e). 

    Il est rappelé en outre que les candidat(e)s doivent avoir en double exemplaire les textes afin d’en présenter une copie à l’examinateur. Arrangez-vous par exemple pour vous prêter un exemplaire d’une œuvre… Quoi qu’il en soit, on ne peut pas vous pénaliser pour le cas où vous n’auriez pas les textes en double exemplaire.

  7.  des stylos, des surligneurs, telephone.1244988302.jpgainsi qu’une MONTRE (ou un petit réveil, un minuteur, etc.). Pendant la préparation et le déroulement de l’épreuve, n’hésitez pas à regarder votre montre pour bien gérer le temps.
    ATTENTION : vous n’avez PAS le droit de sortir votre téléphone portable même pour voir l’heure ! Pensez à l’éteindre complètement (S’il venait à sonner ou à vibrer, cela pourrait être interprété comme une tentative de tricherie, et vous pénaliser lourdement) et à le ranger dans vos affaires personnelles que vous déposerez à l’entrée de la salle.

 

La première partie de l’épreuve :
l’exposé oral

La préparation de l’oral dure 30 minutes le jour de l’épreuve. Votre exposé sur le texte doit durer 10 minutes environ. Il sera suivi d’un entretien de 10 minutes qui fera le point sur vos connaissances et l’ensemble des activités que vous aurez menées dans le cadre d’une séquence consacrée à un objet d’étude qui se rapporte au texte choisi pour l’exposé.

Si vous êtes interrogé(e) sur une œuvre intégrale : la plupart du temps, l’examinateur vous demandera d’étudier un extrait délimité par votre professeur et clairement indiqué sur la liste d’oral. Dans ce cas, « l’examinateur n’ira jamais au-delà du texte tel qu’il a été délimité par le professeur sur le descriptif »). Mais, dans le cadre d’une œuvre intégrale (et uniquement dans ce cadre), l’examinateur « a la liberté de définir […] un extrait non étudié spécifiquement en classe ». (Sources : oral entente académique, juin 2012).

Concernant les œuvres intégrales, peut-on m’interroger sur un passage qui n’a pas été étudié en lecture analytique ?
Tout à fait : c’est la différence avec les groupements de textes. Mais dans ce cas, l’examinateur n’aura pas les mêmes attentes, et il sera sans aucun doute plus compréhensif.

Répondre à la question posée par l’examinateur

La première partie de l’épreuve orale est consacrée à la lecture analytique d’un texte. Les instructions officielles indiquent nettement l’esprit de cet exercice : il s’agit en 10 minutes environ d’explorer de façon organisée un texte en répondant à une problématique précisée au départ. Cette épreuve vise pour l’examinateur à s’assurer de la bonne compréhension du texte, de la culture littéraire, de l’aptitude à construire la réflexion, en privilégiant des outils spécifiques de stylistique, d’expression et de communication.

Les 30 minutes de préparation…

Quand vous allez préparer votre exposé, ayez toujours à l’esprit que la lecture analytique n’est pas la « récitation » de notes de cours, pas plus qu’un commentaire oralisé. Elle est un processus de construction du sens en réponse à la question posée par l’examinateur.

Attention pour l’oral : si des passages de vos fiches de synthèse ou de votre cours sont trop rédigés, vous devez impérativement les transformer en plans très détaillés afin de ne pas lire le jour de l’oral. Dans le cas contraire, c’est l’échec assuré !

Avant toute chose, il convient donc d’avoir à l’esprit quelques points essentiels :

  • N’oubliez pas de prendre en compte la problématique, c’est-à-dire la question posée par l’examinateur et qui doit orienter votre interprétation du texte. Attention : si vous étudiez le texte mais sans rattacher votre exposé à la question posée, ou si vous vous contentez de paraphraser, ou d’énumérer des observations sur le texte sans interprétation, vous pouvez perdre jusqu’à la moitié des points !
  • Adoptez la « positive » attitude ! La connaissance du cours ne suffit pas : il faut savoir se préparer mentalement à l’épreuve Si votre apprentissage du cours est évidemment essentiel, vous réussirez d’autant mieux cette épreuve que vous adopterez face à l’examinateur une attitude positive, si vous êtes convaincant (et convaincu !). Comment voulez-vous qu’on croie en vous si vous apparaissez penaud, peu sûr, vaincu d’avance? Votre réussite dépend de votre motivation et de votre implication : ce sont vos réactions personnelles de lecteur, votre sensibilité face au texte, votre intérêt et votre motivation qui prouveront que vous possédez les aptitudes pour atteindre les objectifs fixés par l’épreuve.
    Conseils : Soyez sûr(e) de vous, pensez à des choses positives. Avant l’épreuve : fermez les yeux, et imaginez-vous en train de passer l’épreuve. Mimez mentalement les différentes étapes de l’entretien afin de vous y préparer.

C’est un détail, mais il est essentiel : tenez-vous droit et ne soyez pas nonchalant, avachi sur la table ! Votre but, c’est de faire valoir votre culture et votre personnalité. N’importe quel examinateur (moi le premier !) serait agacé par l’attitude désinvolte ou relâchée d’un candidat.

Le déroulement de l’exposé

L’introduction

Contextualisation : dans votre introduction, vous devez d’abord situer brièvement le passage en portant votre attention sur les éléments qui permettent de le contextualiser dans l’œuvre ou dans le mouvement culturel, en restituant s’il y a lieu l’environnement social, politique, etc.

Problématisation : puis vous en présentez brièvement le sujet en réponse à la problématique définie par l’examinateur.
Rappel : Une problématique est un angle particulier d’approche qui va orienter le travail d’analyse.
Cette problématique, qui rend souvent compte de l’essentiel du texte, va néanmoins orienter votre hypothèse de lecture que vous allez vérifier tout au long de votre exposé. La présentation doit aussi situer le texte ou le passage (par rapport à l’œuvre), de manière à permettre à l’examinateur de suivre l’explication en lui fournissant tous les éléments qui ne figurent pas dans le texte et sont nécessaires à sa compréhension. Elle doit en même temps être concise : inutile de tout dire ; n’oubliez pas qu’on évalue l’aptitude de l’élève à sélectionner dans ses connaissances les éléments pertinents et à hiérarchiser les informations (aptitude à l’esprit de synthèse).

Annonce du plan : annoncez le plus clairement possible votre plan : axes d’étude ou plan du texte dans le cas d’une étude linéaire. Pensez à bien poser vos axes de lecture, sans aller trop vite, afin de permettre à l’examinateur de noter votre démarche analytique.

  • La lecture du texte

« Le candidat fait une lecture à haute voix de la totalité ou d’une partie du texte à étudier Cette lecture peut se faire au début ou au cours de l’exposé » (Charte des examinateurs, page 6).

Même s’il n’y a pas de règle impérative à respecter, il paraît plus logique néanmoins que la lecture intervienne en second lieu, après l’introduction. Bien souvent, lorsqu’on commence à parler au tout début de l’exposé, la voix est insuffisamment posée pour capter l’attention de l’examinateur. Il est donc préférable de commencer d’abord par l’introduction : cela vous laisse le temps de placer votre voix et de gagner en assurance. Vous pouvez ensuite aborder plus sereinement la lecture.

Une lecture doit à la fois être expressive et posée. La lecture vise à montrer que le texte est compris : le ton que vous employez est important dans l’évaluation que l’on fait de votre lecture.Parlez lentement. N’oubliez pas de marquer des pauses par exemple. Elles sont importantes non seulement pour mettre en valeur les mots porteurs de sens, mais aussi afin de déstresser le jour de l’examen (vous reprenez votre respiration pendant les pauses). Dernière remarque : en poésie, le respect de la versification est bien entendu déterminant. Pensez aussi à bien marquer les changements de rythme et de tonalité !
  • Le développement

Vous devrez proposer des pistes d’étude à la fois pertinentes (permettant de commenter l’essentiel de ce qui fait l’intérêt du texte, et distinctes (attention aux redites). Pensez à distinguer les éléments essentiels des idées secondaires, qui ne servent qu’à mettre en valeur les points importants, en les illustrant. Rappelez au fur et à mesure les phases d’exploration que vous allez conduire. Pensez à mettre en avant les transitions permettant de suivre le fil de l’exposé. Après chaque analyse, tirez un bref bilan (déduction) que vous rattacherez à la problématique posée par l’examinateur, avant de poursuivre votre exploration du texte.

Le fond et la forme…

L’explication du texte doit associer (sans les dissocier surtout) l’étude du style (remarques précises et variées avec maîtrise des notions et des termes spécifiques) et du sens afin de permettre un repérage et une interprétation efficaces. Ne séparez jamais le fond de la forme : de fait, la forme elle-même contribue au sens. Pour y parvenir, le candidat doit ainsi mettre en œuvre des savoir-faire et utiliser des outils propres à l’examen d’un texte court : c’est également sur la pertinence de leur choix et la qualité de leur utilisation qu’il sera jugé (remarques placées au bon endroit, remarques en cohérence avec l’axe annoncé, remarques ordonnées (progression).

L’examinateur s’assurera par exemple que le candidat va à l’essentiel pour exprimer ce qui fait à ses yeux l’intérêt du passage en s’appuyant sur des sources pertinentes. Vos différentes remarques sur le texte doivent être fondées sur des références précises : quand vous citez le texte, n’oubliez pas de justifier toujours le lien entre l’affirmation que vous proposez et la citation retenue.

Enfin, rappelez-vous que l’examinateur note la manière dont vous serez capable de structurer et d’orienter vos remarques en fonction des conclusions partielles et de la conclusion générale à laquelle vous voulez aboutir : c’est le parcours analytique. La question que se pose un examinateur est celle-ci : un candidat est-il apte à passer du stade de l’observation de détail à celui de l’interprétation en fonction de perspectives plus larges, plus abstraites par exemple ?

  • La conclusion

Pensez à rappeler brièvement vos axes d’étude et proposez un bilan global permettant d’élargir la problématique étudiée vers un point de vue qui englobe le texte et dépasse le cadre de celui-ci. Vous pouvez par exemple élargir au groupement de textes dans votre conclusion, au mouvement culturel, à une autre œuvre étudiée, etc.

La seconde partie de l’épreuve : l’entretien…

La deuxième partie de l’épreuve, également notée sur 10, est consacrée à un entretien avec l’examinateur. Cet entretien est « un échange dialogué qui doit permettre au candidat de valoriser ses savoirs et ses lectures, d’approfondir et d’élargir sa réflexion. Il vise à faire émerger un ensemble de connaissances et de compétences issues de l’année (dans le cadre de l’objet d’étude […] » (Source : oral entente académique juin 2012).

C’est l’occasion par excellence de prouver que vous avez le « physique de l’emploi ». Cherchez à mettre en avant votre capacité à dialoguer : l’aisance dans la communication, l’utilisation pertinente des notes, la valorisation de votre culture générale sont des critères importants. En outre, l’emploi d’un lexique précis, d’une langue correcte, et la connaissance du vocabulaire de l’analyse littéraire, constituent des critères importants de l’évaluation orale. Personnellement, quand je fais passer l’oral du Bac, j’apprécie particulièrement qu’un(e) candidat(e) défende son point de vue sur une problématique de lecture, à la condition que ce point de vue soit fondé bien entendu !

Je vous conseille en outre d’être très attentif aux questions posées : certains candidats par exemple n’écoutent pas bien les questions, ce qui les conduit à répondre de façon erronée ou allusive. Rappelez-vous aussi que la nervosité ne sert à rien : mieux vous aurez préparé l’épreuve, plus vous devriez être calme. Enfin, soyez toujours « positif » : ne critiquez pas les textes, encore moins les choix de votre professeur-e. Lors d’une session, un candidat m’a dit : « Notre prof, elle est un peu bizarre : ce texte est ultra ch… » Sans commentaire !

Pour vous entraîner…

Pensez à travailler dans 2 directions :

  1. tout d’abord, entraînez-vous à 2 ou 3 par exemple. Interrogez-vous à tour de rôle dans les conditions de l’examen (20 à 25 minutes de préparation et le même temps d’entretien : 2 camarades interrogeant afin de varier l’axe des questions). Utilisez le barème de notation ci-dessous pour vous auto-évaluer !

  2. De plus, essayez d’élargir vos connaissances sur les courants littéraires et les contextes historiques ou culturels afin de pouvoir enrichir vos analyses.

Exemple de barème d’évaluation
(source : Académie d’Orléans-Tours)

critères évaluation EAF_2016

Ce tableau résume, pour chacune des deux parties de l’épreuve, les principales connaissances et compétences faisant l’objet de l’évaluation (BOEN N°7 du 6 octobre 2011).

Questions-réponses…

— Mes textes comportent des annotations. Que dois-je faire ?
S’il s’agit de lectures cursives, de documents complémentaires, etc. vous avez le droit d’apporter sur vos textes des notes explicatives, à l’exception des textes présentés en lecture analytique. Mais tout dépend bien sûr de la nature de ces annotations. Souligner un mot dans un texte, noter le sens d’un terme ou d’une expression difficile est tout à fait toléré (les manuels et les œuvres intégrales le font bien) mais de là à rédiger un paragraphe explicatif sur la page… Dans le doute, le mieux est de montrer votre texte à l’examinateur AVANT de commencer la préparation afin d’éviter tout malentendu.

— Ai-je le droit de conserver avec moi pendant les 30 minutes de préparation et pendant l’épreuve mon descriptif ?
Oui bien entendu. N’hésitez pas au contraire à vous en servir, afin de montrer à l’examinateur que vous pratiquez avec aisance l’intertextualité, c’est-à-dire la mise en relation des textes entre eux.

— Mon exposé dure moins de 10 minutes. Est-ce grave ?
Un exposé de 8 à 9 minutes est toléré (tout dépend bien sûr de la densité des remarques). En revanche, s’il ne devait durer que 5 voire 4 minutes, vous seriez fortement pénalisé(e) et vous n’obtiendriez pas la moyenne pour cette première partie de l’épreuve. Bien souvent, un élève qui a appris son cours mais qui termine trop vite lit ses notes à toute vitesse, oublie de développer, de citer le texte, de commenter les citations, etc. Pensez à marquer des pauses, à justifier vos remarques en vous référant au texte, ou à d’autres passages (ou d’autres œuvres). Exploitez l’intertextualité afin d’approfondir vos remarques, rappelez les définitions importantes, etc.

Attention : l’examinateur n’est PAS tenu de prolonger un exposé qui n’aurait duré que 3 ou 4 minutes. Si vous restez court et que vous n’avez plus rien à dire, l’examinateur passera directement à l’entretien… Donc utilisez le plus possible la totalité du temps de parole qui vous est accordé.

— J’ai fait l’impasse sur un texte et j’ai l’impression de n’avoir rien à dire…
 La pire des choses est de paniquer ou de s’avouer vaincu(e). Essayez au contraire de voir ce qui dans vos connaissances peut être utilisé pour aborder intelligemment le texte. Dans le cas d’une œuvre intégrale par exemple, vous gagnerez à exploiter votre culture sur l’auteur et sur d’autres passages de l’œuvre et à les mettre en perspective avec l’extrait que vous devez analyser. Cela ne présente pas de grande difficulté (à la condition d’avoir lu l’ouvrage certes). Concernant un texte issu d’un groupement, essayez de situer le passage par rapport à un cadre connu (un mouvement littéraire par exemple, un groupe d’écrivains, un genre, un registre, etc.). Vous devez aussi essayer de confronter le texte avec d’autres extraits que vous connaissez mieux. Le tout est de savoir mobiliser vos connaissances et de valoriser votre culture générale auprès de l’examinateur.

— Le plan est-il très important à l’oral ?
Le plan est évidemment déterminant. Un problème qui se pose souvent aux candidat(e)s tient à l’organisation de l’exposé oral. Avec le stress, et en cherchant à « ne pas réciter son cours », on fait moins attention à structurer le plan, de là certains exposés qui partent dans tous les sens, sans suivre une logique de progression. Dès qu’on vous aura indiqué votre problématique, si vous hésitez sur la marche à suivre, je vous conseille de vous poser les questions suivantes : « Qu’est-ce que je veux prouver exactement ? », « D’où est-ce que je vais partir… Pour parvenir où ? » 

Veillez à structurer votre parcours analytique ou argumentatif : oral ne veut pas dire désordre, bien au contraire ! Choisissez une idée directrice en fonction de la problématique posée, c’est-à-dire le thème central à partir duquel vous organiserez votre démonstration. Évitez de trop multiplier les questionnements, qui risquent de faire perdre de vue le principe d’organisation logique de votre exposé et la question qu’on vous aura posée. Pensez par ailleurs aux transitions quand vous enchaînez les idées ou les axes entre eux. Concernant les citations, elles sont toujours utiles dans un exposé, à la condition de les choisir à bon escient et de ne pas les multiplier, afin d’éviter la lourdeur encyclopédique.

 — Comment introduire mon exposé ?
Tout d’abord, n’oubliez pas que dans un exposé de 9 à 10 minutes, la première minute est déterminante. Dès votre introduction (qui doit être brève : 1 minute maximum), soignez l’entrée en matière : beaucoup de candidats arrivent devant l’examinateur en soupirant et commencent par des mots qui en disent long sur leur motivation : « Bon alors, je vais vous parler de… ». C’est non seulement maladroit syntaxiquement, mais peu engageant. Si vous hésitez, privilégiez une approche neutre et courtoise : « Le texte que je vais vous présenter est un(e) [précisez le genre et le type : par exemple, « un poème argumentatif »] intitulé [titre, sous-titre] rédigé en¹… par²… Enfin problématisez l’extrait en veillant à rattacher l’idée générale du texte au questionnement choisi par l’examinateur et annoncez votre PLAN le plus clairement possible.

1. Veillez à contextualiser le texte en le situant par rapport à votre groupement ou à l’œuvre intégrale, et bien sûr relativement à un contexte : historique, culturel, social.
2. Présentez de manière très succincte l’auteur en mettant en valeur UNIQUEMENT ce qui permet, dans sa biographie ou sa bibliographie, de comprendre le passage

— L’absence de conclusion est-elle pénalisante ?
C’est certain. D’expérience, j’ai constaté que de nombreux candidats ont tendance à bâcler leur conclusion, sans doute par stress, émotion… ou désir d’en finir ? Toujours est-il que c’est le meilleur moyen d’abaisser votre note. La conclusion se prépare dès l’élaboration du plan : elle ne consiste surtout pas à résumer le développement, ni à reproduire le plan annoncé : essayez de reformuler vos idées en mettant en valeur l’évolution de votre pensée, et en élargissant si possible à un questionnement plus général privilégiant l’intertextualité.

— Lors de l’entretien, l’examinateur me pose une question dont je ne comprends pas bien le sens. Que dois-je faire ?
Vous pouvez prier poliment l’examinateur de reformuler sa question. Mais attention cependant : il ne le fera en général qu’une ou deux fois, et cela vous desservirait évidemment si vous abusiez de cette bienveillance.

— Je stresse beaucoup à l’approche de l’oral. Y a-t-il des solutions ?
Entraînez-vous avec… une glace et un MP3 ! Voici un excellent exercice à faire chez vous qui vous permettra de vérifier que vous maîtrisez votre voix et votre respiration lors de la prise de parole : L’exercice que je vous propose consiste à vous entraîner sur un sujet (avec une problématique) pendant 30 minutes comme à l’oral du Bac. Si vous n’avez pas trop de connaissances sur votre cours, aidez-vous de vos notes : à ce stade, ce n’est pas grave. Puis, essayez en vous regardant obligatoirement devant une glace de faire votre exposé : parlez à voix haute comme si vous étiez devant l’examinateur (donc en regardant le moins possible votre support et en vous fixant le plus possible dans la glace). Si vous le pouvez, enregistrez-vous avec un MP3 et écoutez ce que ça donne afin de corriger les petits problèmes (placement de la voix par exemple, répétitions de « euh », « alors », « voilà », « donc », etc.).

Mon conseil…
Dans chacune des séquences, arrangez-vous pour maîtriser particulièrement bien un texte, ou un aspect important d’une œuvre, d’une thématique, d’un mouvement littéraire, afin de pouvoir orienter l’entretien (qui est toujours ouvert et dialogué) vers des aspects que vous connaissez parfaitement et qui sont de nature à influencer positivement l’examinateur dans l’appréciation qu’il portera sur votre culture générale. Rien n’est pire qu’entendre un candidat à qui l’on demande quel texte ou quel auteur il a préféré dans le cadre d’un objet d’étude et pourquoi, répondre par des banalités, ou de la paraphrase. Montrez au contraire votre curiosité intellectuelle. N’hésitez pas à dépasser si vous le pouvez le cadre de la liste d’oral en faisant état de recherches personnelles : c’est toujours très apprécié.

dessin_eaf_13

Bonne chance à toutes et à tous !

Donnez le meilleur de vous-même, et ne cédez jamais au découragement, qui est toujours une facilité ! Ayez également une bonne image de vous-même, quel que soit le résultat.

Copyright © juin 2012, Bruno Rigolt

Publié par

brunorigolt

- Agrégé de Lettres modernes - Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Prix de Thèse de la Chancellerie des Universités de Paris) - Diplômé d’Etudes approfondies en Littérature française - Diplômé d’Etudes approfondies en Sociologie - Maître de Sciences Politiques

10 réflexions au sujet de « TUTORIEL EAF… Tout sur l’oral : l’exposé et l’entretien »

  1. Merci beaucoup pour toutes ces informations, c’est toujours fort agréable de lire les conseils d’un professeur – examinateur, surtout lorsque l’on est candidat libre au bac anticipé, comme moi, et que l’on est un peu effarouché par les épreuves, sans savoir trop comment s’y prendre. J’ai étudié vingt-et-un textes pour cette année, en groupements, je n’ai aucune oeuvre intégrale, j’ignore si l’examinateur me le reprochera ou pas ?
    Dans tous les cas merci beaucoup, votre blog est bienvenu !

    1. Bonjour et merci de votre intérêt pour ce blog. Pour répondre à votre question, l’examinateur sera bien évidemment compréhensif, donc ne vous inquiétez pas sur ce point. De plus, les Instructions Officielles sont très claires : il s’agit d’évaluer les acquis construits par le candidat, et non d’évaluer le travail du professeur. Donc, on ne saurait vous pénaliser, même si votre descriptif ne présente que des textes étudiés en lecture analytique sous forme de groupements. Cela dit, peut-être serait-il judicieux d’enrichir votre descriptif par quelques lectures cursives que vous pourrez exploiter lors de l’entretien.

  2. Bonjour et merci beaucoup pour toutes ces informations. Néanmoins une question demeure… Lors de l’entretien, si l’examinateur pose une question sur un document complémentaire faisant partie de la séquence notamment une image ou encore un texte, est-ce possible de le consulter dès que la question est posée pour mieux répondre ou ces documents doivent être totalement acquis même les images ? Merci beaucoup pour ce blog, qui m’est fort utile et qui me permet également d’être un peu plus rassurée.

    1. Bonjour Alexandra, et merci beaucoup pour vos commentaires. Vous avez tout à fait le droit de consulter lors de l’entretien votre liste d’oral ainsi que les documents complémentaires, notamment les documents iconographiques qui ne peuvent être commentés de manière pertinente qu’en ayant le support sous les yeux. A ce titre, la Charte des examinateurs est très claire : « Pendant l’entretien, le candidat dispose de son descriptif et de l’ensemble des documents et activités ». Le cadre de l’entretien étant par définition ouvert et dialogique (« c’est un oral en interaction, une conversation » précise encore la Charte), n’hésitez pas à inviter l’examinateur à se référer également au document que vous commentez, et s’il ne l’a pas, à le lui montrer afin qu’il puisse mieux suivre le fil de votre démonstration. Bon courage à vous, et bonne chance pour l’examen !

  3. Bonjour, j’ai énormément de mal à retenir les informations importantes de chaque texte, et je passe mon oral mardi. J’ai peur de tout mélanger ou au contraire de tout oublier, auriez-vous des conseils ? Merci d’avance.

    1. Bonjour,

      La difficulté dans votre cas est de vouloir tout retenir, et donc de trop rentrer dans les détails. D’où le risque de confusion que vous évoquez.

      Il est préférable au contraire d’appliquer un principe de hiérarchisation : essayez par exemple pour chacun des textes que vous allez présenter, de centrer au départ sur un aspect essentiel à vos yeux, une idée centrale (« Pour moi, l’enjeu majeur de ce texte c’est… »).

      Ensuite, un peu comme avec l’arbre en Mathématiques, essayez d’identifier 2 ou 3 grands axes (les « branches » de l’arbre) en essayant de structurer votre pensée.
      A ce stade, ne rentrez pas dans les détails (trop de détails entraînent une mauvaise organisation de la pensée) : l’important étant d’arriver à dégager un aspect essentiel puis quelques pistes de réflexion. Si vous avez pris beaucoup de notes, ne retenez que la structure du cours, en surlignant uniquement les points importants). Attention à un cours entièrement surligné : le risque est que la pensée n’est plus capable de hiérarchiser. Limitez-vous à 2 ou 3 couleurs, et à quelques mots-clés.

      Il vous est alors possible de rentrer dans les points de détail : mais là encore, simplifiez ! Surtout si le contenu est dense. N’hésitez pas à employer des moyens mnémotechniques, à utiliser des mots-clés (un mot clé renvoyant lui-même à deux ou trois mots clés : obligez-vous à reconstituer mentalement le fil de la démonstration à partir de ces mots-clés).

      Enfin, mettez-vous « en situation » à partir de quelques textes difficiles (ou que vous maîtrisez moins). N’oubliez pas qu’il s’agit d’un oral, et non d’une restitution par cœur : ce qui importe est donc la façon dont vous allez construire du sens, bien plus qu’une récitation mécanique de connaissances.

      En espérant que ces quelques conseils vous seront utiles… Bon courage pour l’épreuve !

  4. Bonjour,
    J’ai beaucoup de problème avec le fait d’analyser un texte et je suis totalement incapable de préparer ou de faire une lecture analytique. J’ai donc prévu de ne pas faire l’exposé et de me concentrer sur l’entretien. Cependant je ne sais pas du tout comment l’annoncer à l’examinateur lors de mon oral. Auriez-vous un conseil à me donner?
    Merci d’avance

    1. Bonjour,
      Votre question, qui arrive particulièrement tard, suscite autant ma surprise que mon embarras. En premier lieu, comment supposer n’avoir rien à dire sur un texte ? Quand bien même ne l’auriez-vous pas étudié rigoureusement pendant l’année, sachez que la lecture orale, de même que la compréhension littérale du passage, sont évaluées et peuvent rapporter un minimum de points (il vaut mieux un point que rien du tout n’est-ce pas ?). La question de l’examinateur est également posée de telle manière qu’elle vise à susciter de la part du candidat une aptitude à répondre, à résoudre un problème qui lui est posé : je ne peux pas imaginer un seul instant qu’une personne n’ait rien à dire sur un texte : ce serait quand même étonnant et quelque peu navrant.

      En outre, je suis embarrassé par votre question car si un candidat me disait tout net qu’il veut passer directement à l’entretien, je ne pourrais pas m’empêcher d’éprouver une certaine méfiance : comment prétendre en effet avoir travaillé sur des lectures cursives, avoir mené des activités, etc. indépendamment des textes étudiés en lecture analytique ? Honnêtement, cela me paraît peu concevable, et une telle attitude me prédisposerait peu à l’indulgence.

      Donc si j’avais un conseil à vous donner, ce serait d’adopter une attitude positive, et non défaitiste. Rien ne vous empêche bien entendu de vous concentrer sur l’entretien lors de votre préparation. Vous disposez de 30 minutes, ce qui est une durée conséquente si on sait l’exploiter : ménagez si vous le souhaitez un laps de temps plus important pour la deuxième partie de l’épreuve, mais ne vous sous-estimez pas au point de supposer que vous n’avez rien à dire sur un texte !

  5. Bonjour,
    Je suis en train de préparer mes fiches pour mon oral qui se fera en 2018, pour l’instant j’en ai déjà préparé 3 mais je viens de me rendre compte que j’avais sur ma liste un tableau, comment sommes-nous censés présenter une oeuvre picturale ?
    Merci pour votre blog, c’est vraiment très intéressant et utile pour tout lycéen.

    1. Bonjour Déborah,
      Merci tout d’abord pour votre commentaire. Concernant votre question : comme vous allez présenter l’œuvre à l’oral, votre présentation n’aura certes pas le caractère formel d’une analyse à l’écrit ; néanmoins il vous faudra veiller à suivre quelques étapes simples.
      Une image s’analyse essentiellement à deux niveaux :

      1) les dénotations de l’image (ce que l’on voit, objectivement, sans interprétation) : vous allez dans un premier temps présenter l’image (auteur, nature de l’œuvre, techniques employées, couleurs, lumière, présentation brève du cadre décrit et des personnages, etc.). Cette étape est nécessaire mais pas la plus importante : donc, allez assez rapidement.
      2) les connotations de l’image (c’est la manière d’interpréter l’image, et de porter un jugement critique exploitant votre savoir culturel) : c’est évidemment l’étape la plus essentielle puisqu’il s’agit de passer de l’observation à l’interprétation. À ce stade, l’image est donc mise en contexte.

      – Certaines images permettent de voir immédiatement la relation entre l’œuvre picturale et l’objectif de la séquence : le but ici est de montrer à l’examinateur que vous avez des connaissances sur le contexte culturel, social, littéraire, etc. Par exemple, un tableau représentatif d’un mouvement culturel (L’humanisme, le classicisme, les Lumières, le Romantisme, l’esthétique réaliste, le surréalisme, etc.). Dans ce cas, arrangez-vous pour valoriser votre savoir littéraire.
      – Mais le tableau que vous aurez à commenter peut également évoquer la description d’un personnage, d’un lieu dans un texte étudié en lecture analytique, ou en lecture cursive : certains tableaux sont ainsi choisis parce qu’ils évoquent une impression qui se dégage du texte : n’hésitez pas à mettre en valeur votre curiosité intellectuelle, votre sensibilité : outre les connaissances et les savoirs culturels, ce qui sera apprécié relèvera surtout de votre capacité à mettre en relation le texte et l’image.

      Le but lors de cette deuxième étape est d’être capable de porter un jugement personnel de manière à intéresser l’examinateur (dimension symbolique de l’image, sensibilité personnelle face à l’image : en quoi le tableau vous a-t-il touchée ?

      Un conseil pour conclure votre présentation : allez toujours vers l’interprétation globale. Au-delà des points de détail, ce qui compte est la capacité d’un candidat d’élargir la réflexion en ouvrant sur quelques perspectives ou problématiques abordées sans la séquence (afin de relancer l’entretien).
      Pour vous entraîner, vous pouvez regarder par exemple cette analyse d’image d’un tableau de Friedrich.

      Bon courage à vous pour l’examen !

Répondre à chloéAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.